Prise en main | Rockrider Race 940 S : coup de maître en préparation !

Par Adrien Protano -

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Prise en main | Rockrider Race 940 S : coup de maître en préparation !

Aperçu lors du lancement du Rockrider Racing team, découvert sur les manches de coupe du monde qui ont suivi, analysé lors de nos bike-checks… La machine de XC performance en provenance de chez Rockrider attire l’attention. À tel point que nous n’avons pas pu attendre la présentation officielle pour l’essayer le temps d’une journée, en empruntant le vélo de la championne de Belgique Emeline Detilleux ! Que peut bien valoir ce Rockrider Race 940 S sur le terrain ? Voici nos premières impressions… et on peut vous dire que nous n’avons pas été déçus ! 

Aucun doute, c’est un vélo qui a fait parler de lui, tant sur les réseaux sociaux qu’aux abords des circuits de cross-country : Rockrider, marque spécialisée dans le domaine du VTT du géant Decathlon, se lance dans le cross-country performance. Habituée à offrir des produits accessibles, tant financièrement que d’un point de vue usage, la marque a voulu ici prendre le cap opposé, celui d’un vélo pensé pour la performance et capable de rivaliser avec les meilleurs châssis de XC sur les circuits internationaux.

Cette histoire, on vous l’a déjà racontée à plusieurs reprises : lors du lancement du team officiel de la marque – le Rockrider Ford Racing Team – qui a éprouvé le châssis durant plus d’une saison sur les différentes coupes du monde, mais également lors de notre interview de Stéphane Tempier et de Maxime Marotte, lors de notre bike-check à Nove Mesto, ou encore à l’occasion de notre entrevue avec le vélo sur le stand de la marque lors du salon du Roc d’Azur.

La mission du jour est tout autre : enfin monter sur le vélo et pouvoir l’essayer le temps d’une journée ! Si une présentation officielle est bien entendu prévue par la marque en amont de la sortie prochaine du vélo de série, nous n’avons pas pu attendre jusque-là pour pouvoir vous proposer une prise en main.

Par chance, la championne de Belgique en titre, Emeline Detilleux, fait partie du Rockrider Ford Racing Team. Notre porte d’entrée pour une prise en main exclusive était donc toute trouvée ! Rendez-vous pris à quelques encablures des lieux d’entraînements de la pilote de 24 ans, où Joseph de Poortere (ingénieur produit, à gauche) et Luis Moro (Product Manager, à droite) nous ont rejoints le temps d’une journée.

Pour la petite précision, le vélo d’Emeline ainsi que le modèle bleu menthe que tient Luis entre ses mains sont les mêmes modèles, seule la livrée personnalisée en hommage à son titre de championne national d’Emeline diffère. Par contre, Joseph tient entre ses mains le tout premier modèle de série du Rockrider Race 940 S.

Pour rappel, Emeline Detilleux c’est :

  • Rockrider Ford Racing Team depuis 2022
  • Triple championne de Belgique XCO
  • Top 20 en coupe du monde

Le Rockrider Race 940 S du team Rockrider Ford Racing Team

Que ce soit dans son coloris bleu menthe signature du team Rockrider Ford Racing Team, ou dans les livrées spéciales en hommage aux titres nationaux de Savilia Blunk et Emeline Detilleux, vous avez certainement aperçu ce Rockrider Race 940S sur les courses internationales avec les différents pilotes du team (Joshua Dubau, Maxime Marotte, Greta Seiwald, Samara Maxwell et Mathis Azzaro en plus des deux noms cités juste avant).

Réservé aux athlètes du Rockrider Ford Racing Team jusqu’à présent, l’objectif de Rockrider était d’éprouver sa machine sur les circuits de coupe du monde avant de la proposer au grand public… Période de développement terminée, c’est maintenant aux communs des mortels que le Rockrider Race 940 S s’ouvre.

Pour celles et ceux qui seraient tombés en amour pour cette version réservée au Rockrider Ford Racing Team, sachez également qu’une version spéciale « Team Replica » est dans les cartons. Limités à un peu moins d’une centaine d’exemplaires, ces modèles numérotés bénéficieront d’un montage plus haut de gamme que la version de série, similaire à celui du team (hormis les suspensions). Dans cette mouture exclusive, le Rockrider Race 940 S devrait être commercialisé aux alentours des 7000 €, contre 4500 € pour la version de série. Mais chaque chose en son temps, ce n’est pas encore pour tout de suite et c’est d’abord la version « classique » qui sera disponible.

