Dossier | 7 pneus gravel polyvalents au banc d’essai
Par Jan Van Herck -
L’offre en matériel dédié au gravel ne cesse de se diversifier… au point qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Parmi les postes les plus importants, les pneus figurent tout en haut de la liste. Avec ce test de 7 modèles de pneus polyvalents, nous avons voulu vous donner quelques conseils et vous aider à trouver les crampons adaptés à votre monture et à vos terrains de pratique.
Qu’est-ce qui fait un bon pneu de gravel ? C’est probablement la question la plus importante de ce dossier. Toutefois, comme pour les questions telles que « Qu’est-ce qu’un bon pneu de VTT ? » ou « Qu’est-ce que le gravel ? », les avis divergent entre les pratiquants eux-mêmes et il n’y a pas vraiment de réponse absolue. Il est toutefois possible de vous proposer quelques lignes directrices et quelques clés pour mieux comprendre l’offre de pneus gravel afin de trouver un modèle adapté à vos besoins.
Pour ce dossier, nous avons essayé de sélectionner quelques « best sellers » et des dessins dits « polyvalents ». Qu’entend-on par là ? Un pneu qui roule facilement sur les revêtements plutôt lisses typiques de la pratique, mais qui possède assez de crampons et de dessin pour procurer de l’adhérence dans les virages et pour s’en sortir avec les honneurs en conditions semi-humides. Il doit pouvoir être utilisé pendant les mois d’été, mais aussi au printemps et en automne. Si le sol reste relativement sec, vous devriez pouvoir profiter de 80 % de vos sorties gravel avec ces pneus.
Choisir, c’est renoncer
Quels pneus avons-nous choisis ? Comme il existe de nombreuses options sur le marché, que le temps n’est pas illimité non plus et que nous avons préféré tester correctement un nombre limité de pneus plutôt que de choisir un très vaste panel testé sur quelques sorties à peine, nous avons essayé cibler quelques marques et modèles les plus en vue sur le segment. Au menu, donc, des grandes marques comme Schwalbe, Hutchinson et Michelin, mais aussi des acteurs plus nouvellement arrivés, plus discrets ou plus spécialisés comme IRC, Zipp, Ritchey et Pirelli. Si vous voulez passer notre introduction, vous pouvez rejoindre directement les tests avec les liens ci-dessous. Mais assurez-vous de les lire tous, car il y a des choses surprenantes à découvrir. Et bien sûr, n’hésitez pas à nous faire part de vos retours ou de vos découvertes…
- Hutchinson Touareg
- IRC Boken
- Michelin Power Gravel 40
- Pirelli Cinturato Gravel H
- Ritchey WCS Speedmax
- Schwalbe G-One Allround
- Zipp G40 XPLR
La taille compte
Le 700 reste la taille de roue la plus courante en gravel. La plupart des vélos sont conçus en fonction de cette taille de roue et les 650b restent pour l’instant un marché de niche. Pour ce test, nous avons donc opté pour une paire de roues de 700c et une largeur de pneu intermédiaire de 40 mm. Naturellement, la largeur réelle d’un pneu dépend aussi de la largeur intérieure et de la construction de la jante. Dans le dossier, nous mesurons toujours la largeur réelle (de la bande de roulement du pneu) après le montage sur une jante de 24mm de large et à une pression de 2 bars.
Protocole de test
Comparer les pneus de gravel n’est pas une tâche facile. Les conditions météorologiques peuvent changer au cours de la saison, tout comme le niveau de forme et l’état du terrain. Cependant, nous avons essayé d’apporter une certaine structure à ce dossier.
Tous les pneus ont été montés sur les mêmes roues et nous avons parcouru au moins 300 kilomètres avec chaque paire. Par ailleurs, elles sont toutes passées sur un parcours d’essai standard de 50 kilomètres, tracé dans la région belge de Bierbeek/Beauvechain/Oud-Heverlee. Tous les pneus étaient montés sans chambre à air (pour le test de 300 kilomètres, au minimum) et en ce qui concerne la pression des pneus, nous commencions avec 2 bars à l’avant et 2 bars à l’arrière, avant de jouer un peu avec ce paramètre (souvent à la baisse) et d’évaluer l’effet des changements sur le comportement en fonction du modèle.
Ce parcours passe par des routes de forêt, entre des champs, sur des sections pavées, des singletracks, des passages rapides et techniques, des montées raides et une section sablonneuse. L’objectif est clair : fournir aux pneus d’essai le plus de variations possible en terme de terrain. Nous avons conçu ce tracé pour qu’il y ait de tout : des singletracks sinueux et pleins de racines dans la forêt de Mollendaal aux collines pavées du Brabant wallon, en passant par les chemins de terre poussiéreux le long de la Dijle près de Louvain ou les majestueux chemins forestiers de Sint-Joris-Weert.
Toutefois, une opinion n’est qu’une opinion et plus il y a de testeurs, plus le résultat est exhaustif. C’est pourquoi nous avons organisé une journée de test près de Liège avec les deux rédactions de Vojo, la néerlandophone et la francophone. Pendant cette journée, nous avons roulé avec tous les pneus sur la même piste d’environ 4,5km très variée, tracée dans les bois près de l’université de Liège. En dehors d’une courte section goudronnée, la boucle était intégralement sur sentiers et comprenait des descentes difficiles avec des racines, du caillou et des sections boueuses, ainsi que des montées techniques et une « montée impossible ».
