Test VTTAE | Le Moustache Game 160.9 Launch Edition au coeur des Aravis

Moustache recentre sa gamme VTTAE autour de deux modèles partageant un même châssis 29 pouces en aluminium : le Game. On retrouve le Game 150, avec un amortisseur maison pour une pratique polyvalente, et le Game 160, avec un autre amortisseur, une biellette et un yoke différents pour les pratiques plus engagées. Les composants évoluent légèrement entre les deux modèles, que nous vous présentions en détail lors du lancement.

Au cœur du vélo, on retrouve le moteur Bosch Performance CX de cinquième génération, que nous vous présentions à son lancement. Choix technique devenu identité visuelle, le moteur est très apparent, et Moustache ne cherche pas à l’intégrer. L’objectif premier est de permettre de positionner la batterie au plus bas, mais cela favorise également une ventilation optimale du moteur. Pour le look, les avis sont polarisés : soit on déteste, soit on adore !

Nous avons consacré un grand article à toute la conception, aux choix techniques, à la géométrie et à la cinématique du Moustache Game. Il est à retrouver ici, et nous vous proposons de vous plonger au cœur d’un modèle précis et de son comportement sur les sentiers : le Game 160.9 Launch Edition. C’est le modèle le plus haut de gamme du Game 160, dans le coloris inaugural du lancement du vélo.

Notre e-bike de test : le Moustache Game 160.9 Launch Edition

Commercialisé à 8 999 €, le Moustache Game 160.9 Launch Edition est le modèle le plus haut de gamme de la marque. Mais avant de passer en revue les équipements, on s’attarde sur le cadre et ses finitions, partagés par l’ensemble de la gamme.

Côté design tout d’abord, les Moustache Game sont particulièrement identifiables avec leur moteur positionné au-dessus du boîtier de pédalier, afin de permettre une installation de la batterie — et des masses — au plus bas. La zone de la douille de direction et tout l’avant du vélo constituent également la marque de fabrique de Moustache, avec les soudures gommées au profit de lignes très élancées.

Les cadres sont protégés par une pièce qui isole le haut et le bas de la base côté transmission.

Sous le cadre, une protection en deux parties protège le vélo. La partie basse peut facilement être retirée afin d’accéder à la batterie. Une solide pièce, qui se dévisse avec une clé hexagonale standard, permet de la sécuriser. La connexion avec le moteur se fait par le bas, ce qui évite des soucis de déconnexion intempestive.

Côté batterie, justement, Moustache propose deux options : 600 Wh ou 750 Wh pour 300 € de plus. Nous avons été largement satisfaits par la batterie de 600 Wh, à laquelle on peut également adjoindre un « range extender » baptisé Powermore chez Bosch (+500 €). 600 Wh, c’est largement suffisant pour nos sorties du quotidien, si vous n’avez pas une corpulence particulièrement lourde. Elle permet de contenir des masses plus faibles et surtout plus basses, ce qui offre au vélo un comportement bien plus dynamique et léger dans de nombreuses circonstances.

Le choix technique de Moustache de ne pas créer une grande ouverture dans le cadre est judicieux pour maintenir la précision du châssis, sans ajouter trop de poids, et sans rendre l’extraction de la batterie impossible. On imagine mal la retirer après chaque sortie, mais il est possible de le faire occasionnellement — et c’est une bonne chose.

Devant la batterie, vers la douille de direction, une petite pochette peut accueillir une chambre à air. Cela peut être pratique pour des pièces de réparation qu’on ne sort que rarement. On vous conseillera toutefois de rester le plus « light » possible dans le chargement, afin de ne pas ajouter du poids tout en haut de votre vélo.

Autre élément de conception maison : le cache de la prise de chargement est conçu par Moustache. Il se verrouille après un quart de tour et est sécurisé par un petit filin.

La biellette et le yoke qui la prolongent sont les deux pièces, avec l’amortisseur, qui distinguent le Game 150 du Game 160.

Sur ce modèle haut de gamme, on aime le multi-outils Moustache, produit par Granite, qui se glisse dans la colonne de direction. Très complet, il faut toutefois deux mains pour le ranger dans son logement, mais on apprécie d’avoir cet outil à portée de main sur un VTTAE haut de gamme.

Le cadre du Game 160 est partiellement protégé par deux films de protection personnalisés aux couleurs du vélo. Ces derniers sont également disponibles en pièces détachées, ou dans d’autres couleurs et motifs.

