Test Ride #7 : KS Lev, genouillères Race Face & pneus Vittoria

Par Olivier Béart -

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Test Ride #7 : KS Lev, genouillères Race Face & pneus Vittoria

Vojo vous propose désormais régulièrement des trios de tests courts et concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo. 

Au programme cette semaine, la tige de selle télescopique KS Lev Ci, les genouillères Race Face Ambush Stealth et les pneus Vittoria Mezcal TNT G+.

Découvrez-les en cliquant sur les liens ci-dessous. >>

Tige de selle télescopique KS Lev Ci 65mm

KS, ou Kind Shock de son nom complet, est sans aucun doute un des plus grands spécialistes de la tige de selle télescopique, et probablement aussi celui qui offre la gamme la plus vaste. Parmi les modèles un peu particuliers, on trouve la KS Lev Ci avec un débattement de 65mm seulement et un corps en carbone. Petit débattement, poids plume : vous avez deviné, elle est faite pour le XC ! Nous l’avons testée pour voir si elle tire son épingle du jeu par rapport aux modèles classiques, plus lourds mais avec plus de débattement.

La KS Lev Ci est proposée dans trois diamètres (27,2, 30,9 et 31,6mm) et 5 débattements (65, 100, 125, 150 et 175mm). La technologie interne est la même que sur la Lev classique et bien connue, avec une cartouche hydraulique et une chambre d’air dont la pression peut être ajustée de 100 à 250psi, avec une influence directe sur la vitesse de remontée. Quant aux lettres Ci, elles indiquent qu’on est ici en présence de la version haut de gamme avec tube carbone (et la coupelle basse du chariot de selle aussi) pour gratter quelques grammes, et qu’il s’agit de la version avec passage de câble par l’intérieur du cadre (elle existe aussi en passage externe). Au niveau des dimensions, notre KS Lev Ci en 31,6mm de diamètre et 65mm de débattement mesure 410mm de long, avec 15cm d’insertion minimum dans le cadre. Attention donc aux vélos très sloping ! Par contre, elle se prêtera bien à un montage sur un vélo de petite taille, XC ou non.

Sur la balance, la KS Lev Ci est certes bien plus lourde qu’une tige de selle classique, surtout un modèle léger de XC (le plus souvent sous les 200g), mais avec 423g vérifiés sur notre balance, on est quasiment 80g plus léger qu’une KS Lev Integra classique en 150mm de débattement. Et ce n’est pas tout ! Car sur la KS Lev Ci, la marque gagne aussi pas mal de poids sur les accessoires, avec un ensemble câble-gaine léger (câble en Kevlar et gaine en plastique) qui divise presque par deux la note par rapport à un ensemble classique, et un levier carbone… qui est, lui, plus esthétique qu’autre chose puisque le gain de poids est négligeable.

L’ensemble est très bien fini et, si la câblerie demande un peu de soin au montage (on vous recommande d’ailleurs de couper le câble avec des ciseaux bien aiguisés plutôt qu’une pince), une fois que tout est en place, on ne doit plus s’en soucier et on bénéficie d’une grande souplesse de fonctionnement du levier.

Les plus attentifs auront remarqué que le système d’accroche de la commande au guidon sur le cintre a été revu. Il y a désormais une petite charnière et le collier pince désormais le levier et plus le cintre. Bilan, l’accroche est fortement améliorée, et c’est un bon point car le précédent design n’était pas optimal sur ce point. Pour le reste, le levier est toujours un modèle d’ergonomie et il est très facile de lui trouver une position optimale sur le cintre.

Du côté de la tige de selle KS Lev Ci elle-même, nous avons été satisfaits de son fonctionnement tout au long du test. Qui n’a pas été de longue durée, mais nous avons aussi profité du retour d’expérience d’un proche de la rédaction, qui l’utilise depuis plus d’un an. Pour les purs crosseurs habitués à avoir la selle haute et à tenir le vélo entre les jambes, le débattement de 65mm est parfait.