De cette façon, nous avons pu essayer tous les pneus dans les mêmes conditions sur le même parcours, pour découvrir leurs limites mais aussi échanger nos avis, dans le but de former un jugement plus nuancé.
Voilà pour l’intro. Pour connaître nos conclusions sur les différents pneus gravel, cliquez sur le menu ci-dessous >>.
Test | Hutchinson Touareg
Spécialiste du caoutchouc de manière générale, Hutchinson a la particularité de produire encore une bonne partie de ses pneus en France, dans l’usine de Châlette-sur-Loing (lire Visite | Hutchinson : dans la cuisine d’un pneu Made in France). L’entreprise assemble également d’autres pneus dans ses usines, notamment pour Zipp et Pirelli. Le Touareg est le modèle polyvalent de la gamme, où les crampons, petits et rapprochés, sont chargés de trouver le bon compromis entre l’adhérence et le rendement.
En découvrant la carcasse brune du Touareg, on peut avoir un sentiment de déjà vu. Et pour cause, comme évoqué dans le paragraphe précédent, cette carcasse sert également de base aux pneus Zipp et Pirelli (également testés dans ce dossier). Nous avons ici affaire à l’original, car c’est bien Hutchinson qui en est le concepteur et qui produit le pneu. Zipp a son propre design, tout comme Pirelli, qui a en plus son propre caoutchouc. Mais c’est Hutchinson qui assemble les pneus pour le compte de ces deux autres marques, sur ses propres carcasses. Comme indiqué précédemment, nous avons opté pour un 700cx40 » standard » dans le cadre de ce dossier. Pour ceux qui souhaitent un pneu plus large, il existe également une version de 45 mm et le Touareg se décline aussi en 650b, cette fois en 47 mm de large. Si vous préférez une bande de roulement plus marquée et que votre pratique comporte plus de routes asphaltées, vous pouvez éventuellement opter pour le Hutchinson Overide, qui est disponible en 35, 38 ou 45 mm de large. Sur le segment gravel, le Touareg remplit vraiment sa mission au niveau de la polyvalence. Il n’excelle nulle part, mais c’est un pneu qui se montre très à l’aise un peu partout et spécialement sur les routes de gravier sèches. Les petits crampons adhèrent bien au sol et assurent une bonne traction de la roue arrière tandis que sur l’asphalte et les surfaces roulantes lisses, ils savent se faire discrets afin d’offrir un bon rendement. En termes de résistance et d’usure, le Touareg est dans la bonne moyenne également. Nous n’avons constaté aucune usure prématurée et n’avons pas eu de crevaison. La carcasse est solide mais attention toutefois aux excès de confiance en zone rocailleuse. Par contre, si votre pratique est plus orientée vers les chemins de gravier et les routes forestières classiques, ils devraient s’avérer particulièrement durables. Sans vraiment faire sensation, le Hutchinson Touareg plaira surtout à ceux qui aiment le gravel sur différents terrains sans tomber dans l’extrême. Il est à l’aise partout, mauvais nulle part et il ne réserve jamais de mauvaise surprise. Le choisir, c’est le choix de la raison (et du prix) plutôt que du cœur, mais tout de même un excellent choix si vous avez une pratique très diversifiée ou que vous débutez et que vous ne savez pas encore exactement quelle est votre définition du gravel. Plus d’informations : cycling.hutchinson.comPremier coup d’œil et montage
Le dessin consiste ici en de petits « plots » anguleux très rapprochés les uns des autres, pour offrir un bon rendement. Sur les bords, on trouve une rangée de crampons légèrement plus hauts pour l’adhérence latérale, bien que la différence de hauteur par rapport aux crampons centraux soit faible et moins prononcée que sur d’autres modèles de notre panel. Le montage sur la jante se déroule sans problème et on peut très vite commencer le test…Caractéristiques du pneu
Tubeless ready et facile à monter, notre Touareg est très légèrement plus large que sa dimension officielle sur notre jante DT Swiss de référence : 40,3 millimètres pour être précis.En terme de rapport qualité-prix, il se montre très compétitif par rapport aux autres pneus du test : 490 g sur la balance pour seulement 38,95 €.Sur le terrain
Le profil légèrement plus élevé sur le côté joue bien son rôle et on éprouve une sensation de confiance au moment de tourner, de sorte qu’on peut plonger dans les virages en toute confiance. Nous avons également eu le sentiment que le transfert entre les crampons centraux et les crampons latéraux est très progressif, l’adhérence du pneu avant est donc très prévisible, ce qui donne à nouveau un sentiment de sécurité. Dans des conditions plus humides, il ne faut pas s’attendre à des miracles, on obtiendra de meilleurs résultats avec des pneus au profil plus marqué. Cependant, il n’est encore pas trop mauvais dans ces conditions, sauf à aller chercher des labourés dignes d’un circuit de cyclo-cross.
Au cours de notre journée d’essai dans la région de Liège et des kilomètres d’essai qui ont suivi, le Touareg a poursuivi sur sa lancée : bonne adhérence en tout-terrain facile, stabilité dans les virages et résistance au roulement relativement faible sur les segments d’asphalte. Quand le chemin est plus accidenté, avec des pierres tranchantes et des racines agressives, il faut faire plus attention. Le Hutchinson Touareg peut certainement encaisser des coups, mais ce n’est pas un pneu avec lequel on peut foncer sans se préoccuper de sa trajectoire, d’autres sont mieux adaptés à cet usage.
