Bike check | Les vélos de la coupe du monde XC 2023 (partie 1/2)

Par Olivier Béart -

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Bike check | Les vélos de la coupe du monde XC 2023 (partie 1/2)

Année pré-olympique, la saison XC 2023 s’annonce passionnante ! A l’occasion de la reprise des compétitions mondiales à Nove Mesto, nous avons écumé les stands des teams dans les paddocks et « volé » les vélos des meilleurs compétiteurs XC le temps de quelques photos avant d’échanger avec les champions et leur mécanos. Pour démarrer ce grand bike check XC 2023, honneur aux vélos des athlètes féminines, avant de passer à ceux des athlètes masculins dans la seconde partie :

Avant de rentrer dans le vif du sujet, une précision importante : si les vélos que vous verrez dans ce premier article sont tous roulés par des vététistes féminines, vous constaterez qu’à de très rares exceptions près, les machines roulées par les athlètes masculins et féminins sont identiques. Bien sûr, la taille du châssis est adaptée ainsi que le tarage des suspensions. Et chacun/chacune a ses préférences au niveau des réglages. Mais il s’agit avant tout de vélos d’athlètes de très haut niveau et tout un chacun pourra ici puiser de nombreuses inspirations et mieux comprendre ce que sont réellement les machines roulées par les meilleurs mondiaux. Prenez donc cette séparation des vélos XC hommes/femmes juste comme une manière simple et pratique de répartir à parts égales les presque 30 vélos que nous avons décortiqués au total !

Le Cervélo ZFS 5 de Fem Van Empel

C’est une des grandes nouveautés du paddock : l’arrivée du tout-suspendu ZFS 5 chez Cervélo, et l’arrivée officielle du team Jumbo-Visma dans le paddock avec la star du cyclo-cross Fem Van Empel et son coéquipier Milan Vader chez les hommes.

Nous avons déjà eu l’occasion de vous montrer le vélo en détails lors de sa présentation quelques jours avant la coupe du monde de Nove Mesto (voir ici), mais c’est ici l’occasion de voir la configuration spécifique roulée par les athlètes en coupe du monde.

Le team est sponsorisé par Sram et on remarque d’emblée la nouvelle transmission XX SL T-Type, avec capteur de puissance intégré dans l’étoile du pédalier. On note aussi la présence de ce qui semble être un nouvel amortisseur RockShox SID, avec plus de volume que l’actuel SIDLuxe. Fem Van Empel roule le vélo en configuration 120mm.

Le poste de pilotage est signé FSA, avec une potence relativement longue (80mm) placée le plus bas possible. Au niveau du levier de blocage, on reconnaît un Scott Twinlock 3 positions.

Du côté des roues, on retrouve la filiation de Cervélo avec Santa Cruz (également propriété du groupe PON Bicycles) avec la présence des roues Reserve XC en 28mm (que nous venons de tester, voir notre article ici). Elles sont montées avec des pneus Vittoria Mezcal dotés, selon nos informations, d’une nouvelle gomme prototype.

Le team Jumbo-Visma a aussi créé la sensation en jouant avec un point du règlement pour la course de short-track (ci-dessus sur le vélo de Milan Vader). En effet, s’il est obligatoire de disposer du même vélo que pour la course XC au format olympique du dimanche, il est permis de changer divers composants entre les deux épreuves. On était habitués à voir des changements de roues, de pneus, de tige de selle (télescopique ou non), mais là, on atteint un autre niveau avec le remplacement de l’amortisseur par une pièce en forme de « Y » en carbone à la place de l’amortisseur et de sa biellette ! Un montage « extrême » que nous ne recommandons à personne dans la « vraie vie » car le risque d’endommager le cadre à la longue est réel. Cela n’a pas non plus semblé présenter un réel avantage pour les athlètes sur le terrain…

Le BiXS Pace de Noëlle Buri

BiXS est une marque suisse encore peu connue chez nous mais qui propose des vélos assez originaux et intéressants, à l’image de ce modèle Pace roulé par le team.

