Peugeot eM02 PowerTube : La griffe électrique s’aiguise

Par Elodie Lantelme -

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Peugeot eM02 PowerTube : La griffe électrique s’aiguise

Après la sortie de son nouvel enduro M01 l’été dernier, la marque au lion continue de travailler son positionnement dans le cycle. Dernière pièce sur l’échiquier, le Peugeot eM02 PowerTube, un all-mountain/enduro électrique équipé de la nouvelle batterie Bosch PowerTube. Nous l’avons découvert dans sa version 140 mm sur les sentiers corses et en avons profité pour poser quelques questions à Rodolphe Roch, responsable Peugeot Cycles.

Redynamisée à la fin des années 2000 par le partenariat de fabrication avec Cycleurope, la marque au lion poursuit son renouveau, après le lancement, cet été, du M01 FS, le premier enduro tout-carbone, qui signait le retour de Peugeot sur un marché plus sportif (retrouvez notre prise en main ici).

Une première version du eM02 avait vu le jour voilà deux ans. Mais celle-ci, baptisée Peugeot eM02 PowerTube, confirme la volonté de la marque d’afficher un look plus agressif, qui mise sur l’intégration grâce au choix de la batterie Bosch PowerTube 500 (modèle intégrable totalement dans le cadre).

Le Peugeot eM02 PowerTube, assisté par un Bosch Performance CX (la déclinaison la plus sportive du moteur Bosch), sera commercialisé mi-avril en 4 versions : 1 semi-rigide (3199 €, 3 tailles, de 42 à 52), 2 tout-suspendus en 140 (1 à en SLX et Suntour à 4199 € et 1 en RS et Sram GX à 4599 €, 4 tailles, de 41 à 54), et 1 en 160 mm (5199 euros).

Notre version en bref

C’est sur le tout-suspendu 140 mm équipé en transmission et freins Sram (GX et Guide R à quatre pistons) et RockShox (fourche Revelation RC 2018 avec plongeurs de 35 mm hérités du châssis de la Pike pour rigidifier l’ensemble et coller aux contraintes de poids supérieures d’ebike, et amortisseur Deluxe RT3 DB) que nous avons découvert sur les sentiers corses en cette fin d’hiver.

Première impression : damiers çà et là à l’appui et esthétique de cadre assurée par le Peugeot Design Lab, Peugeot redonne à ses vélos une identité esthétique plus marquée. Le M01 FS en attestait déjà. Ensuite, ainsi que le précise d’emblée l’équipe qui a travaillé sur le modèle, la géométrie se veut « polyvalente, dans les standards de toutes les dimensions ». Le but ? Toucher un public le plus large possible.

Si l’angle de chasse de 67° est effectivement courant aujourd’hui sur ce type de vélo afin de donner confiance dans la pente (quitte à sacrifier quelques habiletés en montée), les bases, elles, basculent vers une étonnante longueur, avec un 480 mm annoncé. Des chiffres que l’on doit pour partie au choix du moteur Bosch, moins compact qu’un Shimano, par exemple, et à la recherche poussée de deux facteurs ramenant à l’objectif principal : la stabilité et la sensation de sécurité.

Cohérents avec cette volonté, les pneus en 27,5+ montés sur une jante de 35 mm adoptent une section de 2,6, un compromis intéressant entre gain de sécurité et préservation d’une certaine agilité. L’angle de selle de 73,5° pour un reach de 604 mm et un stack de 440 sur un empattement total de 1213 mm en taille 44, promet de centrer le jockey.

Bosch au menu

Avec son poids annoncé de 23 kg, le Peugeot eM02 PowerTube ne fait clairement pas partie des ebikes les plus légers du marché. Mais il doit une partie de son embonpoint à un tube diagonal surdimensionné. Celui-ci, découpé pour accueillir la batterie PowerTube Bosch et permettre d’extraire cette dernière par le haut (la plupart des marques choisissant cette option de batterie permettant un design intégré de cet élément recourent à la sortie par le bas), a vu son épaisseur augmentée et portée à 3,5 mm. L’intérêt tient aussi à offrir davantage de rigidité sur la partie inférieure du cadre.

Un petit ressort, actionné par la clé, permet de sortir la batterie pour l’extraire plus aisément afin de la recharger (un connecteur externe est également disponible). Nous n’avons pas pu le vérifier durant cette brève prise en main, mais cet exercice pourrait s’avérer un brin plus délicat avec un modèle en taille S et obligera peut-être à quelques contorsions digitales, à confirmer.

Le bloc sportif du motoriste allemand est proposé par Peugeot à ses revendeurs – et c’est une surprise – sans version eMTB

Pour la motorisation, là aussi, Peugeot est allé vers de l’éprouvé en optant pour le Bosch Performance CX Line couplé à la batterie PowerTube de 500 Wh. Le bloc sportif du motoriste allemand est proposé par Peugeot à ses revendeurs – et c’est une surprise – sans version eMTB (voir notre découverte de ce mode ici). L’ajout – gratuit – de celle-ci est laissé à l’appréciation du client final.

Pour abriter le moteur, la protection de base a été développée spécifiquement en inversant la logique : après avoir roulé sans protection, les impacts ont été relevés ; et l’élément, dessiné.

Quelques surprises

Face à notre surprise de ne pas opter immédiatement pour ce mode qui nous semble incontournable pour profiter pleinement des atouts du CX, Peugeot fait état de demandes de clients attachés au mode Sport (qui disparaît, sans retour possible, après activation de l’eMTB). Dont acte, nous retrouvons donc les 4 modes traditionnels du Bosch : Éco, Tour, Sport et Turbo, plus le mode Walk+, qui s’active en pressant sur la touche « + » de la commande Purion (simple mais efficace) au guidon.

Si l’absence de mode eMTB et la longueur des bases se comprennent au vu du programme du vélo, quelques bizarreries nous semblent ponctuer le montage de notre Peugeot eM02 PowerTube. Au premier rang, un guidon au cintre suranné et d’une largeur de 720 mm, peu cohérente avec l’objectif « all-mountain élargi » de cet ebike, et que la marque envisage d’ailleurs de changer pour un 740 ou un 760.

« Être performant sans être exclusif », voilà l’un des credos qui ont présidé à la naissance du Peugeot eM02 FS PowerTube.

Autre petite déception : le choix des Schwalbe Nobby Nic en première monte, pas forcément connus pour leur solidité sur le marché de l’OEM et que deux crevaisons de nos collègues viendront mettre à l’épreuve. Le passage en tubeless (possible) s’avèrera sans doute une option pertinente pour l’acheteur final.

Intéressante, la tige de selle télescopique “maison” est proposée sur notre modèle ainsi que sur le 160. Peugeot annonce une cartouche à air aisément remplaçable et la robustesse de sa commande à câble. Seul hic, celle-ci affiche 125 mm pour toutes les tailles, y compris la S.

Puisque « être performant sans être exclusif » est le maître-mot qui a guidé la conception de ce vélo, il est temps d’aller jouer dans le maquis corse, après avoir juste échangé quelques mots avec Rodolphe Roch, responsable de Peugeot Cycles !
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ParElodie Lantelme