Lors de l’ascension de la « montée impossible » locale, une section extrêmement raide parsemée de racines, de pierres et d’autres obstacles, le Touareg s’en sort avec les honneurs. Il existe mieux mais compte tenu de son profil, le résultat est tout à fait satisfaisant.Verdict
Hutchinson Touareg
38,95 €
490 g
- Bonne adhérence sur les surfaces sèches
- Faible résistance au roulement
- Prix compétitif
- Montage facile
- RAS
- Moins adapté aux terrains chaotiques
- Moins adapté aux conditions humides
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | IRC Boken
IRC est une société japonaise fondée en 1926 qui s’est établie sur le marché asiatique en tant que producteur de pneus BMX, cyclocross, VTT et gravel. Avec le recrutement de Peter Stetina (ex-pro chez BMC et Trek-Segafredo passé au gravel), elle veut maintenant conquérir les marchés américain et européen sur ce segment de plus en plus en vue.
Le premier contact avec le pneu est pour le moins surprenant. Sur la bande de roulement, on trouve de petits diamants coniques et fins, tandis que sur le côté, de gros crampons épais semblent sortir de nulle part. Il n’y a pas vraiment de transition entre les deux sur le Boken, et ce dessin rappelle clairement celui des premiers modèles « semi slick » VTT très populaires à la fin des années 90. En ce qui concerne les spécifications, nous avons opté pour une version 700×40, mais le pneu est également dispo en version 36 mm. Après montage, la bande de roulement du pneu 700×40 mesure 40,7 mm et son poids, vérifié par nos soins, est de 502 grammes. La différence est significative par rapport aux 420 grammes officiels et indiqués sur le pneu, c’est presque 20 % de plus. Le Boken IRC est affiché à 52,50 €. Il est également intéressant de noter que, outre le Boken, IRC propose également le Double Cross (en 38 et 42 mm), plus adapté à un usage hivernal. La chose qui frappe immédiatement lorsqu’on est sur la route avec ces pneus, c’est la faible résistance au roulement sur l’asphalte. Les crampons sur le côté ne gênent pas et la structure en diamant de la bande de roulement ne ralentit pas du tout. Avec le Schwalbe G-One Allround, l’IRC Boken est le pneu qui donne la sensation de la plus faible résistance au roulement de ce dossier. Cette faible résistance au roulement est également évidente sur les tronçons hors route bien entretenus, comme un beau chemin blanc ou une large avenue forestière. La carcasse, très souple et qualitative, joue aussi un rôle dans les excellentes sensations ressenties à ce chapitre. Dans les virages, qu’il s’agisse de tournants secs et prononcés ou d’enfilades pif-pafs gauche/droite, on profite d’une stabilité et d’une adhérence latérale excellentes. Les crampons latéraux mordent bien les reliefs, à condition d’avoir un pilotage suffisamment agressif pour aller les chercher. Ce caractère un peu exigeant le rend tout indiqué pour celles et ceux qui aiment chasser le chrono et qui ont un pilotage plutôt agressif. L’IRC Boken est un pneu de gravel rapide, confortable et résistant aux crevaisons qui donne ses meilleurs résultats dans des conditions sèches. Il convient bien aux pratiquants qui ont un style de pilotage plutôt agressif et qui aiment rouler vite. Les passages dans la boue ou sur le mouillé lui conviennent moins, ce qui se traduit par un comportement légèrement nerveux. Ce n’est donc pas un des plus polyvalents, mais sur sol sec, c’est un des plus convaincants. Plus d’informations : ircbike.comPremier coup d’œil et montage
Le montage est un jeu d’enfant. Il suffit de pousser quelques fois avec le pouce et l’index et le Boken prend position sur la jante en un rien de temps. Il en va de même pour le « claquage » du pneu, dès 3 bars il se verrouille en place. Les inscriptions indiquent une carcasse en 60 tpi et on pourrait s’attendre à un pneu rigide, mais au toucher, la sensation n’est pas si marquée et il rappelle plus un 127 tpi.Caractéristiques du pneu
Sur le terrain
Lors de la journée d’essai liégeoise, nous avons immédiatement remarqué la sensation de douceur et de confort que procure le pneu. Le vélo est comme calmé, posé grâce à son excellente carcasse. Sur de plus longues sorties, on ne descend pas du vélo « cassé » comme c’est parfois le cas avec un autre train roulant. Les nombreux kilomètres qui ont suivi l’ont confirmé, l’IRC Boken est un partenaire confortable pour les belles aventures gravel. C’est aussi un partenaire fiable. Aucune crevaison ou pincement n’a été à déplorer, malgré plusieurs rencontres un peu brutales avec certaines racines ou pierres saillantes.
Le Boken est un pneu particulièrement bon lorsque le sol est sec. Et même avec du sable ou du gravier meuble dans un virage serré, il conserve sa traction. En revanche, lorsqu’il faut soudainement traverser une mini zone de boue ou passer par un chemin forestier un peu marécageux, la roue arrière réagit plus nerveusement, avec de petites oscillations gauche-droite. On notera également qu’après 300 kilomètres, nous constatons déjà une petite usure de la bande de roulement en diamants. Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur la durabilité du pneu, mais il se pourrait bien qu’avec ce pneu, il faille prévoir des renouvellements un peu plus réguliers que d’habitude…Verdict
IRC Boken
52,50 €
502 g
- Faible résistance au roulement
- Bon grip latéral
- Tenue du tubeless
- Confortable
- RAS
- Peu durable, usure rapide
- Comportement nerveux dans la boue
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | Michelin Power Gravel 40
Doit-on encore présenter le géant du pneu Michelin ? La marque, fondée en 1889 par les frères André et Edouard Michelin, s’est toujours intéressée au vélo, avec des périodes plus fastes que d’autres. Comme le IRC Boken, le Michelin Power Gravel 40 rappelle ce fameux profil semi-slick à pointes de diamant de certains pneus VTT très roulants des années 90 (avec les fameuses gommes vertes, vous vous souvenez ?).
