Test nouveauté | RockShox Lyrik Ultimate MY20 : récit d’une session de test, de Sintra à nos sentiers

Par Olivier Béart -

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Test nouveauté | RockShox Lyrik Ultimate MY20 : récit d’une session de test, de Sintra à nos sentiers

En guise de présentation pour ses nouvelles suspensions, et plus particulièrement sa nouvelle fourche RockShox Lyrik Ultimate, la marque nous a conviés à Sintra, au Portugal, pour une session de test un peu particulière, visant à confronter sur les mêmes pistes la précédente génération de Lyrik RC2 et la nouvelle, en suivant un protocole rigoureux. Une démarche peu courante et très intéressante dont nous allons vous raconter le déroulement… avant de vous révéler si oui ou non nous avons senti une évolution entre les différentes versions et à quel niveau.

 

Sintra, Portugal : retenez bien le nom de cette petite station balnéaire de la façade Atlantique, car c’est en train de devenir une des « places to be » du VTT en Europe. Une sorte de nouveau Finale Ligure en quelque sorte. De plus en plus de pilotes pro s’y rendent, ainsi que des marques, pour effectuer des tests sur les magnifiques pistes enduro tracées par les riders locaux et bien exploitées par les gars de WeRide qui organisent séjours et navettes pour pouvoir se concentrer sur le plus important : rouler, rouler et encore rouler.

L’idée de cette présentation de la nouvelle collection de fourches RockShox Signature Series MY20, c’est de reproduire fidèlement ce qui est organisé pour les chefs produit des plus grandes marques de vélos afin de leur permettre de mesurer l’évolution d’un modèle de suspension à l’autre… et d’essayer de les convaincre de référencer tel ou tel produits en première monte sur les modèles dont ils ont la charge de définir les équipements.

C’est aussi un processus similaire qui est mis en place par RockShox avec ses pilotes (comme Jérôme Clementz, qui était présent à nos côtés à Sintra), ses propres testeurs et ses ingénieurs, afin de développer les nouvelles gammes de suspensions. John Cancelier, chef produit fourches chez RockShox, nous explique d’ailleurs que « tout le développement de cette nouvelle gamme Signature Series s’est fait sur base de plusieurs centaines de feedbacks de testeurs, croisés avec des données chiffrées sur plus de 150 répétitions d’une même descente avec des fourches recevant des évolutions successives. C’est ainsi qu’est née la nouvelle cartouche Charger 2.1 qui équipe les nouvelles Pike, Lyrik et Boxxer. Il ne s’agit pas d’une révolution, mais vraiment de fine tuning très poussé… qui peut tout de même aboutir à de gros changements dans la perception sur le terrain. »

Justement, pour voir si les changements sont perceptibles, quoi de mieux que de rouler son propre vélo en répétant de nombreuses fois la même piste avec une fourche, puis l’autre. Nous avons donc pris notre vélo enduro de référence du moment, l’Orbea Rallon R5, équipé de la fourche RockShox Lyrik RC2 MY19 que nous connaissons bien, et nous avons enchaîné les runs à son guidon avant de passer sur la nouvelle RockShox Lyrik Ultimate MY20 afin de déceler s’il est possible de sentir des différences et, si oui, lesquelles.

Nous avons déjà eu l’occasion de vous détailler les modifications techniques opérées sur le nouvelle génération dans cet article, mais il est utile de préciser que dans le cadre de cette session de test, RockShox nous a d’abord fait rouler les produits sans la moindre explication afin de ne pas influencer notre perception. C’est donc tout à fait « vierges » que nous avons entamé les roulages sur la piste de référence. Justement, faisons connaissance avec la piste !

La piste d’essai

Son petit nom, c’est Torgas. Une jolie piste de 1,2km sur laquelle Jérôme Clementz est allé piquer le KOM aux locaux en un peu moins de 2’30 et que votre serviteur descend plutôt en 3 bonnes minutes. Dit comme cela, ça peut paraître court, mais on peut vous dire que ça tape fameusement dans les bras et qu’on est bien essoré quand on arrive en bas !

Les jumps s’enchaînent de plus en plus vite sans se ressembler et plusieurs portions bien rocailleuses viennent mettre les bras à rude épreuve.

La partie haute est rapide et permet surtout de prendre de la vitesse pour la suite. Quelques jumps donnent aussi l’occasion d’aller explorer la fin du débattement des suspensions, même s’il n’y a rien de méchant à ce stade. C’est dans la deuxième des trois parties que les choses vraiment sérieuses commencent. Les jumps s’enchaînent de plus en plus vite sans se ressembler et plusieurs portions bien rocailleuses viennent mettre les bras à rude épreuve. Il faut tenir le vélo et les suspensions sont bien mises à contribution sur ces successions d’impacts à haute vitesse.

Le grip est aussi précaire à cause d’une belle couche de poussière qu’on apprend petit à petit à apprivoiser, mais qui impose de bien garder le maximum de contact avec le sol pour ne pas perdre la trajectoire. Enfin, après un enchaînement de gros rocs à enrouler, la troisième et dernière partie comporte quelques beaux virages relevés qu’on peut prendre avec style même sans être un grand pilote et on finit en beauté par une dernière petite couche de sauts et de beaux petits rochers, saupoudrés de racines.

