Test Ride #36 | Casque Abus, pneus Goodyear et pédales Look

Par Olivier Béart -

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Test Ride #36 | Casque Abus, pneus Goodyear et pédales Look

C’est désormais une tradition bien établie : Vojo vous propose régulièrement des trios de tests concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo.

Découvrez-les en cliquant sur les liens ci-dessous >>>

Casque Abus MoDrop Mips :

Abus, marque allemande bien connue du grand public pour ses cadenas, propose également une large gamme de casques, qui va de l’urbain au cyclisme sur route en passant par le VTT. Dans cette gamme, on retrouve le MoDrop, sorti cette année, disponible en version classique ou MIPS et qui se destine à un programme « trail ». Offrant un rapport qualité/prix intéressant sur le papier, voyons ce qu’il en est sur le terrain : 

Le MoDrop est plutôt sobre au premier coup d’oeil. Un discret logo Abus et une petite inscription « MoDrop » sur la visière composent le design à la rigueur allemande de ce casque. Sa forme globale est assez ronde, ce qui a divisé les avis sur le look au sein de la rédaction. Mais il s’agit là d’avis très personnels et nous vous laisserons vous faire le vôtre sur ce point. Ce qui est par contre un fait incontestable, c’est que le casque est très bien fini.

En examinant le casque, on remarque une petite trappe à l’arrière de celui-ci, qui a pour mission d’accueillir un système propre à Abus, nommé « Quinn ». Il permet de détecter une éventuelle chute grâce à un capteur d’accélération et de prévenir les secours ou une personne de contact via une app. Il s’agit d’une option, pour laquelle vous devrez ajouter 30€ au prix du casque. Elle n’était pas présente sur notre modèle d’essai mais nous nous devions de signaler cette possibilité.

Le casque Abus MoDrop est affiché à 100€ pour la version classique, et la version dotée de la technologie MIPS est à 130€. Pour rappel, le MIPS est une sorte de membrane placée sur la face interne du casque afin de réduire l’impact des forces de rotation lors d’une chute. Concrètement, cela va permettre à une partie du casque de bouger légèrement autour de la tête sans transmettre son mouvement à cette dernière.

Il est disponible en 3 tailles, ce qui devrait suffire à couvrir la plupart des tours de tête (de 51 à 61 cm d’après la marque).

Outre la version Velvet black, le casque de la marque allemande est aussi disponible dans d’autres coloris : Concrete Grey, Metallic copper (photos ci-dessus), Iced Mint/Pink et enfin Blue.

Du côté de la fiche technique, le MoDrop dispose d’une visière réglable sur 3 positions (vous le voyez ici en position relevée), qui laisse suffisamment d’espace pour y placer des lunettes ou un masque dans la position la plus haute. De manière générale, toutes les paires de lunettes et les masques que nous avons essayés se sont parfaitement intégrés au casque, ce qui n’est pas toujours le cas (notamment avec les marques de casque qui produisent également des lunettes et qui visent avant tout une compatibilité parfaite avec leurs propres modèles… et beaucoup moins les autres).

Petit point négatif : la visière étant étudiée pour jouer le rôle de protection contre les projections en position basse, elle a tendance à être fort présente sur le haut du champ de vision au point d’en devenir gênante. A prendre en compte donc pour certains pilotes, tout en sachant que le problème n’apparait pas du tout sur la position intermédiaire.

L’Abus MoDrop compte 14 aérations qui permettent un bon flux d’air dans le casque, non-négligeable notamment par temps plus chaud. Ce chiffre peut paraître faible comparé à certains casques de la concurrence, mais plus que le nombre, c’est avant tout la taille et le positionnement des aérations qui comptent et nous n’avons eu aucun problème de surchauffe même par temps caniculaire.

On note aussi que le casque est doté d’un petit filet sur les ouïes d’aération avant afin de limiter le risque de coincer un insecte dans le casque. Un petit plus intéressant et assez rare sur des casques trail.

Autre petit détail intéressant : même s’il n’y a aucun dispositif intégré pour accrocher une caméra ou une lampe, le haut du casque est plat, ce qui rend assez aisé le montage d’accessoires avec des systèmes tiers.

A l’intérieur, on retrouve le système de serrage « Zoom Ace VTT » d’Abus, réglable en hauteur et qui englobe l’intégralité de la tête afin de bien répartir le serrage à 360° et d’éviter les points de pression. A l’usage, la mollette est relativement accessible et facile à utiliser, même si ce casque ne se démarque pas vraiment de la concurrence sur ce point.  La plage de serrage est plutôt large, ce qui permet ainsi l’adaptation à un panel large de pilotes.