L’équipe est toute jeune : elle a été lancée en 2022 avec, à sa tête, Lukas Flückiger, le grand frère de Mathias qui a lui-même été coureur pro jusqu’il y a peu. Le but de l’équipe est de soutenir des pilotes suisses plutôt jeunes et de faire le maximum pour leur donner une chance de qualification pour les prochains JO, même si la Suisse est un des pays où les places sont les plus difficiles à obtenir au vu du niveau général des coureurs helvétiques.

Au niveau mécanique, le BiXS Pace dispose d’un cadre 100% carbone qui offre 100mm de débattement. Si, au premier coup d’œil, on peut penser qu’il ressemble à un ancien Scott Spark et à d’autres vélos avec un amortisseur placé le long du tube de selle, un regard attentif remarquera que la cinématique de suspension arrière n’est pas de type mono-pivot avec biellette, mais un vrai Four Bar Linkage avec un point de pivot sur roulements sur les bases. Visiblement, la marque a fait le choix de l’efficacité maximale de la suspension plutôt que de la course au poids.

On remarque aussi une jolie biellette recouverte par la jonction entre les haubans. Clairement, les détails sont soignés !

DT Swiss étant un des principaux partenaires du team, on trouve logiquement les suspensions de la marque, tant pour la fourche F232 One que pour l’amortisseur. Le vélo est roulé par Noëlle Buri en configuration 100mm de débattement à l’arrière et 110mm à l’avant.

Les roues proviennent aussi de chez DT Swiss avec les XRC1200 en 30mm de largeur. Pour le short-track, les pneus choisis sont les très roulants Schwalbe Thunder Burt, mais pour la course XCO, plusieurs pilotes changent pour un autre dessin.

Nous avons notamment vu le team manager et quelques pilotes rouler avec des prototypes de chez Schwalbe qui se veulent un intermédiaire entre le Thunder Burt et le Racing Ralph, avec la très faible résistance au roulement du premier, et l’accroche ainsi que la polyvalence du second.

Autre point intéressant, le team BiXS roule avec un poste de pilotage de l’artisan espagnol Darimo. Le cintre carbone est annoncé à moins de 100g, et la potence en aluminium à moins de 80g tout en présentant l’avantage d’être réalisée sur mesure, ce qui est souvent apprécié par les pilotes de plus petite taille pour obtenir une position parfaite.

Toujours au niveau du poste de pilotage, on constate que Noëlle Buri opte pour un réglage avec les commandes de suspension et de tige de selle télescopique à gauche, sur et sous le cintre, pour laisser la seule commande de vitesses à droite. Pour le reste, le team roule en Shimano au niveau de la transmission et a aussi un partenariat avec Ergon pour la selle et les grips. Les pédales sont des Crankbrothers Eggbeater 4ti, qui ne font pas l’unanimité niveau tenue du pied mais qui se démarquent par leur poids de 185g la paire.

Le Trek Supercaliber de Jolanda Neff

Championne olympique, Jolanda Neff a droit à un Trek Supercaliber personnalisé.

La base est la même peinture spéciale Project One que pour les autres membres du team (blanc avec effets « fumée ») mais avec des touches de doré pour rappeler la médaille d’or de la Suissesse.

Côté suspensions, on retrouve l’amortisseur Fox spécifique au Supercaliber, avec seulement 60 mm de débattement et un système coulissant unique dont le but est de se rapprocher du rendement d’un semi-rigide tout en disposant d’une vraie suspension arrière (à ne pas confondre avec le nouveau Specialized Epic WC qui, même s’il est proche visuellement, a un concept de suspension différent). A l’avant, malgré son statut de championne olympique, et le partenariat du team avec Sram/RockShox, Jolanda Neff conserve la SID actuelle de série sur son vélo, alors que certains autres athlètes ont droit à un proto qui préfigure une évolution de la fourche XC RockShox (voir par exemple les vélos de Loana Lecomte ou Rebecca Henderson dans ce portfolio). Cela s’explique sans doute par le fait que c’est le modèle en 120mm qui semble évoluer le plus, et pas le modèle SL en 100mm roulé ici par Neff.

