Test Ride #33 | Pédales Hope, banane Camelbak et chaussures Northwave
Par Léo Kervran -
C’est désormais une tradition bien établie : Vojo vous propose régulièrement des trios de tests concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo.
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Hope Union TC : essai transformé
Hope, la société britannique, a surpris tout le monde l’année dernière en présentant une nouvelle famille de pédales automatiques. Forte de trois modèles, les RC (Race Clip), TC (Trail Clip) et GC (Gravity Clip), la gamme s’adresse aux pratiquants de toutes les disciplines. Nous avons testé la version Trail, qui avec son format polyvalent se place en face des Shimano Deore XT, Time Speciale 8 et autre HT T2. Voici notre avis :
C’est avec une certaine surprise qu’on a découvert ces pédales au mois d’août 2021 (lire Union RC, TC & GC : des pédales automatiques chez Hope). D’accord, la marque avait des pédales plates dans sa collection depuis un moment mais développer son propre mécanisme de clic n’est pas si évident.
La base, l’axe et les roulements, sont les mêmes que pour la pédale plate F20. L’axe de notre pédale TC est donc en acier Cr-Mo (une mise à niveau vers un axe en titane comme celui utilisé dans la pédale RC est possible) tandis que trois roulements à cartouche et un palier en Norglide devraient assurer une rotation fluide.
Le mécanisme (et les cales) est en acier inoxydable et la cage est en aluminium usiné puis anodisé, la marque de fabrique de la marque de Barnoldswick. Notre version TC est affichée au même prix que la RC, 185 € tandis que la GC, plus grande, est 10 euros plus chère et s’affiche à 195 €. Chaque version est disponible en 6 couleurs différentes (noir, rouge, bleu, violet, orange et argent).
Nos pédales ont 4 emplacements pour des picots, deux à l’avant et autant à l’arrière. On en compte 7 sur la GC et aucun sur la RC, destinée au XC et dépourvue de cage. Sur la balance, les TC sont annoncées à 437 grammes la paire et nous avons pesé notre exemplaire à 454 g.
Les cales se déclinent en deux versions, « 4 » ou « 5 ». La première offre 4° de liberté angulaire et un angle de déclenchement de 12° tandis que pour la seconde, c’est respectivement 5° et 13°. La différence dans la pratique est, comme vous le lirez plus loin, subtile, mais à notre avis non négligeable. Il y a cependant un autre point très important à mentionner …
… les cales ne sont PAS compatibles avec la norme SPD. Visuellement, l’avant est assez similaire et c’est surtout l’arrière qui est plus grand et plus large. Vous pouvez toujours essayer de pousser très fort votre chaussure avec cale Hope dans une pédale Shimano ou vice versa, ça ne marchera pas ! Hope a développé ses pédales automatiques à partir de sa pédale plate et, selon ses propres termes, devait sacrifier une trop grande partie de la zone de contact avec la chaussure si elle ne développait pas son propre système.
A l’usage, le clic est extrêmement fluide et direct, mais la sensation est légèrement différente d’une pédale Shimano. C’est comme si vous deviez placer votre pied un peu moins loin sur la pédale. En soi, on s’y habitue rapidement, mais faites attention si vous recommencez par la suite à rouler avec le système Shimano. Avant que vous ne vous en rendiez compte, votre automatisme nouvellement acquis vous amènera à placer votre pied trop loin et vous frapperez la pédale au lieu d’enclencher la cale dans le mécanisme.
Une fois la pédale enclenchée, tout semble un peu plus stable et sûr qu’avec une pédale Shimano, surtout sur la durée. Entre le mécanisme unique et la plateforme, délibérément développée avec une plus grande surface de contact, on a vraisemblablement plus de soutien. Par ailleurs, contrairement à certaines autres pédales étiquetées « trail », le pied est relativement stable lorsqu’on n’est pas enclenché, si on a déclipsé en urgence et qu’on a du mal à retrouver la bonne position par exemple. Bien sûr, on est loin des sensations et du grip d’une pédale plate mais ça ne glisse pas trop.