Premier coup d’œil et montage
Lorsqu’on prend le pneu en main, on sent immédiatement qu’on a affaire a un pneu solide et probablement résistant aux crevaisons. Le flanc semble rigide, ce qui n’est pas surprenant car Michelin a protégé ce pneu avec un renfort de tringle à tringle pour obtenir une résistance à la perforation et une durabilité maximales. Pas des paroles en l’air, comme le montrera l’épreuve pratique.
De loin, on dirait que la bande de roulement est constituée de pointes de diamant assez classiques, mais en fait c’est une forme triangulaire qu’on retrouve ici, avec en plus une orientation qui varie selon qu’on se situe plutôt au centre de la bande de roulement ou vers les côtés. Quant aux crampons latéraux, ils ont plutôt une forme de trapèze, un peu plus hauts que les crampons qu’on trouve sur la bande centrale, mais pas particulièrement imposants non plus.
Caractéristiques du pneu
Un renforcement supplémentaire s’accompagne souvent d’un poids supplémentaire, mais ce Power Gravel ne s’en sort pas si mal. Avec un poids de 479 grammes, il obtient même de très bons résultats par rapport aux autres pneus de test et affiche en plus de cela un prix plutôt correct, puisqu’il est affiché à 49,95 euros.
En outre, le pneu est disponible en quatre largeurs possibles pour les roues 700c (33, 35, 40 et 47 mm). Le montage demande quelques efforts : les tringles sont robustes et presque rigides, le pneu ne plie pratiquement pas et cela ne facilite la tâche. Nous avons dû tirer et pousser fort sur les démonte-pneus pour le faire rentrer… Finalement monté et gonflé à 2 bars, notre modèle d’essai avait une largeur de bande de roulement de 41,2 mm.
Sur le terrain
La bande de roulement du Michelin Power Gravel 40 est composée de petits crampons qui offrent une bonne adhérence sur le sec. En virage, on va chercher les pavés latéraux plus épais et le pneu conserve un grip rassurant. La gomme semble assez souple, lorsqu’on frotte l’index sur la bande de roulement du pneu on remarque que le caoutchouc bouge un peu. A notre avis, cela explique (en partie) pourquoi le pneu donne cette sensation de stabilité et mord agressivement dans les virages.
Ce sentiment élevé d’adhérence et de sécurité est un très grand plus. En ligne droite comme dans les virages, en descente comme en montée, le pneu reste en contact avec le sol et fournit l’appui nécessaire. En conditions sèches, on bénéficie d’une excellente adhérence mais contrairement à d’autres, le Power Gravel répond encore présent en conditions humides. Si vous êtes à la recherche d’un pneu fiable, un véritable partenaire, ce Power Gravel est le pneu qu’il vous faut.
Rigide au montage, le Michelin Power Gravel l’est aussi sur le terrain et cela lui permet d’offrir une excellente résistance contre le crevaisons, que ce soit les perforations ou les pincements. On a même fini quelques fois à terre en se faisant surprendre par des trous ou des racines inattendues mais le pneu n’a aucune trace de ces (mauvaises) rencontres.
Cette rigidité est un avantage mais aussi un inconvénient : le Power Gravel est moins souple que les pneus IRC ou Schwalbe et filtre moins les irrégularités. Lorsqu’on roule à grande vitesse ou sur des routes pavées, on remarque également une résistance au roulement supplémentaire. Le rendement nous a aussi paru en dessous de la moyenne des autres pneus de ce test. Ce modèle convient donc plutôt aux pratiquants qui lorgnent vers le tout-terrain bien senti et beaucoup moins aux junkies de l’asphalte ou aux amateurs de confort.
Verdict
Vous êtes à la recherche d’un pneu gravel capable de résister aux chocs ? Vous avez besoin de beaucoup d’adhérence sur les passages hors route ? La durabilité et la résistance aux perforations sont des qualités importantes pour vous ? Alors ce Michelin Power Gravel est certainement à considérer. Le confort et la faible résistance au roulement sont plus importants ? Alors regardez ailleurs dans ce dossier. Mais comme ils le feraient dans le guide Michelin, nous sommes heureux de donner 4 étoiles à ce pneu…
Plus d’informations : michelinman.com
Michelin Power Gravel 40
49,95 €
479 g
- Robuste et résistant aux crevaisons
- Adhérence et stabilité élevés
- RAS
- Résistance au roulement élevée
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | Pirelli Cinturato Gravel H
En tant que marque, Pirelli n’est plus à présenter. Formule 1, rallye, moto,… la marque a brillé au plus haut dans tous les sports moteur. Depuis quelque temps, Pirelli s’investit dans le vélo et après des débuts sur route puis une gamme VTT, elle s’aventure désormais en gravel. Pour ce dossier, nous avons choisi le profil intermédiaire du Cinturato H.
