Worlds 2022 | Nos trouvailles dans les paddocks de XC

Par Léo Kervran -

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Worlds 2022 | Nos trouvailles dans les paddocks de XC

Après les paddocks de DH, voici ceux du XC ! En attendant les courses du week-end, les journées des pilotes et mécaniciens sont rythmées par les créneaux d’entraînement sur le circuit. Test de matériel, de réglages, remise à neuf du vélo… Tout doit être prêt pour le grand jour et les mécanos travaillent autant que les pilotes. Voici nos plus belles trouvailles :

Specialized

On commence par le stand Specialized avec le vélo de Jordan Sarrou, qui sera l’un des hommes à suivre dimanche (lire Mini-interview – Jordan Sarrou : « Je veux passer la ligne sans avoir de regrets« ).

Comme depuis le début de la saison, il n’y a pas de Brain, ce système de blocage automatique des suspensions caractéristique du Specialized Epic, sur le vélo de Jordan Sarrou. Réponse de l’intéressé ? « Oui, je roule avec un Epic Evo, ce n’est pas un Epic modifié. Il y a deux raisons à cela, je préfère gérer moi-même le blocage de mes suspensions et sur les parcours actuels, 120 mm c’est vraiment utile, tant pour le confort que pour le technique. Mais ça n’a pas été facile au début, Specialized tenait vraiment à ce que je roule sur un Epic ! »

Sous la tente de l’équipe américaine, on prépare aussi les e-bikes de certains pilotes. Les Specialized Turbo Levo seront parmi les machines les plus représentées sur les championnats du monde E-MTB ce vendredi. Peter Sagan, invité surprise de l’épreuve masculine (lire Worlds 2022 | Peter Sagan sur la course e-bike), roulera notamment dessus.

A l’arrière du stand, on repère l’Epic tout-suspendu de Sina Frei, championne du monde en titre de XCC. Pourra-t-elle défendre son titre ce vendredi soir ?

Chacun son style pour les mécanos…

Mais tous ont droit à la même petite attention de la part de Specialized, avec leur tapis personnalisé pour leur espace de travail !

Trinity

Juste pour le plaisir des yeux, le Specialized Epic du team Trinity Racing, ici entre les jambes d’Adrien Boichis. Champion du monde Juniors l’année dernière, le Français découvre la catégorie Espoirs cette année mais a déjà signé plusieurs top 10. Précoce vous avez dit ?

Santa Cruz-FSA

Chez Santa Cruz-FSA, les caisses à outils sont d’un autre format !

Les paddocks de XC, c’est aussi l’occasion d’admirer du matériel ultra léger qu’on ne se risquerait pas forcément à rouler sur nos vélos, comme ces impressionnants disques Galfer très évidés et initialement conçus pour la route.

On a également eu vent d’un prototype de pneu Vittoria utilisé par Santa Cruz-FSA et BMC, les deux teams équipés par la marque italienne. D’après nos informations, le profil est identique à celui du Mezcal mais la gomme et la carcasse sont légèrement différentes. Il nous semble également avoir vu au moins un autre dessin inconnu au bataillon, mais nous n’avons pas réussi à le prendre en photo. Quoi qu’il en soit, Vittoria se montre fort actif en XC.

Une olive de frein pour écarter les gaines et éviter tout bruit parasite. Colliers, scotch, gaine thermo-rétractable, on a vu de nombreuses astuces dans le genre au fil des années mais celle-ci est certainement la plus belle !

A l’instar de beaucoup d’équipes, la Fox 34 SC est de mise chez Santa Cruz-FSA. Ces dernières années, l’usage de la 32, pourtant modèle historique de Fox pour le XC, a beaucoup reculé dans les paddocks. On admire aussi ces superbes roues Reserve XC, développés par Santa Cruz, avec une jante de 28 ou 30mm de large (au choix des pilotes).

Norco

Petit détour par le stand Norco pour jeter un coup d’œil au vélo de Gwendalyn Gibson, qui s’était imposée sur le short-track à Snowshoe. Pas de peinture unique « feuille d’érable » comme cela avait pu être le cas chez la marque canadienne pour les JO de Tokyo l’année dernière, mais tout de même une jolie petite personnalisation !

