World Cup DH 2025 #1 | Bielsko-Biala : tour des paddocks et découvertes
Par Adrien Protano -

La coupe du monde de descente a levé le rideau sur sa saison 2025 avec la manche d’ouverture de Biesko-Biala ce week-end ! Avec des conditions météorologiques difficiles et une piste changeante, la compétition a été rude. De quoi forcer les pilotes à soigner, peut-être plus encore qu’habituellement, les choix de matériel. Nous nous sommes baladés dans les paddocks à la recherche de curiosités. Nouveau modèle de chez Orbea, curieux freins sur le vélo de Loïc Bruni, suspensions électroniques… Voici toutes nos découvertes :
La première manche de coupe du monde de descente de cette saison 2025 a été riche en émotions ! On vous racontait tout ça dans notre article dédié : World Cup DH #1 | Bielsko-Biala : la masterclass boueuse de Bruni et Seagrave
Mais outre l’aspect sportif, la rentrée des classes pour les descendeurs a amené son lot de petites nouveautés du côté du matériel… Gardez les yeux bien ouverts, c’est parti pour un tour du paddock !
Une victoire, et le modèle DH de chez Orbea se dévoile
Partiellement caché sous cette chaussette en néoprène, le premier modèle DH de l’histoire d’Orbea attisait la curiosité : mais à quoi peut bien ressembler le placement de l’amortisseur ?
La réponse, c’est Tahnee Seagrave qui nous l’a donnée, dévoilant son vélo au grand public après sa victoire en finale. Ça c’est un lancement en grande pompe ! Encore un peu de patience, on vous en parle en détails très vite !
Les suspensions électroniques se répandent, un peu plus encore
Si on l’avait déjà aperçu sur le vélo de Loris Vergier durant le début de saison 2024, le système de gestion électronique et automatisé des suspensions de chez RockShox, le Flight Attendant, a fait du chemin et se retrouve sur le vélo de plusieurs équipes désormais.
Chez Specialized aussi on joue la carte de l’électronique !
Bien évidemment, impossible de ne pas faire faire le parallèle avec le système mystère utilisé par Loic Bruni (ou son coéquipier Finn Iles) sur ses suspensions Öhlins depuis presque 2 ans.
Peu de chance que le système se limite à un blocage (et/ou à un blocage partiel) des suspensions...
Peu de chance que le système se limite à un blocage (et/ou à un blocage partiel) des suspensions, mais par contre, on imagine bien des différences de cartographies de réglages en fonction du mode utilisé, tant on sait que le niveau d’analyse et d’optimisation des suspensions est important à ce niveau de compétition.
L’avenir de la DH passera-t-il par l’électronique ? Voilà un sujet qui sera intéressant à suivre !
Les curieux freins de Loïc Bruni
Tant qu’on a le vélo de Loïc Bruni sous les yeux, autant s’intéresser à un second sujet : celui de ses curieux freins, qui ne ressemblent à aucun autre, et qui ne sont badgés d’aucune marque ou modèle.
Si le pilote français (et l’équipe Specialized Gravity Team en général) utilisait des Magura MT7 par le passé, ces freins ne ressemblent pas à ce que Magura nous a proposé ces dernières années, ni même à ce qu’aucune autre marque ne propose sur le marché (ou en temps que prototype)… Le levier, l’étrier et le rotor détonnent complètement de ce que l’on connait jusqu’à présent, et affichent un look plutôt industriel et brut.
Un petit tour sur le site de l’équipe permet d’en avoir le coeur net : quelque chose se trame !
Notre pari au sein de la rédaction est qu’il pourrait s’agir de freins Brembo, fabricant de freins pour les sports moteur et qui a racheté Ohlins l’année dernière pour 405 millions de dollars.
Le cadre prototype de Specialized Demo de Loïc Bruni
Suspensions, freins… On en oublierait presque que le prototype même du cadre de Loïc Bruni a évolué durant ces derniers mois !
Si la précédente version y ressemblait beaucoup, on peut toutefois observer que le pédalier et le plateau ne sont désormais plus alignés, ce qui était le cas sur le précédent prototype. Ici, on retrouve un galet de renvoi plus bas que le plateau.
De petits ajustements qui semblent bien réussir au pilote français, intouchable sur cette manche de Biesko-Biala !
Un prototype chez Scott… au stade déjà bien avancé
Un prototype plus vraiment secret, mais qui continue à faire son effet dans le paddock ! Avec un cadre dont le design s’inscrit dans la lignée des derniers modèles de chez Scott (Spark, Genius et Ransom), à savoir cette intégration de l’amortisseur au sein du tube diagonal/tube de selle, le nouveau Gambler est en route.
Sur la photo du dessus, on peut également apercevoir que les pilotes du team utilisent une étoile Rimpact, dans la même idée que le Ochain que l’on vous a déjà présenté : Ochain : au coeur de « l’étoile magique ». Impossible de le deviner sur photo, mais le cadre est également équipé d’un mass damper (au sein du jeu de direction) de chez Rimpact.
Comme le récent Ransom, ce vélo adopte une construction de suspensions de type « 6-Bar Linkage« . On vous expliquait, en compagnie de Kai Wheeler, ingénieur en chef au sein de la marque, les intérêts d’une telle architecture : Test nouveauté | Scott Ransom 2024 : le roi est mort, vive le roi. Les pattes boulonnées du triangle arrière laissent penser que ce Gambler acceptera un 27,5 ou un 29″ assez facilement, et sans changement de géométrie.
