Test Ride #22 | Casque Urge All-Air, capteurs SKS Airspy & Chaussures Mavic XA Thermo - Valves SKS Airspy : pression sous surveillance

Par Olivier Béart -

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Test Ride #22 | Casque Urge All-Air, capteurs SKS Airspy & Chaussures Mavic XA Thermo - Valves SKS Airspy : pression sous surveillance

SKS Airspy : pression sous surveillance

La pression des pneus est un des réglages essentiels de nos vélos, aussi bien pour la performance que pour le plaisir de pilotage, mais il n’est pas toujours très bien exploité. Pour garder toujours un œil dessus, la marque allemande SKS propose depuis peu les Airspy, de petits capteurs de pression à fixer sur la valve et reliés au smartphone ou au compteur (Garmin uniquement). Est-ce vraiment intéressant ? Voici notre avis :

L’installation est très simple mais demande une certaine rigueur pour garantir le bon fonctionnement du système par la suite. Il faut tout d’abord ouvrir la valve du vélo, en dévissant au maximum l’embout jusqu’à le « verrouiller » en position ouverte. Si l’embout est mal verrouillé, l’installation de l’Airspy risque de refermer en partie la valve ce qui rendra le dégonflage très compliqué une fois tout le système en place.

Ensuite, on place le corps de l’Airpsy sur la valve en le serrant bien (une clé plate de 12 peut être utile mais attention à ne pas faire tourner la valve dans la jante) puis on enfile la partie électronique, le bras (qui peut toucher le rayon sur certaines roues mais cela n’entraîne aucun bruit parasite) et on vient sécuriser le tout avec le petit écrou. Avec leur finition noire matte, les Airspy s’intègrent bien aux roues et se font discrets.

Le montage est donc différent du Quarq TyreWiz qui prend place directement sur le corps de valve, sans obus. La circulation de l’air est y donc plus facile et cela réduit le risque d’avoir un système bouché par quelques gouttes de liquide préventif. Pour le reste, c’est du 50/50 : les Airspy sont plus lourds (une vingtaine de grammes contre une dizaine) mais ils sont placés plus bas sur la valve, il prennent appui sur l’obus (donc l’extrémité de la valve) plutôt que sur le corps mais ils disposent d’un bras de stabilisation qui limite les oscillations.

Vient alors le temps de la connexion. Sur un smartphone, il faut télécharger l’application SKS MyBike puis activer le Bluetooth, la localisation et bouger un peu les roues pour réveiller les Airspy. Ces derniers apparaîtront ensuite rapidement sur la page de connexion, référencés par leur numéro de série (un code à 5 chiffres qui figure sous le boîtier électronique). Attention à ne pas confondre l’avant et l’arrière, cela pourrait entraîner quelques problèmes par la suite… Sur un compteur Garmin (la seule marque compatible pour l’instant), il faut passer par Garmin Connect et le Connect IQ Store pour télécharger et installer le petit programme qui permet au compteur de communiquer avec les Airspy. C’est encore dans Garmin Connect qu’il faut rentrer les numéros de série des Airspy, dans l’onglet « Réglages » du programme, sur la page « Champs de données ».

A l’usage, un de nos testeurs a rencontré des soucis pour détecter les Airspy sur son smartphone après avoir laissé le vélo quelques jours au repos. L’application finissait toujours par les détecter et afficher la bonne pression, mais parfois après plusieurs minutes d’attente, soit largement le temps de vérifier plusieurs fois la pression soi-même avec un manomètre.

En dehors de cela, l’application est claire, lisible, complète et très simple à utiliser. Suivant votre poids, votre pratique, votre montage (tubeless ou chambre) et votre taille de pneu, elle peut même vous proposer des pressions de départ, à ajuster par la suite si nécessaire. On a fait le test et les pressions indiquées nous ont semblé correctes, avec 1,35 bar à l’avant et 1,55 bar à l’arrière pour 65 kg et des pneus de 2,4 montés en tubeless.

Pour suivre votre pression, deux options : la première, sur la page Airspy directement, où l’on peut également indiquer des pressions de référence dont l’application se servira pour vous alerter en cas de chute de la pression sous ces limites.