Jolanda Neff dispose par contre déjà de la nouvelle poignée tournante de blocage des suspensions, au design revu. Avoir recours à une poignée tournante permet de laisser le bas du cintre libre pour la commande de tige de selle télescopique. Vous noterez aussi les gaines Nokon dorées. Très à la mode dans les années 2000, ces gaines fabriquées en Allemagne sont composées de petites perles en aluminium qu’on enfile sur un liner plastique. Au-delà du look, leur fonctionnement est réputé excellent et leur souplesse permet de limiter leur longueur grâce à la prise d’angles plus courts qu’avec des gaines classiques. Notez aussi la visserie « gold ».

Côté transmission, le team est passé sur la toute nouvelle transmission Sram XX SL T-Type en montage en direct, sans patte de dérailleur. Les batteries sont marquées au nom de chaque athlète. Clairement, Sram réalise une grosse percée dans le paddock et équipe un plus grand nombre de teams que Shimano, qui apparaît un peu à la traîne sur le plan technologique avec son XTR mécanique, certes fonctionnel, mais toujours mécanique.

Les freins sont les nouveaux Sram Level ULT dotés d’étriers 4 pistons. Détail intéressant, Jolanda Neff roule avec un disque Centerline à l’arrière, plus léger avec son âme en alu, combiné à un HS2 plus lourd et plus épais mais qui permet d’obtenir plus de puissance à l’avant tout en restant sur deux disques de 160mm de diamètre.

Le poste de pilotage provient de chez Bontrager, sous la forme du combo cintre-potence RSL en carbone, et support GPS déporté. Les roues sont aussi de la marque d’équipements maison, avec les Kovee carbone en 30mm de largeur interne, montée avec des pneus Pirelli XC RC en 2.4.

L’Ibis Exie USA de Jenny Rissveds

Voilà une marque qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les paddocks de coupe du monde XC ! En rejoignant le Team 31 de Jenny Rissveds, Kelsey Urban et Linn Gustafzzon en 2022, Ibis s’est jeté dans le grand bain en XC pour la première fois de son histoire. Une petite surprise tant la marque californienne n’avait jamais montré beaucoup d’intérêt pour la compétition avant cela, même si l’enduro et les EWS avaient commencé à faire bouger les choses.

L’Exie USA est d’ailleurs relativement récent au catalogue puisqu’il n’est arrivé que début 2021 dans la gamme. Comme son nom l’indique, ce tout-suspendu qui propose 100 mm de débattement à l’arrière est fabriqué (à la main) outre-Atlantique, dans le nord de la Californie. Attention à ne pas le confondre avec l’Exie « classique », au cadre 250 g plus lourd et fabriqué au Vietnam pour être un peu plus accessible.

Le cadre est entièrement de série et comme vous pouvez le constater sur l’image ci-dessus, Jenny Rissveds était encore en train d’essayer des choses au niveau de sa position et de la hauteur de son poste de pilotage au moment où nous avons pris ces photos. Le pivot sera recoupé plus tard lorsqu’elle aura arrêté son choix nous a expliqué Jonatan Östlund, l’un des mécanos de l’équipe. Avec Shimano comme partenaire de l’équipe, la Suédoise roule logiquement sur des freins XTR…

Et il en est de même pour la transmission.

Un protège-base minimaliste et des entrées de gaines sans cache pour gagner du poids ? Oui, mais de série ! On l’a dit, le cadre est identique en tous points à celui qu’on peut trouver dans le commerce et même la finition avec une peinture réduite au minimum est d’origine.

Côté train roulant, les jantes Ibis S28 Carbon sont celles du catalogue mais elles sont associées à des moyeux Chris King plutôt qu’Industry Nine et chaussées de pneus Continental au lieu de Maxxis. A Nove Mesto et sur la plupart des circuits de la saison hors conditions extrêmes, ce sont les Race King qui étaient de sortie.

