Championnats de France 2020 : nos trouvailles des paddocks

Par Léo Kervran -

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Championnats de France 2020 : nos trouvailles des paddocks

Sur les championnats de France, c’est comme sur une coupe du Monde : les meilleures équipes sont présentes et, en cherchant bien, il est toujours possible de dénicher un prototype, un nouveau produit pas encore dévoilé, une astuce de mécano… Voici ce que nous avons trouvé :

Cross-country

En XC, le format particulier du parcours des Menuires (peu technique mais très physique) a entraîné certains choix de matériel un peu différents de ce qui se fait en coupe du Monde, notamment chez les femmes.

Côté transmission, on note la présence d’un pédalier Sram « BlackBox », du nom du programme de développement réservé aux athlètes de la marque américaine. Déjà vu (entre autres) sur les vélos du team Scott-Sram de Nino Schurter et Kate Courtney, ce pédalier intègre un capteur de puissance dans le plateau Directmount. Avantage, c’est plus léger, plus rigide et surtout plus précis qu’un capteur similaire dans un pédalier à étoile 4 branches. Inconvénient, lorsque le plateau est usé il faut changer le capteur de puissance avec…

Un montage finalement assez simple et sobre, sans touche exotique comme on le voit parfois en XC. Seule véritable touche personnelle qu’on a peu de chance de retrouver ailleurs, de petites… licornes se promènent sur le vélo !

Même son de cloche chez Julie Bresset qui a elle aussi opté pour le semi-rigide (non, pas les licornes) après avoir reconnu le parcours. Chez Massi, il s’appelle Pro SL et le montage est ici strictement identique au modèle de série en version Team, à l’exception des disques de freins.

On retrouve donc une transmission Shimano XTR, une fourche Fox actionnée par le blocage DT Swiss (très apprécié par les pilotes de plusieurs teams, même lorsqu’ils ne roulent pas avec des suspensions DT) mais aussi des roues et pneus Massi, en 26 mm de largeur interne et 2.20 de section.

En revanche, sa coéquipière Loana Lecomte, 2e au scratch et championne de France Espoirs, avait décidé de rester fidèle à son tout-suspendu. Le montage est là aussi identique au modèle de série, mais son vélo dispose néanmoins d’une jolie touche personnelle puisque suite à son titre de championne de France Espoirs 2019, Massi lui a offert cet hiver une peinture personnalisée bleu-blanc-rouge aux reflets métallisés du plus bel effet.

On notera d’ailleurs que Lena Gerault roulait elle aussi en tout-suspendu (KTM Scarp), ce qui signifie que les deux premières places scratch sont occupées par des tout-suspendus. Ni Pauline Ferrand-Prévot ni Julie Bresset ne regrettaient en tout cas leur choix à l’arrivée.

Chez les hommes, la question se pose moins et mis à part Joshua Dubau, tous les pilotes du top 10 roulaient en tout-suspendu. Chez Absolute Absalon, Titouan Carod avait néanmoins opté pour un pneu arrière au profil impressionnant et particulièrement peu cramponné (Vittoria Terreno) pour gagner un maximum de poids et de rendement.

Du côté de KMC-Orbea, ce sont les roues qui ont attiré notre attention avec des Mavic en carbone au profil moins rond que les modèles de série. Pierre Lebreton, le team manager de l’équipe, nous a confirmé qu’il s’agissait de roues « team » réservées aux différentes équipes sponsorisées par la marque, mais nous n’avons pas pu en savoir plus.

Le cadre est bien sûr celui du nouvel Orbea Oiz OMX, plus léger que l’ancien modèle OMR de 250 g et pour gagner encore un peu de poids, on remarque que l’équipe va jusqu’à remplacer le protège-base d’origine par un modèle minimaliste fourni par KMC et monter des vis de porte-bidon en nylon !

En parlant de poids, on remarque qu’il n’y a aucun cache (comparez avec la deuxième photo, prise lors d’un camp d’entraînement de l’équipe il y a quelques semaines) sur la suspension du Cube AMS 100 d’Hélène Clauzel, vice-championne de France Espoirs. Encore cette quête du moindre gramme ? Pour une fois, la réponse est non et la raison tout autre : le cache serait particulièrement volumineux et gênerait Hélène au pédalage, ce qui l’aurait conduit à l’enlever pour être tranquille. Plusieurs membres de l’équipe l’ont d’ailleurs imitée.