On sent qu’on passe plus facilement sur l’arrière du vélo, qu’on est plus à l’aise dans le technique, mais on garde le contact avec le vélo entre les cuisses. Par contre, pour les bikers multi-disciplines qui font tant du XC que de l’enduro, cette tige montée sur le vélo de cross risque de leur donner un sentiment de trop peu. Avec le faible débattement, la remontée se fait toujours rapidement, mais nous avons préféré gonfler la chambre d’air dans la fourchette haute de réglage pour en profiter au maximum. Enfin, côté entretien, il faut prendre la peine de dévisser le collier situé à la base de la partie coulissante, à nettoyer le joint et à graisser légèrement l’ensemble. Moyennant cette petite précaution, l’ensemble s’avère fiable.

Verdict

La KS Lev Ci en débattement de 65mm est un produit parfaitement adapté au XC. Pour 300g de pénalité à peine, à vous l’aisance dans les portions techniques sans perdre vos repères, ni la sensation de la selle bien calée dans l’entrejambe. Son fonctionnement très doux et son levier à l’ergonomie parfaite en font une référence dans son domaine. Reste son prix de 509,9€, qui en fait une des tiges les plus chères du marché. Mais elle n’a, en réalité, pas beaucoup de concurrence directe, que ce soit en usage/débattement ou en poids.

Plus d’infos : www.kssuspension.com/product/lev-ci et sur le site de l’importateur Race Company

Genouillères Race Face Ambush Stealth

Mondialement connue pour ses composants cycle, la marque canadienne Race Face a aussi fait sa place au fil des années dans le monde de l’équipement corporel, notamment dans les protections. Parmi les nombreux modèles disponibles, nous avons testé l’un de leur best seller, les Race Face Ambush Stealth. Petite mise en bouche…

Pas moins de cinq velcros ainsi que des bandes anti dérapantes se portent garantes de l’excellent maintien des genouillères Race Face Ambush Stealth. On peut noter aussi de part et d’autres de la genouillère des renforts latéraux, bien pratiques et agréables pas uniquement en cas de chute, mais aussi quand on appuie sur le cadre lors des passages en courbe.

Un autre point fort des genouillères Race Face Ambush Stealth, c’est l’ouverture totale de ces dernières. En effet, on peut les positionner de deux manières, classique en les enfilant, ou plus agréable encore, en les ouvrants littéralement en deux. Ce n’est pas propre à ce modèle ni à Race Face, mais l’avantage de l’ouverture totale permet de pouvoir les enlever sans même se déchausser, voir même sans descendre du bike si vous êtes aguerri. Petit plus encore, une fois enlevées, ces genouillères peuvent aussi très facilement se fixer autour du cintre pour faire une ascension en liaison par exemple, simple et vraiment pratique à l’usage surtout si on ride avec sac type « banane », bien incapable de les supporter.

Côté confort, vous aprécirez les périodes plus froides comme l’automne et l’hiver, car il vrai qu’elles sont plutôt chaudes à porter. Cela dit, leur coté pratique « ouveture intégrale », est tellement simple d’utilisation qu’il serait bien dommage de ne pas en profiter. Et cela aide aussi à passer outre leur côté assez chaud. Si vous voulez les garder même au pédalage, pas de souci non plus, ces genouillères Race Face Ambush Stealth ne bronchent pas, ni à la montée, ni à la descente. Les nombreux scratch de fixation sont vraiment bien étudiés. Les premiers en interne permettent d’ajuster la protection aux genoux, tandis que ceux en extérieur permettent leur maintien. Un gage d’efficacité, mais surtout de confort au final. Pas besoin de serrer, et donc de garotter plus que cela le genou pour un maintien optimal.

Verdict 

Ces genouillères Race Face Ambush ont révélé une véritable vocation pour l’enduro, surtout quand il s’agit de rouler sans remontées mécaniques. Il est vrai que lorsque l’on passe la journée à pédaler, le fait de pouvoir enlever facilement ses protections de temps à autre n’est pas un luxe. Faciles à laver, un peu moins faciles à sécher, ces genouillères ont aussi bien vieilli au fil des mois. Difficiles à mettre en défaut, ces genouillères ne vous laisseront pas dans une embuche, un vrai coup de coup cœur pour Vojo.

