Nouveauté | Berria Bravo : révolutionner le hardtail ?

Par Paul Humbert -

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Nouveauté | Berria Bravo : révolutionner le hardtail ?

Une tige de selle flexible, un point de pivot et 28 mm de débattement mais pas d’amortisseur pour « révolutionner le hardtail » ? C’est la promesse faite par Berria avec son nouveau Bravo, un semi-rigide « + » qui veut montrer que ce genre de vélo peut encore exister aujourd’hui malgré l’évolution du matériel et des pratiques. Nous avons pu le découvrir avec l’équipe de la marque, voici nos premières impressions :

Si certaines marques, à l’image de Specialized, veulent « tuer le semi-rigide » en XC, d’autres y croient encore largement, et ce jusqu’au plus haut niveau de compétition. C’est le cas de Berria avec cette nouvelle génération du Bravo, le nom historique de son modèle sans suspension arrière.

 

 

Avant cela, le Bravo était un semi-rigide sans histoire et tout à fait classique. Pas vraiment de quoi se distinguer, d’autant que la géométrie commençait doucement à montrer son âge. Un renouvellement s’imposait donc et plutôt que de faire évoluer deux angles et trois cotes pour moderniser son vélo facilement, Berria est reparti d’une feuille blanche.

 

 

Avant d’aller plus loin, il faut s’arrêter sur la marque en elle même. Berria est un nom qui n’évoquera que peu de choses pour la majorité d’entre vous, mais ça devrait changer. Cette marque espagnole de vélos de route et de XC a pris un tournant voilà quelques mois en faisant rentrer au capital de l’entreprise fondée par deux frères, David et José Vitoria, un fonds d’investissement à hauteur de 49%.

 

 

Comme nous l’expliquait David Vitoria, le CEO de Berria, l’objectif est d’injecter de l’essence dans l’entreprise pour accélérer son développement, notamment à l’international et particulièrement en France. La marque souhaite proposer des vélos haut de gamme à l’ADN sportif. Nous avons découvert une série de nouveautés et le Bravo est la première à être présentée. On le retrouvera en compagnie des athlètes de l’équipe XCO de la marque sur les coupes du Monde.

Le cœur de cette nouvelle génération du Bravo, c’est le système Softex : une tige de selle capable de fléchir (de façon contrôlée, bien sûr) et un point de pivot à la jonction entre le cadre et les haubans afin d’offrir un peu de liberté de mouvement à ces derniers.

Si ces deux parties sont indépendantes du point de vue du fonctionnement, elles ont été conçues comme un ensemble : quand Berria annonce 28 mm de débattement, c’est un total qui combine la flexion de chaque élément comme l’illustre le graphique ci-dessus.

 

 

Trouver du confort et du grip, c’est toujours la grande question sur les semi-rigides, et sur le papier, on peut facilement imaginer que la solution trouvée par Berria fera mieux que le modèle précédent. Toutefois, pas de miracle : avec ce point de pivot en plus, le Bravo ne peut pas prétendre être aussi léger qu’un semi-rigide classique sans aucun artifice de ce genre. Le cadre haut de gamme Bravo BR est annoncé à « 999 g », soit 200 à 250 g de plus que les modèles les plus légers du marché, et il faut compter 1270 g avec visserie pour le Bravo.

Malgré cela, la marque espagnole n’hésite pas à évoquer un « ADN racing » pour ce nouveau Bravo et la géométrie confirme ces prétentions : des bases courtes de 420 mm, un reach de 448 mm en taille M ou 465 mm en taille L (3 à 5 mm de plus qu’un Scott Scale RC), un angle de tube de selle entre 74,1° et 75,1° (dans la moyenne pour un semi-rigide) et un angle de direction qui varie de façon assez originale, passant de 66,5° en XS à 68° en L.

 

 

Côté construction, Berria annonce adapter la laminage de carbone à chaque taille de cadre, notamment au niveau du tube de selle.

 

 

Côté pratique, tous les Bravo sont montés avec une fourche en 110 mm de débattement et le cadre peut accueillir des pneus de 2,4″ comme tout bon XC moderne. La marque indique qu’un débattement de 100 mm peut également être utilisé sans compromettre l’équilibre du vélo.  On remarque aussi que les gaines rentrent dans le cadre par le jeu de direction mais que l’intégration ne va pas plus loin et que le vélo utilise les mêmes entretoises au-dessus et en dessous de la potence.

Le cadre bénéficie par ailleurs de l’AMS, l’Anti-Mud System. Berria aurait-elle installé un pinceau sur le cadre pour balayer la boue lors des sorties par mauvais temps ? Rien de tout ça bien sûr, l’AMS désigne plutôt une philosophie de conception dans laquelle le problème de la boue a été pris en compte. Limiter son accumulation et faciliter son évacuation, ça ne paraît pas grand-chose dit comme ça, mais à force de tester des vélos nous avons pu constater que toutes les marques ne sont pas égales sur ce point, et en faisant l’effort d’y penser, Berria se distingue déjà.

A l’heure actuelle, la gamme ne compte que trois modèles : les Bravo 5, 6 et 7, de 2399€ à 5599€. Le Bravo BR (en rouge en photo plus haut) le plus haut de gamme et dédié à la compétition ne semble pas annoncé officiellement pour l’instant.

 

 

La marque lance en parallèle un cockpit cintre-potence intégré.

 

 

Nous avons eu l’occasion de grimper au guidon du Bravo le temps d’un petit tour de roues. Cette prise en main s’est avérée trop rapide pour tirer de premières conclusions, mais on découvre un vélo sur lequel on est vraiment bien installé, où la transmission de puissance ne semble pas impactée par le système Softex bien que celui-ci apporte un véritable gain de confort et de traction dans les portions défoncées. C’est une évidence en descente, on gagne véritablement en contrôle par rapport à un semi-rigide traditionnel, sans pourtant perdre en réactivité. Il faudra prolonger cette prise en main avec un véritable test longue durée pour évaluer plus en profondeur ce gain, mais ce Bravo devrait séduire facilement une fois arrivé sur le marché.

Plus d’informations : berriabikes.com

ParPaul Humbert