Le Cinturato existe en deux versions, M pour terrain mixte, H pour terrain dur. Deux noms très proches mais deux pneus complètement différents et qui méritent chacun qu’on s’y intéresse. Nous avons choisi la version H pour ce test car nous recherchions un pneu polyvalent qui pouvait être utilisé aussi bien au printemps qu’en été ou en automne. La version M a un profil trop prononcé (crampons plus hauts) et plus adapté à la période boueuse. Doté d’un dessin et d’une gomme spécifiques mais basé sur une carcasse Hutchinson, comme on l’expliquait dans le test du Touareg, le Cinturato H est sans grande surprise facile à monter. Il s’installe sur la jante en un rien de temps, que ce soit en tubeless ou avec une chambre à air. La bande de roulement est constituée de très nombreux pavés bas en forme de losange, qui sont comme « rangés » les uns contre les autres avec une très forte densité. La deuxième chose qui ressort visuellement est que les crampons sont très plats sur la bande de roulement et deviennent plus épais à mesure qu’on se déplace vers l’extrémité du pneu. C’est un principe bien connu dans le monde du pneu en gravel et VTT mais sur ce Pirelli, il est particulièrement prononcé. Sur le mouillé ou lors de passages dans la boue, on atteint en revanche vite ses limites d’adhérence. Avec des crampons si bas et si plats, il n’y a pas de miracle. On remarque alors un comportement nerveux et quelques amorces de glissade. Le pneu arrière n’est pas le seul à être concerné, la direction est également touchée et devient plus difficile, même sur une « simple » section pavée humide. Ce n’est bien sûr pas illogique et pour les conditions plus hivernales, la version M est mieux adaptée. Attention toutefois si la chasse au chrono est ce qui vous anime. En plus de ne pas apprécier les terrains humides, le Cinturato H fait aussi payer sa bande de roulement très rapide au freinage dès qu’on passe sur des revêtements naturels. En d’autres termes, il glisse et il ne faut donc pas freiner trop tard, ou trop fort. En outre, le Cinturato Gravel H ne semble pas extrêmement résistant puisqu’il montre déjà des signes d’usure après les 300 premiers kilomètres d’essai. En revanche, il est résistant aux perforations, ce qui est peut-être plus important. Le Pirelli Cinturato Gravel H fait exactement ce pour quoi il est présenté : rouler vite sur les routes de gravier, les chemins forestiers et les routes asphaltées. Rouler vite… sur le sec ! Dans les virages sur sol mouillé ou lors de freinages brusques, il se montre plus nerveux et difficile à contrôler. Performant sur le sec, sensible à l’usure mais résistant aux crevaisons, ce modèle est plutôt à ranger dans la catégorie des modèles exclusifs que polyvalents. Cela dit, utilisé à bon escient, il est remarquable. Plus d’informations : velo.pirelli.comPremier coup d’œil et montage
Caractéristiques du pneu
Le Pirelli Cinturato H est disponible en trois largeurs (35, 40 et 45 mm) pour les roues 700c et il existe également deux versions 650b, légèrement plus larges (45 ou 50 mm). Après montage, notre version 700cx40 est un peu plus large qu’annoncé (41,1 mm), comme la plupart des pneus du test. Son prix est également dans la bonne moyenne : 49,99 €. Avec ses 505 grammes, il est en revanche un peu lourd même si la différence avec les autres pneus reste acceptable.Sur le terrain
La densité de la bande de roulement fonctionne bien sur les chemins blancs lisses, sur les routes forestière sèches et sur l’asphalte. C’est un pneu rapide, avec une résistance au roulement faible. Toutefois, cette faible résistance au roulement n’est pas limitante pour l’adhérence : le mélange SpeedGRIP Compound offre des résultats tout à fait convaincants sur le sec.
Sur sols secs, lisses et rapides, le Pirelli Cinturato H est impérial. Le pneu file, le paysage défile et on a vite fait de se sentir le roi de la route. Mais pour peu que le sol soit sec, il s’en sort aussi remarquablement bien sur des traces plus techniques et son adhérence est rarement prise en défaut, que ce soit au niveau de la traction pour le pneu arrière ou de l’adhérence en virage.Verdict
Pirelli Cinturato Gravel H
49,99 €
505 g
- Faible résistance au roulement
- Adhérence dans des conditions sèches
- Tenue du tubeless
- RAS
- Adhérence en conditions humides
- Comportement nerveux dans les courbes
- Pas si durable
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | Ritchey WCS Speedmax
Ritchey est un nom bien connu dans le milieu du vélo, et son fondateur, Tom Ritchey, s’est toujours intéressé à toutes les disciplines. Après la route, le VTT et le cyclocross, il est donc logique de retrouver des accessoires gravel à leur catalogue. Des cadres aux composants tels que les selles, les guidons et les tiges de selle ou encore les roues, on trouve presque tout dans le catalogue de la marque américaine, y compris… des pneus. Nous avons testé le Ritchey WCS Speedmax.