La gaine spirale est une solution classique et bien connue des mécaniciens de coupe du monde pour organiser le poste de pilotage. Plus facile à installer qu’une gaine thermorétractable, elle permet d’intervenir plus facilement sur le vélo tout en limitant les bruits de gaines… et avec le dérailleur à câble ainsi que les deux blocages de suspension, il y a du monde !

Cet étrange support sur le tube de selle n’a rien à voir avec un porte-bidon et vous allez sûrement le revoir sur d’autres vélos : il s’agit de l’interface de montage pour un boîtier fourni par ESO / Discovery, le promoteur de la coupe du monde. C’est une nouveauté 2023 et cela doit permettre de situer à tout instant les pilotes sur le parcours ainsi que de transmettre des données en temps réel, pour qu’elles puissent ensuite être utilisées pour la diffusion en direct.

Le Canyon Lux WC de Loana Lecomte

La championne d’Europe Loana Lecompte a, à nos yeux, un des vélos les plus classes du paddock avec cette déco blanc/bleu ornée de quelques étoiles.

Le team est un des premiers à disposer d’un des rares exemplaires prototypes de la future RockShox SID Ultimate 35. On aperçoit un nouveau té allégé, et il semble qu’il y aurait aussi quelques nouveautés à l’intérieur, sans qu’on en sache beaucoup plus à ce stade. Elle est ici en 110mm de débattement, mais elle peut aller jusque 120mm.

L’amortisseur est aussi nouveau, avec un plus gros volume que sur le précédent SIDLuxe. Il dispose d’un blocage orienté vers le haut, dont le câble rentre directement dans le cadre. La Française dispose aussi de la nouvelle poignée tournante pour commander le double blocage au guidon des suspensions sans empêcher le placement d’une commande pour la tige de selle télescopique sous le cintre.

La transmission est la nouvelle Sram XX SL T-Type, mais Loana Lecomte fait partie des pilotes qui roulent en course sans capteur de puissance, du moins pour le short track pour lequel elle monte un plateau de 36 dents, indisponible avec le capteur Sram Quarq de dernière génération (uniquement en 32 et 34 dents). Pour la course du dimanche, le capteur Quarq et son plateau de 34 dents avaient été remis.

DT Swiss est en charge de la partie roues, avec les XRC 1200 en jantes de 30mm pour le XCO et en 25mm de largeur interne, plus légères, pour le short-track quand il est très roulant comme à Nove Mesto. Les pneus « First Ride » cachent non seulement une carcasse spéciale mais aussi cette fois un nouveau dessin (voir le BiXS de Noëlle Buri).

Grips et selle proviennent de chez Ergon, alors que le poste de pilotage est identique aux vélos de série, avec un ensemble monobloc carbone Canyon.

Le Liv Pique Advanced Pro 29 de Jennifer Jackson

Chez Liv, on a plutôt l’habitude de vous parler de Linda Indergand ou de Ronja Blöchlinger (U23) mais l’équipe compte une troisième pilote, la Canadienne Jennifer Jackson. Après avoir porté les couleurs du Canyon MTB XCO d’Emily Batty, elle a rejoint le Liv Factory Racing cet hiver et roule désormais sur un Pique Advanced Pro 29. Depuis quelques années, Liv et sa marque soeur Giant nous ont habitués à de belles choses sur les peintures et ce Pique ne fait pas exception : ce cadre, entièrement de série, est sûrement l’un plus beaux de la saison !

La suspension arrière développe 100 mm de débattement et si le modèle grand public est vendu avec une Fox 32 SC en 100 mm également, Jenn Jackson lui a préféré comme beaucoup de pilotes la 34 SC en 120 mm.

Sans grande surprise, le vélo est équipé d’un groupe complet Shimano XTR. Le géant japonais et Liv/Giant ont toujours été très proches et cela se retrouve jusque sur les vélos des équipes engagées en compétition.

Parmi les petites touches exotiques, la mécano Jessica Brousseau nous pointe le protège-base pas du tout de série pour protéger la peinture et éviter les bruits parasites tout en réduisant la pénalité de poids au maximum.

