Coupe du Monde DH 2021 #2 - Les Gets | Finales : survivre au chaos
Surprises, retours au premier plan, exploits, confirmations, météo qui brouille les cartes… Ce samedi aux Gets, on a eu droit à tout, et les finales de la descente ont été riches en émotion ! Envie de vous replonger dans cette journée ? Voici notre grand portfolio :
Quelle journée ! Une coupe du Monde ouverte aux spectateurs, cela faisait deux ans que tout le monde attendait cela, aussi bien les pilotes que le public. Et avec la forme actuelle des Français en descente, quoi de mieux que la coupe du Monde des Gets pour tous se retrouver ?
La journée n’avait toutefois pas commencé sur une très bonne note puisqu’on apprenait dès les entraînements du matin, juste après les finales Juniors (voir plus bas), que Nina Hoffmann avait chuté et s’était cassé la clavicule. Après Marine Cabirou jeudi, voilà une autre pilote de premier plan sur la touche chez les femmes.
Femmes : un retour attendu
Avant le début de la course, tous les regards sont tournés vers le ciel. La météo annonce de la pluie dans l’après-midi, mais quand précisément ? Quelques heures, voire quelques minutes de différence peuvent entièrement changer la physionomie de ces finales. Finalement, on pense être assez vite fixés avec une pluie fine mais régulière qui se met à tomber dans la raquette d’arrivée à 12 h, 30 minutes avant le premier départ.
Bon, les conditions seront bien différentes de celles des entraînements et on risque d’avoir des surprises, mais au moins ce sera la même chose pour tout le monde, se dit-on alors. C’était sans compter sur les facéties du temps : la pluie s’arrête à 12h30 tout juste, au moment où Agnès Delest s’élance depuis la porte de départ et lance cette finale femmes.
La pilote du team Scott Manigod réalise un run propre, sans grosse prise de risque mais sans faute et réalise le premier chrono de référence de la finale : 4:32.787. Derrière, Lauryne Chappaz chute dans le dernier passage raide en sous-bois puis la Norvégienne Frida Ronning et Noga Korem, venue faire une pige en DH entre deux EWS, butent sur le temps de la Française.
Il faut attendre l’arrivée de Mariana Salazar pour voir du changement en haut du hot seat, mais la pilote Dorval AM est bientôt délogée par Mille Johnset. La Norvégienne du team Continental Atherton, avec sa drôle de technique sur le road gap (elle ne prend pas l’échappatoire mais ne le saute pas non plus et le passe comme une marche), réalise un premier bon temps et prend la tête avec plus de 16 secondes d’avance sur Salazar.
Mathilde Bernard passe et prend la deuxième place, puis c’est au tour de Tahnée Seagrave. La Britannique, qui a passé toute son enfance jusqu’à ses 18 ans à quelques kilomètres des Gets, est la première à sauter le gros road gap du début de parcours et se construit très vite un matelas confortable : 7 secondes d’avance au 2e intermédiaire. Elle continue ensuite de creuser l’écart et, même si elle perd une petite seconde sur la toute fin de la piste, son temps reste très bon : 4:10.556, 9 secondes de moins que Johnset. Cela tiendra-t-il jusqu’au bout ?
A ce moment, la pluie fine qui nous avait laissés tranquilles depuis le début de la course refait son apparition. Pour l’instant c’est trop léger pour avoir une véritable influence, mais si cela venait à se maintenir…
En tout cas, tout le monde se casse les dents sur le chrono de Seagrave : Monika Hrastnik d’abord, puis Eleonora Farina et même Camille Balanche. La championne du Monde, vainqueur à Leogang il y a 3 semaines, commet une grosse erreur en début de parcours (“j’ai pris un arbre de plein fouet”, nous confiera-t-elle à l’arrivée) et affiche d’emblée 9 secondes de retard. Au fil de la piste, elle reprendra plus de 4 secondes à Seagrave mais le mal est fait et elle doit se contenter de la deuxième place provisoire.
En haut, il ne reste plus que Vali Höll et Myriam Nicole. L’Autrichienne, toujours pas aussi facile et aérienne qu’avant sa grosse chute des Mondiaux 2020, ne paraît pas en mesure de lutter avec le temps de Seagrave mais pourrait assurer un podium. On y croit, jusqu’au dernier virage avant l’arrivée, un grand relevé ouvert pris à pleine vitesse. Höll glisse de l’avant et se retrouve par terre quelques mètres avant la ligne ! Elle se relève au plus vite et coupe même la ligne en courant, mais elle doit dire adieu à ses espoirs de podium.