Test Ride #34 | Pneu IRC, porte-bidon XLC et siège enfant Mac Ride
Par Léo Kervran -
C’est désormais une tradition bien établie : Vojo vous propose régulièrement des trios de tests concis, plus rapides et faciles à lire que nos articles habituels. Mais entendons-nous bien : si le but est ici d’aller à l’essentiel, il ne s’agit pas de tests au rabais ! Ces essais sont menés avec la même rigueur et le même sérieux que pour chaque autre pièce ou vélo qui passe entre nos mains et les produits ont été longuement mis à l’épreuve par l’équipe Vojo.
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IRC Tanken 2.3 : une bonne surprise en trail/AM
Spécialiste japonais du pneumatique peu connu dans nos contrées, IRC peut pourtant s’appuyer sur une solide expérience en VTT avec une histoire dans la discipline qui remonte aux années 1980. Certains d’entre vous se souviennent peut-être du Mythos, pneu iconique des années 90, et si le nom est toujours présent dans la gamme, ce n’est pas de lui que nous allons parler aujourd’hui. Cette fois, on s’est intéressé au Tanken, un modèle d’enduro polyvalent. Voici notre essai :
Disponible en 27,5″ et 29″ en section de 2.3, 2.6 ou 2.8 (27,5″ uniquement), le Tanken est le seul pneu d’enduro d’IRC. A ce titre, il se doit de répondre présent sur une grande variété de terrains et ça tombe bien, le dessin de ses crampons rappelle certain des pneus les plus polyvalents du marché : Specialized Butcher, Maxxis DHF et DHR II ou encore Hutchinson Griffus.
Les crampons sont hauts, épais et agressifs comme il sied à un pneu d’enduro. On remarque qu’il n’y a pas de pavé de transition, la liaison entre la bande centrale et les pavés latéraux est assurée par le placement en quinconce des crampons. D’ailleurs, sur la bande centrale les crampons les plus resserrés sont fendus perpendiculairement au sens de déplacement pour apporter du grip lors des phases de freinage et d’accélération tandis que les crampons plus écartés sont entaillés dans le sens du déplacement, ce qui facilite leur déformation vers le côté et doit donc offrir une transition saine en virage.
La carcasse en 60 tpi est doublée d’un renfort sur les flancs mais c’est tout ce qu’on a comme information à ce sujet. Contrairement à certains de ces concurrents, IRC n’est pas diserte sur les technologies qui rentrent dans son pneu. La section de 2,3″ peut paraître petite à l’heure actuelle pour un pneu d’enduro mais le montage rassure rapidement. Sur une jante en 30 mm de largeur interne, nous avons mesuré le Tanken à 62,5 mm, soit un peu plus de 2,45″. Tout va bien !
Une chose nous a surpris, le poids. Le pneu est annoncé à 1065 g et nous l’avons pesé à 1060 g, ce qui est très léger pour la catégorie. La génération actuelle de pneus d’enduro tend vers les 1200-1400 g, la plupart des pneus All-Mountain se situent autour de 1000-1100 g et même les pneus de downcountry dépassent souvent 900 g. On avait donc quelques réserves au moment de les monter sur un vélo d’enduro, notamment sur leur résistance aux crevaisons et le soutien des flancs.
IRC Tanken : le test terrain
Direction les sentiers de Hautes-Rivières pour la première sortie avec cet IRC Tanken et on ne vous cache pas pas que nous n’étions pas des plus sereins en haut de la spéciale de la Gouleyante en pensant à ce poids particulièrement faible. Le terrain était humide mais pas boueux et ce sentier est connu pour ses racines du début, suivies d’un véritable champ de bataille hérissé de pierres et de rochers avant de se terminer par de belles compressions.
A notre grande surprise et après seulement quelques mètres, nous nous sommes rapidement sentis très confiants dans ce pneu. Avec 1,15 bar à l’avant et 1,20 à l’arrière pour un pilote propre de 70 kg, le Tanken offre un bon équilibre entre adhérence, résistance au roulement et soutien.
Chaussé de ces pneus, on apprécie aussi bien plus facilement les remontées à la pédale. Les 300 g d’économie (soit 600 g sur l’ensemble du train roulant !) par rapport aux autres pneus d’enduro se sentent, d’autant plus que les IRC Tanken offrent un rendement tout à fait honnête.
Les pneus ont par la suite visité d’autres terrains comme ceux des trails centers de Spa, Chaudfontaine et Remouchamps (lire La Wallonie inaugure ses premiers Trails Centers VTT !), l’enduro de l’Amblève, le sud de la France pour la TransRiviera… Au fil des sorties, on a découvert un pneu qui se comporte très bien sur le sec et propose de belles choses sur sol humide mais qui affiche vite ses limites dans la boue. En cause, la bande de roulement qui bourre progressivement et ne se nettoie pas très bien en roulant.
Pour clôturer ce test et mettre à l’épreuve la solidité du Tanken, nous avons pris la direction de Finale Ligure pour 10 jours sur ces terrains agressifs. Bilan, une seule petite crevaison sur la bande de roulement et une usure tout à fait acceptable. Certains crampons du pneu avant commencent à s’arrondir et le pneu arrière présente quelques marques liées aux freinages mais rien qui invite à prévoir de les remplacer prochainement.