Côté équipement, le Moustache Game 160.9 arrive avec les suspensions Fox les plus haut de gamme. On retrouve ainsi la fourche Fox 38 Factory (170 mm de débattement) et l’amortisseur Fox Float X Factory (160 mm). Dans les deux cas, on retrouve des suspensions qu’on connaît bien, et qui offrent une même identité : beaucoup de support et une lecture de terrain particulièrement fiable. On vous présentait en détail les cartouches Grip X et Grip X2 (juste ici).
La Fox 38 peut sembler « too much » pour certains riders et certaines pratiques all-mountain, mais sur un VTTAE, et avec un programme enduro, elle trouve toute sa place sur le Game 160.9. On ajoute même un peu de rebond par rapport à nos réglages habituels pour compenser le poids du vélo. Côté amortisseur, pas de mauvaise surprise — bien au contraire. Malgré le « petit » volume comparé au X2 disponible chez Fox, le Float X assure et ne se fait pas dépasser. Il ne plonge pas, même sur les gros chocs et les impacts répétés. Avec ce duo de suspensions, on était comme à la maison, et particulièrement bien installés pour ressentir le vélo.

Preuve que Moustache se soucie de la facilité d’utilisation de ses machines, on retrouve un petit sticker de témoin de SAG, pour s’assurer des premiers réglages de base du vélo.

À ces suspensions est associée une tige de selle Fox Transfer de 180 mm de débattement, une taille bien adaptée. Attention toutefois au passage de câble, qui était pincé par notre moteur.

Côté transmission, on retrouve la transmission X0 T-Type de SRAM, très adaptée aux VTTAE. Plus de patte de dérailleur : c’est de la précision et de la rigidité en plus pendant les passages en force, encore décuplées par la puissance du moteur. Le dérailleur est connecté à la batterie principale du vélo. Vous n’aurez donc qu’à en charger une, et même si vous êtes à 0 %, il en restera toujours assez pour rentrer à la maison.

Moustache fait le choix de manivelles de pédalier en 165 mm. C’est bien, mais on pourrait espérer encore un peu plus court pour éliminer les petits contacts avec le sol au pédalage.

Côté roues, Moustache propose son montage Just_Carbon avec des cercles de 28 trous et une largeur interne de 31 mm, montés sur des moyeux Mavic/Moustache. Tout au long du test, les roues ne nous ont pas fait défaut : elles sont passées relativement inaperçues, ne pénalisant pas le vélo, sans non plus l’avantager considérablement.

Sur ces dernières, on a apprécié le choix de Moustache de monter deux pneus Maxxis Assegai, en carcasse Double Down à l’arrière et Exo+ à l’avant. Il est encore possible de renforcer la solidité, mais on a une bonne base pour partir rouler dès la sortie du carton !

Enfin, le poste de pilotage est signé par la marque vosgienne. Il est tout en aluminium, et le cintre arrive dans une largeur de 780 mm. Si vous roulez en taille S, M ou L, n’hésitez pas à le recouper à la taille qui vous est adaptée.

On adore la petite commande Bosch à deux boutons située sur la gauche du poste de pilotage. Moustache accompagne le tout du nouveau petit écran de contrôle Bosch, positionné juste derrière le guidon et plutôt bien protégé des chocs. Il n’est pas indispensable, mais bien agréable pour aller chercher plus d’infos sur l’autonomie restante du vélo d’un coup d’œil.

L’autonomie, justement, parlons-en. Sans aller particulièrement à l’économie, on atteint facilement 1500 à 1800 m de dénivelé positif. Évidemment, tout cela dépend de votre poids, de votre manière de rouler et de votre terrain.

Sur la balance, nous avons pesé notre exemplaire de test, en taille L et sans pédales, à 24,2 kg.

Sur le papier, ce vélo commercialisé 8 999 € est un modèle haut de gamme, sans atteindre les budgets délirants de certaines autres marques. Tous les composants sont éprouvés, fiables et bien sélectionnés. Rien à redire de ce côté-là. On aime les petits ajouts comme le multi-outil, le guide de SAG ou les films de protection livrés avec ce modèle.

Test terrain | Moustache Game 160.9 Launch Edition

Du terrain, il en aura vu, ce Moustache Game 160 ! Ce VTTAE a passé de longs mois avec l’équipe de la rédaction et différents testeurs. Il a connu l’hiver, l’été, la montagne, ses Vosges natales, et même les sentiers arides et rocailleux du sud de la France.

Nous avons réalisé une bonne partie du test de ce vélo au cœur des Aravis, et plus récemment sur le circuit du Tour du Grand-Bornand. La vallée est située en Haute-Savoie, au cœur des Alpes françaises, où une série d’itinéraires VTT et gravel ont été conçus.

