Nouveauté | Propain Spindrift : Freeride ain’t dead!

Par Paul Humbert -

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Nouveauté | Propain Spindrift : Freeride ain’t dead!

A force d’aller contre la tendance, peut-on se retrouver au cœur de la tendance ? C’est la question soulevée aujourd’hui par la marque allemande Propain, l’une des dernières à croire encore au véritable vélo de freeride, à l’occasion de la sortie de la nouvelle version de son Spindrift. Au programme, une géométrie désormais presque dans la norme, du 27,5″, du 29″ ou les deux et… 190 mm de débattement, en fourche simple té.

 

 

Née seulement en 2012, Propain est une marque centrée sur les pratiques engagées qui produit tous ses vélos à la main dans sa propre usine située à Vogt, une petite commune dans le sud de l’Allemagne.

 

 

Son catalogue compte aujourd’hui 8 modèles : les Dreckspatz, Frechdax et Yuma pour les enfants, l’Ekano en e-bike, l’Hugene pour le trail, le Tyee pour l’enduro, le Rage pour la descente et donc ce Spindrift pour tout ce qu’on peut imaginer entre l’enduro et la descente.

 

 

Nous avions découvert la dernière version du Tyee dédiée à l’enduro début 2020 : www.vojomag.com/test-nouveaute-propain-tyee-2020-lenduro-moderne-et-personnalisable/

 

 

 

Jusque-là en aluminium et reposant sur des roues en 27,5″, le cadre évolue pour 2021. Il est désormais également disponible en 29″, en montage « mullet » mais aussi en carbone et ce dans les trois formats. Sur la balance, le cadre en 29″ et taille L est annoncé à 3 kg en carbone et 3,9 kg en aluminium.

Côté suspension, la cinématique Pro10 à point de pivot virtuel et amortisseur flottant reste d’actualité mais l’amortisseur, auparavant placé entre la roue arrière et le tube de selle, migre devant ce dernier. Le triangle arrière est fermé côté gauche mais pas côté droit du fait de la transmission, d’où cet impressionnant hauban qui se projette vers l’avant. Compatible avec des amortisseurs à ressort air ou hélicoïdal, la suspension offre toujours 180 mm de débattement et peut être couplée à une fourche en 180 ou 190 mm.

La géométrie évolue elle aussi (pour le 27,5″, le 29″ n’existait pas donc pas de comparaison possible), avec des bases et un reach qui s’allongent de 10 mm, ce qui devrait offrir plus de stabilité au vélo, d’autant plus que le boîtier de pédalier descend de 7 mm. En parallèle, l’angle de tube de selle gagne 2,5° pour améliorer la position au pédalage.

Les cotes sont très proches dans tous les formats car Propain a fait le choix de développer deux cadres différents pour le 29″ et le 27,5″ de manière à conserver la même position pour le pilote, plutôt qu’un cadre avec un flipchip pour passer d’une taille à l’autre qui permettrait d’alterner facilement mais ferait évoluer certaines cotes. Le cadre « mullet » est quant à lui composé d’un triangle avant 29″ associé à un triangle arrière 27,5″.

 

 

3 montages de série, identiques sur le carbone et l’aluminium, sont proposés. Le rapport équipement/prix est plutôt bien placé, avec un tarif d’entrée à 2 599 € en aluminium et 3 199 € en carbone pour la version Start.

Enfin, l’équipement est comme de coutume chez Propain personnalisable via un configurateur en ligne complet et simple à utiliser qui permet de choisir ses équipements (suspensions, transmission, train roulant, freins et périphériques) mais aussi de modifier la couleur du cadre, du logo de la douille de direction et de celui du tube diagonal ainsi que de certains composants comme la selle ou les poignées.

Prise en main | Propain Spindrift 29 2021

Pour se faire une idée sur ce nouveau Spindrift, l’idéal est de l’essayer ! Nous avons reçu le vélo quelques toutes petites journées avant de publier ces lignes. Difficile de vous proposer un test complet, mais découvrez toutefois nos premières impressions après deux sorties au coeur du Luberon.

Au programme, rien qui ne rentre vraiment dans le programme ! Nous sommes partis pour deux sorties typées rando all-mountain/enduro avec ce très gros Propain Tyee en configuration 29/29″. On pensait signer pour souffrir, et il n’en n’a rien été ! Le vélo ne cache pas ses ambitions : être un superbe outil pour une pratique freeride, résolument axée sur la descente et les bike-parks. On se dit également qu’avec un centimètre de débattement en moins qu’une fourche de vélo de descente, on risque de se sentir un peu sur-équipé sur les sentiers, voir handicapé.

 

 

Première bonne surprise, en montée sur chemin large ou sur la route, le blocage d’amortisseur permet de monter au train particulièrement confortablement. À l’arrière, on est presque bloqué, on est assis bien droit et on monte tranquillement, et presque mieux que certains gros enduros. Ce n’est pas le coeur du programme, mais on sait déjà que grimper au départ des descente ne sera pas impossible. Dans les parties techniques le vélo a une superbe motricité, jusqu’au moment de cabrer. Sans trop de surprise, on pousse le vélo et on passe à la suite.

En descente, on sent que la machine a besoin de vitesse, de pente et d’action. La simple balade, ce n’est pas pour lui, mais, encore une fois, ça n’est pas impossible ! Dans notre montage, le vélo ne semble pas trop lourd, et surtout, il reste vif ! On peut positionner l’arrière sans trop de souci, et dès que ça accélère, on ne se sent que mieux. Au contraire d’un enduro moderne et du Tyee, il conserve moins de vitesse et n’aide pas le pilote à relancer, toutefois, il encaisse sans broncher et a su répondre présent à chaque choc ou obstacle. En quelques heures à son guidon, on découvre dans ce Spindrift une polyvalence qu’on ne lui imaginait pas. Toutefois, c’est uniquement dans les portions défoncées qu’on l’a senti vraiment à l’aise. Voici donc le programme de ses prochaines semaines : la pente, les sauts, la roche et la vitesse ! Rendez-vous très vite pour notre test complet.

Plus d’informations : propain-bikes.com

ParPaul Humbert