Châssis

Précisons d’entrée de jeu que le cadre de la version de série est identique à celui utilisé par le Rockrider Ford Racing Team lors de la saison, et notamment par Samara Maxwell lors de sa victoire sur le XCO U23 de Snowshoe. C’est également le vélo d’Emeline Detilleux qui a été mis à notre disposition pour cette journée de prise en main, et sur base duquel l’équipe derrière ce Race 940 S nous explique les spécificités du châssis.

« Il s’agit du même layup de carbone que celui utilisé par le team. Les pilotes du team font des journées entières sur le vélo et ont des ressentis très précis, pourquoi s’en priver ? Ils ont choisi le meilleur layup à leurs yeux et maintenant on l’offre au grand public », explique Joseph. L’ensemble des explications sur ce châssis sont donc directement transposables à la version de série, pour laquelle seul l’équipement diffère.

Pensé pour la performance et à destination de la compétition, le Race 940 S est entièrement construit en carbone. « L’objectif était d’optimiser le ratio poids/rigidité. Tout le jeu a été d’obtenir un vélo suffisamment rigide pour la pratique actuelle du cross-country, mais capable de filtrer les vibrations pour conserver du confort. Plutôt que de parler de rigidité pure, on préfère parler de recherche de la meilleure réactivité possible pour le châssis » continue l’ingénieur produit. Sur la balance, le cadre affiche un poids de 1,655 kg sans amortisseur, et 1,9 kg une fois équipé de la suspension arrière.

« Le travail sur le triangle arrière a été poussé assez loin, c’est une partie assez précise. Il faut que ce soit rigide en torsion ainsi qu’en déformation latérale afin d’avoir un blocage de l’amortisseur qui soit ferme, mais sans pousser le curseur trop loin pour conserver du confort », détaille Joseph.

Une des parties de ce Race 940 S qui a longuement occupé les équipes de chez Rockrider est la biellette usinée en aluminium 7075. Pour la concevoir, les ingénieurs de la marque ont utilisé ce qu’on appelle de la simulation numérique : un logiciel simule la répartition de la matière pour avoir le meilleur compromis entre les contraintes et les facteurs clés choisis au préalable. « Tout est optimisé au gramme près, on a même choisi des vis en titane. Cette méthode permet de s’assurer d’avoir la conception la plus légère et la plus fiable possible. La biellette pèse aux alentours des 50 g », explique Joseph.

On notera la petite casquette de protection au niveau du bas du tube de selle, mais également celle de boîtier de pédalier et celle de protection de base côté transmission qui sont imprimées en 3D. « Cela permet d’aller plus vite dans le développement, de gagner de la matière par rapport au procédé d’injection, mais également d’avoir un stock de pièces plus petit et plus facile à gérer dans le temps. Si un client doit remplacer cette pièce dans 7 ans par exemple, il suffit de la réimprimer » explique Luis.

Contrairement à certains concurrents, Rockrider n’a par contre pas doté le Race 940 S de butées de direction. « Ce n’est pas impossible que cela vienne par la suite » nous glisse Joseph. Si le passage de gaines se fait en interne, la marque française a opté pour une entrée au niveau du haut du tube diagonal, et non directement au niveau du jeu de direction comme on le voit de plus en plus fréquemment.

Suspensions

Le châssis fonctionne sur base d’une classique architecture type monopivot + biellette. Cette structure que l’on connaît déjà bien a largement fait ses preuves avec certains modèles victorieux sur la scène internationale du cross-country. Le Rockrider Race 940 S développe 120 mm de débattement avant/arrière. Un choix assumé par l’équipe derrière ce modèle qui estime que ce débattement tend à s’imposer en cross-country.

Travailler main dans la main avec les athlètes du Rockrider Ford Racing Team a permis à la marque française d’affiner sa cinématique pour parvenir au plus proche de ses attentes. « Nous voulions un vélo équilibré, offrant une bonne alchimie, avec une cinématique progressive, mais linéaire, et une fin de courbe dégressive » détaille Joseph.

« Au-delà de concevoir un vélo pour le team, nous gardons en tête qu’une grande partie des utilisateurs finaux n’utiliseront qu’une certaine partie du débattement. Nous préférons qu’ils talonnent occasionnellement une fois plutôt que de ne pas parvenir à utiliser le débattement à cause d’une cinématique trop progressive » complète Luis.