Plus d’infos sur le site de la marque : www.raceface.com
Texte et photos de ce test : Sam Péridy

Pneus Vitoria Mezcal TNT 4C G+ 2.25

Vitoria, anciennement Geax, n’est pas la plus connue des marques de pneus VTT, mais ses boyaux font autorité sur route et ses pneus off-road méritent aussi d’être découverts, comme ce Vittoria Mezcal complètement revu et doté d’une gomme incluant du graphène dans sa composition. Roulant et résistant, voilà un modèle intéressant pour un usage marathon avec les beaux jours qui reviennent. Nous l’avons testé sur une saison complète. Bilan :

Le Vittoria Mezcal ici en test est un des pneus les plus roulants de la gamme. Sa bande de roulement comporte des crampons bas, dont la forme évoque des ailes, les crampons latéraux sont plus prononcés et assez rapprochés, et de petites tétines viennent assurer la transition entre les deux. Il se destine aux terrains secs et roulants avant tout. Mais dans ses versions haut de gamme, il est doté d’une toute nouvelle gomme G+ à base de graphène, dont nous avions pu découvrir toutes les subtilités lors d’un voyage au centre R&D de la marque au moment du lancement. Sur le papier, cette gomme doit offrir à la fois une faible résistance au roulement, une excellente accroche (notamment sur terrain humide) et une meilleure durée de vie que les gommes classiques. Bref, une sorte d’additif « magique » aux nombreuses vertus… dont il faudra vérifier s’il tient ses promesses sur le terrain.

Le Vittoria Mezcal de ce test a été choisi en version 2.25 qui, et c’est assez rare pour être souligné, fait vraiment la section annoncée avec 57mm de largeur à l’extrémité des crampons (sur jante de 24mm). Sa hauteur est aussi importante et il a vraiment un gros ballon, de sorte qu’on se dit que la version 2.1 est tout à fait envisageable aussi si on ne roule pas sur des terrains très exigeants et qu’on veut gagner un peu de poids. A propos de poids, le Vittoria Mezcal TNT n’est pas un poids plume avec 721g sur notre balance. Par contre, il est étanche d’origine et dans cette version TNT (tubeless ready), il se monte extrêmement facilement sur tout type de jantes (NoTubes et DT Swiss notamment).

Nous avons testé le Vittoria Mezcal sur une saison complète, et il a notamment été notre choix pour le Cape Epic, du moins en montage arrière. Ce qui nous a séduit sur ce pneu, c’est d’une part sa faible résistance au roulement, perceptible et confirmée par les chiffres (24,6W selon le le site bicyclerollingresistance.com, soit l’équivalent d’un Schwalbe Racing Ralph et moins que la plupart des autres concurrents), mais aussi la qualité de sa gomme qui procure une accroche phénoménale sur sol sec et très bonne sur les rochers et les racines humides malgré une carcasse assez rigide qui ne lui permet pas de se déformer autant que d’autres (on pense aux Schwalbe ou aux Specialized par exemple, et nous avons roulé le plus souvent à 1.5 bar, voire moins). A l’avant, il est bon sur terrain sec et excellent dans la rocaille, mais nous lui préférons le Vittoria Barzo, bien plus polyvalent à ce niveau. Dans la boue, ne comptez pas trop sur lui non plus, il n’est pas fait pour cela.

Autre argument de poids : il est (quasiment) indestructible. C’est bien simple, nous n’avons jamais crevé avec le Vitoria Mezcal. Une seule épine a réussi à percer sa carcasse hyper solide et ses flancs semblent insensibles aux coupures. Par contre, l’usure est juste dans la moyenne des pneus haut de gamme et on voit clairement que les crampons ainsi que la bande de roulement sont bien marqués, tout comme les flancs dont on voit la corde et que le pneu est bon à changer. Mais il a tout de même fait 1500km, majoritairement en compétition marathon. Et il poursuivra sans doute sa vie sur un « mulet » d’entraînement, comme un vieux Saguaro de plus de 10 ans que nous avons toujours sur un 26 pouces qui nous sert de vélo utilitaire et qui tient encore bien le coup !

Verdict

Indestructible et redoutablement performant sur sols secs, le Vittoria Mezcal est selon nous un des meilleurs pneus XC/Marathon pour les bikers avides d’aventure et de longues distances, qui cherchent un pneu haut de gamme, au rendement excellent, à l’accroche rassurante et avec lequel ils pourront attaquer sans retenue sur les terrains les plus difficiles, sans craindre de crever sans arrêt. On peut regretter leur poids élevé mais ils ont beaucoup d’autres arguments pour séduire et ils figurent pour nous parmi nos références de la catégorie.

Plus d’infos : www.vittoria.com

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Par Olivier Béart