Les Maxxis Aspen figurent parmi les pneus préférés de beaucoup d’athlètes en coupe du monde tant que les conditions restent sèches. Les circuits sont rapides et surtout très tassés par les nombreux passages de reconnaissances et les différentes courses qui précèdent les épreuves Elites, donc l’accroche est rarement un problème et on cherche surtout à optimiser le volume, la souplesse et la résistance au roulement. Carcasse prototype ultra-souple (One70, 170 tpi au lieu de 120 tpi en Exo « grand public »), grande section (2,4“), gomme dure (MaxxSpeed) et petits crampons sont donc de mise. A l’arrière, la Canadienne a même opté pour un Aspen ST encore plus roulant.

On finit avec ces superbes pédales HT M2T à axe en titane, limite de poids à 80 kg et couleur or !

Les Specialized Epic WC & Evo de Laura Stigger & Haley Batten

Chez Specialized, les pilotes ont le choix entre plusieurs machines. Si plus personne ne semble utiliser l’Epic « classique » avec sa suspension Brain à blocage automatique, deux autres versions de l’Epic le remplacent désormais : l’Epic WC avec sa nouvelle suspension très particulière, que de l’Evo, plus classique, en 120mm de débattement.

Laura Stigger, qui a toujours été une grande fan de semi-rigide, a trouvé avec le nouvel Epic World Cup une solution parfaitement adaptée à ses goûts. Elle a des sensations très proches d’un hardtail, mais avec 75mm de débattement à la roue arrière, obtenus via un amortisseur développé avec RockShox et un concept de suspension spécifique qui n’a pas grand-chose à voir avec le Supercaliber de chez Trek malgré la similitude visuelle (voir notre article complet pour mieux comprendre).

A l’avant, la SID dispose toujours, elle, du système Brain de blocage automatique, et elle propose 110mm de débattement.

De son côté, l’Américaine Haley Batten a opté pour le Specialized Epic Evo, en 120/110mm de débattement avant et arrière, avec un blocage manuel au guidon pour les suspensions. Le châssis n’est pas plus lourd que la version WC, c’est vraiment plus une question de goût et de style de pilotage.

Batten dispose sur son vélo du nouvel amortisseur RockShox SID avec un volume plus important pour la chambre d’air, et de la nouvelle commande poignée tournante. Détail intéressant, on remarque qu’il s’agit ici de la version 3 positions, avec un mode intermédiaire « climb » plus ferme mais pas complètement bloqué.

Au niveau des pneumatiques, Specialized dispose d’une gamme très performante et les pilotes roulent pour la plupart en Renegade et Fast Trak dans la version S-Works ou Control sur les parcours les plus dangereux au niveau des crevaisons. Pour le short-track, le mécano nous explique qu’ils disposent aussi du modèle « Captain », ultra roulant et léger mais tellement exclusif qu’aucune sortie pour le public ne semble envisagée (photo de droite).

Mention spéciale aussi pour la boîte à outils du deuxième mécano de l’équipe, qu’il a faite lui-même avec des pochettes en cuir pour chaque outil !

Le Ridley Raft de Lotte Koopmans

Le team KMC de Bart Brentjens a changé de sponsor vélo pour 2023. Exit American Eagle, place à la marque belge Ridley avec le nouveau Raft.

Les suspensions et les roues proviennent de chez DT Swiss. Certains coureurs roulent en 100mm de débattement et d’autres en 120.

Pour le short-track, certains ont opté pour les Terreno en version gravel afin de gagner encore en rendement.

Sponsorisé par Rotor, le team utilise leur pédalier, combiné à un dérailleur Sram Eagle AXS de précédente génération… encore très efficace !

Aucune raison technique, juste le look : les étriers de freins Magura MT8 sont de couleur différente devant et derrière.