« Pour nous, un vélo doit avoir du grip. Nous préférons que le châssis pompe légèrement si cela permet de passer sur le vélo, plutôt de que viser un antisquat excessif pour empêcher le pompage qui aurait pour conséquence de réduire l’adhérence… C’est du VTT après tout ! », expliquent les deux hommes.

L’équipe est l’une des rares, si ce n’est la seule, du paddock à être équipée de suspensions Manitou. La marque américaine est un gros partenaire de Rockrider et le lancement du Rockrider Ford Racing Team a permis de pousser la synergie encore plus loin, même s’il y a beaucoup de travail en développement. Au niveau de la fourche, l’arceau semble plus fin que sur la R7 Pro au catalogue. À l’arrière, le corps ne ressemble à rien de ce qu’on connaît chez Manitou.

Géométrie

La géométrie se veut moderne et orientée compétition, avec un angle de direction de 66,5°, un angle de tube de selle de 75,4°, un reach de 449,2 mm et des bases de 435 mm en taille M. « On a également voulu avoir une douille très courte (85mm), relativement basse, afin d’offrir une position racée, mais confortable. Qui peut le plus peut le moins, il est toujours possible de rendre la position moins agressive, alors que dans le sens inverse c’est plus compliqué » explique l’ingénieur produit.

Équipements

Du côté de la transmission, c’est du plus classique, ou du moins du plus connu qui équipe ce modèle, puisque le Rockrider Race 940 S du team est équipé de la dernière transmission Sram XX SL en date.

Réservée aux athlètes, la couleur bronze des TRP Salte X2 se marie à merveille avec la peinture « championne de Belgique » du Race 940 S d’Emeline Detilleux. C’était la première fois que nous avions l’occasion de les essayer et nous les avons trouvés efficaces.

Les roues Mavic Crossmax SL Ultimate sont associées à des pneus Hutchinson. En coupe du monde du XC, le profil très roulant Skeleton est fréquemment choisi par les pilotes, et presque toujours avec des gommes ou carcasses « Racing Lab » développées spécialement pour eux. « Le Kraken est aussi régulièrement utilisé par certains dans le team » nous glisse Emeline. Notons que la version « Team Replica » sera équipée de Mavic Crossmax SL, et non SL Ultimate, afin de conserver un tarif raisonnable.

Enfin, sous la superbe selle Fizik Vento Adaptive avec ce rembourrage imprimé en 3D, on trouve une tige de selle BikeYoke Divine SL rebadgée… Manitou.

Le Rockrider Race 940 S de série

Après le vélo personnel d’Emeline Detilleux, et plus largement celui utilisé par le team Rockrider Ford Racing Team, place au vélo de série ! Comme on l’expliquait quelques lignes plus haut, le cadre de ce Race 940 S est exactement le même que celui utilisé par le team. L’ensemble des explications, tant au niveau du châssis que de la cinématique, sont donc directement transférables pour ce modèle-ci.

Au-delà du coloris, c’est l’équipement qui diffère réellement entre les deux versions. Rappelons que l’objectif de la marque sur ce Race 940 S était de proposer un montage pragmatique : « Nous voulions proposer un vélo capable d’accompagner le pilote sur n’importe quelle course ou compétition de cross-country, le tout à un tarif intéressant », explique Rockrider. Rappelons que ce modèle de série est commercialisé au tarif de 4500 €.

On note aussi sur l’image ci-dessus que le tube supérieur est doté d’une protection sur le vélo de série afin d’éviter les impacts avec le cintre en cas de chute. La marque a préféré cette solution plus simple à une buté dans le jeu de direction.

Voilà la raison qui a poussé la marque française à, par exemple, choisir un groupe GX T-Type en lieu et place de son homonyme plus luxueux.

Ce n’est par contre pas le prix qui a poussé la marque française à opter pour des suspensions RockShox en lieu et place du duo Manitou qui équipe les vélos du team, mais simplement le fait que les suspensions Manitou ne sont encore qu’au stade de développement.

C’est ainsi une fourche SID que l’on retrouve à l’avant et un amortisseur SIDLuxe à l’arrière. Si la fourche est complètement d’origine, Rockrider a travaillé en collaboration avec RockShox pour offrir à l’amortisseur des réglages personnalisés à la cinématique du vélo. De quoi tirer le meilleur de la plateforme et de l’amortisseur !

