Test | Kona Hei Hei CR Deluxe : faux XC, vrai baroudeur hardcore

Par Olivier Béart -

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Test | Kona Hei Hei CR Deluxe : faux XC, vrai baroudeur hardcore

Kona est surtout connu pour ses vélos à gros débattement, mais la marque américaine a aussi toujours fait des vélos XC/court débattement très sympathiques. Le nom « Hei Hei » désigne cette catégorie de machines dans la gamme depuis près de 30 ans. Aujourd’hui, voici le dernier descendant de cette glorieuse lignée, le Kona Hei Hei CR, avec son cadre tout carbone, sa géométrie taillée pour le plaisir et ses 120mm de débattement qui montrent ses ambitions dans un segment « down country » en plein essor. Vojo a pu disposer d’un exemplaire en avant-première, bien avant sa sortie officielle, ce qui nous permet de vous proposer dès à présent un test complet. 

Kona Hei Hei : ce nom ne vous est certainement pas inconnu, dans la mesure où il est présent dans la gamme de la marque américaine depuis 1991. Il s’agissait alors d’un rigide en titane, déjà très apprécié à l’époque pour son côté « déluré ».

C’est en 2007 qu’il est devenu un tout-suspendu qui, malgré son débattement réduit de 63mm, a aussi marqué les esprits (dont celui de votre serviteur qui a eu l’occasion de l’essayer à l’époque) par le plaisir de pilotage qu’il parvenait à procurer, à une époque où XC rimait encore quasi uniquement avec rendement et pas vraiment avec amusement. Il y a deux ans, nous avions testé la version 29″ alu disposant de 100mm de débattement arrière, et nous avions une nouvelle fois pris beaucoup de plaisir même s’il s’agissait d’une version d’entrée de gamme.

Aujourd’hui, le Kona Hei Hei fait peau neuve. Il garde son esprit frondeur, avec une vision engagée et débridée du XC (« down country » comme on dit de plus en plus pour désigner ces vélos qui ne renient pas leurs gènes de cross country mais qui se donnent les moyens de se montrer performants et amusants en descente), mais il change assez radicalement au niveau de son châssis.

La cible de ce nouveau Kona Hei Hei CR n’est pas la course sur circuit. Tourner en rond, très peu pour lui. Ce pour quoi il a été fait, c’est pour les grands espaces, les raids de plusieurs jours, les courses par étapes bien techniques, et les marathons engagés. Bref, des terrains où il faut à la fois un vélo léger, avec un bon rendement, mais aussi du confort, de l’aisance et du plaisir en descente. Voyons en détails comment Kona s’y est pris :

Châssis

C’était déjà le cas sur les modèles haut de gamme de la précédente génération, et le nouveau cadre du Kona Hei Hei CR reste entièrement en carbone. Fort logiquement, il suit les formats contemporains : boost 148 à l’arrière, imposante douille de direction conique, et pas de fixation prévue pour le montage d’un dérailleur avant (un quoi ?).

Nous en parlerons plus en détails juste après, mais le changement le plus visible concerne le déplacement de l’amortisseur, qui n’est plus le long du tube de selle comme il l’a toujours été par le passé sur les Hei Hei suspendus… et comme c’est désormais le cas sur tous les autres modèles de la gamme Kona !

La raison est simple : comme il s’agit d’un vélo orienté longues distances, d’un baroudeur, il faut dégager le maximum de place dans le triangle avant. L’amortisseur migre donc sous le tube de selle, ce qui laisse de l’espace pour deux porte-bidons, voire même un peu de bagagerie, et ce dans toutes les tailles. C’est aussi une des raisons pour lesquelles le tube diagonal est courbé à l’approche du boîtier de pédalier.

Au niveau du cadre, quelques autres détails attirent l’attention, comme le passage des gaines et Durits qui n’est pas complètement intégré. Si tout ce beau monde court bien à l’intérieur du tube diagonal, il re-pointe le bout de son nez au-dessus du boîtier de pédalier. La Durit de frein reste en extérieur (ce qui occasionne hélas quelques bruits sur terrains tourmentés), alors que la gaine du changement de vitesses retourne dans le hauban droit. C’est pratique, mais c’est aussi lié à la forme particulière du bras arrière.

