Flashback | La suspension URT : un système, 4 vélos - Trek Y22

Par Léo Kervran -

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Flashback | La suspension URT : un système, 4 vélos - Trek Y22

Trek Y22

Si vous trouviez le Klein Mantra futuriste (ou insolite, ou bizarre, selon le point de vue chacun), vous risquez d’être à court de qualificatifs avec la série des Trek Y dont le Y22 ci-dessus est un fier représentant.

Présentés en 1995, les Trek Y (Y33 pour le haut de gamme et Y22 plus accessible, déclinés ensuite en Y11, Y50…) avaient pour vocation de faire oublier le Trek 9000, le premier tout-suspendu de la marque qui n’avait pas rencontré le succès escompté. Avec les Y, la marque de Waterloo frappe un grand coup : une architecture URT, comme Klein ou Ibis, mais un triangle avant en carbone !

Carbone + URT, sur le plan marketing la recette fonctionne et les Trek Y se vendent comme des petits pains. Sur le terrain, en revanche… L’avantage des URT « Sweet Spot » de John Castellano, c’était d’être insensibles au pompage au pédalage en danseuse et encore relativement réactif en position assise. Klein avait également réussi à obtenir ce comportement pour le Mantra mais ce ne fut pas le cas de Trek. Avec leur amortisseur plutôt horizontal et leur point de pivot bas, les Trek Y pompaient comme n’importe quel autre tout-suspendu de l’époque.

Au final, c’était plutôt bon pour le comportement en descente mais l’argument phare des URT sur le papier, c’était leur efficacité au pédalage et, sur ce point, les Trek n’étaient pas à la hauteur de la concurrence. Les ingénieurs ont fini par trouver une solution, qui ironie du sort, est encore massivement utilisée en XC aujourd’hui, contrairement à l’architecture URT : les vélos étaient montés avec un amortisseur à blocage au guidon, un Fox Vanilla R sur ce modèle.

En parlant d’amortisseur, Trek a dû faire face à un autre souci sur ces vélos : à l’arrière, le support côté triangle avant n’était que collé sur le cadre et il arrivait qu’il se détache tout simplement. Plutôt embêtant au cours d’une sortie… Le Y22 que vous avez sous les yeux est une des dernières séries avec ce montage puisqu’il date de 1998 et que Trek revit la conception de ses cadres en 1998 et 1999 pour régler ce problème.

A l’avant, on retrouve une Manitou X-Vert TPC simple té de 1999. Lancée en 1998 en version double té, elle dispose de plongeurs de 30 mm et de réglages séparés pour la compression et le rebond mais toujours pas d’un ressort à air.

L’autre élément qui attire l’œil sur ce vélo, ce sont les roues Gipiemme Tecno M935. Elles ne sont pas d’origine mais elles conviennent à merveille au vélo, aussi bien sur le plan esthétique que dans l’esprit. Gipiemme, c’est un petit fabricant italien né en 1964 à Milan. Spécialisé dans les roues de route à ses débuts, il se distingue en créant en 1985 la première roue lenticulaire (les roues « pleines » qu’on peut voir sur les vélos de piste ou de contre-la-montre). Les Tecno M935 sont la version VTT des 935 prévues pour la route, un peu plus renforcées mais avec la construction autour de 5 rayons en aluminium et d’une bande de freinage en céramique pour résister aux descentes les plus longues.

A côté, la transmission et le freinage XTR M950 en deviendraient presque banals…

Retrouvez nos autres reportage sur des vélos ayant marqué l’histoire : https://www.vojomag.com/?s=flashback

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ParLéo Kervran