Bonne nouvelle, il s’agit là des dernières suspensions en date du géant américain, sur lesquelles on retrouve les 3 positions (open, pedal et lock). Pas besoin d’en dire tout le bien qu’on en pense, nous vous l’avons déjà largement expliqué au sein de l’article dédié (cf. Test nouveauté | RockShox SID 2024 : quand le mieux est l’ami du bien).

Si l’on n’a pas droit à la jolie robe orange à l’image de ceux que l’on retrouve sur le vélo d’Emeline Detilleux, ce sont pourtant bien les TRP Slate X2 qui équipent ce Race 940 S de série, à savoir les freins développés et roulés par le Rockrider Ford Racing Team. Ils sont associés à des disques flottants de 180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière.

Du côté des roues, ce sont des Reynolds TR 289 en carbone, chaussées de pneumatiques Hutchinson Kraken Racing Lab à l’avant et Skeleton Hardskin Racing Lab à l’arrière.

Le poste de pilotage est maison, avec un cintre en aluminium qui affiche 260 g sur la balance. « C’est un bon cintre pour de l’alu, mais il y a peut-être à gagner un peu en confort avec un cintre en carbone offrant davantage de flex. Il faut aussi noter que l’intégration par le tube de direction est possible, même si elle n’est pas prévue de série », explique le Product manager.

La tige de selle est une TransX haut de gamme qui pointe aux alentours des 450 g sur la balance. « C’est la même cartouche que sur une grande série des vélos de notre catalogue, elle est donc largement éprouvée. Par contre, elle bénéficie ici d’un corps plus léger », détaille Luis.

On remarquera également l’attention de la marque pour les petits détails. Comme on l’expliquait quelques lignes plus haut, Rockrider a doté son modèle de protections par-ci et là : films plastique sur le cadre, protection 3D sur le boitier de pédalier et sur la base côté transmission, casquette de protection au niveau des haubans.

Rockrider Race 940 S : le premier test terrain

Comme expliqué plus haut, la sortie du vélo de série est prévue pour le printemps, et les premiers vélos de test officiels seront disponibles peu avant. Mais, à force de voir ce vélo en course et de recevoir des questions de lecteurs, nous avons fait le forcing auprès de la marque et du team pour pouvoir l’essayer dès cet hiver. La solution : profiter d’une rencontre/interview avec la championne de Belgique Emeline Detilleux pour lui emprunter son vélo d’entraînement et l’accompagner lors d’une sortie non loin de chez elle, dans le Hainaut et les bois de l’Abbaye d’Aulne que nous connaissons bien.

Précisons également qu’il ne s’agit ici que d’une prise en main réalisée le temps d’une journée, et non d’un véritable test. Si cela permet évidemment de faire ressortir les traits caractéristiques du vélo et d’avoir une idée franche de ses forces et faiblesses, une telle prise en main ne vaut pas un essai en bonne et due forme comme nous l’entendons habituellement chez Vojo. Cette partie, ce sera pour plus tard, quand le modèle de série sera disponible à l’essai.

Qui dit changement de pilote, dit évidemment changement de réglages et de pressions pour adapter le vélo de la très affûtée Emeline à notre rédac chef plus « charpenté ». Par contre, question taille, mis à part la hauteur de selle, le vélo en taille M convient jusque 180cm sans souci. Au niveau de l’amortisseur, Rockrider conseille un réglage du SAG de l’amortisseur entre 20 et 25%, et préconise de ne pas aller au-delà sur cette machine de XC Race.

Premier constat, le Rockrider 940 S dégage une très grande impression de légèreté. On ne va pas dire qu’il avance tout seul, mais presque. Par rapport à son prédécesseur, le 920S, il y a un progrès énorme. Fini la suspension arrière qui pompe généreusement ; ici, on a un vrai vélo de XC contemporain avec une suspension qui se montre déjà assez neutre au pédalage en position ouverte et qui donne l’impression de ne manger aucune énergie, et un châssis à la rigidité parfaitement dosée pour restituer l’énergie de chaque coup de pédale.

On tente quelques accélérations : le vélo répond au quart de tour et explose entre les jambes ! Il vient d’emblée titiller nos références en la matière. Impressionnant ! On en remet une couche en relance et c’est le même constat, le vélo semble toujours en redemander et offre un transfert de la puissance absolument parfait. On sent parfaitement le travail effectué en R&D pour avoir un vélo non pas hyper raide, façon bout de bois, mais bien un vélo super réactif grâce au travail de recherche sur le bon dosage de rigidité du châssis.