Véritable « masterpiece », ce bras en carbone d’une seule pièce a des formes très travaillées, dont on prend conscience quand on l’examine en détails. Afin d’offrir un maximum de dégagement pour le pneu arrière et de permettre le montage de grosses sections (du 2.4 passera sans souci), les bases sont très hautes mais particulièrement affinées, surtout du côté pédalier (qui offre des pattes ISCG pour placer un anti-déraillement si on le souhaite). On remarque aussi la très belle protection intégrée du côté droit pour éviter les bruits de chaîne.

Tous les axes au niveau des points de pivot sont montés sur roulements et sur des axes surdimensionnés de 20mm de diamètre. C’est sûr, il n’y aura pas de problème de rigidité latérale ! Et c’est aussi bon signe au niveau de la fiabilité et de l’entretien, le tout semblant aussi très bien protégé et conçu pour durer.

Quant aux haubans, ils prennent la forme de lames aplaties horizontalement, vu qu’elles ont un rôle dans le fonctionnement de la suspension. Justement, il est temps de s’attarder sur ce chapitre.

Un dernier mot avant d’aller plus loin : impossible de clore ce chapitre sans parler de la magnifique peinture vert métallisée, qui offre quelques beaux reflets bleutés selon la lumière sous laquelle on la regarde. Très robuste, elle a tout de même tendance à se griffer au niveau du bras arrière, très volumineux et qu’on a tendance à frotter très facilement avec les pieds.

Suspensions

Kona a donné le doux nom de « Fuse » au principe de suspension de son Hei Hei. Derrière ce patronyme, on trouve une cinématique de type mono-pivot avec biellette qui offre ici 120mm de débattement. Si l’amortisseur a changé de place, la philosophie reste proche de celle de la précédente génération de Hei Hei.

Kona a tout de même retravaillé la courbe et le ratio de la suspension pour la rendre un peu plus sensible en début de course et plus progressive ensuite. L’anti-pompage a aussi été retravaillé, en recherche non pas du rendement absolu, mais d’un certain compromis permettant de préserver le grip en côte technique.

Et les haubans dans tout cela ? Eh bien ils jouent le rôle de point de pivot, comme sur bien d’autres vélos XC du moment (Scott Spark par exemple), ce qui permet de gagner en poids et en facilité d’entretien par rapport à un roulement qui serait disposé près de l’axe de roue. La technique est connue, mais Kona en livre une interprétation assez radicale, avec des haubans très larges et fortement aplatis, dont on voit clairement dans quel sens ils sont censés se déformer et, au contraire, dans quelle direction ils ne doivent pas bouger d’un poil !

Kona fait confiance à RockShox sur cette version haut de gamme « DL » du nouveau Hei Hei. L’amortisseur est un RockShox Deluxe en 190mm de long et 45mm de course, dépourvu de blocage au guidon d’origine. Mais tout est prévu pour l’accueillir si le propriétaire juge qu’il est indispensable pour son usage (comme vous le verrez plus loin, dans notre cas, il ne nous a pas vraiment manqué. Seul un de nos testeurs, pur crosseur, nous signalé qu’il aurait parfois trouvé utile d’en avoir un).

A l’avant, on retrouve une RockShox Pike Ultimate, soit un des « gros modèles » de la gamme RockShox, prévue initialement pour des débattements de 150 à 160mm, mais disponible également (en première monte uniquement) dans une version 120mm qu’on retrouve ici. Très rigide, elle est aussi nettement plus lourde que la Fox 34 Step Cast, ou que la nouvelle RockShox SID (comptez 300 à 400g de plus). Que fait-elle donc ici, cette Pike ? Il semble que ce soit surtout parce que la SID n’était pas encore disponible au moment où le montage de ce modèle a été arrêté, et aussi pour une question de prix. Car sur le plan technique, si la Pike est une excellente fourche, elle n’est pas tout à fait à sa place ici. Nous y reviendrons.

Géométrie

Bases courtes (430mm), angle bien couché devant (67,5°), reach allongé (440mm en taille M) : la recette est désormais connue, mais elle fonctionne toujours pour donner des vélos ultra capables en descente malgré leur débattement qui reste réduit.