Avec les cales 4°, la sensation est familière et on enclenche le pied relativement rapidement. Avec les 5°, le pied est plus libre et a plus de marge de manœuvre avant de sortir.
Le déclipsage est également extrêmement fluide. Avec les cales 4°, la sensation est familière et on enclenche le pied relativement rapidement. Avec les 5°, le pied est plus libre et a plus de marge de manœuvre avant de sortir. Les deux options ont du sens, la première est plus adaptée si vous souhaitez déclipser rapidement tandis que la seconde offre une certaine sécurité si vous préférez garder les pieds sur les pédales le plus longtemps possible.
Et côté durée de vie, habituellement l’un des points forts de Hope ? Après plusieurs mois d’utilisation, les axes tournent toujours sans effort et ne présentent aucun jeu mais à ce niveau-là, c’est bien le minimum qu’on puisse attendre. Plus surprenant est l’état de la cage. Malgré un nombre « suffisant » de chocs avec des pierres ou autres rochers, elle est très peu marquée et toujours en excellent état.
Verdict
Cette version Trail Clip (TC) comble un vide entre la pédale de trail classique, dont la plateforme est souvent trop petite et peu utile, et les pédales DH plus lourdes. On pourrait voir le choix de cales spécifiques comme quelque chose de malheureux mais d’un autre côté, on y est déjà habitué depuis longtemps dans le domaine des pédales automatiques et surtout, il permet à Hope de proposer un système un peu plus stable et durable que le Shimano classique. Au prix recommandé de 185 euros, les Union TC sont assez chères à l’achat mais comme toujours avec Hope, la finition et surtout la durée de vie sont au rendez-vous, avec l’assurance d’avoir toutes les pièces détachées disponibles pour au moins 10 ans.
Hope Union TC
185 €
454 g (la paire, avec picots)
- Mécanisme fiable et stable
- Construction solide et de haute qualité
- Grande plateforme à picots
- Pas compatible avec les cales Shimano malgré les apparence
- Tarif élevé
- Bourrent rapidement dans la boue ou la neige
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : hopetech.com
Banane Camelbak Podium Flow 4 : notre nouvelle référence
Quand on n’aime pas rouler avec un sac à dos mais qu’on préfère tout de même emporter un peu de matériel avec soi, la solution la plus simple reste encore la banane. Après plusieurs saisons avec le modèle Podium Flow Belt de Camelbak, fonctionnel mais perfectible, nous avons pu mettre la main sur la nouvelle Podium Flow 4 et nous l’avons immédiatement adoptée. Voici pourquoi :
Plus complète que la Podium Flow Belt mais plus légère que la Repack à poche à eau, la Podium Flow 4 s’inscrit comme un modèle intermédiaire dans l’offre Camelbak. 4, cela désigne son volume de 4 litres au total mais c’est aussi son nombre de poches fermées. En plus de cela, on dispose de deux rangements extérieurs : l’un pour l’incontournable bidon et l’autre pour une pompe.
Les deux grandes poches sont compartimentées, avec 3 petits filets pour organiser ses affaires dans chacune d’elle ainsi qu’un clip pour clés en plus d’un côté. Sur leur face extérieure, on a deux poches plus petites et plus plates mais recouvertes d’un tissu élastique qui permet une certaine marge de manœuvre.
Côté pilote, la Podium Flow 4 se distingue de ses consœurs en adoptant le 3D Vent Mesh très travaillé du petit sac Chase Bike Vest (lire Sac Camelbak Chase Bike Vest : polyvalent !). Il est découpé en 3 panneaux pour autoriser une certaine circulation de l’air mais aussi pour permettre à la banane de s’adapter au mieux au corps de celui ou celle qui la porte.
A ce sujet, on note d’ailleurs que la forme est plutôt enveloppante et va assez loin sur les côtés, plus que pour la Podium Flow Belt notamment. Enfin, la fermeture se fait via une grande boucle plastique très classique mais qui paraît relativement solide. De façon générale, la finition de la Podium Flow 4 est réussie : les matériaux sont de bonne facture, les logos discrets et en ce qui nous concerne, on aime bien ce coloris Golden/Black (elle est également disponible en noir).