Le Ritchey WCS Speedmax a un nom qui fait référence à un pneu de légende, qu’on présente souvent comme le premier semi-slick VTT de l’histoire, sorti au milieu des années 90. La marque s’est toujours démarquée par des dessins très originaux et cette nouvelle déclinaison gravel ne déroge pas à la règle. Autre originalité : vu le dessin de la bande de roulement, le sens de roulement semble être inversé lorsqu’on suit les recommandations inscrites sur les flancs. Alors que chez la plupart des marques de pneus, on reconnaît plus ou moins facilement une forme de flèche dans le sens de la marche, ici cette flèche est inversée. Cela semble contre-intuitif, mais ce sont bien les conseils de montage de la marque. Ritchey n’en est pas à son premier essai avec le Speedmax. La première version de ce pneu date en effet… des Jeux Olympiques de 1996, à Atlanta. Il a récemment été revu et se décline désormais en trois versions différentes : Wire (tringles rigides), Foldable (tringle souple) et le haut de gamme Stronghold WCS tubeless ready ici testé. La différence de prix entre ces versions est considérable : de 25,95 € pour le Wire à 72,95 € pour le WCS en passant par 36,95 € pour le Foldable. On est donc ici en présence d’un pneu très haut de gamme, au tarif franchement élevé. Dans les petites enfilades de virages, les « ailerons » sur le côté du pneu offrent suffisamment d’adhérence et de stabilité pour les négocier confortablement et précisément. En courbe marquée, cependant, c’est une autre histoire et le pneu se comporte plus nerveusement. L’arrière, en particulier, a tendance à perdre le contact avec le sol et à partir en glisse, tant sur le sec que sur le mouillé. Plus le virage est serré (90° et au-delà), plus c’est sensible. Notre boucle test a aussi permis de constater que le qualificatif Stronghold n’est pas usurpé. Nous avons accidentellement heurté une pierre saillante sur le bord d’un sentier mais le pneu n’a pas bougé. Le flanc est robuste et protège très bien contre les pincements, tout en faisant preuve d’une belle souplesse synonyme d’amorti et de confort. Le WCS Speedmax obtient également de bons résultats en terme de durabilité et après ce test, il n’y a pratiquement aucun signe d’utilisation. À cet égard, ce WCS Speedmax vaut son prix. Plus d’informations eu.ritcheylogic.comPremier coup d’œil et montage
En parlant de montage, le Ritchey WCS Speedmax est très facile à mettre en place malgré des flancs assez épais et rigides. Il tient également le tubeless presque immédiatement. Sa rigidité, principalement due au renfort des flancs (baptisé Stronghold) qui doivent empêcher les crevaisons et pincements, ne complique pas les choses mais a tout de même un impact sur la balance. Nous avons pesé le pneu a 517 grammes, ce qui en fait le modèle le plus lourd de ce dossier.Caractéristiques du pneu
En ce qui concerne la largeur du pneu, on a à nouveau trois options : 32, 35 ou 40 mm. Toutefois, les 32 et 35 mm ne sont proposées qu’en version Wire. Le WCS Stronghold n’existe qu’en 40 millimètres et une fois monté sur notre jante, nous remarquons qu’il semble avoir beaucoup de volume. A la mesure, il n’affiche cependant « que » 40,9 mm, alors que certains pneus de ce dossier dépassent les 41 mm.Sur le terrain
Nos idées préconçues sur le sens de montage du pneu (avec la direction de la flèche) sont presque immédiatement écartées. Le pneu est rapide et on sent peu de résistance au roulement sur l’asphalte et les routes de gravier tassées. Selon Ritchey, le pneu est adapté aux courses de CX rapides et le Speedmax WCS fait honneur à son nom. Par rapport aux autres pneus du test, il figure dans le top 3 en terme de (faible) résistance au roulement.
Au-delà de cette nervosité en courbe, le pneu arrière surprend également lors de changements brutaux de conditions, comme un passage soudain dans la boue, l’herbe humide ou sur une route pavée glissante : les ruades ne sont pas loin si on n’adapte pas son pilotage en prévision. Par curiosité, nous avons donc essayé de monter le pneu arrière à l’envers mais cela n’a pas eu l’effet escompté. La résistance au roulement est alors nettement accrue (l’immense avantage du Speedmax en temps normal) et la nervosité toujours présente. Cela n’a donc apporté aucune amélioration.Verdict
Le Ritchey WCS Speedmax est un pneu rapide avec une faible résistance au roulement, une grande résistance aux crevaisons et une grande durabilité. En outre, le pneu a un volume plus important que les autres pneus du test, ce qui signifie qu’on peut potentiellement obtenir plus de confort et une meilleure filtration du terrain. Son point faible est le comportement quelque peu nerveux (surtout arrière) lors du passage dans la boue ou sur des zones humides et une sensation de dérive lors des virages à angle droit. En somme, le Ritchey WCS Speedmax est fait pour rouler vite et longtemps sur des terrains peu techniques, pas pour le pilotage engagé.
Ritchey WCS Speedmax
72,95 €
517 g
- Robuste et résistant aux crevaisons
- Faible résistance au roulement
- Très durable
- RAS
- Poids élevé
- Comportement nerveux dans les courbes
- Comportement nerveux dans la boue
- Prix élevé
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | Schwalbe G-One Allround
Faut-il vraiment présenter Schwalbe ? Le fabricant allemand figure parmi les géants du pneumatique vélo, présent dans toutes les disciplines et même au-delà (pneus pour fauteuils roulants, notamment). Dans ce dossier, nous mettons à l’épreuve un classique de leur gamme : le Schwalbe G-One Allround.