A 362g vérifiés en version MIPS taille M (54-58), il est dans la moyenne des casques all-mountain, et arrive facilement à se faire oublier une fois sur la tête. Le crâne semble bien enrobé par le casque, qui ne bouge pas d’un poil même en usage plus engagé.

Verdict

Sans être le casque le plus évolué du marché ou le plus original, le casque Abus MoDrop a beaucoup d’arguments pour plaire à une majorité de pilotes, à commencer par son confort, son excellente tenue et son rapport qualité/prix particulièrement intéressant. Une belle découverte et un modèle à considérer lors d’un prochain achat pour un usage trail/enduro open face.  

Casque Abus MoDrop MIPS

130€

363g

  • Confort
  • Très bonne aération
  • Rapport qualité/prix
  • Visière trop présente dans le champ de vision en position basse
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Favori
  • Qualité / prix

Pneus Goodyear Newton MTF & MTR Enduro : ça progresse

Goodyear dans le monde du vélo, cela commence à faire quelques années puisque le géant américain s’est lancé dans le domaine en 2018. Toutefois, la marque a récemment refondu sa gamme « VTT engagé », en admettant sans rougir que s’il y avait quelques éléments intéressants sur les anciens modèles, il y avait aussi beaucoup de choses à revoir. Nous avons pu tester cette nouvelle génération, voici notre avis :

Avant toute chose, on vous conseille un rapide passage par le test de la précédente génération des Goodyear Newton. Nous y faisons référence à plusieurs reprises et cela vous permettra de mieux comprendre les évolutions apportées par la marque. C’est à lire ici : Pneus Goodyear Newton et Newton ST : une belle première

Côté structure, si le Newton MTR reprend à peu de chose près le dessin de l’ancien Newton, le MTF est lui entièrement nouveau. Son profil pourrait faire penser à un Maxxis Assegai avec des crampons un peu plus espacés, légèrement biseautés et surtout une forme beaucoup plus ronde, qui détonne d’ailleurs dans le paysage actuel des pneus d’enduro.

L’objectif de Goodyear est ici d’améliorer la capacité d’amortissement et d’allonger l’empreinte du pneu, ce qui devrait se traduire par un meilleur contrôle en ligne droite tout en offrant une plus grande surface de contact pour le freinage. Le MTR présente lui un profil beaucoup plus carré, donc une empreinte plus large censée fournir « une meilleure traction et une transition inspirant confiance entre la bande de roulement centrale et les crampons latéraux ».

Côté gomme, cela change également. Exit la Dynamic:R/T sur laquelle on avait peu d’informations et bienvenue au mélange Grip3 (MTR) ou Grip3S (MTF). Comme leurs noms le laissent penser, ces mélanges sont composés de 3 duretés différentes selon la zone du pneu : dur en profondeur (60a) pour former un « noyau » stable, tendre en surface sur les côtés (40a) et entre les deux au centre (42a sur le MTF pour privilégier le grip, 50a sur le MTR pour un peu plus de durabilité).

Enfin, la carcasse est elle aussi nouvelle, dans le but de régler les problèmes de fragilité qu’on pouvait reprocher à l’ancienne version Enduro. On passe ainsi d’une construction 1,5 pli 120 tpi avec renfort en toile de tringle à tringle à du 2×120 tpi avec renfort en Butyl autour des tringles et sur les flancs. Sur le papier, ce n’est pas forcément impressionnant mais sur le terrain, la différence est flagrante : la carcasse est beaucoup, beaucoup plus rigide mais aussi bien plus lourde, au point de soulever quelques questions.

En effet, nous avons pesé le Newton MTF à 1430 g et le Newton MTR à 1250 g, des poids nettement supérieurs à ceux annoncés (1280 g et 1130 g) mais qui coïncident presque exactement avec ceux des versions DH, en 2×60 tpi… De même, le calculateur de pression en ligne de Goodyear (accessible ici) nous recommande des pressions que nous avons trouvées trop élevées si on indique une carcasse Enduro, mais plutôt justes si on opte pour la carcasse DH. Un souci depuis réglé si l’on en croit la marque, qui nous a expliqué que « les pneus que vous avez reçus étaient des versions de pré-production, nous avons apporté quelques améliorations supplémentaires à la carcasse pour réduire le poids sans sacrifier la durabilité. »

Quoi qu’il en soit, cela ne nous empêche pas de les éprouver sur le terrain. Avec la rigidité de la carcasse, nous avons trouvé un bon équilibre à 18 psi, soit à peine plus d’1,2 bar, pour une pratique enduro et un pilote de 65 kg, roulant sans inserts. Le Newton MTR s’est vite montré convaincant pour une pratique polyvalente, avec un grip bien dosé pour offrir à la fois de la stabilité, la possibilité de faire glisser la roue si besoin et une résistance au roulement acceptable. Il rappelle sans surprise le Maxxis Minion DHR II et nous l’avons même trouvé un peu meilleur dans les conditions grasses.