Les 4 poches permettent d’emporter tout le nécessaire et plus encore pour une sortie courte comme pour une boucle de 4 heures. Voici tout ce qu’on y glisse habituellement, sachant qu’il reste encore un peu de place après cela :
- chambre à air légère, multi-outil, démonte-pneu et kit mèches tubeless avec colle et cutter dans une grande poche
- pompe haute pression et veste ultra légère dans l’autre grande poche
- pâtes de fruits, barres et compotes à boire dans les petites poches
- pompe dans le logement dédié
Avec le bidon placé bien droit au centre, la Podium Flow 4 est bien plus stable sur le dos que toutes les bananes qui ont un emplacement décentré ou incliné. C’était l’un des principaux griefs que nous avions à l’encontre de la Podium Flow Belt, au point de l’utiliser sans bidon la plupart du temps pour plus de confort. Désormais, ce problème n’est plus et on peut à nouveau profiter de la banane pour emporter plus d’eau sur les longues sorties.
Seul détail, mais c’est presque insignifiant, on aurait apprécié que le fond de cet emplacement soit fermé par plus qu’une simple sangle. Deux sangles disposées en croix ou un filet par exemple, pour pouvoir y glisser sans risque une paire de lunettes, de gants… lorsqu’on roule sans le bidon. Dans l’état actuel, ils pourraient tomber assez facilement.
Même complètement chargée, la banane reste bien stable et confortable sur le dos. Elle ne bouge pas en descente et on n’a pas l’impression d’avoir un radiateur sur les lombaires dès que la température dépasse 20°C, même si ce dernier point est assez subjectif. Le placement de la pompe peut surprendre lorsqu’on a la banane dans les mains mais sur le terrain, il ne nous a jamais posé problème, y compris en cas de chute.
Verdict
Confortable et stable tout en offrant beaucoup de place, bien pensée et pas désagréable à l’œil pour ne rien gâcher, la Camelbak Podium Flow 4 coche toutes les cases d’une excellente banane. Si on chipote, il ne lui manque qu’un rangement à bidon fermé au fond pour être absolument parfaite mais c’est du détail lié à notre usage et cela ne l’empêche pas de devenir notre référence dans le domaine. Qui plus est, le tarif est honnête puisqu’elle est vendue à 59,99 €, bidon 620 mL inclus. C’est 10 € de plus que la Bontrager Rapid de conception similaire (mais vendue sans bidon) et surtout seulement 5 € de plus que la Podium Flow Belt, qui n’a de ce fait plus vraiment de raison d’exister.
Camelbak Podium Flow 4
59,99 €
- Confortable et stable sur le dos
- Grand volume bien organisé
- Finition soignée
- Bidon inclus à l'achat
- RAS
- RAS
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : camelbak.eu
Chaussures Northwave Extreme XC : pour les pieds larges
Renouvelées l’année dernière, les Northwave Extreme XC sont l’un des deux modèles très haut de gamme du spécialiste italien avec les Ghost XC. On les a notamment vu aux pieds de Rebecca McConnell, Mathias Flückiger, Anne Terpstra ou encore de Loana Lecomte l’année dernière, mais qu’ont-elles à offrir pour la masse des pratiquants ? Voici notre essai :
La tige adopte le format « moderne » des deux pièces qui viennent envelopper le pied, plutôt que la construction classique avec deux flancs et une languette. On comprend vite pourquoi ce design tend à s’imposer lorsqu’on glisse le pied dans la chaussure : c’est à la fois plus confortable avec moins de points de pression, plus précis et plus ferme, le maintien est meilleur lorsqu’on tire sur les pédales.
On apprécie aussi que la découpe autour de la cheville et du talon soit suffisamment importante pour ne pas occasionner de douleurs. A l’arrière, pas de pièce en carbone ou en plastique comme chez d’autres fabricants mais tout de même un tissu anti-glissement pour bloquer le talon en place.