SR Suntour

Chez SR Suntour, on s’occupe du vélo de Tom Pidcock. Au cœur de la machine, des suspensions gérées électroniquement dont on ne sait rien… ou presque.

On a pu apercevoir des ingénieurs intervenir sur le système via une application et un boîtier séparé, qui n’est pas sur le vélo le reste du temps. En dehors de cela, il semblerait qu’il n’y ait aucun moyen d’intervenir sur le fonctionnement des suspensions, même en course : il n’y a aucune manette ou levier de blocage sur le vélo !

Parmi les personnes qui s’activaient autour du vélo du prodige britannique, on a notamment entrevu Pierre-Geoffroy Plantet. Son nom vous dit peut-être quelque chose, et c’est normal : s’il travaille désormais pour SR Suntour, l’homme est passé par Rockrider et est surtout l’un des précurseurs du blocage électronique et intelligent des suspensions, puisqu’il fut à l’origine du système E:i Shock repris plus tard par Lapierre et le groupe Accell.

Canyon

Chez Canyon, les vélos arborent une nouvelle peinture chromée du plus bel effet. D’après les informations que nous avons pu réunir à son sujet, elle serait extrêmement légère mais aussi extrêmement fragile, et pourrait coûter entre 500 et 1000 € par vélo. Il est donc peu probable qu’on retrouve un jour cette finition sur les vélos de série.

Les vélos sont en plus personnalisés pour chaque pilote, avec le prénom intégré dans le drapeau (ici, Luca Schwarzbauer), le nom du mécano et éventuellement autre chose. Pour l’Allemand grand amateur de nightlife, ce sera une figurine très 80’s !

Apparemment, tous les moyens sont bons pour placer le compteur au bon endroit. La plaque est en travers du chemin ? Pas de problème !

On retrouve la peinture chromée sur tous les vélos Canyon des championnats du monde ou presque, DH compris (voir Worlds 2022 | Les paddocks de DH). Ici en action sur le vélo de Sam Gaze, le Néo-Zélandais de l’équipe Alpecin-Fenix.

Difficile d’apercevoir Loana Lecomte sur ces championnats du monde. A domicile ou presque, la haut-savoyarde se fait discrète et on ne peut pas lui en vouloir, mais cela ne laisse pas beaucoup d’occasions pour découvrir d’éventuelles nouveautés matérielles. Sur le relais, on a toutefois pu remarquer à ses pieds une paire de Fizik Vento Ferox Carbon personnalisées aux couleurs du drapeau français. A notre connaissance, elle est la seule athlète à avoir droit à une telle faveur de la marque italienne.

Trek

Du côté du Trek Factory Racing, on note le retour d’Evie Richards pour défendre son titre. Entre problèmes de dos et Covid-19, l’Anglaise n’a certainement pas connu la saison qu’elle espérait et arrive sur ces championnats du monde sans réels repères faces à ses concurrentes. Peut-elle créer la surprise ?

Il n’y a pas à dire, l’équipe Trek a fière allure en XC !

Vlad Dascalu est le seul à rouler en pédales Look dans l’équipe.

Pour la championne olympique Jolanda Neff et les autres pilotes, ce sont les très exclusives Crankbrothers EggBeater 11. Axe en titane, corps et ailettes en titane, seulement 179 g la paire et 499,95 € !

Chose rare aujourd’hui, tous les vélos de l’équipe sont montés avec des gaines Nokon pour le blocage des suspensions, les seuls câbles restants sur le vélo. Très populaires il y a plusieurs années, elles sont personnalisables à l’envie et permettent surtout un meilleur coulissement, avec la possibilité de leur faire suivre des trajets et des angles plus serrés. Couleur or bien évidemment pour Jolanda Neff en hommage à son titre olympique, noir pour les autres pilotes.

Chacun son style pour le poste de pilotage.

La personnalisation des vélos va jusqu’aux valves chez Trek (Vlad Dascalu à gauche, Jolanda Neff à droite) et on remarque également un pneu arrière prototype sur le vélo de la Suissesse.

Avec autant d’attention sur les vélos, les caisses à outils ne peuvent qu’être à la hauteur. Cette année, le format long et peu profond semble avoir la préférence des mécanos !