Kona, qui a été un des précurseurs du genre, ne joue pas dans les extrêmes, mais place le curseur sur des valeurs qui fonctionnent et qui sont pleinement dans la tendance pour ce type de machines. En tout, 4 tailles sont au programme.

Equipements et versions

Le nouveau Kona Hei Hei CR est disponible en deux versions, toutes deux équipées du même cadre carbone. Il y a tout d’abord le CR « tout court » qui est proposé à 3999€ avec des suspensions Fox et une transmission Sram GX, puis le CR « DL » (pour « Deluxe »), qui est celle essayée ici, et qui coiffe la gamme avec un tarif de 5499€. Certes, c’est une belle somme, mais comme vous allez le voir, il propose un équipement très riche pour ce prix, et il se place très bien par rapport à la concurrence, chez qui il faut souvent allonger 1000, voire 2000€ ou même plus pour avoir quelque chose de comparable.

A noter que le châssis alu de la précédente version du Hei Hei reste au catalogue comme version d’accès, et que le nouveau châssis carbone est aussi disponible en cadre seul.

On l’a dit, au niveau des équipements, le Kona Hei Hei CR Deluxe essayé ici est particulièrement gâté à plusieurs niveaux. Nous avons déjà parlé des suspensions RockShox haut de gamme, et on continue dans la famille Sram avec la transmission qui mixe du XX1 Eagle (dérailleur arrière et la cassette dorée bien assortie aux coloris de cette version DL), XO1 (shifter) et pédalier Descendant carbone renforcé avec plateau de 32 dents.

Les freins sont les nouveaux Sram Code G2 RSC. Ce ne sont certainement pas les freins 4 pistons les plus puissants du marché, mais ils sont parfaitement à leur place sur un vélo comme ce Kona Hei Hei CR, où on aurait facilement pu voir les limites de freins 2 pistons de XC. Ici, on a à la fois un peu plus de puissance et aussi plus de facilité de dosage.

On a bien sûr droit à l’inévitable tige de selle télescopique, une RockShox Reverb, mais pas à n’importe laquelle, puisqu’il s’agit sur notre exemplaire de test en taille L de la version 175mm de débattement, soit le plus grand actuellement disponible. On le retrouve habituellement sur des vélos à plus gros débattement, mais nous nous sommes vite rendu compte que sa présence sur un vélo comme le Kona Hei Hei est particulièrement appréciable et qu’en matière de tige de selle télescopique, on a rarement trop de débattement. On salue le travail de Kona sur le cadre, afin de maintenir le tube de selle le plus bas possible, ce qui permet le montage de ce genre de tige de selle, tout en nous permettant encore une confortable marge d’ajustement avec notre hauteur de selle de 75,5cm (axe de pédalier jusqu’au sommet de la selle). Nous avons aussi beaucoup apprécié les formes et le confort de la selle WTB.

Le poste de pilotage Race Face est très valorisant, surtout avec le cintre carbone Next, mais nous sommes plus réservés quant au choix du diamètre de 35mm. A notre sens, cela apporte trop de rigidité par rapport à l’interface classique en 31,8mm, ce qui peut être source de fatigue dans les bras. Bref, pas vraiment dans la lignée des autres choix et de la philosophie de ce Hei Hei. Si on ajoute à cela des grips fort fins et durs, le poste de pilotage est sans doute une des premières choses que nous changerions sur ce vélo si nous devions le garder au-delà de ce test.

On termine par le train roulant, avec des roues montées à base de moyeux DT Swiss 370, couplées à des jantes WTB i27 en alu. Comme leur nom l’indique, ces dernières ont une largeur interne de 27mm, ce qui est parfaitement en accord avec l’usage prévu pour cette machine. Par contre, elles ne sont pas un modèle de légèreté, avec un poids annoncé qui frise les 500g, et un changement des roues permettra de gagner pas mal de grammes, ainsi que du dynamisme.