Son équipe laisse par ailleurs les coureurs assez libres pour le choix de plusieurs composants (on a vu certains pilotes rouler en plateau ovale Absolute Black, d’autre en Sram Quarq à la place du Race Face Next SL choisi par l’équipe) et Hélène en a profité pour monter, comme sa sœur Perrine, une superbe potence Tune annoncée à seulement 112 g en 85 mm de long. C’est léger et c’est beau, deux bonnes raisons pour la monter sur son vélo !

Enfin, nous avons aperçu pendant la course un nouvel ensemble cintre-potence en une seule pièce de chez Enve entre les mains de Maxime Marotte. Il n’y a actuellement rien de tel dans le catalogue de la marque américaine, mais ces composants sont de plus en plus populaires en VTT et il ne serait donc pas surprenant de voir une version de série sortir prochainement.

Descente

En descente, on commence avec le sujet qui a beaucoup fait parler durant le week-end, cette petite boîte en carbone sur le vélo de Loïc Bruni. Les plus folles théories ont circulé sur son utilité, du support pour instruments de télémétrie au cache pour une nouvelle tête ou bonbonne d’amortisseur Ohlins. Cependant, rien n’a été confirmé et lorsque nous avons demandé à Laurent Delorme, le team manager de l’équipe Specialized Gravity, ce qu’était cette petite boîte en carbone, il s’est contenté de nous répondre : « C’est une petite boîte en carbone. » Affaire à suivre…

On croit aussi deviner une biellette custom (couleur alu, devant le pneu), ce qui est une pratique courante dans plusieurs teams, dont Specialized, pour vraiment coller aux désidératas des pilotes.

L’autre question importante, c’était celle du choix de pneus. Très sèche, la piste est rapidement devenue très poussiéreuse, ce qui a poussé certaines équipes comme Commencal/Muc-Off à monter des pneus boues, une recette bien connue dans ces conditions.

Toujours chez Commencal/Muc-Off, nous avons remarqué un nouveau pneu avant Schwalbe. Le dessin ressemble beaucoup à celui d’un Magic Mary et nous en aurons la confirmation chez Dorval AM, l’équipe du champion de France Benoît Coulanges, qui disposait également de ces pneus : le profil est en tous points identique au Magic Mary mais la gomme est nouvelle et particulièrement tendre.

Autre marque, autre prototype avec un nouveau pneu Maxxis sur le Santa Cruz de Loris Vergier. Cette fois, les crampons rappellent ceux d’un DHR II et on imagine que c’est plutôt du côté de la gomme ou de la carcasse que des tests sont en cours.

Aucun prototype ou test en cours du côté du Scott Downhill et de Marine Cabirou mais l’équipe avait préparé un deuxième vélo, équipé et réglé comme le vélo de course, avec un système d’acquisition de données pour préparer au mieux les suspensions.

Arthur Quet, l’ingénieur course de Commencal rencontré un peu plus tard dans la journée, nous explique que le tracé des Menuires oblige à revoir tous les réglages de suspensions par rapport à une coupe du Monde car il comporte plus de parties lentes et de sections où il n’existe qu’une seule bonne trajectoire, qui se dégrade rapidement avec les passages.

Pour terminer, quelques trouvailles variées : un nouvel insert de pneu et de l’équilibrage de roue chez Commencal/Muc-Off et des freins Shimano XTR chez Dorval AM, pas vraiment prévus pour la descente par Shimano mais préférés par certains pilotes pour leur feeling légèrement différent.

Retrouvez ici nos reportages complets sur les championnats de France 2020 :
XC :https://www.vojomag.com/championnats-de-france-xc-2020-lena-gerault-et-jordan-sarrou-intouchables/
DH :https://www.vojomag.com/championnats-de-france-dh-2020-coulanges-et-nicole-sacres/

ParLéo Kervran