Roc d’Azur 2021 : Dans les allées du salon

Par Léo Kervran -

  • Tech

Roc d’Azur 2021 : Dans les allées du salon

Le Roc d’Azur, ce sont des courses et des randonnées en tout genre (plus de 30 !) mais aussi un gigantesque salon, l’un des plus grands au monde. Vous n’avez pas pu vous déplacer ou pas eu le temps d’en faire le tour ? On vous emmène dans notre visite des stands, avec tout ce qu’il ne fallait pas rater cette année.

Lapierre

On commence par le stand Lapierre, qui regroupait quelques uns des vélos les plus intéressants du salon dans son superbe showroom. C’était notamment la première sortie officielle du nouveau tout-suspendu de XC, remplaçant du XR et attendu pour le début d’année prochaine.

Aux côtés du vélo d’Alexis Chenevier, aperçu cet été sur la Transmaurienne, la marque exposait un modèle qu’on retrouvera probablement au catalogue en 2022.

Nous avons pu l’emprunter le temps de prendre quelques photos. On constate ainsi que le vélo adopte une classique architecture monopivot avec haubans flexibles et amortisseur sous le tube supérieur ou encore qu’il devrait se décliner en deux versions puisque notre modèle était équipé d’une Fox 34 à l’avant, parfaite pour aller s’amuser sur les sentiers mais peut-être un peu lourde pour du pur XC en compétition.

Autre pilote, autre vélo et autre discipline avec le Spicy « Panthère » d’Isabeau Courdurier, tout juste rentrée de la finale des EWS à Tweed Valley en Ecosse.

Admirer la créativité des marques et athlètes sur les peintures personnalisées est toujours un régal mais ce Spicy avait un petit quelque chose en plus sur la fourche. Regardez bien, les molettes de réglage de la compression sont complètement différentes de celles qui se trouvent sur la Zeb Ultimate actuellement au catalogue. Simple évolution pour une meilleure ergonomie ou cartouche entièrement nouvelle ? Connaissant RockShox, on pencherait plutôt pour la seconde option et cette Zeb pourrait bien préfigurer un modèle 2022 ou 2023…

Santa Cruz

Aucune première à signaler chez Santa Cruz mais la marque californienne n’était tout de même pas venue les mains vides, loin de là. Dans le stand, on retrouvait ainsi le V10 champion du Monde de Greg Minaar (un joli geste quand on pense que le grand salon de la Sea Otter Classic avait lieu en même temps que ce Roc aux USA), le nouveau Chameleon dans une des 5 versions personnalisées et le Blur de Maxime Marotte.

Clin d’oeil au surnom de Greg Minaar, the GOAT, un petit bouquetin trônait sur le cintre du V10. En effet, si l’acronyme G.O.A.T signifie Greatest Of All Time, le meilleur de tous les temps, le mot goat se traduit quant à lui par… chèvre !

Le Chameleon de Sven Buss avait lui aussi de quoi attirer les regards avec sa peinture unique.

BH

Dans le stand d’à côté, chez BH, on exposait également quelques machines couronnées de succès. D’abord le Lynx Race Evo de David Valero, 3e du XCO aux Jeux Olympiques de Tokyo.

A quelques mètres, on pouvait admirer les machines de Melanie Pugin et Karim Amour, récents vainqueurs du classement général des EWS chez lez femmes et en catégorie Masters respectivement.

Canyon

Du côté de Canyon, on mettait bien sûr en avant l’enfant prodige Mathieu van der Poel. VTT et Jeux Olympiques, route et Tour de France ou cyclocross et championnats du Monde, faites votre choix !

SR Suntour

Le Canyon Lux version Tokyo est peut-être très réussi avec sa peinture qui rappelle la culture manga, mais il n’a pas passé un très bon moment au Japon cet été. Tout l’inverse du vélo ci-dessus, exposé sur le stand SR Suntour. Sans aucun marquage, il est (très) discret mais c’est bien le BMC Fourstroke de Tom Pidcock, équipé de roues Syncros Silverton SL et d’un groupe complet Shimano XTR, que la marque japonaise avait amené à Fréjus.

Nous avons par ailleurs pu remarquer sur ce vélo quelque chose qui ressemble fort à un système de gestion électronique des suspensions. C’est dans la tendance, quelques jours après le lancement par RockShox du système Flight Attendant mais la direction prise par Suntour semble un peu différente.

