Enduro World Series, saison 10 : c’est parti !

Par Christophe Bortels -

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Enduro World Series, saison 10 : c’est parti !

Cette semaine, les Enduro World Series entament déjà leur 10e saison ! Pour ce premier épisode, on retourne dans la Tweed Valley, en Ecosse, là où la saison 2021 s’était achevée. Calendrier, programme, parcours, transferts et favoris : on fait le point avant le début des hostilités…

On retrouve donc les pilotes où on les avait quittés à la fin de la saison 2021 : à Innerleithen, dans la Tweed Valley, charmante région vallonnée à la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse. Huit mois sont passés depuis cette inoubliable course aux multiples rebondissements, et alors qu’on s’apprête à replonger dans une nouvelle saison qu’on espère passionnante, les questions sont nombreuses. Quelles manches sont au programme du calendrier 2022 ? Quel sera le format de course chaque week-end ? Qu’est-ce qui attend les pilotes à Innerleithen cette semaine ? Et surtout, quels sont les favoris chez les hommes et chez les femmes ? Réponses :

Le calendrier 2022

Avant de se pencher plus précisément sur ce qui attend les pilotes en Ecosse, revenons un instant sur les manches qui composeront la saison 2022 des EWS. Celle-ci devait initialement débuter en mars avec trois manches en Océanie (deux en Australie puis une en Nouvelle-Zélande), mais la crise sanitaire a mené à leur annulation dès août de l’année dernière. Voilà qui explique pourquoi la saison commence si tard cette année…

Amputé de trois étapes, le calendrier 2022 n’en demeure pas moins très fourni avec 9 épreuves. Deux semaines après Tweed Valley, les enduristes se retrouveront à Petzen-Jamnica, à la frontière austro-slovène, puis dès la semaine suivante à Canazei/Val di Fassa, dans les Dolomites. En août, place à trois manches nord-américaines coup sur coup : Whistler, Burke et Sugarloaf. La saison se conclura en Europe avec les deux dernières épreuves de la saison régulière, Crans-Montana en Suisse et Loudenvielle dans les Pyrénées, avant le grand final : le Trophée des Nations à Finale Ligure (Italie).

  • Tweed Valley (Grande-Bretagne) – 4-5 juin
  • Petzen-Jamnica (Autriche / Slovénie) – 18-19 juin
  • Val Di Fassa (Italie) – 25-26 juin
  • Whistler (Canada) – 6-7 août
  • Burke (USA) – 13-14 août
  • Sugarloaf (USA) – 20-21 août
  • Crans-Montana (Suisse) – 17-18 septembre
  • Loudenvielle (France) – 24-25 septembre
  • Trophée des Nations à Finale Ligure (Italie) – 1-2 octobre

Le programme

Deux grosses journées de course, c’est définitivement du passé en Enduro World Series. Désormais, toutes les manches proposeront un format commun : une Pro Stage en guise de mise en jambes et de SP1 le premier jour, suivie le lendemain de la « vraie » journée de compétition comptant plusieurs spéciales, généralement entre 3 et 5. On rappellera que la Pro Stage détermine également l’ordre de départ pour la suite de la course (pour le top 5 hommes et top 3 femmes), et que le top 5 Elite (top 3 en U21 et Masters) y récolte des points pour le classement général.

A Tweed Valley cette semaine, il y a 6 spéciales au programme. Les pilotes s’entraîneront ce vendredi sur les spéciales 2 à 5, puis pourront reconnaître la Pro Stage samedi matin, avant de s’y retrouver dès 11h30 pour se mesurer au chrono. Cette Pro Stage fera office de SP1 le samedi donc, mais aussi de 6e et dernière spéciale de la course le dimanche. Plus tôt dans la journée du dimanche, les enduristes se seront affrontés sur les spéciales 2 à 5, celles qu’ils avaient pu reconnaître le vendredi.

Avant ça, les pilotes déjà sur place avaient pu prendre leurs marques lors du shakedown mardi, sur des traces représentatives de ce qui sera proposé ce week-end mais qui ne seront pas en course. Ils ont ensuite laissé la place aux e-bikes puisqu’il y avait aussi une EWS-E au programme cette semaine, avec des entraînements le mercredi et la journée de course le jeudi, remportée par Edgar Carballo Gonzalez chez les hommes et Laura Charles chez les femmes.

Le parcours

Ecosse oblige, il ne faut pas s’attendre à des spéciales très longues et au dénivelé important. Mais attention, c’est le genre de parcours qu’il ne faut pas sous-estimer, loin de là : à Innerleithen, les spéciales sont souvent bien techniques, étroites (oubliez le cintre de 800mm, ça ne passe pas !), sombres et très piégeuses quand la météo écossaise s’invite à la fête… On gardera d’ailleurs un oeil attentif sur les prévisions, qui sont pour l’instant très changeantes.

