Test nouveauté | Orbea Rise 2024 : frontières brouillées, nouveaux horizons

Par Adrien Protano -

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Test nouveauté | Orbea Rise 2024 : frontières brouillées, nouveaux horizons

Véritable précurseur de la catégorie des VTT à assistance légère, l’Orbea Rise se métamorphose pour 2024 avec un tout nouveau châssis… Ou plutôt deux nouveaux châssis puisque le Rise se dédouble pour cette nouvelle génération en une version SL et LT. Nous avons pu les découvrir en avant-première, explications et premiers tours de roues dans les Pyrénées :

Lancé en 2019, l’Orbea Rise a littéralement marqué un tournant dans la catégorie des VTT à assistance électrique en ouvrant la porte et en popularisant ce qu’on qualifie désormais « d’e-bike light ». Pour rappel, il s’agit là d’une catégorie de VTT électriques dotés d’un plus petit moteur et d’une plus petite batterie, en comparaison à ceux qui équipent les « Powers e-bikes ».

Si la marque espagnole a offert des mises à jour ainsi que de petites corrections à son modèle phare durant les années qui ont suivi sa commercialisation, l’Orbea Rise commençait toutefois à souffrir des affres du temps face aux évolutions de la concurrence.

Pour 2024, Orbea a donc décidé de donner un second souffle à son modèle à assistance légère, en partant de la très bonne base disponible, mais en revoyant fortement sa copie. « On a voulu faire évoluer le Rise tout en conservant notre philosophie de placer le pilote et son plaisir de pilotage au centre », explique Markle Uriarte, le product manager de chez Orbea.

Châssis : deux pour le prix d’un

Fini les compromis, Orbea a décidé de laisser tomber le côté « machine à tout faire » pour davantage orienter et cibler le Rise. Pour ce faire, la marque a dédoublé son modèle phare en deux versions distinctes :

Une version SL, pour « Superlight », qui développe 140 mm de débattement avant et arrière et qui conserve la même philosophie que le Rise tel qu’on le connaissait jusqu’à présent : un modèle qui offre les meilleurs capacités au pédalage tout en se voulant fun et sécurisant en descente.

Aux côtés de la version SL, on retrouve une seconde version plus musclée et baptisée LT pour « Long Travel ». Ce grand-frère malicieux voit son débattement passer à 150 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant. Sans faire de compromis, l’idée est ici d’avoir un châssis propice aux plus grands dénivelés et/ou aux terrains plus hostiles.

Précisons d’entrée de jeu que ces deux versions sont basées sur le même cadre, seuls les suspensions et les équipements diffèrent… À chaque programme, son équipement adéquat ! Le cadre de cet Orbea Rise 2024 est annoncé par la marque à 2,2 kg (en taille M et sans amortisseur), soit un poids sensiblement identique à la précédente génération. Ce poids permet ainsi à la version haut de gamme du modèle SL de pointer à 16,32 kg… Joli score !

À l’heure où la majorité des marques communiquent beaucoup sur le gain de poids de chacun de leurs nouveaux modèles, Orbea affiche un poids identique à la précédente génération… Surprise. La raison ? Orbea annonce avoir travaillé sur la rigidité de son cadre : la marque explique ainsi avoir augmenté la rigidité du triangle avant de 8 %, et celle du triangle arrière de 14 %. Nos voeux semblent avoir été entendus, c’était l’un de nos principaux reproches sur le précédent modèle.

Pour y parvenir, la marque espagnole s’est inspirée de ce qu’elle a déjà pu expérimenter sur plusieurs des autres modèles de son catalogue, avec cette construction asymétrique au moyen d’un renfort au sein du triangle avant (comme on a déjà pu l’apercevoir sur le Rallon ou l’Occam). Orbea explique également avoir ajusté la rigidité en fonction de la taille du cadre : un cadre en taille XL sera ainsi de facto plus rigide qu’un cadre en taille S. La différence entre les tailles se situe aux alentours de 5% à 7%.