Le G-One Allround est reconnaissable entre mille avec son dessin si particulier, identique d’un flanc à l’autre contrairement aux autres modèles de ce test. La bande de roulement peut se résumer à de petites boules de 1,5 millimètre fendues perpendiculairement au sens de la marche, comme des grains de café. Une autre impression marquante lors du déballage et du montage est la souplesse de ce pneu. C’est simple, le mot semble avoir été inventé pour lui. Tout est extrêmement facile et fluide, tant en termes de montage sur la jante que de claquage tubeless. Tirer, pousser, tordre, s’abîmer les doigts ? Rien de tout ça. Une bonne poussée et le pneu est sur la jante. Pour ce test, nous avons opté pour la largeur de 40 mm, mais le Schwalbe G-One Allround est également disponible en version 35 ou 45 mm, au tarif de 59,90 € dans les trois versions. La largeur du pneu sur notre jante est de 39,7 millimètres, ce qui fait de lui le seul pneu du test à être un peu plus étroit que prévu. C’est aussi le plus léger, avec 417 g sur notre balance. Au moment de passer sur le terrain, il est important de garder en tête l’échelonnage de la gamme G-One. Nous avons consciemment opté pour cette version qui, avec le G-One R (qui n’était pas encore dispo au moment de ce test), est un des modèles les plus polyvalents du catalogue Schwalbe. Avec son dessin très particulier, ce G-One se sent à l’aise sur des surfaces plus dures telles que l’asphalte et les chemins bien compacts. On bénéficie alors d’une faible résistance au roulement et le rendement est excellent. La souplesse évoquée au montage est également bien présente sur le terrain. Conséquence directe, on profite d’un niveau de confort élevé. Le pneu nivelle les petites bosses que l’on peut trouver sur les pistes et roule agréablement. Encore mieux, si un pneu souple est souvent associé à un risque élevé de crevaison, cela n’a pas été le cas lors de notre test. Notons toutefois que nous n’avons pas baissé la pression pour ce modèle, nous n’en avons pas ressenti le besoin tant la carcasse est souple. Mais lorsqu’un virage se profile, on se heurte aux limites du pneu. Comme son profil est uniforme, il n’y a rien pour venir soutenir le pilote lorsqu’on incline plus le vélo. Sur route ou revêtement compacté, pas de souci, mais dès que le sol est plus inégal, cela manque d’accroche latérale. Heureusement, le décrochage est progressif et on a le temps d’adapter sa vitesse ou son pilotage, mais c’est un élément à garder à l’esprit. En parlant de pavés, quand on peut les franchir à toute vitesse, le pneu est comme un poisson dans l’eau. La combinaison de la souplesse et de la faible résistance au roulement fait merveille et le pneu donne une sensation douce et souple. La traction du pneu arrière est également remarquable avec ces petites tétines souples qui font un peu l’effet de ventouses, sans pour autant pénaliser le rendement. Plus d’informations : schwalbe.com ou schwalbe.com/gravel-your-style/frPremier coup d’œil et montage
Caractéristiques du pneu
La gamme gravel de Schwalbe est relativement fournie, puisqu’elle compte à l’heure actuelle 5 modèles. Outre le G-One Allround, il existe également un G-One Speed (aux crampons encore plus petits), un G-One R lui aussi assez polyvalent mais plus récent ainsi que, de l’autre côté du spectre, un G-One Bite et un G-One Ultrabite.Sur le terrain
En ligne droite, le pneu est un plaisir à piloter grâce à sa faible résistance au roulement et à sa douceur. Il sait également se montrer stable et rassurant, même lorsqu’il y a une mini couche de boue ou lorsque la surface de la route est plus humide. Sur de fortes pentes hors route, le pneu maintient son adhérence pendant longtemps grâce à son profil qui rappelle les pneus de route « pointes de diamant » pensés pour les conditions difficiles sur le bitume.Verdict
Le Schwalbe G-One Allround est un pneu gravel destiné aux parcours rapides. Il est aussi à l’aise sur l’asphalte et les pavés que sur les sections hors route bien compactées. Sa construction souple procure une belle sensation de confort et on apprécie le fait que ça ne s’accompagne pas d’un risque accru de crevaison. À notre avis, il convient mieux aux randonnées avec de longues portions rapide ou d’asphalte où, grâce à la faible résistance au roulement, on pourra atteindre de belles vitesses. Par contre, si ses petites tétines font de belles prouesses en traction sur le pneu arrière, y compris sur revêtement meuble et dans la boue, l’adhérence latérale est précaire hors des revêtements lisses et durs. Dans la gamme Schwalbe, on imaginerait bien ce pneu en montage arrière, combiné à un G-One Bite ou Ultrabite à l’avant pour une accroche latérale plus sécurisante.