Pour les médisants, certains détails du cadre permettent d’affirmer qu’il ne s’agit pas juste d’un Ransom bodybuildé, mais bien d’un cadre spécifique, à l’image des bumpers de fourche sur le tube supérieur. On notera que le Français Benoît Coulanges, pour cette première manche de coupe du monde au guidon du prototype, l’a emmené dans le top 10 !
Ça vous parle le mass damper ?
Est-ce que vous apercevez ce dont on veut vous parler ?
Et comme ça ?
Il s’agit d’un mass damper, plus communément appelé amortisseur harmonique en français. Si l’on simplifie, il s’agit là d’une masse suspendue entre deux ressorts (ou un circuit hydraulique) qui interfère sur les vibrations pour en atténuer les effets indésirables. Le modèle illustré ici provient de chez Rimpact mais différents solutions existent sur le marché.
L’objectif avec ce mass damper est de « casser » la résonance (à savoir les vibrations indésirables) ou, du moins, d’essayer de la déplacer dans une zone moins sensible du pilotage. En jouant sur sa masse et la raideur des ressorts, il est possible de cibler différentes résonances.
Sur cette manche de Biesko-Biala, une série de vélos en étaient équipés. Celui-ci peut prendre place au niveau du té supérieur de la fourche (comme ici sur le vélo de Ronnan Dunne) mais également directement au sein du jeu de direction pour une solution plus discrète.
Ceux-ci peuvent également prendre place à la roue arrière. Les colliers ici présent permettent d’accueillir ce mass-damper.
La courroie, nouvelle mode ou véritable révolution ?
Cette saison 2025 marque le passage pour une série de pilotes et de team à la courroie, en lieu et place de la chaine !
On rappelle que le fabricant de courroie Gates Belt Drive a promis une prime de 100 000€ au premier pilote à remporter une manche de coupe de monde de descente. Pour l’anecdote, Harriet Harnden a remporté la première manche de EDR sur un vélo équipé d’une courroie.
Pour cette saison 2025, quatre équipes ont un partenariat avec Gates Belt Drive, à savoir Aon Racing, Atherton Racing, MS Racing et Intense Factory Racing.
Nous avons récemment pu vous parler de cette transmission à courroie et de ces intérêts lors de notre test du Moustache Clutch : Test nouveauté VTTAE | Moustache Clutch : le grand saut vers la boîte de vitesses
Atherton peaufine son cadre
Si le catalogue Atherton dispose bien d’un modèle de descente (le A.200), le modèle prototype utilisé par les pilotes du team de la marque en diffère sensiblement, même si « certaines bonnes bases ont été conservées du modèle de série, comme la construction 6 Bar linkage par exemple », précise le team.
Au jeu des 7 différences, on aperçoit rapidement l’usage d’une transmission à courroie, avec un pivot/galet de renvoi assez haut. On peut également visualiser les efforts de la marque pour abaisser le centre de gravité au maximum.
Dans les petits détails, la construction du cadre sous forme de tubes associés à des raccords titane imprimés en 3D fait toujours son impression (et c’est un élément que l’on retrouve sur les vélos de série de la marque : Test nouveauté | Atherton Bike S150 : l’élégance de la technique, au service de chacun).
Vous voyez la pièce en aluminium qui fait la jonction entre les deux haubans ? L’épaisseur de celle-ci peut être changée pour permettre de faire varier la rigidité du triangle arrière.
Pivot entame sa première saison sur le vélo de série
À l’heure où l’attention est focalisée sur les prototypes, l’équipe Pivot entame quant à elle sa première saison sur son vélo de série. Moins réjouissant par contre, l’effectif est bien réduit en ce début de saison avec la blessure de Bernard Kerr quelques jours avant cette manche d’ouverture. Le Pivot Factory Racing a toutefois accueilli Roger Vieira, pilote brésilien de 31 ans aux jolis résultats mais malheureusement sans équipe pour cette saison 2025. De quoi offrir une chance en or de performer à ce privateer !
Le vélo de Loris Vergier, champion du monde en titre
On profite d’une pause (bien méritée) du champion du monde en titre, Loris Vergier, pour lui subtiliser son vélo. C’est le moment d’une séance photo !
Et voilà le Commencal Suprême aux couleurs du maillot de champion du monde du Français.
On en parlait quelques lignes plus haut, les suspensions électroniques sont bien de la partie !
Ça ne vous rappelle rien cette couleur de frein ? C’est le coloris signature du lancement des Sram Motive, les derniers freins Trail en date de chez Sram (cf. Test nouveauté | Freins Sram Motive : quand les frontières s’effacent). Si le coloris fait un clin d’œil aux Motive, c’est bien ici une paire de Sram Maven qui est utilisée par Loris Vergier.
Les roues sont des Crankbrothers Synthesis DH 11 en carbone associées à des pneumatiques Schwalbe, Magic Mary Gravity Pro à l’avant et Tacky Chan Gravity Pro à l’arrière. Les grips sont des ODI Vans 2.1 et les pédales des HT T2.
On te rend ton vélo Loris !
Protège tes disques
Ce n’est pas la première fois que l’on voyait de telles curiosités sur une manche de coupe du monde, mais on a eu l’impression que les couvre-disques étaient un peu plus présents que l’année dernière.
Peut-être que la météo difficile qu’a réservée la Pologne aux pilotes n’y est pas tout à fait innocente ! D’autant plus qu’on a pu entendre une série de pilotes se plaindre de la qualité de leurs freins à la fin de leur run.
Prochain rendez-vous, Loudenvielle !
Une dernière statique pour terminer, sur les 30 pilotes masculins sélectionnés pour la finale, 11 d’entre eux roulaient au guidon d’un vélo non commercialisé !
Rendez-vous le week-end du 30 mai à Loudenvielle pour la prochaine manche de coupe du monde !