A l’avant, le Newton MTF nous a un peu moins séduits. Sur sol très dur ou légèrement poussiéreux comme on en a beaucoup rencontré cet été, il est correct et le gros volume apporte un confort non négligeable, mais les crampons espacés peuvent donner une faible sensation de flou par moment.

On pourrait alors s’attendre à ce qu’il brille sur sol humide mais ce n’est pas le cas : les crampons centraux ne sont pas assez agressifs et la transition pas très bien gérée ou les crampons latéraux pas assez hauts. En virage, on peut facilement décrocher avant d’avoir « atteint » les crampons latéraux. Son terrain de prédilection, c’est le loam, la terre fraîche mais dans ces conditions, il n’y a pas beaucoup de pneus qui sont vraiment mal à l’aise…

Verdict

Avec cette nouvelle gamme, Goodyear fait un joli pas en avant par rapport à ses anciens modèles. La solidité et la rigidité sont désormais au rendez-vous même pour une pratique enduro engagée et nous n’avons pas rencontré une seule crevaison durant les plusieurs mois qu’on duré ce test. L’usure est également tout à fait correcte malgré l’utilisation de gommes relativement tendres et en montage arrière, le Newton MTR fait désormais figure d’alternative tout à fait crédible aux canons du genre tels que le Maxxis Minion DHR II ou le Schwalbe Big Betty. Pour le Newton MTF, on aurait préféré un peu plus d’agressivité et un profil un peu plus carré ou des crampons latéraux plus haut de façon à offrir un peu plus de polyvalence mais vu le travail qui a déjà été fait, nul doute que la marque saura corriger le tir rapidement.

Goodyear Newton MTF & MTR Enduro

60,48 €

1250 g (Newton MTR, 29x2.4) / 1430 g (Newton MTF, 29x2.5)

  • Polyvalence et comportement prévisible du Newton MTR
  • Robustesse de la carcasse, permet de rouler à basse pression
  • Résistance aux crevaisons
  • Poids élevé pour nos versions de pré-production (surtout Newton MTF)
  • Manque de polyvalence pour le Newton MTF
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Favori
  • Qualité / prix

Plus d’informations : goodyearbike.com/mountain/

Photos Rupert Fowler / Mountain Bike Connection Winter

Pédales Look Trail Fusion :

Look, marque française à l’origine des pédales automatiques, continue son développement dans l’univers des pédales plates. Après la Trail Roc, lancée fin d’année 2020, et en attendant la Trail Roc+ haut de gamme pour la fin de l’année, voici la Trail Fusion qui est le modèle le plus abordable de la gamme avec sa plateforme en composite plastique. Verdict de notre test :

Si Look est avant tout connu pour ses pédales automatiques, la marque affiche clairement ses ambitions d’être un acteur reconnu dans l’univers de la pédale en général, depuis l’usage quotidien jusqu’à la compétition de haut niveau. Hors de question donc de se focaliser uniquement sur les « clips » : il faut aussi de bonnes pédales plates dans la gamme.

Après les Géo City destinées à l’urbain, les Trail Grip pour le trekking et les Trail Roc VTT en alu, Look poursuit l’expansion de sa gamme avec les Trail Fusion testées ici et qui visent une cible VTT trail/enduro/dirt tout en gardant un tarif serré, et les Trail Roc+ qui visent l’excellence dans la même cible, en se permettant un prix plus élevé (ces dernières ne sortiront que fin 2022).

Nous avons justement eu l’occasion de découvrir les nouvelles Trail Fusion et Trail Roc+ en détails lors de leur présentation, à l’occasion d’une visite chez Look, à Nevers, où toutes les pédales de la marque sont fabriquées. Eh oui, les Trail Fusion ont beau être proposées à 49,9€, elles sont Made in France ! Notre reportage : Look Trail Roc+ & Fusion : au cœur du développement de pédales Made in France

Quasi identique aux Trail Roc en aluminium proposées à 69,9€, ce modèle plus abordable suit la même idée de conception : une largueur importante pour proposer un bon appui pour le pied, une hauteur réduite pour éviter les contacts trop fréquents avec le sol, et un design concave de la plateforme afin de procurer une bonne accroche. Ce sont des recettes connues, mais encore faut-il les appliquer, et bien les appliquer. Ce qui n’est pas toujours le cas.