Pour trouver la juste dose de rigidité, Orbea a pu compter sur l’équipe OOLab (pour« Orbea Optimization Lab ») dans laquelle on retrouve notamment le Français Damien Oton ainsi que le pilote espagnol Gabi Torralba. L’objectif de ce pôle de développement de la marque espagnole est de mettre à l’épreuve les prototypes sur le terrain et d’éprouver le matériel. « Mon rôle est d’éprouver les produits sur le terrain, et notamment sur les courses internationales, ainsi que de fournir des données associées à des ressentis aux ingénieurs », explique Damien Oton. « En développant ce nouveau Rise, et en tant que compétiteur, on voulait toujours plus de rigidité. Mais on a fini par trouver un juste milieu entre précision et confort. 8% ça peut paraître peu, mais je vous assure que sur le terrain, ça fait une vraie différence… C’est presque impossible pour moi de revenir sur l’ancien Rise désormais », continue-t-il.

Comme pour certains autres modèles de son catalogue, Orbea a travaillé sur la longueur d’insertion des tiges de selle télescopiques : « L’avantage et le confort d’avoir une tige de selle télescopique suffisante sur le terrain est incontestable. C’était un point indiscutable pour nous d’offrir le plus grand débattement possible », explique Markle Uriarte. En taille S et M, il est ainsi possible d’équiper le Rise d’une tige de selle télescopique de 200mm, et de 230 mm en taille L et XL.

Point commun avec les autres modèles du catalogue de la marque : le Rise est désormais équipé de série d’un film de protection en vinyle ayant pour mission de protéger les zones exposées du cadre… à la curieuse exception du bras de renfort du triangle avant. Du côté des protections, on notera également la présence d’une protection des bases en caoutchouc ainsi que d’une petite casquette protégeant le point de pivot inférieur des projections de la roue arrière.

Le vélo est également équipé du petit multioutil FLP caché dans le point de pivot de la biellette, et qui rassemble les quatre clés hexagonales les plus utilisées (2, 3, 4 et 5 mm), auxquelles il faut ajouter la 6 mm du levier amovible de l’axe de roue arrière.

Pour des raisons de rigidité et d’esthétisme du poste de pilotage, les gaines et Durits passent par le jeu de direction pour rentrer directement dans le cadre, comme pour la précédente génération. Consciente des inconvénients que peut emporter un tel système, Orbea assure avoir joué la carte de la longévité des roulements pour limiter les opérations de maintenance. Cela passe par l’usage de roulements haut de gamme (à titre d’illustration, le roulement supérieur coûterait 2 fois le prix du jeu de direction complet de l’ancien Rise), et également par une protection généreuse de ceux-ci. On notera également que le Rise est équipé d’un passage interne complètement guidé au sein du triangle avant et arrière.

Assistance : frontières brouillées, nouveaux horizons

Si le cadre évolue, la motorisation n’est pas en reste non plus ! Comme pour la précédente génération, Orbea a travaillé main dans la main avec Shimano pour développer une solution spécifique et adaptée à son modèle : le EP 801 RS Gen2. 

Pour rappel, cette personnalisation – faite par Orbea sur le moteur Shimano EP801 et baptisée RS (pour Rider Synergy) – ne touche que la partie programmation du moteur et a pour objectif d’offrir une assistance la plus naturelle et la plus polyvalente possible, tout en conservant la meilleure autonomie.

Cette assistance EP 801 RS Gen2 offre trois modes d’assistance : Eco, Trail et Boost. Si les les deux premières sont similaires à ce que l’on connaissait avec la précédente génération, à savoir une assistance qui se veut proposer un feeling naturel avec un couple de 54Nm, le mode Boost ouvre quant à lui une toute nouvelle voie !

Tout en brouillant les frontières entre "e-bike light" et "Power e-bike", Orbea a décidé de doter ce nouveau Rise d'un mode Boost offrant 85 Nm de couple

Tout en brouillant les frontières entre « e-bike light » et « power e-bike », Orbea a décidé de doter ce nouveau Rise d’un mode Boost développant 85 Nm de couple. « Ce nouveau mode RS+ et ses 85 Nm de couple sont là pour les montées techniques où il n’est pas possible de conserver une haute cadence de pédalage, et donc où les 54 Nm des modes inférieurs sont un peu timides. On a besoin de ce pic de puissance à ce moment précis, mais pas pour le reste de la sortie. Voilà la raison d’être de ce RS+ que l’on retrouve sous le mode Boost », détaille le Product manager de la marque.