Verdict
Présenté comme un pneu d’enduro en 2.3, l’IRC Tanken s’est au final avéré être un très bon pneu trail / AM en 2.4 pour terrain sec à humide, mariant grip et rendement comme peu en sont capables. Un pilote propre et/ou léger pourra le pousser jusqu’à l’enduro sur des terrains peu cassants mais pour une pratique enduro compétition, on cherchera tout de même des pneus un peu plus lourds, avec plus de soutien et une résistance encore meilleure aux crevaisons.
IRC Tanken
65 €
1 060 g
- Grip et adhérence
- Poids et rendement
- Durée de vie
- Trop léger pour de l'enduro
- Ne convient pas dans la boue et la neige
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : ircbike.com
Bidon et porte-bidon XLC × Fidlock : dur de concurrencer l’original
Lorsqu’on est à la recherche d’un porte-bidon discret et peu encombrant mais tout de même fiable et pratique, la solution Fidlock s’impose souvent d’elle-même mais elle n’est pas toujours facile à trouver. Plus largement distribuée dans nos contrées et plus facile à trouver en magasin dans certaines zones, XLC s’est associée à la marque allemande pour proposer sa version du célèbre porte-bidon magnétique. Nous l’avons essayé, voici notre avis :
Avec cet ensemble bidon et porte-bidon sobrement baptisé MRS MR-S12, XLC propose une version sous licence mais légèrement revisitée du célèbre système aimanté Fidlock. Le bidon en lui-même, d’une capacité de 600 mL, est strictement identique à la première génération de bidon Fidlock mais la Bike Base, la partie qui reste sur le vélo et remplace le porte-bidon est légèrement différente.
Différente… et pas vraiment meilleure. Avec la version Fidlock, on visse la base sur le cadre comme n’importe quel porte-bidon mais ici, ce sont les aimants eux-même qui font office de vis. Impossible donc d’utiliser une clé hexagonale de 3 ou 4 mm comme d’habitude, on ne peut que serrer à la main et éventuellement s’aider d’un petit renfoncement pour aller un peu plus loin. La base en-elle même, avec le petit « doigt » en plastique qui guide le bidon et fait office de point de pivot, apparaît également moins rigide que l’originale et plus facile à abîmer.
A l’usage, le bidon tient bien en place et est facile à sortir mais la remise en place est curieusement plus compliquée qu’avec un vrai Fidlock. Le bidon ne se place pas toujours bien sur les deux aimants et il faut fréquemment le bouger un peu pour trouver la bonne position, voire l’enlever entièrement pour le remettre. On ne peut que supposer que c’est la base dessinée par XLC qui est en cause, puisque nous n’avons jamais eu ce genre de problème avec la base Fidlock.
On note aussi que le bidon est assez rigide, ce qui n’est pas des plus agréables lorsqu’on presse dessus pour boire. Ce n’est pas une nouveauté, ce petit défaut est une caractéristique de la première génération de bidons Fidlock mais la marque allemande a depuis corrigé le tir et les versions plus récentes sont plus confortables à utiliser. Dommage que XLC n’ait pas suivi le mouvement et opté pour un modèle plus moderne.
Verdict
Moins pratique, moins agréable et pas moins cher qu’un ensemble Fidlock, cette interprétation par XLC du porte-bidon aimanté reste utilisable mais ce n’est pas une grande réussite. Malheureusement pour la marque, on voit bien peu d’intérêt à ce produit, à moins que vous ne souhaitiez un système Fidlock coûte que coûte sans parvenir à trouver le produit original.
XLC MRS MR-S-12
Entre 30 et 40 €
- Peu encombrant lorsque le bidon n'est pas sur le cadre
- Bidon trop rigide
- Tarif identique aux produits Fidlock
- Remise en place du bidon moins facile qu'avec les produits Fidlock
Évaluation des testeurs
- Prix d'excellence
- Coup de coeur
- Rapport qualité / prix
Plus d’informations : xlc-parts.com
Siège enfant Mac Ride : le précurseur
On peut considérer Mac Ride comme le véritable précurseur du siège enfant « frontal », qui se place entre le pilote et le cintre du vélo. Après avoir testé les différents produits du grand concurrent Kidsride Shotgun, nous avons eu l’occasion de tester aussi le Mac Ride. Que vaut-il et le pionnier fait-il toujours le poids face à la concurrence ? C’est ce que nous allons voir, en compagnie de notre jeune testeuse Marine et de son papa.
Une position idéale pour le centrage des masses, qui va permettre de ne pas détériorer le comportement du vélo et d’envisager un usage actif, y compris VTT, et pas seulement en « commuting ». Et c’est également un plus pour la sécurité car on voit en permanence l’enfant, qui peut lui aussi voir le terrain et être actif quand il le souhaite (en suivant les mouvements du terrain, en se levant de sa selle par exemple).