A propos d’accroche, les pédales françaises sont dotées de 8 picots remplaçables sur chaque face, là où le modèle plus haut de gamme (Trail Roc+) en présente 12 et propose une forme encore plus étudiée. Pourtant, ce nombre réduit de picots ne nous a pas posé de soucis de maintien du pied, que du contraire. On y revient plus bas !

Les Trail Fusion sont esthétiquement jolies et les finitions sont de bonne facture. Le travail effectué sur la variation des formes au niveau du corps de la pédale, entièrement en composite, apporte vraiment une personnalité à ce modèle ! Après plusieurs semaines de test, on constate aussi que la couleur claire et flashy de notre modèle de test n’a pas trop souffert et a globalement bien gardé son éclat.

Les Look Trail Fusion sont proposées en 4 couleurs vives en plus du noir : on peut donc en profiter sans arrière-pensée lors de l’utilisation.

Sur un plan plus technique, on retrouve à l’intérieur un axe en CrMo et deux roulements annulaires comme sur le modèle haut de gamme. Look ne veut faire aucune concession à ce niveau, et cela se sent. Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de l’excellente fiabilité des pédales automatiques d’enduro de la marque, les X-Track EnRage et Enrage Plus, et les pédales plates semblent clairement marcher dans la même direction. A noter aussi qu’en cas de besoin, toutes les pièces sont disponibles en SAV.

Quelques bons chocs ne sont pas non plus venus à bout des picots (qui sont de toute façon remplaçables), et le corps en composite semble à peine marqué. Là aussi, elles semblent suivre l’exemple des excellents modèles « à clips » (que nous roulons toujours aujourd’hui quasi quotidiennement et qui n’ont de cesse de nous démontrer leur fiabilité et leur solidité depuis le début de notre essai il y a bientôt 4 ans).

Sur notre balance, nous avons pesé la paire de Look Trail Fusion à 331g. On est clairement dans la bonne moyenne pour des pédales entrée de gamme en composite (plus légères que des modèles en alu plus haut de gamme qui visent une meilleure longévité et qui permettent des formes plus poussées).

Les sensations une fois sur le vélo sont à la hauteur de nos attentes, voire même surprenantes ! Le pied est bien calé au centre de la pédale, sans pour autant être complètement verrouillé, comme on peut le retrouver sur d’autres modèles. Cette marge de manoeuvre n’est pas négligeable côté confort d’utilisation, d’autant plus à destination de pilotes un peu moins expérimentés, soucieux d’adopter une bonne position sur leurs pédales, mais plus susceptibles de devoir la corriger fréquemment sur les sentiers. Clairement, elles sont idéales pour s’essayer aux pédales plates si on a toujours roulé en automatiques, et c’est aussi un fameux upgrade pour ceux qui n’ont jamais connu que des pédales plates basiques.

Les pilotes plus experts et habitués aux pédales plates devraient aussi y trouver le compte car l’accroche du pied est sûre et la surface de contact vraiment importante. Sur les grosses réceptions et les impacts importants, on ne sent jamais la pédale fléchir ou « s’enfoncer » dans le pied. Leur faible hauteur permet aussi que les contacts avec les reliefs du sol soient rares. Nous les avons testées avec des chaussures Northwave, Shimano et des baskets Van’s sans relever de souci de compatibilité. Bref, pour des pédales d’entrée de gamme, elles ont de fameux arguments !

On peut juste regretter que contrairement à certaines concurrentes, comme les Crank Brothers Stamp, elles ne soient pas disponibles en deux tailles pour s’adapter à différentes tailles de pieds. Look a plutôt choisi des dimensions de compromis (107x105mm) plutôt que deux tailles (100×100 et 114×110 chez Crank par exemple), ce dont nous n’avons pas eu à nous plaindre pour des testeurs chaussant du 42/43, mais qui pourrait gêner certains utilisateurs à la pointure hors norme.

Verdict

Pour un prix contenu et concurrentiel pour le segment, les Trail Fusion offrent des caractéristiques intéressantes et un design sympa disponible dans plusieurs couleurs. Mais c’est surtout par leur remarquable maintien du pied, qui permet tout de même une certaine liberté, qu’elles constituent une alternative sérieuse dans le domaine des pédales à la fois performantes et accessibles. Nous avons hâte de tester les Trail Roc+ haut de gamme pour voir ce qu’elles ont dans le ventre.

Pédales Look Trail Fusion

49,9€

331g

  • Excellent compromis maintien/liberté des crampons
  • Bonne surface d'appui
  • Solidité et fiabilité dans la lignée des autres pédales Look
  • Une seule taille disponible
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Favori
  • Qualité / prix

Par Olivier Béart