Prise en main | Haibike Xduro Nduro 8.0 : découverte à La Plagne

Par Paul Humbert -

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Prise en main | Haibike Xduro Nduro 8.0 : découverte à La Plagne

Direction La Plagne, au coeur de la Haute-Tarentaise pour découvrir et prendre en main le Haibike Xduro Nduro 8.0. Grand frère du Xduro AllMtn 9.0 découvert au mois de mai et qui nous avait réservé une agréable surprise, nous avons cette fois-ci pris en main la version bodybuildée, toujours en 27,5 pouces, qui équipe les bike-patrols. Est-ce qu’Haibike trouve sa place à la montagne ? Découvrez nos premières sensations : 

 

 

Notre modèle Haibike Xduro 8.0 est équipé d’un moteur Bosch qui s’intègre dans la nouvelle architecture de cadre présentée l’année dernière. Ce dernier intègre complètement la batterie et épouse les formes de son moteur. Au guidon, une commande Purion vient piloter l’ensemble. 

 

 

La batterie affiche une capacité de 500Wh, soit le maximum proposé par le constructeur allemand pour le moment. Elle s’installe et se détache sous le cadre et est sécurisée par un verrou traversant. Comme sur la majorité des vélos actuels, la charge est possible sur le vélo directement ou en « externe ». 

En positionnant la batterie par le dessous du tube inférieur, le haut de ce dernier reste disponible et Haibike présente son « Modular Rail System », ou MRS, qui permet de fixer alternativement une sacoche, un porte-bidon, voire même une batterie sur les modèles semi-rigides. Nous n’avons pas eu l’occasion de tester cette gamme d’accessoire mais sachez qu’elle existe. 

 

 

L’essentiel de la câblerie traverse le cadre en interne via le tube supérieur, pour ressortir derrière le tube de selle. Ce cheminement pourrait, à notre sens, être revu puisque le vélo, en se comprimant, fait entrer les câbles et gaines en contact avec les jambes du VTTistes.

Ce qui est assez caractéristique du Haibike Xduro Nduro 8.0, c’est avant tout sa cinématique. On retrouve une architecture à point de pivot virtuel complétée par l’ajout d’une petite roulette pour la chaine qui vient isoler le travail de la suspension des effets de tension de cette dernière. Au freinage, la tension de la chaîne n’affecte ainsi en aucune manière le bon travail de la suspension.

Un petit guide-chaîne vient sécuriser l’ensemble du montage.

Côté géométrie, le vélo que nous avons eu l’opportunité de prendre en main était proposé en taille L et s’est révélé parfait pour notre mètre quatre-vingt-trois. Son angle de chasse affiche 65 degrés et, couplé à la fourche de 180mm de débattement, en dit long sur les ambitions de la machine. Ses bases mesurent 460mm. En taille L, le reach est de 460mm lui aussi. 

La gamme Haibike, si elle a réduit de volume, reste bien fournie. On retrouve 6 modèles de Xduro Nduro. Tous ne sont pas équipés du même cadre mais leurs cotes sont identiques : grosse fourche de 180mm de débattement, amortisseur à gros volume, pneus en section 2.8 et freins à disque de belle section. L’ensemble se commercialise entre 3999 et 8999 euros. 

Prise en main | Haibike Xduro Nduro 8.0

La station de La Plagne a signé depuis plusieurs années un partenariat avec la marque Haibike qui y organise un festival annuel et qui équipe le personnel de la station, dont ses personnages clés : les bike patrols ! 

Nous avons suivi leur équipe pour une découverte du domaine, que nous vous proposerons plus tard, et des nouveaux e-spots : des zones techniques conçues spécialement pour les VTT électriques. Au travers de circuits courts balisés du vert au noir, tous les pratiquants de VTT électriques pourront trouver un endroit pour exploiter pleinement ces machins bien spécifiques. On vous en dira plus très vite, mais en attendant, concentrons-nous sur la prise en main du Haibike Xduro Nduro 8.0 ! 

Commercialisé à 4999 euros, le vélo s’équipe, on vous le disait, du moteur haut de gamme de chez Bosch et côté suspensions d’une RockShox Yari  RC et d’un amortisseur Super Deluxe RC3 de la même marque. 

Ce duo s’est révélé bien cohérent et harmonieux même si la fourche a parfois tendance à plonger un petit peu trop. On pense d’ailleurs au kit Yari proposé par Fast Suspension et dont nous vous présentions le test il y a quelques mois : https://www.vojomag.com/test-kit-fast-suspension-yari-up-3-voies-une-cartouche-pour-tous/ 

Haibike équipe son vélo avec de nombreux composants. On commence avec le poste de pilotage maison de 780mm de large, en phase avec le programme du vélo. 

Les poignées sont signées XLC (une marque « cousine » d’Haibike) qui se sont elles révélées vraiment douloureuses après deux journées de vélo. 

Côté transmission, Haibike a opté pour un groupe NX 11 vitesses avec un shifter d’entrée de gamme. 