On l’a vu plus haut, les 6 chronos seront disputés sur 5 spéciales différentes puisque DH Mashup (1.5km pour 310m de D-) sera empruntée deux fois (SP1 et SP6). Mais si elle aura l’honneur d’ouvrir et de clôturer la course, c’est la spéciale 4, Big Baw (1.5km pour 250m de D-) qui fera office de Queen Stage sur cette manche. Il y aura donc de précieux points à y récolter pour le classement général !

Quant à la plus longue spéciale du week-end, il s’agira de Repeat Offender, la SP3, qui affiche 2.1km pour 320m de D-, soit quasiment les mêmes stats que la SP5, Big Deal, et ses 2km pour 350m de D-. Avec seulement 1km et 185m de D-, Dances with Wolves (SP2) sera quant à elle la spéciale la plus courte de la course.

Tout ça nous amène à un total de 42,5km sur le week-end pour 9,6km de spéciales chronométrés et près de 1800m de dénivelé positif.

Les transferts 2022

Rappelons brièvement quelques-uns des principaux transfert de cette intersaison avant de pointer les favoris pour Tweed Valley et la saison 2022 :

  • Martin Maes a rejoint Orbea
  • Florian Nicolai a rejoint BH
  • Katy Winton a rejoint GT
  • Bex Baraona a rejoint Yeti
  • Estelle Charles a rejoint Specialized
  • Raphaela Richter a rejoint Ibis
  • Morgane Jonnier a rejoint Rossignol

Les favoris

En 2021, lors de la manche finale des EWS à Tweed Valley, la disqualification de Richie Rude dès la Pro Stage nous avait privés d’une ultime bataille Rude/Moir, duel qui nous avait tenus en haleine tout au long de la saison. Jack Moir en avait profité pour rafler le titre tandis que Martin Maes s’était imposé devant Jesse Melamed et Adrien Dailly. Sans trop se mouiller, on a sans doute là cinq des pilotes qu’il faudra à nouveau surveiller en Ecosse…

Mais avec une intersaison si longue (8 mois tout de même !), les cartes peuvent parfois être rebattues et on n’est pas à l’abri d’une surprise. Certains pilotes peuvent ne plus être aussi percutants que la saison précédente, alors que dans le même temps de relatifs inconnus peuvent émerger et venir bousculer la hiérarchie. A l’instar de Slawomir Lukasik, pilote privé qui avait notamment signé une 4e place en 2021 et terminé 11e du général.

Assistera-t-on à un nouveau combat homérique pour le titre entre Jack Moir et Richie Rude ? C’est possible. On espère tout de même que Martin Maes et Jesse Melamed viendront titiller l’Australien et l’Américain, et pourquoi pas se mêler à la lutte pour le classement général ! Il faudra aussi garder un oeil sur les Français, Adrien Dailly, Kevin Miquel et Dimitri Tordo notamment, mais aussi sur le Portugais Jose Borges ou encore le Suédois Zakarias Johansen.

Ah oui, on en oublierait presque Sam Hill, et pour cause… Après raflé trois titres consécutifs, il n’était plus que l’ombre de lui-même ces dernières saisons. Il faudra patienter encore peu pour voir quel sera son niveau cette année : positif au Covid-19, il n’a pas pu se rendre en Europe pour cette première manche des EWS 2022.

Du côté des femmes aussi on espère une saison ouverte et disputée ! A Tweed Valley en tout cas, difficile d’annoncer une grande favorite, a fortiori après la course complètement folle qu’on avait vécue en 2021 avec de multiples changements en tête du classement au fil de la journée…

Les Britanniques avaient dominé la course l’année dernière, mais Bex Baraona, Harriet Harnden et Jessica Stone seront-elles toujours aussi percutantes sur leurs terres si la météo reste clémente ? Parce que derrière, ça va pousser fort, avec notamment un redoutable quatuor de Françaises composé de Morgane Charre (3e l’année dernière à Tweed Valley), Isabeau Courdurier, Mélanie Pugin et Estelle Charles. Il faudra aussi surveiller l’Israëlienne Noga Korem, la Canadienne Andréane Lanthier-Nadeau et deux autres Britanniques qui peuvent faire des coups d’éclat : Katy Winton et Ella Connoly.

Et la bataille pour le titre ? Là aussi, difficile de ne pas citer les Françaises, qui avaient tout simplement signé un triplé en 2021, Mélanie Pugin s’imposant au classement général devant Morgane Charre et Isabeau Courdurier, 3e après un début de saison compliqué. On peut bien entendu y ajouter Estelle Charles, 6e l’année dernière.

Elles devront toutefois se méfier de quelques pilotes qui, si elles se montrent régulières, pourraient être de vraies candidates au titre. On pense évidemment à Harriet Harnden, Noga Korem, mais aussi (ou surtout) à Andréane Lanthier-Nadeau qui avait connu une fin de saison difficile et pourrait bien revenir le couteau entre les dents. N’oublions pas non plus Raphaela Richter, souvent très performante.

Et comme chez les hommes, on n’est pas à l’abri de quelques surprises…

La startlist

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Rendez-vous ce samedi après-midi sur Vojo pour les résultats de la Pro Stage et dimanche pour les résultats complets de cette première manche des Enduro World Series 2022 !

ParChristophe Bortels