Pour s’adapter aux préférences de chacun, Orbea offre le choix entre deux tailles de batterie, et plus précisément entre une plus petite option de 420 Wh et une seconde de 630 Wh. Mais la vraie nouveauté ne se voit pas à l’oeil nu puisque celle-ci se trouve à l’intérieur de la batterie, et plus précisément au niveau des cellules. « Avec une densité énergétique supérieure à celle de toutes les autres batteries actuellement sur le marché, nos nouvelles batteries offrent une plus grande autonomie, sans augmentation de poids. Le gain est d’environ 16% d’autonomie par gramme », explique Markle Uriarte.

La marque a également profité de l’occasion pour revoir complètement son Range Extender, à savoir la petite batterie additionnelle venant se placer directement dans le porte-bidon. Celle-ci développe 210 Wh pour 1,1 kg. Une fois installée, c’est cette batterie qui se décharge en premier, avant de switcher sur la batterie principale. Notons qu’il est également possible de rouler uniquement avec cette petite batterie additionnelle. La capacité de ce Rise 2024 peut ainsi être portée à 840 Wh en combinant la batterie intégré de 630 Wh et le Range Extender de 210 Wh… De quoi tenir longtemps !

Pour commander tout ce petit monde, on retrouve une classique commande Shimano au guidon. De série, le Rise ne dispose pas d’un écran d’affichage pour l’assistance, la marque préférant favoriser soit le petit affichage minimaliste de la commande, soit pour ceux qui désirent avoir toutes les informations sous les yeux, le couplage d’un GPS personnel avec le moteur. L’objectif est que chacun puisse favoriser la solution qui lui corresponde le mieux, tout en évitant d’avoir deux écrans sur le guidon. Il est également possible de doter le Rise d’un écran Shimano si désiré, l’option étant offerte sur le configurateur en ligne de la marque.

Comme d’accoutumée désormais, cette assistance est complètement personnalisable au moyen de l’application smartphone « E-Tube » de chez Shimano, accessible gratuitement.

Géométrie de l’Orbea Rise 2024

La version LT de ce nouveau Orbea Rise est équipée d’un flip-chip à deux positions sur l’extension d’amortisseur pour faire varier la géométrie. Elle permet de modifier l’angle de direction de +- 0,5° et la hauteur du boîtier de pédalier de +- 8 mm.

Bonne nouvelle, ce flip-chip bénéficie du même système ingénieux que celui qui équipe l’Occam LT : le changement entre les deux positions s’effectue en une vingtaine de secondes, desserrage et resserrage compris. Il ne nécessite qu’une seule clé hexagonale de 6 mm, qui se trouve astucieusement dans le levier amovible de l’axe de roue arrière.

Par rapport à l’ancien Rise, la géométrie de l’Orbea Rise LT fait un bond : l’angle de direction descend à 64°/64,5° (contre 66/65,5° pour la précédente génération) et le tube de selle se redresse à 77°/77,5° (contre 77°/76,5° auparavant). Le boîtier de pédalier est plus haut (-26 mm) ou plus bas qu’avant (-34 mm) selon la position du flip chip. De par sa fourche au plus grand débattement, le reach est plus court que sur la version SL tout en restant plus long que sur la génération précédente : 455 ou 460 mm en taille M, avec un écart de 25 mm entre toutes les tailles.

Avec un plus petit débattement et un programme moins engagé que son grand frère bodybuildé, l’Orbea Rise SL se caractérise par un angle de direction à 65,5° (-1° ou 0,5° par rapport à la génération précédente), un angle de tube de selle à 78° (contre 77° ou 76,5° auparavant), un reach de 465 mm en taille M (+15 mm sur chaque taille), des bases de 440 mm (5 mm plus courtes que le Rise 2022) et un boîtier de pédalier à -37 mm.

Suspensions : progressivité ou anti-squat ?

Davantage tourné vers une pratique plus engagée, l’Orbea Rise LT affiche un débattement avant de 160 mm et un débattement arrière de 150 mm. Sur notre version d’essai, c’est la nouvelle Fox 36 Grip X Factory et un amortisseur Fox DHX qui sont à la manœuvre. Le montage d’un amortisseur à air est toutefois également possible. Pour plus d’informations sur cette nouvelle fourche, et plus précisément sur la nouvelle cartouche Grip X, grande remplaçante de la Fit4, rendez-vous ici : Test nouveauté | Fox 36 GRIPX; 38 GRIPX2 : petits détails, grands changements.

Sur cette version, Orbea a augmenté la progressivité de la suspension avec une courbe légèrement plus droite.

