Nouveauté 2021 | Cannondale : le Jekyll fait peau neuve

Par Léo Kervran -

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Nouveauté 2021 | Cannondale : le Jekyll fait peau neuve

Le Jekyll est de retour ! Ce vélo, intimement lié à l’histoire de l’enduro, est une des machines les plus célèbres de Cannondale. Après quelques années où il s’est fait plutôt discret, il revient cette année dans une toute nouvelle version, avec une plateforme qui change complètement et qui concentre beaucoup d’idée intéressantes. Présentation et premières infos :

Le Jekyll version 2016, passé au 27,5″ mais encore avec l’amortisseur Dyad

A l’époque, la discipline en était encore à ses premiers pas et très vite, le Jekyll va écrire un grand morceau de son histoire : avec Jérôme Clementz au guidon, il remporte en 2013 le tout premier classement général des Enduro World Series. Aujourd’hui, le Jekyll est donc dans l’imaginaire général lié de très près à l’enduro.

Problème, la plateforme actuelle commence à se faire vieille face à l’évolution de la discipline : son dernier renouvellement date de 2017. Sa géométrie permet encore largement de s’amuser à son guidon, mais pour la compétition, elle peut apparaître un peu limitée face aux dernières productions de la concurrence.

Cette nouvelle génération intervient donc à point nommé et comme d’habitude, Cannondale n’a pas pu s’empêcher de faire les choses différemment. Après la Lefty ou l’amortisseur Dyad (pour ne citer qu’eux), la marque de Wilton dans le Connecticut dévoile une architecture de suspension inédite, croisement insolite d’un 4 bar linkage type Horst Link avec un monopivot haut.

Inédite mais pas tant que ça, car cet « assemblage » est directement dérivé du prototype de DH qu’on avait vu tourner en 2019 et qui avait beaucoup fait parler à l’époque. On a donc un 4 bar linkage avec un point de pivot principal placé très haut, et qui utilise un galet de renvoi pour contrôler l’influence de la chaîne sur le comportement de la suspension.

L’amortisseur est placé bas, très bas dans le cadre pour descendre au maximum le centre de gravité du vélo, et comprimé par le dessus grâce à un long basculeur. S’il n’y avait la bonbonne de l’amortisseur qui dépasse légèrement, on pourrait presque croire que Cannondale l’a intégré dans le cadre à la manière de Scott sur le nouveau Spark. La marque américaine a cependant choisi une voie plus « simple » avec un tube diagonal qui se divise en deux autour de l’amortisseur au lieu de l’intégrer complètement. Les réglages restent donc accessibles en permanence.

Côté chiffres, cette architecture permet à ce nouveau Jekyll de développer 165 mm de débattement à l’arrière. A l’avant, le vélo est prévu pour être équipé d’une fourche en 170 mm. On notera que Cannondale a travaillé sa cinématique dans le but de l’adapter à chaque taille du vélo, un effort pas si courant et qui mérite d’être signalé. Quelqu’un qui roule en taille S est probablement plus léger que quelqu’un qui roule en XL et ne contraint donc pas la suspension de la même façon !

Sans trop rentrer dans les détails, on relèvera sur ces courbes un anti-squat assez bas (toutes proportions gardées) même au sag, ce qui pourrait indiquer que Cannondale a plus misé sur le grip de la suspension que sur le dynamisme du vélo. La progressivité semble par ailleurs assez faible, avec 20 % au maximum en XL. On peut donc imaginer que la cinématique a été optimisée pour des amortisseurs à ressort air puisqu’un ressort hélicoïdal est parfaitement linéaire, sauf exception.

La géométrie est pleinement dans la tendance des gros enduros récents, avec des roues de 29″, un angle de direction à 64°, un angle de tube de selle à 77,5° (sur toutes les tailles, pas de diminution entre S et XL) ou encore un reach à 450 mm en taille M et 475 mm en L. Comme la cinématique, elle varie sur certains points d’une taille à l’autre pour s’adapter au mieux aux différentes morphologies. Ainsi en est-il des bases par exemple, qui sont très courtes en taille S (430 mm) mais presque longues en XL (450 mm).

En ce qui concerne les accessoires et la finition, la première chose que l’on remarque est cette grande protection sous le tube diagonal. Elle est là pour protéger l’amortisseur des projections, puisque le tube diagonal est ouvert en deux. Sa forme surprenante, avec un décrochage qui laisse un espace vide entre le tube et la protection, a été pensée pour optimiser le refroidissement de l’amortisseur et faciliter l’évacuation de la boue ou de la poussière qui pourrait venir se loger dans cette zone. L’idée est intéressante mais il faudra voir ce que cela donne sur le terrain.

On retrouve également la conception Ai Offset Drivetrain caractéristique des Cannondale, avec un triangle arrière décalé par rapport aux vélos des autres fabricants. Selon la marque, cela permet d’augmenter le dégagement au niveau du pneu et d’obtenir un meilleur angle pour les rayons, de façon à construire une roue plus solide et rigide.

2 modèles sont au programme, ainsi qu’un kit cadre. Chaque montage complet sera proposé dans deux coloris, vert ou noir pour le Jekyll 1 (6 499 €) et bleu/violet ou noir pour le Jekyll 2 (4 599 €). Pour le kit cadre, une seule finition est disponible mais elle est originale : de loin, on ne voit qu’un gris discret, mais en examinant le vélo de plus près, on remarque de petits dessins d’ananas, de robots, de cactus ou encore de dynamite qui se cachent dans certains recoins !

Une prise en main de ce Jekyll est prévue dans les prochaines semaines, restez connectés !

Plus d’informations : cannondale.com

ParLéo Kervran