Championnats de France DH 2020 : Coulanges et Nicole sacrés

Par Léo Kervran -

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Championnats de France DH 2020 : Coulanges et Nicole sacrés

Ils avaient tous deux remporté la coupe de France des 2 Alpes la semaine passée : aux Menuires, ce sont à nouveau Myriam Nicole et Benoît Coulanges qui se sont montrés les plus rapides ! Meilleurs temps à l’issue de la manche de placement, Marine Cabirou et Loris Vergier doivent se contenter respectivement de la deuxième et de la troisième place sur le podium. Découvrez notre résumé complet :

La piste

Entièrement tracée dans les alpages, la piste se fait d’abord rapide et aérienne sur le haut avec une longue traversée ponctuée de plusieurs sauts. A mi-parcours, elle plonge dans une section plus raide qui amène sur un gros pierrier avec une sortie particulièrement spectaculaire, via un gros saut depuis une dalle. Après un deuxième pierrier un peu plus bref, elle rejoint la section finale, constituée de grands virages à plat dans l’herbe et d’un dernier saut avant l’aire d’arrivée.

Autre élément important à prendre en compte, la poussière. Avec la météo très sèche et la nature du sol, la section raide se transforme rapidement un bain de poussière à ciel ouvert, particulièrement piégeux pour les pilotes mais qui fait le bonheur des photographes.

Femmes

Chez les femmes, ces championnats de France marquaient aussi la première confrontation cette année des deux meilleures pilotes françaises, Marine Cabirou et Myriam Nicole. Pour Marine Cabirou, championne de France en titre, c’était même le retour à la compétition après une blessure à l’épaule qui l’avait tenue éloignée du VTT pendant 6 longues semaines.

A sa propre surprise, c’est Marine Cabirou qui signe le meilleur temps de la manche de placement samedi après-midi, 1.54 s devant Myriam Nicole. Derrière, c’est une autre bataille qui se profile pour la troisième place : repoussée à plus de 17 s de Marine Cabirou, Agnès Delest ne devançait Mélanie Chappaz que de 0.8 s.

Dimanche, les compteurs sont remis à zéro pour la finale. En attendant le duel entre Cabirou et Nicole, Agnès Delest sécurise sa troisième place en devançant Mélanie Chappaz d’un peu plus d’une seconde.

Avant-dernière à s’élancer, Myriam Nicole réussit un run solide et améliore son temps de la manche de placement de 5.6 s. Derrière, Marine Cabirou arrive elle aussi plus rapidement que la veille, mais ce n’est pas suffisant et elle échoue à un peu plus de 3 s de la championne du Monde.

Ce titre apparaît comme une revanche pour Myriam Nicole, qui n’avait pas pu défendre ses chances l’année dernière suite à sa blessure au pied (lire notre article). A l’arrivée, elle rendait hommage à sa concurrente :  » La première place de Marine samedi n’était pas vraiment une surprise, elle est en pleine progression. Ça m’a fait l’effet d’un ascenseur émotionnel, d’un côté c’est dur de se faire battre mais de l’autre ça m’a surmotivée pour aujourd’hui ! Hier c’était aussi un peu difficile de retrouver le bon rythme, comme on a eu peu de course pour l’instant j’avais tendance à trop rester dans ma zone de confort ».

Du côté de Marine, on se contentait de cette deuxième place sans trop de difficultés : « C’est ma première compétition depuis ma blessure, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Là je suis dans le coup donc ça va, ça motive pour la suite de la saison. » Patrice Afflatet, le team manager de l’équipe Scott Downhill, ajoute que « même si elle n’en parle pas son épaule est encore assez sensible donc on accepte assez facilement cette deuxième place ».

Hommes

Chez les hommes, le plateau était là aussi complet et personne n’avait fait l’impasse, contrairement à l’année dernière où les championnats de France étaient coincé entre deux manches de coupe du Monde.

Parmi les hommes en forme, on pouvait citer Benoît Coulanges et Loris Vergier, vainqueurs respectivement des coupes de France des 2 Alpes et de l’Alpe d’Huez. Néanmoins, un championnat de France est une course d’un jour et à ce petit jeu, Loïc Bruni est plutôt doué. On n’oubliera pas non plus Amaury Pierron, son frère Baptiste, Thomas Estaque (en photo), Rémi Thirion (tous déjà auteurs de top 15 en coupe du Monde), voire le jeune Thibault Daprela, vainqueur de la coupe du Monde Juniors l’année dernière. Avec une telle densité de pilotes, on comprend mieux pourquoi la France est en train de devenir la nation référence en descente…

La manche de placement ne permet pas vraiment d’établir un favori puisque si Loris Vergier signe le meilleur temps, il ne dispose que de 0.16 s d’avance sur Benoît Coulanges et 0.33 s sur Loïc Bruni.

