Test nouveauté | Santa Cruz Nomad 2021 : vagabond sans frontière

Par Paul Humbert -

  • Tech

Test nouveauté | Santa Cruz Nomad 2021 : vagabond sans frontière

Il a été le premier à adopter la nouvelle cinématique VPP « basse » de Santa Cruz, aujourd’hui déclinée sur presque l’ensemble de la gamme. Le Santa Cruz Nomad est de retour pour une cinquième itération. Le vélo affine encore son concept et optimise ce qui devait l’être après 4 ans de bons et loyaux services. Le programme reste toutefois inchangé, il s’adresse à celles et ceux qui ont en eux une petite âme de freerider et qui aiment la polyvalence d’un gros vélo capable d’encaisser beaucoup, mais de s’exprimer presque partout. Toujours équipé de roues de 27,5 pouces, il modernise sa géométrie, redevient symétrique et se rigidifie légèrement : 

En l’espace de ces quelques années, on a vu de plus en plus de vélos de ce type revenir dans les catalogues des marques. Proposé avec des roues de 27,5 pouces, le Nomad chez Santa Cruz n’est pas étiqueté comme un vélo « performance » dans le sens « racing » du terme. Pour retrouver ça, la marque poussera peut-être plus le Bronson ou le Megatower (29 pouces). Toutefois, le Nomad a toujours su trouver une clientèle qu’on retrouve dans des territoires assez variés : sur les petites pistes derrière chez soi, ou dans les bike parks du monde entier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Santa Cruz compte bien séduire ces amateurs de « van life », les « park rats » et autres « bike bum » à travers sa communication (et une chouette vidéo de lancement, à retrouver ici).

 

 

Il n’en reste pas moins que ce Nomad 5 reste un produit plutôt haut de gamme et il convenait pour Santa Cruz de choyer un de ses best-sellers. Le vélo est présenté dans cette nouvelle mouture dans une version tout en carbone et il faudra compter entre 4799€ et 8999€ pour se l’offrir. Un kit cadre est également commercialisé à 3499€ et on retrouve deux coloris, tous les deux assez réussis : « oxblood » (un bordeaux très foncé, verni, laissant le carbone apparent), et « adder green » (vert et rose, revêtement mat).

 

 

Le vélo est disponible en 4 tailles, du S au XL. On distingue bien ce nouveau Nomad du précédent grâce à l’évolution des lignes du design du cadre, plus anguleux au niveau de la douille de direction et du tunnel où passe l’amortisseur. 

Ce qui ne change pas sur ce nouveau Nomad, outre son programme et sa taille de roues, c’est son débattement qui reste à 170mm devant et derrière. 

Côté géométrie toutefois, il y a du mouvement. La première chose qu’on remarque, c’est que la longueur de base est unique à chaque taille de vélo. La marque modifie les points d’ancrages des biellettes et optimise ainsi l’équilibre du vélo pour chaque taille. Cette information est également à corréler avec l’absence de deux points d’ancrage pour la roue arrière (comme sur le Megatower en 29 pouces), ce qui accrédite notre théorie relative à l’intégration future du dérailleur au cadre chez Sram https://www.vojomag.com/news/innovations-sram-adieu-a-la-patte-de-derailleur/. Pour l’instant, une patte de dérailleur universelle Sram équipe le vélo.

 

 

On remarque également que le flip-chip qui permet de modifier la géométrie évolue et devient plus facile d’accès (une remarque récurrente chez Santa Cruz). 

Côté chiffres, on retrouve un reach à 472/475mm en taille L, un angle de direction compris entre 63,7° et 64° et un angle de selle à 77,5° ou 77,9°. Côté bases, on vous le disait, tout évolue en fonction des tailles, mais en taille L, elles affichent 436 ou 435mm de longueur, en fonction de la position d’ancrage de l’amortisseur.

 

 

Element très important à prendre en compte pour la compréhension générale de la géométrie du vélo : l’offset de la fourche affiche 37mm. Ce choix technique permet d’augmenter encore la stabilité du vélo (toutes les explications sur ce phénomène sont à retrouver dans notre lexique géométrie : https://www.vojomag.com/petit-lexique-illustre-du-vtt/ ). 

Ainsi, on retrouve un Nomad vraiment remis au gout du jour et qui affirme son positionnement « gros vélo ». Reste à savoir pour qui c’en est « trop ».

