Découverte | Couleurs d’automne au Québec #3 : Mont-Ste-Anne

Par Olivier Béart -

  • Nature

Découverte | Couleurs d’automne au Québec #3 : Mont-Ste-Anne

Voici la 3e et avant-dernière partie de nos aventures outre-Atlantique ! Juste avant l’arrivée des premiers flocons, Vojo, Orbea et Sram ont eu l’occasion de partir pour le Canada et d’emmener Yohan, un de nos lecteurs, à la découverte de quelques-uns des plus beaux sentiers de vélo de montagne du Québec, en compagnie de ceux qui les ont créés et qui les entretiennent. Dans cette 3e partie de notre trip, nous prenons la direction du légendaire Mont-Ste-Anne, qui accueille chaque année la Coupe du Monde de VTT. Mais ici, c’est plutôt hors des circuits que nous vous emmenons en compagnie des locaux, qui nous ont montré les traces qu’ils ont eux-mêmes shapées dans le coin.

Après avoir découvert St-Raymond et Shannahan lors des premiers jours de notre escapade au Québec, puis le Lac Beauport et les Sentiers du Moulin, nous poursuivons nos aventures de l’autre côté de la ville de Québec, au célèbre Mont-Ste-Anne. Ce nom, vous l’avez certainement déjà entendu grâce à la Coupe du Monde de VTT, tant XC que DH, que la petite localité québécoise accueille sans interruption depuis la création de la série. Un cas unique, qui montre l’importance du VTT ici, et qui en fait assurément un passage incontournable pour ce voyage.

Sur place, nous retrouvons nos guides du jour : Franck « The Tank » Kirscher avec ses acolytes Patrice « Pat les Bottes » Dorion et Luc « ti-Luc » Proulx. Franck est un Français, Alsacien d’origine, installé ici depuis plusieurs années. Charpentier et charpenté, il doit son surnom à son gabarit imposant… et à sa pointe de vitesse qui fait de lui un des pilotes les plus rapides du Québec (et même du Canada) en enduro. Autant dire qu’on ne va pas chômer !

Franck nous accueille chez lui, à quelques kilomètres de la station de ski et du bikepark officiel. Car, à deux pas de sa belle maison en bois, les premiers singletracks du secteur Pont Delisle commencent ! Difficile de faire mieux niveau situation.


Pour ne pas changer, le décor est majestueux. Les érables ne sont pas seuls dans le coin et la végétation est à la fois un peu plus européenne et aussi un peu plus dégarnie car les conditions climatiques sont plus rigoureuses. Quelques kilomètres de plus vers le Nord, ici, ça compte !

A l’écart de la station, point de remontées mécaniques, il faut tout faire à la pédale. Sous la couche de feuilles, de gros blocs de granit apparaissent, offrant à la fois de beaux défis techniques… et beaucoup de grip pour parvenir au-dessus sans la frustration du dérapage. A condition tout de même d’avoir les jambes, parce que ça grimpe.

L’altitude n’est jamais élevée et on grimpe pendant dix à quinze minutes, rarement plus, mais il y a de la pente dans le secteur et on comprend vite pourquoi le coin est si réputé.

Ca y est, on peut attaquer les premières descentes. Et c’est du lourd ! Pour nous « échauffer », Franck et ses comparses nous emmènent sur des secteurs empruntés par une course d’enduro locale, avec des enchaînements de gros roc et autres dalles de granit. Même « ti-Luc » s’en met une bonne d’entrée, ce qui ne refroidit par Yohan, le gagnant de notre concours, de plus en plus à l’aise au guidon de son Occam.

Ici, contrairement à notre étape précédente, les feuilles n’ont pas été soufflées. Ce n’est pas indispensable pour voir les sentiers, et cela nous permet de jouer comme des gamins à les faire voler dans de grands dérapages… N’est-ce pas Simon ?

Les traces ici sont clairement un cran au-dessus au niveau de la technicité. On n’est pas dans un bikepark « officiel » avec droit d’entrée et une quasi obligation de shape parfait. C’est du naturel aménagé par des passionnés qui ont un sacré coup de guidon. Leur personnalité et leur style de roulage se ressentent dans les tracés, et c’est ça qu’on aime !

