Tests Acier | Production Privée Shan GT & Cotic Solaris MAX - Cotic Solaris Max

Par Olivier Béart -

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Tests Acier | Production Privée Shan GT & Cotic Solaris MAX - Cotic Solaris Max

Test | Cotic Solaris Max : l’acier tous terrains

Le Cotic Solaris est l’un des modèles emblématiques de la marque anglaise. Désormais baptisé Max, il accepte non seulement les roues de 29″ mais aussi en 27,5+. Pensé pour être avant tout polyvalent, il n’oublie pas non plus d’être fun. Une vision classique du semi-rigide acier, que nous avons testée pendant toute la saison hivernale, parfaite pour ce genre de machine.

Quand on roule souvent dans la boue, comme nos amis Britanniques, on aime la simplicité et on n’a pas forcément toujours envie de sortir son beau full-suspendu pour flinguer des roulements en quelques sorties. Puis, pour jouer, s’amuser, travailler sa technique, partir à l’aventure, voire même aller au boulot en se disant que si par un heureux hasard on finit un peu plus tôt, on pourra revenir par les sentiers, un bike comme le Cotic Solaris est vraiment parfait.

L’histoire de Cotic a démarré en 2000 avec le mythique Soul, un des premiers « endurigides » du marché, toujours présent au catalogue aujourd’hui (avec bien sûr pas mal de petites évolutions). Le Solaris Max est en quelque sorte son descendant en version grandes roues et plus typé all-mountain.

La devise de la marque est de proposer des vélos grâcieux, durables, avec des lignes épurées, étudiés sur base d’échanges avec leurs clients et qui se montrent fun à piloter. Joli programme, qu’on vérifiera sur les sentiers !

Le cadre

Dans l’ensemble, le Cotic Solaris Max adopte des lignes très classiques, et il faut vraiment s’approcher de très près pour voir qu’il compte en fait quelques subtilités. Par exemple, le tube supérieur est ovalisé (Ovalform) pour apporter un peu plus de rigidité latérale et un poil moins en vertical, ou encore le tube de selle est oversize (35mm) pour améliorer la liaison avec le boîtier de pédalier.

L’arrière est très affiné, avec deux petits tubes en guise de haubans, qui se rejoignent sur un wishbone avant de rejoindre le tube de selle. Dans sa dernière évolution qui date de la saison passée, le Cotic Solaris Max est passé en axe Boost 148, ce qui lui permet d’assurer une double compatibilité 29/27,5+. Une excellente idée pour augmenter encore la polyvalence de ce genre de machine.

Au niveau des tubes, Cotic fait confiance à Reynolds, avec la série 853 qui a la particularité de se renforcer quand les zones de soudure refroidissent à l’air libre (par opposition à d’autres aciers qui demandent à être refroidis dans l’eau ou l’huile). Il s’agit ici de tubes double butted, particulièrement recommandés par Reynolds justement pour faire des vélos du style de notre Cotic Solaris Max. La peinture brillante est superbe, mais le noir est cruel au niveau des griffes, et celles-ci ont tendance à se voir rapidement.

Enfin, côté tarif, le Cotic Solaris Max est disponible en cadre seul au prix de 750€, ou 575€ actuellement sur cette série, dans la mesure où les nouveaux coloris ainsi qu’une petite modification de géométrie vont bientôt arriver. Au niveau des montages, cela démarre un peu au-dessus de 2000€ et on peut même grimper sur du plus luxueux comme sur notre exemplaire de test monté avec de nombreuses belles pièces Reverse, Reset, BikeYoke ou encore Fox.

Géométrie

Au niveau de la géométrie, le Cotic Solaris joue la carte de la longueur au niveau de l’empattement et des bases (443mm), avec un reach aussi relativement long, mais sans plus. La prochaine production de Solaris qui arrivera courant 2018 aura un top tube plus long et sera compatible avec des fourches en 140mm. Il va donc se bodybuilder un peu. L’angle de direction, plutôt sage actuellement avec 68° en fourche de 120mm, va se coucher également un peu plus.

Equipements

Vendu en cadre seul principalement, le Cotic Solaris se prête bien au jeu du montage à la carte, et l’importateur Cyen Bicycles peut vous aider car il a pas mal de belles choses à son catalogue.

C’est le cas notamment des produits Reverse, ou encore de la fameuse tige de selle BikeYoke Revive que nous apprécions particulièrement. De belles petites touches de couleur orange rappellent les coloris du cadre au niveau des roulements Reset racing sur la douille de direction et le boîtier de pédalier.