Pour le serrage, pas de Boa comme d’habitude chez Northwave mais un autre système imaginé par la marque, le SLW3. Il combine une molette à un petit bouton et fonctionne de la manière suivante : pour serrer, on tourne la molette de façon habituelle et pour desserrer, on peut soit y aller clic par clic en poussant sur le bouton, soit tout libérer d’un coup en le tirant dans l’autre sens.
Plutôt intéressant sur le papier, ce système s’est toutefois révélé un peu moins agréable qu’un Boa à l’usage. Si l’ajustement en roulant fonctionne bien il en est autrement lorsqu’on souhaite tout libérer pour enlever les chaussures. En effet, l’opération peut se révéler assez compliquée avec seulement deux mains : il faut tirer les boutons des deux molettes et dans le même temps, soulever la tige pour tirer sur la cordelette. Si on fait l’un après l’autre, ça se desserre mal et même chose si on ne soulève pas la tige.
A l’intérieur, on découvre une très belle semelle interne double densité, relativement rigide et dotée d’un bon support pour la voûte plantaire. Les marques n’investissent pas toujours assez de temps ou d’effort dans ce domaine mais cette semelle conçue par Northwave fait clairement partie des meilleures du marché. Le pied est confortablement installé et bien calé, prêt à transmettre toute la puissance des jambes sans point de pression ou mouvement parasite.
De l’autre côté du pied, la semelle entièrement en carbone est recouverte d’inserts en caoutchouc bi-densité développés avec Michelin. Comme de coutume sur ce genre de chaussure, on peut également y adjoindre deux pointes en métal ou en caoutchouc sous l’avant-pied, pour plus d’accroche dans les conditions difficiles. La plage dédiée au positionnement de la cale est similaire à celle des autres marques mais on note qu’elle est ici graduée, pour faciliter le réglage.
En mouvement, les Extreme XC font bien sentir que ce sont des chaussures de XC haut de gamme. On sent que toute la puissance est transmise à la pédale et au-delà de l’efficacité, cela donne des sensations particulièrement agréables lorsqu’on fournit un effort important. On note toutefois que ces chaussures s’adressent à celles et ceux qui ont des pieds de largeur au minimum « standard », voire supérieure à la moyenne. Si vous avez des pieds fins, vous risquez de ne pas pouvoir serrer assez les deux boucles SLW3.
En dehors de ça, on apprécie leur bonne protection du pied, que ce soit sur l’avant ou sur le talon. Les rencontres imprévues et inévitables avec les obstacles, que ce soit en marchant ou en roulant, ne laissent aucune trace.
Evidemment, on vous les déconseille tout de même pour marcher longtemps : la semelle en caoutchouc est réduite au strict minimum et la rigidité de la semelle fait que le talon se soulève à chaque pas, le tissu anti-glissement n’étant pas d’une grande aide dans ces conditions. Rien de surprenant toutefois, c’est juste le lot des chaussures de compétition et ces Northwave ne font ni mieux ni moins bien que les autres. Même constat côté ventilation, les Extreme XC sont au niveau de la concurrence sans se distinguer particulièrement.
Verdict
Rigides, bien finies et très confortables, les Northwave Extreme XC ne pêchent que par leur serrage SLW3 un peu moins pratique que le Boa IP1 massivement utilisé par la concurrence. Un très léger cran en dessous de leurs principales adversaires à cause de ce détail (qui a son importance à ce niveau de prix), les Extreme XC peuvent toutefois compter sur leur tarif pour attirer les pratiquants : à 319,99 €, elles se situent au niveau des Shimano XC9 et surtout bien en dessous des Specialized, Scott et autre Bontrager, qui n’ont pas de scrupules à s’approcher voire dépasser la barre des 400 €.
Northwave Extreme Xc
319,99 €
- Confort pour une chaussure orientée compétition
- Finition et qualité des matériaux
- L'un des tarifs les plus bas de la catégorie
- Ne convient pas aux pieds fins
- Système de serrage un peu moins pratique qu'un Boa
- RAS
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : northwave.com
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