Que ce soit pour la version LT ou SL, Orbea a travaillé main dans la main avec Fox pour développer des réglages internes des suspensions spécifiques au châssis, avec des options de personnalisation de plus en plus poussées offertes par la marque américaine selon Orbea.

La version SL de cet Orbea Rise 2024 est plus proche de ce que l’on connaissait avec la précédente génération puisqu’elle affiche 140 mm de débattement avant et arrière. Fox est également aux commandes au niveau des suspensions avec une fourche 34 Factory Grip X et un amortisseur Fox Float Factory Evol.

Sur cette version où l’efficacité du pédalage est au centre des débats, Orbea a décidé de revoir légèrement à la hausse l’anti-squat de son châssis.

Un même cadre, deux plateformes distinctes au débattement et au programme différent, où se trouve le tour de magie ? Il prend la forme d’un « shock extender » en carbone venant se placer au niveau du pied de l’amortisseur du modèle SL et permettant le montage d’un amortisseur développant un plus petit débattement tout en modifiant la cinématique de ce plus petit vélo.

Équipements de l’Orbea Rise 2024

C’est dans sa version LT et en configuration M-Team que Orbea a mis à notre disposition ce nouveau Orbea Rise pour la durée de cette prise en main. Comme on vous l’expliquait quelques lignes plus haut, c’est une fourche Fox 36 Factory Grip X et un amortisseur Fox DHX qui équipent cette version en termes de suspensions.

Pour accompagner le moteur Shimano EP801 RS, la transmission est du même acabit avec un groupe Shimano XT Di2. Pour plus d’informations sur ce groupe électronique en provenance de chez Shimano : Test vidéo | Shimano Di2 : le retour ! Shimano s’occupe également du freinage avec une paire de Shimano XTR.

Le train roulant est maison avec une paire de roues Oquo MC32 LTD en carbone, la marque de roues en provenance de chez Orbea. Ces roues sont chaussées de pneus Maxxis, à savoir un Maxxis Assegai (2.5, carcasse EXO+ et gomme MaxxGrip) à l’avant et un Maxxis Minion DHR II (2.4, carcasse EXO+ et gomme MaxxTerra) à l’arrière. Notons toutefois que pour cette prise en main réalisée sur l’exigeant terrain des Pyrénées, Orbea a choisi d’équiper notre modèle d’essai d’une carcasse DH à l’arrière. Pour plus de détails sur cette gamme de pneus : Maxxis : le guide complet de la gamme de pneus trail / enduro.

Le poste de pilotage est signé Oquo avec un cintre MC10 en carbone de 800 mm de large ainsi qu’une potence MC11. La tige de selle est une Fox Transfer, surmontée d’une selle Fizik Terra Ridon X1 145mm. On notera que le vélo est livré de série avec un support GPS intégré. 

Versions, poids et tarifs :

Deux versions pour chacun des deux modèles sont prévues au catalogue de la marque :

Modèle le plus accessible en configuration SL, l’Orbea Rise SL M10 est commercialisé au tarif de 7999€. Il est équipé comme suit :

  • Fourche Fox 34 Factory Grip X
  • Amortisseur Fox Float Factory Evol
  • Transmission Shimano SLX/XT
  • Freins Shimano XT
  • Roues Oquo MC32TEAM
  • Pneus Schwalbe Wicked Will Evo (2.4, Super Race,

    Soft Compound)

Modèle le plus onéreux de toute la famille Rise, l’Orbea Rise SL M-Team (11 999€) voit logiquement son équipement monter en gamme pour cette version plus luxueuse :

  • Fourche Fox 34 Factory Grip X
  • Amortisseur Fox Float Factory Evol
  • Transmission Sram XX Eagle T-Type
  • Freins Shimano XTR
  • Roues Oquo MP30LTD
  • Pneus Schwalbe Wicked Will Evo (2.4, Super Race,

    Soft Compound)

Dans sa configuration LT, le modèle le plus accessible (Orbea Rise LT M10) est affiché au prix de 8499€. Voici sa fiche technique :

  • Fourche Fox 36 Factory Grip X
  • Amortisseur Fox Float X Factory Evol
  • Transmission Shimano SLX/XT
  • Freins Shimano XT
  • Roues Oquo MC32Team
  • Pneu Maxxis Assegai (2.5, carcasse EXO+ et gomme MaxxGrip) à l’avant et Maxxis Minion DHR II (2.4, carcasse EXO+ et gomme MaxxTerra) à l’arrière