La selle Royal Verve est confortable mais ses flancs assez durs laissent parfois des marques après de longues journées de vélo. La tige de selle XLC fonctionne bien mais l’ergonomie de sa commande, ou son placement sur le cintre, pourrait être optimisée. On se pose également la question de l’utilité d’un collier de selle rapide pour un modèle télescopique. 

Le freinage est assuré par les Magura MT5 4 pistons associés à des disques de 203 et 180mm de diamètre. Là encore, le choix est bon de la part d’Haibike. 

Côté trains roulants, Haibike chausse de bons pneus Schwalbe Magic Mary en section 2.6 (un excellent compromis selon nous) sur des roues « maison ». Haibike sélectionne ses jantes de 35mm de large baptisées « The Rim » et ses moyeux baptisés « The Hub » pour construire un ensemble affichant des dimensions adaptées au programme mais à la résistance bien sous-évaluée. L’ensemble est bien trop mou et pas assez résistant. Ces roues constituent d’ailleurs le défaut principal de ce vélo. 

L’ensemble n’est pas léger, avec un peu plus de 25 kilos mais le comportement du vélo contribue à oublier cette masse. 

L’équipement passé en revue, passons aux qualités dynamiques de la machine. Nous l’avons prise en main sur le bike park de La Plagne, entre les roues de ses concepteurs, avant de basculer sur des sentiers plus naturels et techniques plongeant dans la vallée. 

La prise en main du Haibike est vraiment aisée. Ses angles et suspensions imposantes ne demandent pas de gros efforts pour mettre la machine en action. Perplexe dans une premier temps face à la potence assez longue, on trouve finalement nos marques très vite.

L’équilibre sur le vélo est bon, ce dernier est sain et même si on sent qu’il faut maintenir une certaine vitesse vu le poids et les caractéristiques de la machine, il reste très facile à rouler. 

On découvre un très bon grip sur la machine. Le vélo est facile à rouler mais il faut faire un bel effort pour le faire décoller du sol pour franchir un obstacle ou ouvrir rapidement son virage. Le vélo est souple, tourne très bien, mais préfère conserver ses roues au sol. Ce comportement assez terre-à-terre est probablement à corréler avec la libération des effets de chaîne qui a bien des effets positifs mais qui casse un peu la réactivité de la machine au moment des impulsions et en sortie de virage. 

 

 

Il nous faudra quelques temps pour s’adapter à son comportement mais on découvre finalement une machine très capable. Dans les pierriers, quand la vitesse est haute et dans les endroits difficile, on sent réellement que la suspension de la machine est libérée. On se concentre sur le pilotage, on sent la machine s’assoir et son centre de gravité se baisser, sans pour autant compromettre la stabilité du vélo. 

Dans les épingles, le vélo tourne vraiment bien et la gestion du moteur Bosch que l’on connaît bien continue d’être simple, et tout particulièrement en mode « E-MTB ». Quand on grimpe, le vélo est là encore au rendez-vous. Ni trop court, ni trop long, il offre de belles qualités de traction et s’en sort bien. 

 

 

La machine n’est pas la plus rigide du monde, et ses roues un peu faibles accentuent la sensation, mais l’ensemble est très correct. On se surprend à prendre de la vitesse, à « engager » un petit peu au guidon d’un vélo qu’on considérait de prime à bord comme un vélo facile qui montrerait vite ses limites. Si il préfère garder ses roues collées au sol, il aime la vitesse, il aime se faire malmener et il sait garder la tête haute. 

On retrouve finalement les sensations que nous avons ressenties au guidon du Xduro AllMtn 9.0.  

La Plagne arrive à proposer un bike park très propre, facile et bien entretenu, qui contraste avec la rugosité du superbe terrain naturel qui l’entoure. Le Haibike Xduro Nduro 8.0 parvient à jouer sur les deux tableaux. Il se révèle à la fois facile et accessible mais également suffisamment robuste et capable pour accompagner son pilote dans sa progression ou à travers des terrains de pratique variés. Des erreurs d’ergonomie et dans le choix de quelques composants ternissent un petit peu le tableau mais dans l’ensemble, nous avons à faire à un excellent vélo pour qui sera à la recherche d’un « gros » VTTAE. On pourrait remettre en cause la parole des bike patrols de La Plagne, en raison de l’existence du partenariat qui existe entre la station et la marque allemande, mais après deux journées à leurs côtés, on les croit bien volontiers quand ils nous disent être très satisfaits de leur outil de travail ! 

 

 

Depuis cette prise en main réalisée fin août, Haibike a présenté son prochain concept de VTTAE construit autour d’un nouveau moteur Flyon (que nous vous présentions au moment de l’Eurobike). Pas encore disponible mais déjà au catalogue, il équipera les trois modèles les plus haut de gamme mais on retrouvera toujours deux modèles équipés du cadre du vélo de notre prise en main. 

Plus d’infos sur le site de la marque : www.haibike.com

Notre visite chez Haibike, la prise en main du Xduro AllMtn 9.0.

ParPaul Humbert