Autre option, depuis la page Cockpit, qui comme son nom l’indique est prévue pour être utilisée tout au long de la sortie. On peut suivre un itinéraire, afficher sa vitesse ou la distance parcourue, sa pression de pneu et même activer une petite sonnette pour avertir des promeneurs de son arrivée ! Un mouvement de balayage de l’écran du bas vers le haut permet d’agrandir les informations affichées sous la carte et d’avoir quelques données supplémentaires, comme le niveau de batterie et la température extérieure pour les Airspy.

En cas de crevaison ou de perte de pression, peu importe la raison (y compris un dégonflage un peu brusque), l’application alerte avec une notification, des vibrations et un changement de couleur de la roue concernée : jaune/orange si la perte est limitée, rouge si la pression est trop loin sous les limites définies. Ces alertes ne sont pas disponibles directement sur les compteurs Garmin, même si on peut imaginer qu’une telle mise à jour est à l’étude. Pour l’instant, il faut contourner cette limite en activant le transfert de notifications du smartphone vers son compteur.

La pression affichée est fiable mais on remarquera tout de même une petite variation, de l’ordre de 0,01 ou 0,02 bar, entre une mesure effectuée vélo au repos ou pilote sur le vélo. Une différence minime et négligeable pour la plupart d’entre nous mais cela peut avoir une importance pour certains, comme ce coureur de marathon qui veut toujours être sûr de ne pas avoir un pneu crevé, ce coureur de plage qui veut que ses pneus soient gonflés à deux décimales juste pour pouvoir flotter au-dessus du sable, et ce rider de trail/enduro acharné qui veut tirer le meilleur parti de ses pneus.

Vis-à-vis des TyreWiz, les Airpsy mettent plus de temps à réagir aux changements de pression : il faut compter 1 à 2 secondes pour que la pression se stabilise après un gonflage ou un dégonflage, là où c’est instantané sur les TyreWiz.

La conséquence, c’est que tout gonflage ou dégonflage des pneus doit se faire par étapes, pour laisser le temps au système de « rattraper » l’évolution de la pression et d’afficher la valeur juste. Un peu agaçant et surtout beaucoup plus long, mais les Airpsy se rattrapent avec leur positionnement plus bas, moins dangereux pour la valve et surtout avec leur prix : affichés à 99,99 € la paire, ils sont officiellement plus de 5 fois moins chers que les TyreWiz (affichés à 259 € pièce, mais on peut assez facilement les trouver autour de 200 € la paire sur internet).

Verdict

Pris en tant que tels, les SKS Airpsy peuvent facilement passer pour des gadgets et il vrai que si vous n’utilisez pas de compteur Garmin ou votre smartphone pour suivre vos sorties, l’intérêt pratique face à un petit manomètre électronique est limité. En revanche, si vous utilisez l’un de ces deux outils et que vous avez une certaine sensibilité pour le matériel et l’optimisation des réglages, les SKS Airpsy pourront vous plaire. Un de nos testeurs les a notamment beaucoup appréciés dans le cadre des beachraces, ces courses sur plages très populaires dans le nord de la Belgique et aux Pays-Bas : il a ainsi pu se rendre compte qu’entre son garage le matin de la course et la plage juste avant le départ, la pression dans ses pneus changeait de plus de 0,1 bar à cause de la température. Quand on est gonflé à moins de 1 bar, cela commence à faire beaucoup…

A défaut d’être essentielles, les fonctionnalités proposées sont intéressantes et de manière générale, ces deux petits capteurs remplissent bien leur travail, même si la technologie n’est pas encore parfaite (délai de mesure, pas compatible avec tous les compteurs). Le prix reste élevé mais il l’est bien moins que pour d’autres produits concurrents et si vous aviez hésité pour les Quarq TyreWiz, ces SKS Airspy devraient vous séduire.

SKS Airspy

99,99 €

21 g(poids par pièce)

  • Finition
  • Prix (comparé au TyreWiz)
  • Application smartphone réussie
  • Précision et côté pratique
  • Installation facile... mais il faut être précis et rigoureux pour que l'air circule bien
  • Petit délai d'affichage de la pression
  • Prix (comparé à un manomètre)

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : sks-germany.com

ParOlivier Béart

Test Ride #22 | Casque Urge All-Air, capteurs SKS Airspy & Chaussures Mavic XA Thermo - Valves SKS Airspy : pression sous surveillance