 

 

Toujours à la poursuite de cet objectif, la machine revoit sa rigidité et oublie sa construction asymétrique, au profit d’un triangle arrière « standard » qui vient rigidifier l’arrière du vélo avec une liaison « bases/haubans » des deux côtés du cadre. Su le triangle avant, la superposition des couches de carbone est revue elle aussi pour trouver un équilibre nouveau. C’est là qu’on observe les progrès de Santa Cruz ces dernières années sur sa cinématique. Ce qui paraissait difficile à réaliser sur ce premier vélo en VPP bas, faute de place, est désormais acquis grâce au travail fait sur les modèles suivants. La courbe de suspension est d’ailleurs annoncée comme retravaillée par la marque.

 

 

Le Santa Cruz Nomad 2021 est proposé dans six différents montages et il est compatible avec les amortisseurs à air ou à ressort.

 

 

Côté construction encore, on retrouve de belles protections du cadre, sur les bases, sous le boitier de pédalier, mais également plus haut sur le tube inférieur avec un « pick-up pad ». 

On retrouve toujours un petit garde boue intégré au cadre pour protéger l’amortisseur, un guide chaine installé d’origine et des passages de câbles internes toujours très propres. 

Le cadre est toujours proposé en deux finitions de carbone, C ou CC. Il est, à l’instar des roulements, garanti à vie. 

Prise en main | Santa Cruz Nomad CC XO1 Reserve 

Nous avons pu prendre en main rapidement le nouveau Santa Cruz Nomad CC dans sa version très haut de gamme XO1-Reserve (les roues en carbone de la marque). Direction Gampel, dans le Valais en Suisse, pour quelques descentes rocailleuses face aux montagnes. 

Avant de grimper sur le vélo, on pointe du doigt quelques équipements caractéristiques du vélo. Outre ses roues carbone en option sur les montages haut de gamme, on remarque la fourche Fox 38 installé sur tous les vélos à partir du modèle « S ». À l’arrière, nous ferons nos premières descentes sur un amortisseur à ressort Fox DHX2 avant de basculer sur la version Float X2 à air. 

On répond également rapidement à une interrogation, récurrente ces temps ci : non, le Nomad n’est pas conçu pour un montage « mullet » avec une roue de 29 pouces devant. Ce montage déséquilibrerait trop le vélo aux yeux de la marque. 

Avec une fiche technique comme celle du Nomad, on s’attend à un vélo qui serait collé au sol, comme pourrait l’être un vélo de descente. Pourtant, la machine est plus fine que ça. On retrouve une suspension affinée qui offre un beau support et qui permet de conserver de la vivacité au pilotage. Au contraire d’un Propain Spindrift qui a besoin d’énormément de vitesse pour s’exprimer, le Nomad reste vraiment accessible à basse vitesse où même sur des sentiers techniques. Au pédalage d’ailleurs, le vélo semble aussi s’en sortir correctement, même si ça demandera à être confirmé. 

Toutefois, c’est quand on « lâche les chevaux » que le vélo dévoile son plus beau visage. Il encaisse les successions de chocs sans broncher et se « pose » sur le relief. Il n’en devient toutefois pas impossible à bouger et c’en est presque déroutant tant on a l’habitude de composer avec des grandes roues de 29 pouces sur des programmes similaires.

 

 

On passe vite d’un ressort un peu trop ferme pour notre poids au Float X2 où nous trouvons plus vite nos marques. Les sentiers de Gampel alternent les portions où le « flow » est instinctif avec d’autres sections plus trialisantes, mais toujours cassantes. Le vélo reste dans le rythme quel que soit le terrain, mais il accompagnera moins votre pilotage que ne pourra le faire un Megatower. 

Sur ce nouveau Nomad, on retrouve ce qui fait son charme : sa capacité à proposer de belles performances sur des terrains rapides et cassants, tout en conservant le côté joueur des « petites » roues de 27,5 pouces. Il faudra être à la recherche de ce type de comportement et aimer être « actif » sur son vélo pour trouver en ce Nomad 5 une véritable âme soeur. Mais si votre CV s’aligne sur cette fiche de poste, vous pourriez bien avoir trouvé bien plus qu’un vélo de bike park : peut-être aurez-vous trouvé « votre » vélo ? 

Nous avons hâte de pouvoir remonter plus longuement sur cette machine qui nous a fait entrevoir de belles promesses le temps de quelques heures, alors restez dans les parages ! 

Plus d’infos sur le site de la marque : https://www.santacruzbicycles.com/bikes/nomad 

Photos : Maxime Rambaud / Santa Cruz 

ParPaul Humbert