Juste avant de partir, on remarque une jolie potence Darimo sur mesure pour Anton Cooper. Pas très grand (il mesure 1m67), le Néo-Zélandais roule avec un poste de pilotage très bas et s’est régulièrement distingué avec des pièces faites spécialement pour lui. Jordan Sarrou teste également cette potence dont le poids est annoncé à moins de 100 g tout en conservant une excellente rigidité grâce notamment à une grande surface de contact avec le cintre.

Cannondale

Quel est ce vélo tout noir qui se cache sous la tente Cannondale ?

C’est celui de Mona Mitterwallner ! Âgée de 20 ans seulement, l’Autrichienne devrait courir avec les Espoirs mais elle a demandé une dérogation pour participer aux championnats du monde Elites. Un fait extrêmement rare puisque la plupart du temps, les Espoirs qui courent avec les Elites en coupe du monde retournent dans « leur » catégorie pour les championnats du monde. Malgré cela, Mitterwallner compte parmi les prétendantes sérieuses au podium (voire au titre), compte tenu de sa forme actuelle et du parcours qui lui convient parfaitement.

Cannondale nous avait habitués par le passé à des jolies peintures personnalisées avec des détails relatifs aux pays de ses pilotes mais cette année, la marque américaine a pris la direction opposée : le carbone est à nu, à peine recouvert d’un léger verni ! De quoi admirer les différentes fibres et les tissages utilisés suivant les zones et les besoins.

C’est une coutume ou presque chez Cannondale, les roulements du jeu de direction ne sont recouverts d’aucun cache pour abaisser encore un peu le poste de pilotage et gagner quelques grammes.

« Gottes Segen und Gute Fahrt » , ou « la bénédiction de Dieu et bonne route » en français. Chacun ses petits talismans ! Drôle de contraste avec le reste du vélo, allégé au maximum et réduit à sa plus simple expression.

Nécessaires pour permettre la flexion du triangle arrière et le fonctionnement de la suspension, les bases affinées à l’extrême du Cannondale Scalpel font toujours leur petit effet.

KMC-Orbea

On termine notre tour des paddocks par le stand de l’équipe KMC-Orbea. Pour une fois, rien de spécial à découvrir sur ces vélos, tout existe dans le commerce !

Comme chez Cannondale, la peinture a été réduite aux seuls logos Orbea pour gagner un peu de poids. Admirez aussi ce guide-chaîne minimaliste.

Vedette et espoir de tout un peuple, Pierre de Froidmont pourra-t-il rééditer l’exploit du Mont-Sainte-Anne il y a 3 semaines, où il avait terminé 5e ? Nous en avons discuté avec lui en début de semaine : lire Mini-interview | Pierre de Froidmont : « Je n’étais pas préparé à ce que ça marche comme ça cette année »

Dans la poussière des Gets, les pilotes semblent préférer un pneu avant un minimum cramponné. En revanche pour l’arrière, c’est rendement, rendement et rendement !

Les pilotes ont le choix entre deux versions de la commande de tige de selle télescopique KS, selon leurs préférences.

Côté Français, Luca Martin aura a coeur de faire un bon résultat chez les Espoirs après une année marquée par des hauts et des bas. Les 6 pilotes de l’équipes participent à ces championnats du monde : Malene Degn et Sebastian Fini pour le Danemark, Janika Lõiv pour l’Estonie, Erik Haegstadt pour la Norvège, Pierre de Froidmont pour la Belgique et Luca Martin pour la France, chez les Espoirs.

Allez, rideau pour aujourd’hui ! De notre côté, on retourne sur le circuit et dans les paddocks pour vous faire vivre ces championnats du monde aux Gets et en attendant nos prochains articles, n’hésitez à découvrir ceux que nous avons déjà publiés : vojomag.com/?s=worlds+2022

Parmi ceux-là, un prototype de tout-suspendu chez BMC et ce qui s’apparente fort à une nouvelle transmission chez Sram, avec un dérailleur très particulier :

Spyshot | Un nouveau Sram Eagle AXS en approche ?!

Spyshot | Un proto XC BMC aux Gets !

ParLéo Kervran