Nouveauté | Berria Mako : l’offensive continue

Par Léo Kervran -

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Nouveauté | Berria Mako : l’offensive continue

2023, année-clé pour Berria ?Après la transformation du semi-rigide Bravo en softail, la marque espagnole s’attaque à son Mako tout-suspendu et… intègre l’amortisseur ! Contourner les brevets déposés par Scott, le précurseur, ne fut pas chose facile mais Berria a trouvé une solution, et ce nouveau Mako arrive même avec quelques (très) bonnes idées. Voici ce qu’il faut retenir :

Cela a commencé par le lancement d’une équipe en coupe du monde, avec parmi les pilotes la championne de France XCO 2020 et triple championne de France marathon Léna Gérault (lire Transferts 2023 | Berria débarque en coupe du monde de cross-country), cela s’est poursuivi avec un gros travail sur le semi-rigide Bravo (voir Nouveauté | Berria Bravo : révolutionner le hardtail ?) et ce Mako vient donc parachever le travail.

Le Mako, on vous en parlait en début d’année lors de notre tour d’horizon des vélos roulés par les pros en coupe du monde de XC (Bike check | Les vélos de la coupe du monde XC 2023). Ce qu’il faut désormais appeler la génération précédente était un tout-suspendu de XC relativement classique, développant 105 mm de débattement avec une architecture monopivot + biellette similaire à celle de l’ancien Scott Spark.

Pour le nouveau, on change tout ! Ou presque, puisque les plus malins ne manqueront pas de faire remarquer que ce Mako 4e génération marche à nouveau dans les traces du Scott Spark. L’amortisseur est en effet intégré dans le cadre au niveau du tube de selle à la manière de la marque suisse, mais à la manière ne signifie pas copie conforme. En effet, Scott a déposé de nombreux brevets autour de son système et Berria a dû naviguer entre ces écueils pour concevoir un système non seulement fonctionnel mais aussi pratique et facile à utiliser.

Comme on peut le voir sur cette maquette, l’amortisseur du nouveau Mako s’insère donc par l’avant du tube de selle. Il est ensuite recouvert d’un cache (breveté) doté d’inserts filetés ce qui permet au vélo d’accueillir deux porte-bidons. Toutes les tailles (oui, même le S) acceptent deux bidons de 750 mL : les marathoniens et marathoniennes apprécieront !

Comme chez Scott, on a un indicateur de sag sur le côté gauche du vélo pour une lecture facile, mais contrairement à Scott la valve de l’amortisseur est accessible depuis l’extérieur, sans avoir à retirer le cache. Berria a imaginé une extension qui se fixe sur l’amortisseur et prolonge la valve jusqu’à une fenêtre conçue spécialement à cet effet en bas du tube diagonal. Il faudra bien sûr évaluer l’étanchéité dans le temps mais sur le papier, c’est LA bonne idée de ce vélo, qui simplifie considérablement les manipulations pour les réglages.

La cinématique de l’ancien modèle étant jugée satisfaisante, la marque s’est surtout attachée à augmenter le débattement en conservant un comportement similaire. De 105 mm auparavant, le débattement passe ainsi à 113 mm sur ce nouveau Mako mais Berria recommande un sag faible, à 15 % seulement.

Côté géométrie, le Mako évolue dans le bon sens et a désormais tout du vélo de XC moderne. Les bases sont courtes (430 mm, -5 mm) mais sans excès afin de laisser suffisamment de place pour des pneus larges (jusqu’à 29×2,4″), le boîtier de pédalier bas (-47 mm), le reach dans l’air du temps (458 mm en M) et l’angle de direction suffisamment couché (67,5° en M). Vous aurez remarqué que l’angle de direction varie suivant la taille. Selon Berria, c’est pour équilibrer la géométrie : un vélo en L est long donc on redresse pour retrouver de la maniabilité tandis qu’une machine en S, c’est court donc on couche pour apporter un peu plus de stabilité. Pourquoi pas sur le papier, reste à vérifier en pratique…

Le deuxième tableau de géométrie, à droite, est celui du Mako DC, équipé avec une fourche de 120 ou 130 mm de débattement selon les modèles contre 110 mm pour le Mako. Ce ne sont pas les seules différences puisque le modèle « XCO » est équipé avec une tige de selle rigide, des jantes en 25 ou 28 mm de largeur interne, des freins 2 pistons et des pneus en 2,25″ tandis que les versions DC ont droit à une tige de selle télescopique, des jantes en 30 mm interne, des freins 4 pistons, des pneus en 2,35″ et des réglages internes d’amortisseurs différents. Rien que ça !

Parmi les autres pièces notables, on citera la tige de selle rigide du Mako qui offre jusqu’à 14 mm de flex et le poste de pilotage en une pièce, version Aguila sur le Mako (potence 60, 75 ou 95 mm, 0 mm de rise, 760 mm de large) ou Condor sur le Mako DC (potence 50 ou 75 mm, 20 mm de rise, 780 mm de large). Ils intègrent tous deux le passage des gaines vers le jeu de direction.

Au catalogue, on a le choix puisque le Mako se décline en cinq niveaux de gamme (Mako 6, 7, 8, 9 et LTD) et le Mako DC en quatre niveaux (DC6, DC8, DC9 et DC LTD). Le cadre est identique sur tous ces modèles, en fibre haut module (Mako, 2175 g cadre nu) mais une version Mako BR avec fibres très haut module, à 1875 g, est attendue pour plus tard dans l’année. La marque ne nous a pas communiqué de tarifs ni de poids pour les vélos complets.

Plus d’informations : berriabikes.com

ParLéo Kervran