Schwalbe G-One Allround
59,90 €
417 g
- Faible résistance au roulement
- Confortable
- Tenue du tubeless
- RAS
- Grip dans les virages
- Comportement nerveux dans la boue
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Test | Zipp G40 XPLR
Pour la plupart des amateurs de gravel, la marque Zipp est synonyme de roues et de composants haut de gamme. Les 303 Firecrest, à jantes hautes (40 mm) et utilisables aussi bien sur route qu’en gravel, sont un de ses modèles emblématique. Cependant, la marque a bien plus à apporter sur le marché, à l’image de ce pneu Tangente Course G40, rebaptisé depuis G40 XPLR (pour accompagner la sortie de « l’écosystème » XPLR, lire Test nouveauté | Sram XPLR : une certaine vision du gravel)
Là où les autres marques choisissent généralement une forme (crampons ronds ou bande de roulement en V) et s’y tiennent plus ou moins, quitte à la décliner en différentes tailles et épaisseurs, le G40 XPLR a un peu de tout. On découvre ainsi un motif en forme de V sur la bande de roulement accompagné par des crampons de transition plus petits et séparés avant d’arriver sur des pavés latéraux qui rappellent le VTT. G40 est l’acronyme de « Gravel 40 », ce qui signifie que ce pneu a été conçu pour le gravel et est proposé en 40 mm de large. On note un tissage en 127 tpi dans la carcasse, afin de diminuer la résistance au roulement et d’obtenir un pneu bien souple. Le G40 XPLR offre un grand confort de conduite et une grande stabilité sur les pistes gravel. Il se dirige avec précision sur sol meuble et offre une excellente traction sur les gravillons et le gravier fin. C’est un pneu très directionnel, qui transmet bien les informations venant du terrain et ne laisse pas de place au doute. Sur le sec tout particulièrement, il offre une grande stabilité et se comporte comme une véritable lame de rasoir. Cependant, il ne se cantonne pas aux terrains roulants. Des racines difficiles, un nid de poule inattendu ou un tronçon hors route plus brutal que prévu : ici aussi, le G40 s’avère être un partenaire fiable. Et ce même à une pression un peu plus faible que notre réglage standard, puisque nous avons trouvé notre rapport optimal entre confort, grip et sécurité à 1,8 bar à l’avant et 2 bars à l’arrière. Le Zipp G40 XPLR est un pneu gravel polyvalent typique, qui trouve sa place sur les sections hors route. Il roule bien sur les chemins de sable, en forêt, sur les pavés, et un tronçon au profil plus VTT ne lui posera aucun problème majeur. Sa durabilité est également un avantage. Son seul inconvénient est sa résistance au roulement relativement élevée sur route asphaltée. Il conviendra parfaitement aux amateurs de gravel qui veulent enchaîner les passages hors route et où la vitesse n’est pas la première des préoccupations. Plus d’informations : sram.com/zippPremier coup d’œil et montage
Le montage est ultra-rapide : le pneu s’adapte à la jante en un rien de temps et le montage sans chambre à air est un jeu d’enfant. Visuellement, le lien de parenté avec les Pirelli Cinturato et Hutchinson Touareg, eux aussi fabriqués par la marque française dans son usine de Châlette-sur-Loing, saute aux yeux : la carcasse a le même design, la même couleur, la même épaisseur et le même toucher.Caractéristiques du pneu
Nous avons mesuré le ballon du pneu à 40,6 mm sur notre jante, légèrement au-dessus de la cote comme tous les pneus de ce test à l’exception du Schwalbe, mais cela reste acceptable. Le Zipp G40 XPLR pèse 484 grammes et coûte 58 €.Sur le terrain
Notre piste d’essai liégeoise offrait une grande variété de surfaces et c’est là que le potentiel de ce pneu a réellement été mis en évidence. Le pneu met en confiance et donne beaucoup d’adhérence. À aucun moment on n’a l’impression que le pneu va dériver ou dévier de sa ligne. Sur les sections pavées rugueuses, il brille par sa capacité d’amorti, et sur les singletracks son agilité est un atout majeur.
La résistance au roulement est en revanche moins son point fort, pour un pneu polyvalent bien sûr. Là où le grip et la stabilité sont moins nécessaires, le G40 XPLR lutte un peu et cela se sent, surtout dans un comparatif comme le nôtre. Ce pneu est plutôt adapté au tout-terrain et celles et ceux qui sont habitués à beaucoup de routes asphaltées dans leur région doivent en tenir compte.Verdict
Zipp G40 XPLR
58 €
484 g
- Adhérence et stabilité élevés
- Robuste et résistant aux crevaisons
- Tient bien les faibles pressions
- Très durable
- Un peu raide
- Résistance au roulement élevée
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Conclusion
Ce dossier consacré aux pneus gravel visait des modèles polyvalents. Au moment du verdict, il est important de garder cet axe en tête et de bien souligner que nous sommes ici à la recherche d’un pneu gravel qui se montre à l’aise dans un maximum de situations. Le grand vainqueur sera celui qui cochera un maximum de cases. Mais cela n’empêche que si vous cherchez des caractéristiques particulières, un autre modèle pourra mieux vous convenir.
Côté vitesse et résistance au roulement, Schwalbe, Pirelli et IRC s’illustrent par leur rendement. De l’autre côté, on trouve des pneus qui misent davantage sur les performances off-road en matière de traction et d’adhérence. Dans ce domaine, les pneus Zipp et Michelin se distinguent tout particulièrement, en offrant un comportement à la fois efficace et sécurisant.
En ce qui concerne la résistance aux crevaisons, nous n’avons pas à nous plaindre : tous les pneus obtiennent un score élevé et nous n’avons eu à déplorer aucune crevaison. On voit que les différentes marques y mettent un point d’honneur, ce qui est une bonne chose. Toutefois, si nous devions mettre en avant deux pneus qui semblent sortir du lot, ce serait le Ritchey et le Michelin pour la résistance de leurs flancs. Côté résistance à l’usure, Zipp, Hutchinson et Ritchey se distinguent.
Enfin, pour ce qui est des grands vainqueurs en matière de polyvalence, nous avons été particulièrement séduits par la qualité globale du IRC Boken. Rapide sur les sections roulantes, très confortable grâce à sa carcasse souple et à son gros volume, il procure une bonne traction et un grip latéral rassurant. Son profil est classique, mais ça marche ! Le Hutchinson Touareg mérite aussi une mention car, sans être particulièrement éblouissant sur un point précis, il n’a aucun défaut et il répond parfaitement aux critères qu’on attend d’un pneu polyvalent.
Rendez-vous bientôt pour d’autres tests de pneus gravel plus spécifiques ou de marques que nous n’avons pas eu l’occasion de tester ici !
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