EWS 2021 | Val di Fassa, épisode 1 : Rude et Courdurier au sommet

Par Christophe Bortels -

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EWS 2021 | Val di Fassa, épisode 1 : Rude et Courdurier au sommet

La reprise, enfin… Comme en 2020, le calendrier des Enduro World Series a cette année encore été marqué par des annulations et des remaniements avant même le début de la saison. Mais cette fois c’est la bonne, et en prime ce sont deux manches en 4 jours qui ont lieu cette semaine à Val di Fassa !

L’ouverture de la saison des Enduro World Series à la fin du mois de juin, c’est tard, c’est vrai. Mais ne nous plaignons pas trop, car souvenez-vous, en 2020 c’était… deux mois plus tard ! Zermatt avait ouvert le bal fin août, et la saison s’était clôturée en Italie quatre semaines plus tard à peine avec deux autres courses : Pietra Ligure et Finale Ligure. Trois manches seulement, donc, et pas de classement général.

Pour éviter ce genre de cas de figure, pallier les éventuelles annulations et aboutir à un calendrier digne de ce nom, les organisateurs des Enduro World Series ont donc décidé de proposer des « double header », autrement dit des manches doubles avec deux courses coup sur coup au même endroit, à l’instar de ce qu’on a connu en coupe du monde de XC et de DH en 2020.

En EWS, elles seront au nombre de trois cette saison , et ce seront même les trois premières : Val di Fassa (Italie) donc, mais aussi La Thuile (Italie) dans deux semaines, et enfin Loudenvielle (France) début septembre. S’y ajouteront en septembre/octobre Crans-Montana (Suisse), Finale Ligure (Italie) et Tweed Valley (Royaume-Uni) comme épreuves « simples ». Soit au total pas moins de 9 manches pour cette saison 2021.

Voilà pour le contexte, place maintenant aux résultats de cette première manche de la saison, disputée au coeur des Dolomites !

Hommes

Au programme de cette journée de course : 4 belles spéciales physiques et techniques tracées majoritairement en sapinière, avec en bouquet final la Tutti Frutti, un monstre de plus de 6 kilomètres et près de 1000m de dénivelé négatif que nous vous présentions lors de la première édition de cette épreuve en 2019. Elle faisait à nouveau office de Queen Stage, où il y avait donc de précieux points à récolter pour le classement général des EWS.

En 2019 justement, c’est à Val di Fassa que Richie Rude faisait son retour après une suspension pour dopage. Un retour gagnant pour l’Américain, qui avait signé 4 scratches sur 5 spéciales, remportant logiquement la course.

Il y aura eu un peu plus de suspense cette fois… Rude commence fort en gagnant la SP1, puis la SP2, et parvient ensuite à garder la tête de la course pour 3 secondes au terme de la SP3 malgré un 6e temps « seulement ». Tout va donc se jouer dans le plus gros morceau de la journée, la Queen Stage ! Et ça va passer pour l’Américain, mais de toute justesse…

Car derrière, Jack Moir a été monstrueux de régularité ! 3e de la SP1 puis 2e sur les deux suivantes, il va terminer en boulet de canon en s’adjugeant la dernière spéciale de la journée avec près de 3 secondes d’avance sur Richie Rude. Hélas pour lui, au terme de plus de 27 minutes de spéciales, la victoire finale lui échappe pour… 48 centièmes de seconde !

Moins percutant que la saison dernière, Jesse Melamed a entamé gentiment sa course avec une 6e place dans la SP1, mais il n’a ensuite jamais terminé au-delà de la 4e place en spéciale, ce qui lui permet au final de monter sur la 3e et dernière marche du podium. Il termine à 14 secondes du duo de tête et devance Matt Walker et Zakarias Johansen, respectivement 4e et 5e.

Pour compléter le top 10, on retrouve, dans l’ordre, Dimitri Tordo (6e), Jose Borges (7e), Robin Wallner (8e), Antoine Vidal (en photo ci-dessus, 9e pour sa première course en Elite alors qu’il devrait encore rouler en U21), et Charles Murray (10e et auteur du scratch dans la SP3 !).

Déception pour Adrien Dailly, 14e, mais aussi (voire surtout) pour Sam Hill : au contact de Richie Rude au terme de la 1ère spéciale grâce à sa 2e place, l’Australien a ensuite contre-performé dans les trois autres spéciales avec une 20e, une 58e puis une 15e place… et une 18e position au classement final. Blessure ou souci technique ? Nous n’avons pas encore l’info au moment d’écrire ces lignes.

Florian Nicolai a lui aussi signé une contre-performance aujourd’hui et termine seulement 24e de la course.

