Test | RockShox Pike, Lyrik et Zeb : le bilan après un an

Par Léo Kervran -

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Test | RockShox Pike, Lyrik et Zeb : le bilan après un an

Il y a un an jour pour jour, RockShox refondait complètement sa gamme trail/enduro et dévoilaient des suspensions revues de fond en comble. Côté fourche, cela concernait les fameuses Pike, Lyrik et Zeb, parmi les fourches les plus populaires du marché. On vous avait alors présenté toutes les nouveautés et nos premières impressions après quelques semaines de roulage mais qu’en est-il un an plus tard ? Quels sont les points communs et différences entre ces fourches ? Voici venue l’heure du bilan :

 

 

Ces dernières saisons, RockShox nous avait habitué à faire évoluer ses fourches par petites touches : ici un nouveau ressort, là une cartouche retravaillée… De quoi améliorer le comportement bien sûr, et intéressant car cela permet d’améliorer ce qu’on a chez soi sans trop dépenser, mais sur le papier, rien de forcément excitant ou capable de marquer une vraie nouvelle génération.

 

Autant vous dire que le lancement de l’année dernière a marqué un tournant : nouvelle cartouche et nouveau ressort pour tout le monde, nouveau châssis pour les Pike et Lyrik et quelques surprises supplémentaires sur les modèles haut de gamme. La voilà, cette nouvelle génération ! Pour tout savoir en détails sur ces nouveautés, on vous renvoie à notre article paru il y a un an : Test nouveauté | RockShox 2023 : on change tout !

 

 

Ici, on va faire simple car ce qui nous intéresse, c’est le bilan sur le terrain. Retenez tout d’abord que depuis l’arrivée de ce nouveau millésime, la gamme a été réorganisée et les fourches se chevauchent moins que par le passé. Désormais, on a la Pike en 120 à 140 mm, une fourche trail par excellence, la Lyrik en 140 à 160 mm et tournée vers l’all-mountain et enfin la Zeb, qui touche du haut de ses 160 à 190 mm de débattement les pratiques enduro et freeride. Fini le temps où l’on pouvait avoir les trois fourches en 150 mm.

 

 

Côté châssis, RockShox annonce quelques évolutions sur la rigidité mais le plus visible et le plus sensible, c’est l’arrivée des Pressure Relief Valves. Situées à l’arrière des fourreaux, ces valves qui existent depuis quelques temps chez Fox ou SR Suntour permettent de rééquilibrer la pression lorsqu’on change rapidement d’altitude ou que l’air chauffe sur une longue descente. Si vous ne l’avez jamais expérimenté ça peut paraître futile mais croyez-nous, à la montagne c’est salutaire et on sent un vrai gain en sensibilité après les avoir utilisées. Fini les méthodes de paddock avec un bout de plastique qu’on glisse sous le joint racleur, le petit pschitt de chaque côté est tellement plus simple qu’il devient vite un réflexe avant de se lancer dans une grande descente.

 

 

Sur les modèles Ultimate, les plus haut de gamme, on a aussi les ButterCups. Ces petits silentblocs placés tout en bas de la fourche, à la liaison entre la tige du piston et les fourreaux,  sont censés filtrer jusqu’à 20 % des vibrations à haute fréquence. Pour mieux visualiser le genre d’impact que cela représente, RockShox donne l’exemple d’empreintes de chevaux ou de traces de tracteur bien sèches en plein été. Plus que sur le confort, c’est principalement sur la fatigue que les ButterCups doivent avoir une influence, en économisant le ou la pilote au fil de la journée. L’effet est donc difficilement mesurable mais vu la pénalité de poids dérisoire (une vingtaine de grammes par côté), pourquoi pas ?

 

 

En dehors de ces nouveautés, ce qu’on remarque à l’issue de cette année de test c’est que les réglages semblent plus « harmonisés » entre les fourches. Entendons-nous bien, on ne mettra jamais la même pression d’air dans une Pike et dans une Zeb mais maintenant, on se situe à peu près au même niveau sur ces deux fourches par rapport aux recommandations initiales de la marque, là où sur la précédente génération c’était plus variable.

 

 

Autre changement de taille avec le réglage des compressions. Avec la cartouche Charger 2.1 des anciennes fourches, on avait tendance à rouler très ouvert, avec peu de freinage en compression. Avec la Charger 3 cela a changé et désormais, on se situe plutôt en milieu de plage. A nos yeux c’est une bonne chose puisque cela donne plus de marge de manœuvre et permet d’ajuster dans un sens ou dans l’autre si nécessaire, selon les besoins et sensations du jour.

 

 

Sur les modèles en eux-mêmes, les Pike et Lyrik nous ont semblé proches des précédents modèles. Ça peut paraître surprenant puisqu’elles sont entièrement nouvelles, du châssis aux éléments internes, mais RockShox a su préserver l’esprit de ces fourches et si vous aimiez les anciennes, vous ne serez pas dépaysés une fois les bons réglages trouvés. On note tout de même la disparition de la cartouche RCT3 sur les Pike haut de gamme, ce qui décevra peut-être celles et ceux qui préféraient un blocage à des réglages poussés.

 

 

Ironie de l’histoire, c’est donc la Zeb, qui n’a pas changé de châssis, qui nous a donné l’impression d’évoluer le plus. Par le passé, elle pouvait paraître accessible sur une brève découverte mais finissait avec le temps par se montrer plus usante qu’une Fox 38, moins évidente à régler mais plus performante au final. Avec son nouveau ressort et sa nouvelle cartouche, la RockShox Zeb version 2023 progresse nettement. Désormais, il est plus facile d’avoir du confort sans sacrifier la performance et vice-versa.

 

Dit d’une autre façon, sur la génération précédente on aurait sûrement hésité entre une Lyrik et une Zeb pour de l’enduro pur et des pilotes sous les 75 kg. Désormais, ce n’est plus le cas et on monte sur une Zeb sans l’ombre d’une hésitation ou d’une appréhension, car on peut enfin profiter du châssis plus rigide sans en subir les inconvénients.

Conclusion

Avec cette gamme trail/enduro lancée l’année dernière, RockShox semble avoir atteint l’âge de la maturité. Plus abouties, les trois fourches sont aussi mieux organisées entre elles que par le passé et il est désormais plus facile de savoir vers quoi s’orienter suivant sa pratique. Sans rendre complètement obsolète la précédente génération, ce millésime apporte des améliorations utiles (encore heureux) et corrige les défauts les plus importants, le tout en restant fidèle à son caractère pour ne pas perdre ses habitués.

Plus d’informations : sram.com/rockshox

ParLéo Kervran