Terminons avec les pneus Maxxis Rekon en section 2.25 et carcasse EXO. Solide et doté d’un beau ballon, il est selon nous une véritable référence en montage arrière, où il offre un excellent grip sans se montrer pénalisant au niveau de la résistance au roulement. Par contre, à l’avant, il n’est à l’aise que sur des terrains secs et durs. Dès qu’il fait humide ou que le sol devient meuble, il manque cruellement d’accroche latérale. Notre conseil : changez-le immédiatement et gardez-le précieusement en réserve pour remplacer le pneu arrière de première monte quand il sera usé.Sur la balance, nous avons pesé notre Kona Hei Hei CR DL en taille L à 12,160kg. Il n’a donc rien d’un poids plume, et on s’attendait à un peu mieux de la part d’un vélo haut de gamme comme celui-ci. Cela dit, cela reste dans la moyenne des vélos de ce segment et de cette gamme de prix. Et en changeant les roues, voire la fourche, et quelques autres équipements il doit y avoir moyen de l’amener sans mal près des 11kg. Place maintenant au test terrain !

Kona Hei Hei CR DL : le test terrain

Nous avions gardé un très bon souvenir de notre essai du précédent Hei Hei, même s’il s’agissait d’une version alu avec un montage assez basique. Et nous avons aussi toujours quelques souvenirs émus des sensations procurées à l’époque par le modèle de 2007 avec ses 63mm de débattement, ses roues de 26″ et son cadre en alu scandium. Nous avions donc de grosses attentes par rapport au petit nouveau et nous n’avons pas été déçus !

Avec une suspension arrière réglée avec 25% de SAG, on se rend compte que le nouveau Kona Hei Hei CR se montre bien réactif au démarrage et pompe très peu. Ce n’est pas une fusée, pas un pur XC qui vous explose entre les jambes à chaque coup de pédale un peu appuyé ou quand vous partez au sprint, mais il a du répondant et une fois lancé, il conserve très facilement un rythme soutenu.

Changez ses roues (ce que nous avons fait pour nos Asterion E-One XCR qui nous servent de référence) et avec quasi 1kg de moins sur le train roulant, vous lui offrirez une petite cure de dopage légal qui viendra bien mieux mettre en lumière les qualités du châssis que les roues d’origine, pas mauvaises du tout, mais qui ne sont assurément pas un des points forts du montage.

Malgré tout, même en montage « stock », il incite à rouler longtemps. Très longtemps même. La position est parfaitement équilibrée, très agréable tout en permettant d’attaquer en descente et de pédaler fort en montée, et la suspension est particulièrement confortable. Un vrai tapis volant, avec un confort sur les petits chocs qui est parmi les meilleurs des vélos comparables que nous avons testés récemment.

Là où on attendait le plus le nouveau Kona Hei Hei, c’est dans le technique, quand on l’envoie au charbon pour voir ce qu’il a vraiment dans le ventre, et qu’on s’aventure sur des pistes avec du beau dénivelé, qu’on prend habituellement avec des vélos d’enduro. Là, c’est le feu d’artifice !  Sa géométrie n’a rien de radical, mais elle fait merveille pour mettre en confiance le pilote, et les suspensions répondent parfaitement présentes également.

On prend de la vitesse sans même s’en apercevoir, on jumpe à la moindre occasion, on se lance dans les pierriers sans devoir réfléchir, et on aborde les pentes raides avec une vraie décontraction. On sent que le cadre est très rigide latéralement. Parfois, on sent qu’on flirte avec la sur-rigidité, mais on finit toujours par sentir qu’il fait preuve d’un peu de tolérance bienvenue qui permet, par exemple, de se sortir de zones de racines en dévers sans se faire dominer par la machine.

L’engin est joueur et tourne très facilement dans les portions sinueuses étroites. Il faut quand même bien le tenir pour garder la main et garder à l’esprit que ce n’est pas un enduro, ni même un all-mountain. Dans ces circonstances, il se rapproche un peu plus d’un XC, type Orbea Oiz TR ou Scott Spark, mais il se montre moins délicat à la limite qu’un Yeti SB100. Il nous a par contre rappelé le Trek Top Fuel à plusieurs égards, avec peut-être un petit grain de folie en plus et un poil de rendement en moins (en grande partie dû aux roues à notre avis).

Seul bémol quand on envoie fort dans le raide : la fourche Pike. Son châssis est parfait au niveau de la rigidité, mais c’est au niveau de l’hydraulique et de son ressort à air que tout semble calibré pour des vélos avec plus de débattement. Ici, la course disponible, 120mm seulement, est souvent avalée trop vite et mettre de « volume spacers » dans la chambre d’air ne suffit pas. Clairement, la nouvelle SID aurait été beaucoup plus à sa place sur ce nouveau Hei Hei, et elle aurait fonctionné plus en harmonie avec l’arrière.