Cruelle journée également pour Kevin Miquel : 4e après la SP3, il a tout perdu dans la Queen Stage (126e) suite à une casse de chaîne et termine finalement 44e de cette manche…

Rayon Français toujours, on notera aussi la belle 11e place d’Alex Rudeau, la 17e de Youn Deniaud (en photo ci-dessus), la 19e de Louis Jeandel et la 20e d’Irénée Menjou. Damien Oton, lui, échoue aux portes du top 20 avec sa 21e place après avoir perdu du temps dans l’ultime spéciale de la journée.

En l’absence de Martin Maes, papa d’une petite Clémentine depuis ce lundi, c’est Gilles Franck qui signe le meilleur résultat belge (71e) pour sa première course en Elite.

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Dames

De son propre aveu, être au départ était déjà une petite victoire pour Isabeau Courdurier, elle qui a perdu son papa il y a un mois et demi à peine. « Je ne fais pas des courses pour gagner, je roule à vélo parce que ça me rend heureuse« , expliquait-elle dans une récente publication sur les réseaux sociaux. Le talent pur, le caractère, les deux ? On ne sait pas ce qui a parlé ce mercredi, mais la Française a entamé et conclu cette épreuve en force, signant le scratch dans la SP1 et la SP4… Entre les deux, une 3e place puis une 2e, pas vraiment de quoi compromettre la victoire finale. C’est donc un premier succès en EWS pour Isabeau Courdurier cette saison !

Elle avait conclu sa saison 2020 par une victoire à Finale Ligure, cette fois c’est sur la 2e marche du podium que monte Morgane Charre. La Française, jamais au-delà de 6e place et même dans le top 3 sur trois spéciales, termine à 14 secondes de sa compatriote. Elle aussi victorieuse en 2020 (c’était à Pietra Ligure), Mélanie Pugin complète un podium 100% bleu-blanc-rouge ! Cerise sur le gâteau, elle signe l’un des deux scratches qui ont échappé à Isabeau…

A la 4e place, on retrouve Andréane Lanthier-Nadeau, et c’est Noga Korem qui complète le top 5.

Katy Winton entame plutôt bien sa première saison en tant que « privateer » : 6e place pour la Britannique ! Elle devance Caro Gehrig (7e), Ella Connoly (8e), Harriet Harnden (9e et le scratch dans la SP3) et Rae Morrison (10e).

Quatre autres Françaises rentrent dans le top 20 : Laura Charles (11e), Morgane Jonnier (15e) , Estelle Charles (17e) et Julie Duvert (19e).

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U21

Antoine Vidal ayant décidé qu’il était temps d’aller se frotter aux Elites, la voie était libre pour ses habituels adversaires en U21. Le Britannique Jamie Edmondson ne s’est pas fait prier et s’impose après avoir raflé 3 des 4 spéciales, la SP3 revenant à l’Australien Luke Meier-Smith, 2e à 6 secondes et demie. Le podium est complété par le jeune Français Francescu Camoin, en photo ci-dessus.

Du côté des Dames U21, le moins qu’on puisse dire c’est que ce fut serré ! La Britannique Polly Henderson s’était pourtant constitué une avance confortable après avoir remporté les trois premières spéciales, mais elle a concédé 10 secondes à Anna Newkirk et 20 secondes à Jessica Blewitt dans la Queen Stage. Au final, elle remporte la course avec moins de 6 secondes d’avance sur Newkirk, 2e, et Blewitt, 3e, qui se tiennent en 1 seconde et 41 centièmes…

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Masters

Chez les Masters 35+, les courses et même les saisons se suivent et se ressemblent, avec très souvent le même homme aux avant-postes : Karim Amour ! Cette fois, le Français n’avait pas Cédric Ravanel dans les pattes pour contrecarrer ses plans et s’impose plutôt facilement en raflant 3 des 4 spéciales du jour. Il relègue le Britannique Thomas Donhou et l’Américain Michael Broderick, respectivement 2e et 3e,  à 1 minute et 20 secondes.

Du côté des Dames Masters 35+ enfin, c’est l’Australienne Leonie Picton qui rafle la mise, devant la Tchèque Fejola Stepanka Nestlerova (+ 1min45) et la Suissesse Daniela Michel (+ 3min21).

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Rendez-vous ce week-end déjà pour la deuxième manche des EWS, toujours à Val di Fassa, avec 4 spéciales au programme samedi, mais une spéciale supplémentaire vendredi : la Pro Stage, une nouveauté de cette saison 2021 !

ParChristophe Bortels