Ce qui ressort des différents retours, c’est sa grande polyvalence, malgré son positionnement enduro. On vous explique pourquoi.

Le vélo affiche, en taille L, une géométrie assez équilibrée et moderne, sans être extrême. On retrouve un reach de 480 mm, un angle de direction de 64,2° et des bases de 462 mm. Le poste de pilotage n’est pas perché trop haut, et on parvient à garder du poids — et donc du contrôle — sur l’avant du vélo en toute circonstance.

La combinaison des deux grandes roues de 29 pouces semble parfois un peu boudée sur les derniers gros VTTAE, mais sur ce Game, elle offre une facilité de prise en main et surtout une excellente traction en montée. On perd peut-être un peu du potentiel « joueur » du Moustache, mais on gagne en stabilité et en confiance.

La prise en main et la découverte du Moustache se font sans encombre pour les différents testeurs.

Côté motorisation, on débloque encore un peu plus de potentiel en réalisant la dernière mise à jour Bosch, disponible pour les moteurs Performance CX. Le couple et la puissance sont boostés, et on peut paramétrer le nouveau mode EMTB+. Le vélo gagne en nervosité si on le souhaite, et on imagine mal avoir besoin de plus de puissance.

C’est en montée que le vélo nous bluffe en premier lieu. Les suspensions haut de gamme offrent un bon support : le vélo lit le terrain sans s’affaisser. Il se cabre très peu, et ses grandes roues en font un excellent franchisseur.

C’est surtout en descente qu’on attendait ce vélo, mais c’est en montée qu’il commence à se révéler. Malgré un poids qui ne le range pas parmi les vélos les plus sveltes, le Moustache réagit bien aux petites impulsions et on s’amuse à se lancer dans les pires montées. C’est l’un des meilleurs grimpeurs que nous ayons récemment testés.

En descente, on découvre un vélo avec beaucoup de grip, tout particulièrement à l’avant. La position, le travail des suspensions et les grandes roues permettent de développer une réelle confiance au guidon du Game. Il n’en devient pourtant pas exclusif : on peut se laisser descendre tranquillement à son guidon, tout comme il est possible de le pousser et de lui rentrer dedans si l’on dispose du bon bagage technique. Le vélo ne s’effondrera pas sous vos impulsions ni en réception. C’est une qualité que peu de vélos parviennent à proposer.

Même si le support des suspensions permet un pilotage assez facile dans les changements d’angles, le vélo, dans cette configuration enduro, n’est pas une boule de nerfs. On aura davantage tendance à rouler les roues au sol, avec un vélo qui encaisse les chocs, plutôt qu’à tirer de petits sauts partout.

C’est sur le plat et dans les portions plus roulantes que le vélo se montre le moins mordant. Le Moustache est assez passif et ne dégage pas de réelle vivacité. Ce n’est pas dramatique quand on connaît le programme enduro de la machine. Le Game 150 est d’ailleurs plus léger et plus à l’aise sur ce créneau.

Après avoir enchaîné quelques descentes sur le bike park de la station voisine de La Clusaz, nous sommes partis sur une boucle plus naturelle, mêlant montées techniques, traversées et descentes raides à flanc de montagne. Tous nos testeurs ont terminé leurs montées ou leurs descentes avec un grand sourire, et c’était certainement cela le plus important. Par rapport à la précédente génération, on gagne en soutien et en précision. Sans se détourner d’une cible relativement grand public, le Game 160 s’ouvre les portes d’une clientèle plus engagée et exigeante.

Gratter un peu de poids sur une prochaine évolution pourrait encore débloquer de nouvelles qualités à ce Game 160.

Au fil des mois et des kilomètres avalés, on aura tout de même dû déplorer la disparition du cache du port de charge, égaré pendant une sortie. Le plastique du sabot moteur nous a également semblé fragile.

Ce qu’on retient surtout de ce test du Moustache Game 160.9 Launch Edition, c’est un vélo conçu pour faciliter la vie de ses riders. Cela va du choix des composants aux petits accessoires qui en font un vélo prêt à rouler. Plus important encore, dès les premiers tours de roues, on découvre un vélo qui met en confiance, capable d’accueillir à son bord des riders expérimentés comme des pilotes moins aguerris. Le vélo encaisse comme un vrai enduro, tout en offrant des qualités de super grimpeur. Ce n’est pas le vélo le plus incisif ni le plus nerveux, mais ses capacités globales en font l’un des meilleurs gros VTTAE polyvalents actuellement sur le marché.

Plus d’infos sur le site de la marque : moustachebikes.com

Plus d’infos sur les tracés développés par Annecy Mountains :  www.annecymountains.com