Modèle le plus luxueux en cette version LT, l’Orbea Rise LT M-Team est le modèle détaillé dans cet article. Il est commercialisé à 10 999€. Voici un résumé de son équipement :

  • Fourche Fox 36 Factory Grip X
  • Amortisseur Fox DHX Factory
  • Transmission Shimano XT Di2
  • Freins Shimano XTR
  • Roues Oquo MC32LTD
  • Pneu Maxxis Assegai (2.5, carcasse EXO+ et gomme MaxxGrip) à l’avant et Maxxis Minion DHR II (2.4, carcasse EXO+ et gomme MaxxTerra) à l’arrière

Si la gamme est assez succincte pour le moment, avec seulement deux versions de chaque modèle, on suppose que la marque proposera des montages plus accessibles et plus variés à l’avenir, tout comme éventuellement un modèle au cadre en aluminium comme pour la précédente génération. On rappelle que le programme de personnalisation de la marque MyO permet de choisir les couleurs de son cadre, mais également de ses roues Oquo. Via le configurateur en ligne de la marque, on peut également effectuer ses choix de composants et de taille de batterie pour obtenir un vélo au plus proche de ses préférences.

Orbea Rise 2024 : le test terrain

C’est à Aínsa, dans les Pyrénées espagnoles, que Orbea nous a conviés pour découvrir ce tout nouveau Rise. Au vu du terrain montagneux et exigeant, c’est la version « LT » que la marque espagnole a mise à notre disposition pour cette prise en main. Mais pas de crainte, nous vous proposerons (très) vite un essai de la version SL !

Pour notre mètre 78, c’est sur un cadre en taille M que nous avons trouvé notre bonheur. Une fois nos réglages trouvés et notre GPS couplé à l’assistance du moteur, place aux sentiers. D’entrée de jeu, cette version LT du Rise donne le ton : on est bien face à un vélo léger et qui s’emmène facilement à la pédale, mais on peut toutefois percevoir l’embonpoint de cette version bodybuildée par rapport aux versions « light » que l’on a pu rouler de la précédente génération.

En montée, l’assistance naturelle et sans poussée excessive est toujours aussi agréable à l’usage. L’Orbea Rise LT nous donne l’impression d’être en forme comme il sait si bien le faire, en nous accompagnant plutôt qu’en nous poussant littéralement. Sur ce terrain typique, nous avons beaucoup utilisé le mode intermédiaire (Trail) au détriment du mode Eco qui était souvent un peu trop timide pour les singletracks empruntés.

Par contre, contrairement à la précédente génération, on dispose également d’un mode Boost qui voit son couple poussé à 85 Nm… De quoi parvenir en haut de l’ensemble des montées techniques qui se dressent face à nous. Et on peut vous dire que l’on en a usé et abusé. En tant que grand enfant, votre humble serviteur compare personnellement ça au « Nitro » dans les jeux vidéo de voiture : pas question de l’utiliser tout du long au risque de perdre le contrôle de sa machine ou de voir son autonomie descendre en chute libre, mais tellement utile pour franchir les obstacles du parcours avec cette puissance supplémentaire.

Avec ce moteur offrant en quelque sorte le meilleur des deux mondes, l'Orbea Rise opère un vrai tournant dans la catégorie des VTT à assistance légère.

Avec ce moteur offrant en quelque sorte le meilleur des deux mondes, l’Orbea Rise opère un vrai tournant dans la catégorie des VTT à assistance légère : on peut affronter toutes les montées impossibles de la région, tout en conservant un châssis offrant un feeling naturel le reste de la sortie. Pas d’incompréhension, si le moteur permet d’avoir ce coup de boost bien utile, une certaine dose d’engagement reste nécessaire pour parvenir à exploiter ce moteur. Dans les deux premiers modes d’assistances, une bonne fréquence de pédalage est requise pour permettre à ce moteur de dévoiler son potentiel, et le mode Boost doit être utilisé avec parcimonie pour ne pas vider la batterie à vitesse grand V. Sous une autre forme et réalisation, c’est une philosophie qui nous avait déjà convaincus lors de notre prise en main du Rotwild RX275 (cfTest nouveauté | Rotwild RX 275 : l’e-bike au bouton rouge).