L’unité centrale se trouverait dans la fourche et l’intégration est extrêmement poussée (on imagine qu’une batterie est cachée dans le cadre). Il n’y a pas de capteur dans le pédalier et il ne semble pas y avoir de moyen pour le pilote de contrôler le système en cours de sortie.

Impossible d’avoir plus de renseignements pour l’instant mais nous avons tout de même cru comprendre qu’une sortie officielle pouvait être espérée pour courant 2022…

Northwave

Chez Northwave, au milieu des gammes été et hiver, textile ou chaussures, la marque lançait discrètement deux nouveaux modèles haut de gamme : la nouvelle version de la Ghost XC pour la compétition et l’Overland, une chaussure typée enduro qui adopte des lignes bien plus modernes que les anciens modèles Northwave.

Nous roulons avec l’une comme l’autre depuis le début de l’été, un test complet arrivera sous peu !

SO Ride Wear

On continue sur l’habillement avec SO Ride Wear, une jeune marque Française créée par Fabienne Petetin en novembre 2019 et basée à côté de Chambéry. La vision de SO, c’est celle d’une marque qui veut sortir des codes de la fast fashion et croit au développement d’un secteur textile respectueux de la planète.

Lancée par des vététistes, SO ne s’adresse toutefois pas qu’au monde du vélo. Les produits de la marque s’inscrivent plutôt dans un esprit « outdoor », avec des vêtements polyvalents utilisable aussi bien à deux roues qu’en randonnée ou à la ville. La marque veut notamment lutter contre ce qu’elle appelle le « syndrome Decathlon », autrement dit le fait d’aller acheter des vêtements spécifiques pour chaque activité au lieu de réutiliser ce qu’on a déjà et qui pourrait très bien convenir au-delà du domaine initialement prévu.

Sur le plan technique, les vêtements SO Ride Wear sont composés à 96 % voire 98 % de fibre de bois ou de coton bio, renforcés par un peu d’élasthanne pour la durabilité. Au toucher, cela donne une matière plutôt douce et particulièrement extensible, dans toutes les directions.

Le bois, de l’hêtre ou du résineux, est récolté puis concassé et filé en Autriche avant d’être teint en Turquie dans une usine choisie avec soin puis renvoyé en France où il est tissé à la main directement dans l’atelier de SO Ride Wear. Fabienne nous explique avoir cherché des partenaires français pour le bois mais tous demandaient de trop grosses quantités pour la marque. Le coton est lui tissé et filé à Riorges, dans la Loire, par un atelier social qui emploie des personnes en situation de handicap.

A l’heure actuelle, SO Ride Wear ne propose ses produits qu’en tailles standards mais du sur-mesure sera bientôt disponible sur toute la gamme, moyennant un surcoût variable selon le travail nécessaire. Dans les faits, il était déjà possible d’obtenir des vêtements adaptés sur demande mais ce sera bientôt officialisé, avec un « configurateur » en ligne qui facilitera les choses. L’un des avantages de travailler en petite série !

Relief

On reste dans le textile avec Relief, petite marque du sud de la France que nous avions découverte au même endroit il y a deux ans. Après le Calade, maillot à manches courtes ou longues, voici le Fada qui se décline en short ou en pantalon !

Pour leur conception, Relief a appliqué la même recette que pour le maillot : privilégier l’utilisation du même tissu partout où c’est possible pour la simplicité et maximiser le confort ainsi que la solidité. Seule petite entorse à cette vision, une zone plus aérée entre les cuisses et judicieusement placée pour éviter tout problème de fragilité ou d’infiltration d’eau.

Le serrage se fait par un système type Boa conçu par FidLock et on dispose de trois poches pour ranger ses affaires : une petite à l’arrière pour le forfait ou quelque chose de léger et deux grandes sur les cuisses, étudiées pour que leur contenu reste bien en place et ne gêne pas les mouvements.

La coupe a été pensée pour l’enduro donc le pantalon est assez large aux cuisses et cintré aux chevilles tandis que le short descend plus bas devant le genou que derrière. L’un comme l’autre fonctionnent sans souci avec des genouillères. 139 € pour le short, 165 € pour le pantalon et une disponibilité prévue pour fin octobre sur le site de la marque.