Le Berria Mako BR LTD de Léna Gérault

Le KTM Vittoria Team de Léna Gérault est passé sur Berria cet hiver et ça nous donne l’occasion de découvrir une autre marque qu’on connaissait peu jusque-là. D’origine espagnole et encore jeune (elle est née en 2012), Berria propose pour le XC ce Mako BR LTD… mais des rumeurs indiquent que cela pourrait bientôt changer.

En attendant, c’est bien ce vélo que Léna Gérault, Lucie Urruty, Sean Fincham et Jana Czeczinkarova roulent sur les circuits de coupe du monde. Relativement simple, il développe 105 mm de débattement à l’arrière.

Au jeu des partenaires l’équipe a trouvé une combinaison plutôt originale. Levier et étrier de freins Sram, dérailleur et manette Sram (au passage, notez la position très plate choisie pour cette dernière par Léna Gérault)…

Mais disques Galfer et pédalier FSA, sans guide-chaîne. On remarque aussi que Léna Gérault roule avec les nouveaux Level 4 pistons plutôt que les deux pistons. Ils sont ici en version Silver (oui, malgré la couleur noire), un cran en dessous du haut de gamme Ultimate.

Elle aussi signée FSA, la potence plonge généreusement vers l’avant ce qui n’est plus forcément la norme aujourd’hui, mais la Française n’est pas très grande et avec les roues de 29“, il faut bien trouver des solutions pour garder l’avant suffisamment bas.

Les suspensions viennent de chez SR Suntour mais l’équipe n’a pas (encore ?) droit à la gestion électronique prototype qu’on trouve notamment sur les Pinarello de Tom Pidcock et Pauline Ferrand-Prévot.

Pour le train roulant, c’est à nouveau du FSA (plusieurs prototypes sont d’ailleurs testés par l’équipe en ce moment, ce n’est pas le cas du modèle en photo) chaussé de pneus Vittoria eux aussi prototypes. Le dessin est celui des Mezcal désormais bien connus, la nouveauté se situe donc vraisemblablement au niveau de la gomme ou de la carcasse… ou des deux !

Les protège-base minimalistes sont légion dans le paddock mais peu vont aussi loin que le Berria Vittoria Factory Team : un simple film en plastique et on compte sur le dérailleur pour gérer le reste. En dehors de ça, on remarque une jolie tige de selle KS Lev-Ci avec fourreau en carbone, ici en 100 mm de débattement.

Le Rockrider Race 940 S d’Emeline Detilleux

Le Rockrider Race 940 S est toujours en développement et aucune sortie officielle n’est prévue avant l’année prochaine mais à force de le voir, on commence à le connaître ! Pour l’ouverture de la saison à Nove Mesto, les pilotes avaient reçu leur livrées définitives et si la plupart des pilotes restent sur le turquoise caractéristique de l’équipe, Savilia Blunk (USA) et Emeline Detilleux (Belgique) ont eu droit à de superbes peintures personnalisées en hommage à leur titre national.

Techniquement, on sait peu de choses sur le vélo. Le débattement serait de 120 mm, avec une classique architecture type monopivot + biellette comme on peut le constater mais la géométrie est encore inconnue. En revanche, on peut deviser sur les équipements… et la finition ! Du côté d’Emeline Detilleux, le vélo s’enveloppe dans un très beau rouge sombre qui joue avec les fibres du carbone, relevé par du rouge vif et quelques touches de jaune. Avec la finition de masquage « prototype » de la fourche Manitou en prime, impossible de passer inaperçu.

L’équipe est l’une des rares, si ce n’est la seule, du paddock à être équipée de suspensions Manitou. La marque américaine est un gros partenaire de Rockrider et le lancement du Rockrider Ford Racing Team a permis de pousser la synergie encore plus loin, même s’il y a beaucoup de travail en développement. A l’avant, l’arceau semble plus fin que sur la R7 Pro au catalogue. A l’arrière, le corps ne ressemble à rien de ce qu’on connaît chez Manitou.

Réservée aux athlètes et eux aussi en développement à l’heure actuelle, la couleur bronze des TRP Salte X2 se marie à merveilles avec la peinture « championne de Belgique » du Race 940 S.