Derrière, on remarque la cinquième place de Thibault Daprela à 2.5 s, alors qu’Amaury Pierron n’est que septième avec 3.14 s de retard.

Le lendemain, tout est à refaire et les écarts serrés de la veille promettent une belle course. Malheureusement, deux sérieuses chutes vont entraîner d’importantes interruptions de course, décalant le départ des derniers pilotes de plus d’une heure. Si nous n’avons que peu d’informations sur la première, survenue dans la raquette d’arrivée et assez tôt dans l’après-midi donc pour un « anonyme », la seconde concerne Amaury Pierron.

En difficulté tout le week-end, le pilote du team Commencal/Muc-Off serait tombé sur un saut en début de parcours. Les premières indications font état de blessures à l’épaule (clavicule), au doigt et peut-être au bassin mais comme toujours, ces informations sont à prendre au conditionnel en attendant un diagnostic officiel. Quelle que soit la sévérité de ses blessures, c’est en tout cas une bien mauvaise nouvelle pour Amaury qui s’était déjà blessé à la main sur l’ouverture de la coupe de France, à l’Alpe d’Huez.

Derrière, la course reprend et c’est Loïc Bruni (ici en photo lors des entraînements) qui bat le premier le temps établi par Loris Vergier la veille. Son passage sur le hot seat ne sera néanmoins que de courte durée puisque Benoît Coulanges passe aussitôt devant pour 0.72 s. En haut, il ne reste plus que Loris Vergier à s’élancer.

Le pilote du Santa Cruz Syndicate pointe en retard sur les deux premiers secteurs et même s’il se montre le plus rapide sur la dernière section de la piste, cela ne suffit pas pour rattraper son retard créé plus tôt. Il finit 3e, avec 0.86 s de retard sur Benoît Coulanges qui est donc le nouveau champion de France de descente.

On attendait plutôt Loïc Bruni ou Loris Vergier vu leurs performances en coupe du Monde, mais ce titre n’est pas une si grosse surprise pour Benoît Coulanges au vu de sa forme sur les dernières courses et de son évolution de manière générale. Plus discret que les pilotes cités plus haut qui ont toujours dominé leurs concurrents chez les jeunes, il est d’après les mots du sélectionneur national Emmanuel Hubert encore en phase de progression et on entendra probablement parler de lui à nouveau dans les années à venir.

A l’arrivée, il confie que « sur la piste j’entendais les écarts ! Quand le speaker dit « nouveau meilleur temps intermédiaire pour Loïc Bruni » puis « nouveau meilleur temps pour Loïc Bruni » ça te met un coup de pression, j’ai tout donné. A la fin dans l’herbe j’étais à la limite mais c’est passé ! »

3e après avoir remporté la manche de placement, Loris Vergier n’a cependant pas de regrets : « J’avais une petite traj’ sur l’avant-dernier saut qui me permettait de gagner pas mal de temps mais j’ai l’impression qu’ils l’ont trouvée ! Je suis content de mon run, je me suis enflammé à un moment et je n’ai pas voulu freiner à un endroit où il fallait freiner, du coup ça me met mal après et c’est là où je perds cette seconde, mais sinon ça va, surtout qu’hier je voulais juste rouler propre et je ne m’attendais pas à faire le meilleur temps. »

On en profite pour lui demander comment on gère d’aussi longues interruptions lorsqu’on est le dernier à s’élancer : « On a eu 1h20 de retard avec les interruptions et comme on n’avait pas trop d’informations, j’ai fait 4 échauffements en tout. Après le deuxième j’en avais marre, je voulais dormir ! Après je me plains pas trop, ce n’est pas moi qui suis à l’hôpital. »

Pour la suite de la saison de descente, on vous donne rendez-vous la semaine prochaine à Metabief pour une nouvelle coupe de France ! Comme la semaine passée aux 2 Alpes, un gros plateau est annoncé – avec notamment Loïc Bruni, le Santa Cruz Syndicate au complet (Loris Vergier, Luca Shaw, Greg Minnaar) – et le spectacle devrait être au rendez-vous.

Résultats complets : Scratch FemmesScratch Hommes

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Photos Keno Derleyn

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