Gibus Cycles

Gibus Cycles est encore plus récente puisque la marque, qui était présente pour la première fois au Roc d’Azur, ne commercialise ses produits que depuis 4 mois. Basée à Versailles, elle est spécialisée dans les vélos pour enfants et se distingue par un travail important autour du poids et de l’ergonomie.

Leurs vélos se veulent donc légers (5,8 kg pour le modèle 16 pouces) et dotés de périphériques adaptés, comme la selle sur la draisienne. Elle est plus étroite que d’habitude pour convenir aux bassins des plus jeunes et nettement recourbée dans sa partie arrière, pour éviter à nos chères têtes blondes de glisser lorsqu’elles poussent sur leurs jambes.

Les vélos sont par ailleurs équipés d’un limiteur de direction (un petit élastomère), qui doit permettre d’éviter le scénario de la chute à basse vitesse en tournant trop le guidon. Autres éléments bien pensés et/ou intéressants, un carter de protection discret qui coulisse avec la chaîne, de vrais pneus gonflables sur tous les modèles et un frein arrière à tambour sur la draisienne, pour apprendre dès le plus jeune âge à freiner avec ses mains plutôt qu’avec ses pieds.

Le modèle 14 pouces mérite un paragraphe à lui tout seul tant il est particulier. Conçu pour faciliter le passage de la draisienne au vélo à pédales, il a été dessiné avec un pédalier nettement décalé vers l’avant par rapport à un vélo classique. L’objectif, c’est de permettre à l’enfant de l’utiliser aussi bien en draisienne qu’en pédalant et de reposer très facilement les pieds au sol si besoin. Cela ne manque pas de soulever quelques questions au niveau de la position mais Gibus est confiante dans les qualités de son produit et annonce un apprentissage du pédalage en seulement 30 minutes.

Enfin, impossible de quitter Gibus Cycles sans glisser une mention spéciale à l’aménagement du stand, simple mais réussi et très bon esprit !

Met

Met présentait son nouveau Veleno, un casque polyvalent et pas (trop) cher capable de passer de la route au VTT, dans une volonté de simplifier les choses pour les nouveaux pratiquants. Il reprend à la fois les codes du VTT avec une bonne couverture des tempes et de l’arrière du crâne, et de la route avec une ligne fluide et un volume contenu. 270 g sur la balance, 130 € en version MIPS (ici présentée) ou 100 € sans et de nombreux coloris disponibles.

Duke

Chez Duke, la grosse nouveauté était le lancement d’une gamme de moyeux dont la commercialisation est prévue pour le mois de mars. Destinés au VTT, les deux premiers modèles répondent au nom de MadMax et se veulent résolument haut de gamme. Objectif, faire plus léger, plus rapide et moins cher que le DT Swiss 240, la référence du segment.

La roue libre est un système à rochet doté de 70 crans et le poids est annoncé à 104 g (avant) et 219 g (arrière) en version Microspline, quelques grammes plus lourde que la Sram XD. 3 coloris seront disponible, noir brut et oil slick. Pas dépourvue d’humour, la marque exposait aussi une paire oil slick « ratée » qui rendait finalement très bien !

Quelques nouveautés se cachaient également dans la forêt de roues juste à côté : une version en 30 mm de largeur interne (29,5 mm très précisément) des jantes XC/Trail aluminium haut de gamme LuckyStar HD 6Ters, du 28 mm pour les très légères et exclusives LuckyJack SLS3 Ultra et un nouveau modèle en aluminium (disponible en 29″ et en 27,5″) dédié aux pratiques les plus engagées, les FuryStar HD 6Ters.

TillStart

Du côté de TillStart, après le hometrainer à « mini-rouleau » pour limiter l’encombrement (désormais disponible en version connectée), on s’attaque au rangement avec un support pour van modulable en fonction de la place disponible et du nombre de vélos à attacher.

V8

V8 présentait deux sacs à dos légers 4 et 6 L, à la forme un peu plus rectangulaire que par le passé et capable d’accueillir une petite protection dorsale en Koroyd à l’intérieur. Les matériaux ont également été revus, avec un nouveau mesh sur les bretelles. Ils devraient être disponibles d’ici un mois et un modèle 12 L est déjà en développement.