Quand la pente bascule dans le sens inverse, on conserve ce châssis agréable à piloter et facile à placer. Si l’on roule à l’instinct, sans se préoccuper de la machine que l’on a entre les mains, on aurait presque l’impression d’être sur un VTT sans assistance. Cela s’explique évidemment par la légèreté de ce modèle, mais également par la bonne répartition des masses et par la cinématique offrant suffisamment de progressivité pour contrebalancer le poids de l’assistance.

Si la facilité de prise en main de cet Orbea Rise LT est similaire à ce que l’on connaissait avec son prédécesseur, on perçoit toutefois que cette version bodybuildée est prête à aller encore plus loin. Lorsqu’on pousse le curseur davantage, le Rise LT conserve surprenamment bien la face avec un châssis très capable. Cela s’explique évidemment par son débattement vu à la hausse, mais également par sa plus grande rigidité.

Dans ce montage et avec le flip-chip réglé sur la position basse, on pourrait presque le comparer à un mini-Wild !

Avec déjà de bonnes performances équipé de l’amortisseur à air, notre modèle d’essai nous a semblé davantage efficace et homogène une fois l’amortisseur à ressort hélicoïdal (Fox DHX) installé. D’autant plus sur ce terrain exigeant et surprenant que peuvent être les sentiers de Aínsa, où le Rise équipé de l’amortisseur à ressort a eu tendance à moins rebondir et à plus se poser dans son débattement. Plus confortable et plus posé, nous n’avons cependant pas eu l’impression de souffrir d’un manque de dynamisme, avec suffisamment de « pop » à notre goût. Dans ce montage et avec le flip-chip réglé sur la position basse, on pourrait presque le comparer à un mini-Wild dans la mise en confiance qu’offre le vélo au pilote !

Impossible de se prononcer sur ce qui nous a le plus marqués sur le terrain entre le changement d’amortisseur et le passage du flip-chip en position basse, il faut cependant mettre en lumière la facilité avec laquelle ce changement de position s’effectue…  à tel point que l’on pourrait se laisser tenter d’osciller entre les deux positions lors de journées composées de longues ascensions suivies de descentes pour toujours avoir la position idéale.

Le meilleur pour la fin ? L’autonomie est simplement incomparable face à ce que propose la concurrence à l’heure actuelle. Si le Rise LT est de manière générale un vélo efficient de par sa légèreté et sa géométrie offrant une bonne position de pédalage, c’est surtout la batterie en elle-même qui nous a surpris. Au-delà des chiffres et du discours marketing de la marque par rapport aux cellules dites plus haut de gamme, l’expérience sur le terrain nous a prouvé que la batterie durait effectivement plus longtemps que ce à quoi on était habitués jusqu’à présent, avec pourtant un terrain très demandeur pour la batterie. À titre d’exemple, avec la petite batterie de 420 Wh, nous sommes parvenus à boucler une sortie de 45 km et plus de 1600m de dénivelé sans nous préoccuper réellement de notre autonomie. C’est un sujet que nous approfondirons avec attention lors du test longue durée, en comparant avec d’autres batteries de taille identique, mais provenant d’autres fabricants.

Verdict :

Si l’Orbea Rise première génération a marqué son époque et sa catégorie, cette nouvelle itération semble se destiner au même avenir ! Reprenant la très bonne base à disposition qu’était le modèle précédent, Orbea a décidé d’en décliner deux versions davantage ciblées et optimisées : la version SL et ses 140 mm de débattement s’apparente au précédent modèle et joue la carte de l’efficacité au pédalage, tandis que la version LT et son débattement plus important (150/160 mm) se destine davantage à une pratique plus engagée. Si les deux modèles diffèrent par leur débattement et leur équipement respectif, tous deux sont basés sur le même châssis et bénéficient des évolutions faites par la marque : hausse de la rigidité du cadre, évolution de la motorisation EP801 RS qui offre désormais un mode Boost développant 85 Nm de couple, nouvelle génération de batterie (beaucoup) plus efficiente… En résumé, l’Orbea Rise 2024 semble avoir fait les efforts nécessaires pour rester dans la course face à ses rivaux, et nous n’avons qu’une hâte : vous proposer un test longue durée de cette nouvelle génération qui risque de marquer une petite révolution dans la catégorie des VTTAE.

Pour plus d’informations : https://www.orbea.com/be-fr/ebikes/montagne/rise/

ParAdrien Protano