Du côté de la transmission, c’est plus classique. Enfin, façon de parler puisque la transmission Sram XX SL est toute récente et on ne l’a pas encore beaucoup vue, mais au moins, elle existe et tout le monde peut rouler avec !

Vélo noir-jaune-rouge mais train roulant bleu-blanc-rouge puisque les roues Mavic Crossmax SL Ultimate sont associées à des pneus Hutchinson. En coupe du monde du XC, le profil très roulant Skeleton est fréquemment utilisé par les pilotes, et presque toujours avec des gommes ou carcasses « Racing Lab » développées spécialement pour eux. Le Kraken est aussi régulièrement utilisé.

Enfin, on termine avec cette drôle de trouvaille. Sous la superbe selle Fizik Vento Adaptive avec ce rembourrage imprimé en 3D, on trouve une tige de selle BikeYoke Divine SL rebadgée… Manitou.

Le Santa Cruz Blur CC de Martina Berta

Le Santa Cruz Blur CC de Martina Berta présente pas mal de similitudes visuelles avec le Cervélo ZFS5 de Fem Van Empel qui ouvre cet article. Normal, les deux marques font partie du même groupe. Mais quelques détails montrent bien qu’il s’agit de vélos différents et Santa Cruz a le privilège de « l’ancienneté » puisqu’il est sorti l’an dernier.

Les deux marques partagent les mêmes roues Reserve 28 XC montées en pneus Vittoria (Terreno en short track et parfois aussi le dimanche, surtout en montage arrière, et Mezcal en XCO), toujours en section 2.25.

Le team a comme partenaires titres RockShox et Sram. On retrouve donc logiquement la nouvelle transmission XX SL, mais par contre ce ne sont pas encore les nouvelles suspensions RockShox prototypes aperçues sur d’autres machines.

Martina Berta a par contre recours à une solution très originale pour son poste de pilotage : elle utilise les « blips » sans fil proposés par Sram avant tout pour le triathlon. Ils sont placés à l’avant du cintre, avec des grips ESI découpés. Ils lui servent pour changer les vitesses (monter les rapports d’un côté, les descendre de l’autre), alors que la nouvelle commande Sram lui permet de commander la tige de selle télescopique à droite. Quant au blocage des suspensions, il est sous le cintre, à gauche, avec le levier RockShox classique.

Le Lapierre XR d’Annie Last

Après Sébastian Fini-Carstensen, c’est au tour d’Annie Last d’avoir reçu un Lapierre XR entièrement personnalisé.

Championne de Grande-Bretagne XCC et XCO, elle a logiquement reçu un vélo reprenant les couleurs de l’Union Jack, avec un fond argenté du plus bel effet.

Les suspensions proviennent de chez Fox. le choix de la fourche s’est porté sur la F32, plus légère que la F34, mais qui reste en 100mm de débattement à l’avant. La transmission mixe Shimano XTR et pédalier FSA.

Pour l’ergonomie, Annie Last a choisi le blocage des suspensions à gauche sous le cintre, et le levier pour la tige de selle télescopique KS à droite, en haut du cintre.

Le team est sponsorisé par Mavic pour les roues (Crossmax SL Ultimate en 30mm de largeur) et Michelin pour les pneus. Vous avez l’impression de voir des pneus de gravel sur les deux images de droite ? Vous ne vous trompez pas ! C’est le choix de certains pilotes de l’équipe pour le short-track très roulant de Nove Mesto, qui contraste avec le côté très technique de la piste XC olympique du dimanche. En format court, la résistance au roulement minimale et le moindre gain de poids comptent !

Le Mondraker F-Podium de Rebecca Henderson

Deuxième de la coupe du monde 2022, Rebecca Henderson (qui a repris son nom de jeune fille après avoir divorcé de Daniel McConnell) affiche de nouveau de grandes ambitions en 2023. Sa machine : le Mondraker F-Podium.

