Far West | Les visages du VTT gravity en Bretagne

Par Paul Humbert -

  • Nature

Far West | Les visages du VTT gravity en Bretagne

La bretagne est une terre de vélo, et elle n’a plus à le prouver. Pourtant, à chaque fois que nous avons évoqué notre reportage à la rencontre de la scène « gravity » en Bretagne, des sourcils se sont levés, et des sourires un peu moqueurs se sont dessinés. Il ne nous a pas fallu longtemps pour trouver la chaleur de cette terre de l’ouest, et découvrir le talent des amatrices et amateurs de gros vélos.

 

Video : Julien Bevillard / Paul Humbert

 

Nous avons fait la rencontre d’Ewen Gicqueau qui nous a servi de guide pendant notre reportage. C’est à travers son parcours qu’on l’a découverte, sa Bretagne.

 

 

Ça commence dans le garage de sa collocation où, avec Erwan, ils entassent motos, BMX et VTT. Les deux ont eu des vélos de descente, mais aujourd’hui ils ont jeté leur dévolu sur un Specialized Kenevo SL. Un VTTAE à assistance légère qu’ils utilisent pour enchaîner les descentes sur les différents spots où ils roulent.

 

 

Avant de vous emmener sur ces différents spots, il faut revenir un peu en arrière. Pour Ewen comme pour Erwan, le VTT a commencé simplement, mais leur parcours sportif a changé quand il ont rencontré Stéphane Fichant.

 

 

Stéphane, c’est un des acteurs clés de cette scène « gravity ». On le retrouve dans son magasin Cycle Works à Quimper, une ville qui a vu se succéder les boutiques dédiées aux vélos, mais on aurait très bien pu le croiser dans les gorges du Stangala, non loin du magasin.

Passionné de vélo, et de descente, il a écumé les compétitions, participé au développement de la scène locale tout en la faisant rayonner bien au-delà des frontières du Finistère.

 

 

La Bretagne a longtemps été une des régions de France comptant le plus de courses de descente régionales. Stephane a surtout oeuvré pendant des années aux commande d’une équipe de jeunes qui, chaque week-end de coupe de France de DH, embarquaient à bord d’un bus aménagé en direction des alpes.

 

 

À 10 heures de route de chez eux, les jeunes Bretons ont pu bénéficier d’une structure et d’un gros coup de pouce pour aller découvrir le haut niveau à l’autre bout de la France. C’est ainsi qu’Ewen et Erwan ont passé leurs premières années de compétiteurs.

 

 

Non loin des célèbres Monts d’Arrée (qui ont connu en 2022 une année difficile après un incendie qui les ont laissés noircis), on retrouve Estelle Charles.

 

 

Estelle, on l’avait laissée l’année dernière sur les coupes du Monde d’enduro où elle officie au sein de l’équipe Specialized Enduro Team.

 

 

Victime d’une commotion cérébrale, elle reprenait du rythme avec nous sur un terrain qu’elle connaît bien à une petite heure de chez elle.

 

 

Ewen nous guide ensemble vers le terrain du lycée professionnel du Nivot. Cet établissement privé d’enseignement dédié aux métiers de l’agriculture, de la forêt et de l’environnement est propriétaire d’un immense terrain de jeu qui abrite des pistes de VTT.

 

 

Ce n’est pas un hasard si on s’arrête là : les pistes sont belles, et Ewen les connaît bien puisqu’il travaille ici. Moniteur de VTT,  il encadre les élèves internes du lycée, entretient un parc de vélos et balise et entretient un réseau de pistes de VTT.

 

 

Promotion après promotion, certains élèves découvrent le sport et certains y prennent goût jusqu’à poursuivre en dehors du cadre scolaire.

 

 

On peut les retrouver au club de la Mine qui se dédie aux pratiques « gravity » sur le spot qui donne son nom au club. Le temps d’une après-midi, on découvre un mélange hétéroclite de vététistes venus de tous horizons : des jeunes, des moins jeunes, des VTTAE, des vélos d’enduro. Tout le monde se rassemble sur des petites pistes nerveuses qui s’entremêlent autour du tracé d’une des nombreuses coupes de Bretagne.

 

 

Road gap, virages relevés ou autres gros drops, on trouve à peu près tout ce qui fait une bonne piste, même à la montagne. Il manquera un peu de pente pour rivaliser, mais finalement tout le monde s’en fiche, l’esprit est ailleurs.

 

 

À ces amateurs de gros vélos, on leur pose la question : pourquoi rester ? Parce qu’ils sont attachés à leurs terres et que le vélo, c’est aussi tout ce qui l’entoure. En suivant Ewen et Erwan, on les découvre à moto, à BMX, mais jamais loin de deux roues.

 

 

On en oublie certainement un bon paquet de ces visages dans ce panorama express de la scène gravity en Bretagne, mais on l’a découverte bien ancrée dans son territoire et souvent plus fédérée qu’à la montagne, quand on a tout pour soi.

ParPaul Humbert