Le côté naturel n’exclut pas quelques portions plus aériennes, avec de gros jumps bien construits. Un « one foot » (pas vraiment volontaire) se cache sur ces images, saurez-vous le retrouver ?

Par endroits, la verdure est encore présente et les 50 nuances d’orange, brun et or qui nous accompagnaient la plupart du temps depuis le début de notre séjour font place à de belles étendues vertes où règnent la mousse et les conifères.

Si les descentes restent très naturelles dans ce secteur, on sent par contre qu’un gros travail a été fait sur les remontées pour les rendre à la fois faciles et ludiques. Certaines peuvent aussi se descendre, constituant alors des parcours faciles ou plus typés XC. Jamais une zone marécageuse ou trop tourmentée ne nous arrête et c’est juste du plaisir tout le long. On adore… mais on est aussi un peu jaloux de ce que nos cousins d’outre-Atlantique peuvent faire dans leurs forêts.

Vieille grisante, Bella Coola, Yable, puis, après une petite pause ravito et une remontée en portage « pour gagner du temps », passage par la 1837, un bout de la Vietnam, puis l’Erablière, pour finir avec l’Avenue Royale : voilà un programme bien rempli et des noms qui sonneront longtemps dans nos oreilles. Et ce n’est pas fini !

Les remontées mécaniques sont fermées, le bikepark aussi (du moins officiellement), mais on ne peut pas manquer une petite montée jusqu’au sommet du fameux Mont-Ste-Anne ! Remonter avec les vélos nous prendrait trop de temps vu l’heure avancée. Mais qu’à cela ne tienne, Franck nous embarque dans sa camionnette avec les vélos, et c’est parti !

Au sommet, la vue sur le St-Laurent se passe de commentaires !

Les appareils photo sont de sortie, mais personne ne dit rien. Les sourires béats sur tous les visages en disent long, et le ciel chargé donne une ambiance incroyable à la scène.

D’un côté, le Saint-Laurent en impose, avec la ville de Québec qu’on devine au loin, alors que de l’autre, c’est en quelque sorte la fin de la civilisation et les forêts s’étendent ensuite sur des milliers de kilomètres, jusqu’aux régions polaires.

Franck et sa bande sonnent le signal du départ ! Il va nous emmener sur les bords du bikepark, sur « la piste cachée qui n’a pas de nom », une trace parmi d’autres en marge des trails officiels. Ca s’annonçait tellement bon et brutal… que j’en ai profité pour laisser les appareils photo dans la camionnette afin de pouvoir profiter du moment sans arrière-pensée. Je sais que vous ne m’en voudrez pas pour cette petite pause, la première depuis le début du séjour. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les promesses étaient tenues… et que le final sur les derniers hectomètres de la piste de DH de la Coupe du Monde semblaient presque faciles !

En bas, avec ce qu’il me reste de bras, je reprends le boîtier pour une dernière photo souvenir avec Steph Couderc, qui est en train de vivre un rêve de gosse en roulant ici. Bon, quand est-ce qu’on revient ? A ce jour, aucune date n’est encore fixée, mais une chose est sûre : il reste encore une étape dans notre périple, et une belle : rendez-vous très vite à Bromont, autre Mecque du vélo de montagne au Québec !

Les autres articles de notre trip :
#1 : Saint Raymond et Shannahan
#2 : Lac Beauport et Sentiers du Moulin
#4 : Bromont
Le bikecheck de l’Orbea Occam piloté par Yohan, grand gagnant de notre concours

Lien utile : https://mont-sainte-anne.com/ete/velo-de-montagne/carte-des-sentiers/

Pour ceux qui seraient tentés par l’aventure, LGB Organisations & Travel organise une nouvelle session à la découverte de ces magnifiques sentiers, du 26 mai au 2 juin 2018 !
Merci à Orbea et Sram d’avoir rendu ce trip possible.

ParOlivier Béart