En partenariat avec Sram et RockShox, le team dispose des nouvelles suspensions SID prototypes en 120mm de débattement. On devine un châssis allégé pour la fourche, mais difficile d’en dire plus à ce stade…

La nouvelle transmission Sram XX SL est évidemment au rendez-vous, avec capteur de puissance.

Le poste de pilotage fait appel à du On-Off Helium, la marque de composants de Mondraker. La potence est très courte, pour se marier harmonieusement aux cadres Mondraker au reach assez long. On note aussi le roulement de direction apparent pour gratter le moindre millimètre de hauteur en enlevant le cache supérieur. La commande de blocage des suspensions est à gauche sous le cintre, et la tige de selle télescopique RockShox Reverb est actionnée via un petit bouton « blip » de commande situé à droite, juste à côté du grip. Juste à gauche de la potence, vous voyez le boîtier de commande sans fil (Blip Box) Sram qui commande, sans fil, la Reverb. Les grips sont les nouveaux ESI Chunky striés pour une meilleure accroche.

Côté roues, le team est soutenu par Mavic avec les Crossmax Ultimate 20mm. Maxxis fournit les pneus, en version prototype « test pilot », avec notamment une carcasse 170tpi non disponible à la vente. A noter que Rebecca Henderson reste fidèle à des pneus en 2.25″ de section et ne souhaite pas passer au 2.4 pour lequel elle ne voit pas d’avantage vu son faible poids et son style de pilotage.

Le Ghost Lector FS de Anne Terpstra

Ghost dispose d’un team 100% féminin de très haut vol, dont Anne Terpstra est la pilote la plus expérimentée.

Spectaculaire et unique, le Ghost Lector FS World Cup dispose de 120mm de débattement avant/arrière, en suspensions RockShox SID. La transmission est la nouvelle XX SL, décidément très en vue dans le paddock !

Les spectaculaires roues Bike Ahead full carbone à bâtons sont sans aucun doute un des accessoires qui attirent le plus le regard sur le vélo. Elles disposent de jantes en 28mm de large, montées ici avec des pneus Maxxis en 2.25″ de section. Comme Rebecca Henderson, Anne Terpstra préfère les pneus en 2.25, plus légers et qui conviennent mieux à son gabarit ainsi qu’à son style de pilotage que les 2.4. Elle roule en Aspen à l’avant et à l’arrière en XCO et avec un Aspen ST encore moins cramponné à l’arrière pour le short-track.

Bike Ahead fournit aussi un très beau poste de pilotage en une pièce, et on note que chaque pilote dispose de grips personnalisés à son nom.

Le Wilier Urta Max de Giada Specia

Multiple championne d’Italie U23 et 3e des derniers championnats d’Europe de la catégorie, Giada Specia est désormais passée dans la catégorie Elite, au guidon d’une nouvelle machine présentée par son équipe : le Wilier Urta Max SLR.

Ce nouveau châssis offre 120mm de débattement avec une cinématique de type mono-pivot et un bras arrière très fin au niveau des haubans. Les suspensions proviennent de chez Fox, avec la F34 à l’avant en 120mm de débattement, accompagné du nouveau Fox Float SL allégé à l’arrière.

La transmission est un classique groupe Shimano XTR mécanique. Seule originalité : la présence d’un capteur de puissance InPeak sur le pédalier.

Plus d’originalité au niveau des roues, en carbone, provenant de la marque italienne Miche. Les pneus sont les Pirelli XC RC en 2.4 et la pilote italienne expose son utilisation de mousses anti-crevaison à l’intérieur avec un petit sticker. Cette solution divise le paddock : certains en utilisent tout le temps pour éviter les crevaisons par pincement quand on roule à basse pression, alors que d’autres ne les jugent pas utiles et trouvent qu’ils ajoutent simplement du poids…

Mais aussi…

Des vélos manquent à l’appel ? Vous n’avez pas vu le Pinarello de Pauline Ferrand-Prévot ? Rassurez-vous, vous verrez la suite d’ici quelques jours avec plus de marques et encore plus de vélos, cette fois roulés par leurs collègues masculins. Stay tuned !

ParOlivier Béart