Prévu pour les enfants de 2 à 5 ans, le Mac Ride utilise un principe très similaire à celui du Kidsride Shotgun, apparu plus récemment, et que nous avons testé il y a quelques mois. Le siège/selle est suspendu au-dessus du tube supérieur du vélo, grâce à une barre qui va de la tige de selle jusqu’au pivot de fourche sous la potence.
Un simple mais ingénieux système de colliers et de bagues permet d’accrocher l’ensemble en moins d’une minute sur le vélo et de le retirer aussi vite quand on souhaite récupérer son vélo dans son plus simple appareil pour une sortie en solo. Il ne reste alors en effet sur le vélo qu’une simple entretoise de direction rainurée à peine perceptible. Quant à la première installation, elle prend un peu plus de temps, mais il ne faut guère plus d’une vingtaine de minutes à un mécano amateur un peu débrouillard pour s’en sortir.
Avant de partir sur le terrain, un coup d’œil sur le tarif montre que le kit Mac Ride est vendu 275€, ce qui est au-dessus du grand concurrent Kidsride dont le modèle Pro très similaire est affiché à 220€. Pour 275€ chez Kidsride, on a le petit guidon rehaussé en plus, alors que chez Mac Ride, cet accessoire n’existe pas et on a juste droit à de petites poignées en mousse à enfiler au centre du cintre du vélo. Un peu « cheap » et pas super pratique dans la mesure où il faut retirer les commandes de vitesses, de frein et ses grips pour les installer. Mais nous allons voir que, pour le reste, le Mac Ride est plutôt convaincant. Et il faut aussi signaler qu’il est disponible en plusieurs couleurs (noir et bleu), ce qui est toujours sympa, surtout pour les enfants.
Mac Ride : le test terrain
Nous avons confié le Mac Ride à notre testeur Nico, dont la plus jeune fille Marine, 3 ans, rentre parfaitement dans la cible de ce genre de produit. Avec son aîné Lorik, il avait déjà testé la première version du Kid Ride Shotgun, plus accessible mais nettement moins pratique à monter/démonter. Ici, c’est d’ailleurs la première chose dont Nico nous a parlé : la facilité de montage/démontage, qui égale, voire dépasse un peu le dernier modèle revu et corrigé du grand concurrent Kids Ride (version « Pro »).
Montre en main, il faut réellement moins d’une minute pour monter ou retirer le siège. C’est un gros atout qui permet de ne pas devoir dédier un vélo au montage du siège et/ou de n’avoir qu’un seul siège pour plusieurs vélos (les bagues sont disponibles séparément et sont la seule chose à acheter si on veut monter un même siège facilement sur plusieurs vélos).
Au montage, on constate que sur notre Rockrider alu de test, dont le tube diagonal est généreusement dimensionné mais tout de même pas énorme, les repose-pieds passent vraiment très près du cadre. Heureusement, il existe des adaptateurs qui permettent d’écarter les pose-pieds et le site de la marque comporte un guide très bien fait pour savoir si son vélo est compatible. Mais, en gros, avec les fameuses bagues d’adaptation, le Mac Ride est compatible avec quasi tous les vélos du marché, y compris les vélos à assistance électrique et batterie intégrée.
Nico et sa fille Marine ont utilisé le Mac Ride pendant plusieurs mois tant en usage quotidien pour aller à l’école, qu’en usage loisir pour des balades à vélo et même pour goûter aux premières sensations du VTT « engagé » (notre papa testeur ayant un bon coup de guidon en enduro). Quel que soit l’usage, le Mac Ride répond présent et, même pour aller à l’école, il ne viendrait plus à l’idée de personne d’avoir recours à un siège à l’arrière du vélo.
En usage VTT, on pourrait croire que la selle en simple plastique va se montre plutôt spartiate, mais Marine n’a jamais semblé s’en plaindre, même sur des sorties un peu plus longues. Les pose-pieds ont une belle surface de contact avec le pied et la sangle de maintien est bien conçue. Le réglage de hauteur est efficace aussi. Tout cela concourt à donner à l’enfant un bon appui sur ses pieds et nous avons remarqué que Marine se met régulièrement debout sur ses pieds pour suivre les reliefs du terrain et participer à l’action. Dans ce genre de cas, la selle, plus longue et étroite qu’une selle classique, est aussi un atout.
Verdict
Un peu plus cher que son principal concurrent arrivé plus tard sur le marché, le siège Mac Ride reste une belle référence. Très bien pensé, hyper facile à installer et à retirer du vélo, il fait le bonheur des enfants et des parents tant en usage utilitaire que pour faire goûter votre progéniture aux joies du VTT. Avec ses excellents pose-pieds et sa selle à la forme bien étudiée, il favorise aussi les mouvements de l’enfant sur le vélo, ce qui est une bonne chose en tout-terrain. Mention très bien aussi pour les petits accessoires disponibles et toutes les infos très claires proposées sur le site afin de permettre de monter le Mac Ride sur à peu près tous les vélos du marché. Il ne lui manque qu’un petit guidon rehausseur pour être vraiment parfait.
Plus d’infos : https://eu.mac-ride.com
Distribution assurée en France par BS Trading
Test Ride #34 | Pneu IRC, porte-bidon XLC et siège enfant Mac Ride