En montée technique, le Hei Hei se montre aussi tout à fait remarquable. Le grip incroyable que sa suspension arrière procure a été souligné par tous les testeurs à qui nous l’avons confié (trois au total), et il nous a permis de dépasser nos limites dans plusieurs « montées impossibles ». Dans ces portions, c’est un vélo très gratifiant, qui pousse à se dépasser. Bien sûr, il faut le physique qui suit, mais c’est une machine qui pousse à relever des défis, et on adore cela.

Dans les forts pourcentages, la suspension arrière n’a pas tendance à s’affaisser, et l’assiette du vélo reste en permanence bonne. Pas besoin non plus de se mettre debout sur les pédales, il incite plus à pédaler assis, en profitant de la suspension très active mais jamais gênante. Dans les ascensions plus roulantes et longues, on prendra par contre la peine de bloquer la suspension. Enfin, quand on dit « bloquer », c’est un abus de langage dans le cas présent car Kona a eu la bonne idée de ne pas faire un lockout total, dur comme de la pierre, mais juste un durcissement important de la compression, exactement ce qu’il faut pour donner un peu plus de rendement, tout en conservant un minimum de grip et de confort sur les petits impacts. Cela semble couler de source dit comme cela, mais c’est hélas très rare et on félicite Kona pour ce choix.

Pistes d’évolutions

Si le châssis de ce nouveau Kona Hei Hei nous a véritablement charmés par son caractère et le plaisir éprouvé à son guidon, les longues heures passées en selle nous ont aussi fait pas mal réfléchir à ce qu’on aimerait changer au niveau des équipements pour encore plus en profiter. Le montage d’origine est cohérent et même plutôt très bien placé par rapport à la concurrence, mais tout de même. Le premier upgrade auquel on pense, ce sont des roues plus haut de gamme, par exemple un modèle carbone de XC hard à jantes larges.

On pourra aussi envisager le montage d’un pneu avant qui reste roulant mais plus large et accrocheur que celui d’origine (on pense par exemple au Maxxis Forekaster en 2.35 ou au couple Schwalbe Racing Ralph/Ray en 2.35). Changer les grips aussi, pour un modèle en silicone plus léger et plus confortable. Et enfin, au minimum faire l’upgrade du ressort DebonAir de la fourche Pike pour rester plus haut dans le débattement, voire passer sur la nouvelle SID en 120mm pour avoir un package plus cohérent et gagner un beau paquet de grammes. Ou alors, solution plus radicale pour les puristes : prenez le cadre seul et faites-vous un beau montage à la carte !

Verdict

Ce Kona Hei Hei CR DL fait honneur à sa prestigieuse lignée. La marque a réussi un vélo de XC hard parfaitement dans son époque et pleinement dans l’ADN de la marque, à savoir fun, passionnant à piloter, et un vélo qu’on a envie d’emmener très loin pour de longues heures de selle. Si quelques aspects de son montage sont sujets à discussion, le package d’origine est tout de même cohérent, et son tarif bien placé par rapport à la concurrence. Pour le biker qui a envie de rouler avec un vélo original, moins courant que ceux des leaders du marché qu’on voit un peu partout, pour celui qui cherche un vélo avec beaucoup de personnalité et qui, malgré son petit débattement, va l’inciter à repousser ses limites dans le technique, tant en montée qu’en descente, alors ce Kona Hei Hei CR est assurément un sérieux candidat ! Pour nous en tout cas, c’est un coup de cœur.

Kona Hei Hei CR DL

5499€

12,160kg(sans pédales, pneus convertis tubeless)

  • Vélo fun et plein de caractère
  • Efficacité de la suspension arrière et grip en côte incroyable
  • Tige de selle télescopique en 175mm
  • Finition magnifique
  • La RockShox Pike est une bonne fourche... mais pas à sa place ici
  • Roues correctes, sans plus
  • Pneus Maxxis Rekon : parfait derrière, manquant d'accroche devant
  • Bras arrière très large, qu'on frotte souvent
  • Poste de pilotage trop rigide (35mm) et grips inconfortables

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

ParOlivier Béart