Au niveau de la transmission, on retrouve l’originale et très agréable Box One avec son shifter à un seul levier ergonomique et intuitif, le tout couplé à un pédalier Shimano SLX fonctionnel et bien fini, quoique un peu en dessous du reste en niveau de gamme. Les freins Magura MT6 se montrent quant à eux puissants et assez faciles à doser, mais aussi très souples à manier. On aime beaucoup !

La fourche Fox 34 Factory en 120mm est la garantie d’avoir une proue très qualitative et pour ce débattement réduit, sa rigidité est parfaite. Enfin, les roues proviennent également du catalogue Reverse, et étaient encore des prototypes au moment de l’essai. Elles sont depuis sorties et ajoutent au catalogue des jantes en 31mm de largeur interne.

Cotic Solaris Max : le test terrain

Malgré ses airs de baroudeur et son allure charpentée, le Cotic Solaris Max n’est pas à prendre pour un endurigide. Peut-être que le modifications de géométrie annoncées changeront un peu la donne, mais à voir si ce serait vraiment pertinent. Car en l’état, le Solaris se place sur un autre créneau particulièrement porteur pour l’acier : celui des petits bikes sympas à tout faire.

Au fil des sorties, on se rend compte qu’il n’y a pas vraiment de situations dans lesquelles le Cotic Solaris Max n’est pas à l’aise. Ce n’est pas un jouet juste pour se faire plaisir en descente, c’est un vélo pour rouler longtemps par tous les temps et sur tous les terrains. Même sur le plat, on ne s’ennuie pas et quand on souhaite relancer, cette version au montage haut de gamme fait preuve d’une belle légèreté.

Dans les relances, il fait preuve d’un dynamisme assez inattendu, au point que si vous voulez envisager un marathon ou même un petit XC pour déconner, c’est du domaine de l’envisageable en changeant juste les pneus pour des modèles plus roulants. Il montre que l’acier, malgré son poids, n’a rien d’un matériau pataud, et qu’il permet de faire des vélos pleins de tonus.

Le cadre est long, et la taille L est une vraie taille L (contrairement au Production Privée, sur lequel on peut franchement sur-tailler un peu). Voilà qui met à l’aise quand ça va vite et que cela tabasse. Couplé aux grandes roues, aux jantes larges et à la fourche diablement efficace, c’est un rail.

Par contre, quand on se lance dans du très défoncé et des descentes bien techniques, on sent que l’arrière du vélo n’est pas spécialement tolérant. Entendons-nous bien : aucun alu ne lui arrive à la cheville en la matière et il n’y a pas vraiment de cadres en carbone qui boxent dans la même catégorie que lui. Mais par rapport au Production Privée par exemple, il n’y a pas photo : l’arrière n’est pas aussi souple verticalement.

Cela reste confortable sur les petits chocs, et les jantes larges Reverse permettent au pneu de bien jouer son rôle aussi, mais on est plus dans du confort subtil qui va permettre d’épargner le pilote et de lui éviter de fatiguer trop vite, que dans du véritable amorti des vibrations.

Dans les grimpettes techniques par contre, pas besoin de se battre avec le vélo, on sent qu’il offre un excellent grip et, dans ces circonstances, ses bases longues sont un atout pour venir à bout des murs sans trop devoir réfléchir et surtout sans être frustré à cause d’un vélo trop vif ou rétif dès qu’il rencontre des obstacles. En cas d’échec, la cause est plus à chercher du côté du pilote la plupart du temps…

Quand on s’attaque à du plus étroit et sinueux, le Solaris est plutôt à l’aise malgré sa carrure imposante. Il a beau être long, on n’a jamais l’impression d’être aux commandes d’un 38 tonnes égaré dans un single. Par contre, ce n’est pas le vélo qu’on va jeter en drift d’un virage à l’autre, mais plutôt le type de bike qui va inciter à avoir un pilotage propre et coulé… ce qui n’est pas toujours moins efficace, que du contraire !

Verdict

Plus sage que le Shan GT, ce Solaris est aussi plus polyvalent. Il ne remplacera ni un XC, ni un véritable enduro, mais il peut marcher sur les plates-bandes d’un peu tout le monde et si vous aimez toucher à toutes les disciplines sans avoir les moyens de vous payer plusieurs vélos, ni même un seul bardé de technologie, le Cotic Solaris est certainement une option originale et valorisante à considérer avec la plus grandes attention !

Plus d’infos : www.cotic.co.uk – et le site de l’importateur Cyen Bicycles
Amateur d’acier ? Un gros dossier est consacré à ce matériau, ses propriétés et ses origines, dans Vojo Magazine, Volume 1, notre publication annuelle exclusive et éclectique. Plus d’infos : shop.vojomag.com

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ParOlivier Béart

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