Avec ce châssis de qualité, couplé au travail efficace de la suspension, on sent qu’on garde très facilement un bon grip de la roue arrière et que la puissance passe bien, même sur des terrains bien cassants et en montée technique. Le blocage est utile quand c’est roulant, mais nous ne l’avons pas utilisé de manière systématique, préférant souvent laisser travailler la suspension, y compris dans des portions plus roulantes, car elle ne se montre pas gênante et elle ne donne jamais l’impression de faire perdre beaucoup d’énergie. Il n’y a pas non plus la moindre sensation désagréable d’affaissement de l’arrière dans les fortes montées, alors que c’était un point qui nous avait dérangé sur le 920S.

Malgré tout, et c’est une petite surprise pour un vélo aussi performant, ce nouveau Rockrider 940S sait aussi se montrer confortable et docile. Ce qui n’est pas le cas de tous les bikes de XC compétition, loin de là. Quand on baisse le rythme et qu’on adopte un tempo moins soutenu, le 940S dévoile un visage doux et conciliant qui aide à ménager le pilote grâce à des suspensions qui se montrent onctueuses. Ce qui laisse entrevoir que la bête ne sera pas juste réservée à des compétiteurs affûtés, mais pourra aussi séduire un public plus large, qui aime rouler sur des vélos légers et performants sans nécessairement avoir un gros niveau ou l’envie de rouler en course.

Nous avons aussi tout particulièrement apprécié la position sur le vélo, avec la sensation d'être parfaitement centré et équilibré sur la machine.

Nous avons aussi tout particulièrement apprécié la position sur le vélo, avec la sensation d’être parfaitement centré et équilibré sur la machine. Cela nous a permis de venir à bout de toutes les côtes raides et des passages techniques de notre boucle de test avec une grande aisance et la sensation qu’il était très facile de garder les roues du vélo au sol pour trouver l’adhérence. Cela aide aussi dans les petits singletracks sinueux pour charger la roue avant et tourner de manière incisive sans perdre le grip de l’avant.

En descente, le vélo est à la fois sûr et fun. On se sent en confiance pour attaquer, avec une position assez portée sur l’avant, mais qui reste confortable et parfaitement rassurante. Puis il pousse aussi aux excentricités, à décoller dès qu’on en a l’occasion, à se jeter d’un virage à l’autre, à piloter de manière incisive juste pour s’amuser. Un véritable régal que ce cocktail d’efficacité et de plaisir ! A nouveau, l’efficacité des suspensions joue également un grand rôle à ce niveau. Manitou nous semble bien dans le coup avec ces modèles « team » actuellement toujours au stade de prototype. On a hâte de voir arriver les versions de série. Quand au Race 940S qui sera commercialisé avec des suspensions RockShox SID que nous connaissons bien, son comportement ne devrait pas être fortement différent.

Verdict

Oubliez ces vélos Rockrider qu’on achetait juste pour leur rapport équipement/prix, avec un châssis très correct, mais pas tout à fait au niveau des marques les plus prestigieuses. Avec le 940S, Rockrider a sorti un très grand vélo, capable de rivaliser avec les machines de XC les plus prestigieuses et les plus titrées. Hyper performant tout en étant accessible, aussi fun à piloter qu’efficace, il nous a bluffés lors de ce premier essai. Pour tout vous dire, c’est même un véritable coup de cœur que nous avons eu pour cette machine et il se pourrait bien qu’avec lui, l’achat d’un Rockrider ne soit plus juste une affaire de raison, mais aussi de pure passion ! Affaire à suivre avec la sortie de la version de série, mais comme le châssis sera identique (à part la peinture), on peut s’attendre à retrouver tous les grands traits de caractère de cette version Team sur le modèle qui sera commercialisé au printemps. On a hâte !

Cette sortie était également l’occasion d’échanger avec Emeline Detilleux sur ce que lui a apporté ce nouveau châssis, mais aussi plus largement sur ses préférences personnelles, son expérience au sein du team, ses objectifs pour 2024…

Voici l’interview complète de la championne de Belgique en titre : Interview | Emeline Detilleux : « Je veux montrer qui je suis et ce dont je suis capable »

ParAdrien Protano