Autre nouveauté, la sacoche haut de gamme Pan, conçu pour être fixée sur un porte-bagage. Elle est dotée d’une sangle de portage à l’épaule pour faciliter son utilisation lorsqu’elle n’est pas sur le vélo et affichée à 79 €.

Classified

Classified était également présent, avec son moyeu censé offrir l’équivalent d’un double plateau. Une version VTT est en développement et en attendant, il était possible d’essayer le modèle route / gravel.

Racer

Chez Racer, le stand se divisait en deux. D’un côté, on mettait en avant les nouveautés de l’année, comme ces protections légères qui couvrent le genou et le tibia ou ce sous-short de protection avec peau de chamois.

De l’autre, on présentait la toute nouvelle gamme Urban, composée de vestes, d’un casque et de gants. Si les vestes ont été spécifiquement conçues pour répondre aux problématiques des trajets maison-travail (inserts voire panneaux entiers réfléchissants, emplacement pour protection dorsale, modèle réversible sobre/réfléchissant…), certains gants sont polyvalents et pourront être utilisés en VTT facilement.

Fizik

Fizik exposait ses étonnantes selles Antares Versus Evo avec la technologie Adaptative, qu’on avait découvertes à l’Eurobike en 2019. Elles sont désormais commercialisées, avec un tarif allant de 249 à 390 € selon les matériaux utilisés pour les rails et la coque.

Haibike

Sur le stand Haibike, on était accueilli par le nouveau Nduro en 180 mm, monté avec le dernier système d’assistance Yamaha PW-X3.

Plus léger et plus compact que le PW-X2, il permet également de monter une petite batterie additionnelle (de 360 Wh, en plus de la 750 Wh intégrée dans le cadre) comme c’était déjà le cas sur les modèles en motorisation Bosch.

Raymon

Autre nouveauté en Yamaha PW-X3 chez Raymon, avec le AirRay en 150 mm de débattement.

Deux coloris au choix et la même architecture monopivot + biellette que le TrailRay que nous avons testé plus tôt dans l’année, avec des formes toutefois bien plus réussies sur ces versions en carbone.

Scott

La marque Suisse est, comme toujours, venue avec un des plus gros stands du salon. Au-delà des nombreux vélos en exposition, on pouvait également tester le nouveau Spark et autant vous dire que les créneaux ont très vite fait le plein !

Giant

Mais cette année, il n’y avait rien à faire face à Giant et Liv, qui ont littéralement construit un immeuble pour leur showroom sur la base nature de Fréjus.

Cannondale

Pas de nouveautés mais quelques jolies machines de l’équipe EF Pro Cycling chez Cannondale.

Mavic

Chez les jaunes, la nouvelle gamme de roues VTT lancée en fin d’année dernière occupait presque tout le fond du stand.

XC, enduro, e-bike, aluminium, carbone… Il y en a pour tous les goûts mais la marque s’est attaché à simplifier son offre, de façon à la rendre plus lisible, plus fiable et à faciliter la recherche de pièces détachées en cas de souci. Pour plus d’informations, voir nos articles sur les modèles aluminium, carbone et e-bike.

Sur un côté, on pouvait cependant découvrir les nouvelles chaussures Crossmax Ultimate de XC. Disponibles en jaune ou en noir, il a fallu passer par pas moins de 10 prototypes pour arriver à la version finale.

Elles se distinguent notamment par l’emploi du Matryx, un tissu extrêmement léger et résistant qui mêle polyamide et Kevlar conçu par Chamatex en Ardèche, un des leaders mondiaux des textiles haute performance. Poids de la chaussure en taille 42 : 310 g.

Enfin, le salon du Roc d’Azur ne serait pas le salon du Roc d’Azur sans ses animations et soirées organisées par les différents exposants. Chez ProbikeShop, c’était musique et DJ tous les soirs jusqu’à la fermeture (voire même après, demandez aux services de sécurité)…

Tandis que chez Sram, un concours de purge de freins avait lieu le vendredi. Petite subtilité, il fallait descendre une canette de bière au cours de la purge ! Autant vous dire que certaines stratégies étaient plus payantes que d’autres, lorsqu’il fallait choisir quand et comment boire.

C’est fini pour cette année ! Pour l’édition 2022, on vous donne rendez-vous du 5 au 9 octobre et si vous souhaitez en lire plus sur ce Roc d’Azur, vous pouvez retrouver tous nos articles sur cette page.

ParLéo Kervran