Bref, une belle piste, bien sélectionnée par les gars de RockShox et qui est effectivement bien adaptée pour tester des suspensions. Entre chaque run, l’idée est de prendre des notes et de bien noter les réglages de chaque session. En fin de journée, un plus long ride est prévu pour retourner à notre camp de base et s’aventurer sur des terrains plus variés.

Le vélo du test : l’Orbea Rallon R5 « Vojo MyO »

Pour cette mise en situation, RockShox a suggéré que nous prenions un bike que nous connaissons bien. C’est donc notre Orbea Rallon R5 qui nous a accompagnés à Sintra. Il s’est montré à la hauteur, avec un cadre dynamique, qui garde bien les lignes et qui met en confiance, mais qui se montre aussi exigeant avec le pilote et qui demande tout de même de la concentration car la moindre erreur risque de ne pas pardonner.

A noter que nous avons roulé le vélo avec la Lyrik RC2 et l’amortisseur Super Deluxe pendant plusieurs semaines sur nos terrains habituels avant de nous envoler pour le Portugal. Sur les pistes enduro de Chaudfontaine, de Liège et de l’Amblève, nous avons affiné les réglages et nous nous sommes familiarisés avec le modèle existant, qui a remplacé les suspensions Fox (F36 Grip2 et DHX2) d’origine.

Premiers runs avec la RockShox Lyrik RC2 MY19

Les deux premiers runs sur « Torgas » ont surtout servi à apprendre la piste. Sur le 3e, nous avons commencé à prendre un peu d’assurance, mais un constat s’impose déjà après 3 runs : la piste, le vélo et les suspensions sont tous les trois exigeants. N’étant pas taillé comme une armoire à glace, je sens mes bras qui tétanisent déjà sur plusieurs sections. En bas de la piste, je ne fais pas le fier et je me dis que la journée risque d’être longue.

Une caractéristique déjà aperçue en Belgique ressort ici encore plus fort : la Lyrik RC2 MY19 est une fourche performante, qui encaisse bien les chocs, qui assure un bon grip à la roue avant, mais qui donne une grande impression de rigidité et qui semble encore renvoyer beaucoup d’énergie que le pilote doit dissiper avec ses bras. Un truc d’athlète, quoi.

L’amortisseur SuperDeluxe est un peu du même tonneau avec un début de course bien souple et une fin bien gérée, mais une tendance à taper sur les successions d’impacts moyens que je n’avais pas avec l’amortisseur Fox. Qui, il faut le dire aussi, était un gros « coil » (ressort métallique) 300g plus lourd que le « poids moyen » que je roule ici.

On verra un peu plus tard s’il y a lieu de changer un peu les réglages pour ce type de terrain, mais je doute qu’il y ait moyen de modifier radicalement ces sensations, assez typiques de la Lyrik RC2 MY19 et que j’ai déjà pu ressentir sur plusieurs types de terrains par le passé. Même si ici, c’est tout de même assez marqué en raison de la nature du terrain.

Début du test de la RockShox Lyrik Ultimate MY20

En quelques minutes, Carsten et Dimitri changent les fourches (merci à ces hommes de l’ombre pour leur travail à la fois sérieux et détendu) et nous voilà sur notre Rallon monté avec la RockShox Lyrik Ultimate MY20. On part sur les mêmes réglages que la précédente en guise de base, quitte à les modifier ensuite, dès le 2e run avec cette fourche s’il le faut.

Sur la première partie de la piste la différence n’est pas flagrante, mais on sent quand même déjà que quelque chose se passe. Le vélo semble plus calme, plus posé sur l’avant. Aurait-on mis une fine couche de mousse ou de velours sur la piste ? Ne vous méprenez pas : je ne parle pas de changement radical. Pas plus de révolution ni de gros « woaw » immédiatement perceptible et qui donne envie de jeter le modèle précédent immédiatement aux orties. Mais tout de même, l’évolution est assez directement perceptible.

Dans la deuxième partie de la piste, le tracé me demande tellement de concentration que j’avoue ne pas vraiment parvenir à me focaliser d’emblée sur ma perception de la suspension. Par contre, si mon cerveau n’a pas enregistré grand chose, là, ce sont mes bras qui me disent tout de suite qu’il y a une différence. Et là, elle n’est pas petite. Impossible aussi de dire que mes braves petits avant-bras auraient pu être influencés car ils auraient vu les nouveaux stickers et compris qu’ils avaient quelque chose de nouveau en dessous d’eux.

On ne parle pas souvent de confort sur ce genre de matériel destiné avant tout à aller vite et à envoyer du lourd, mais c’est aussi un facteur de performance.

On parle ici de pures sensations physiques, claires et qui ne mentent pas. Les runs suivants vont le confirmer : la nouvelle RockShox Lyrik RC2 Ultimate est toujours aussi performante, mais beaucoup plus accessible que la précédente. On ne parle pas souvent de confort sur ce genre de matériel destiné avant tout à aller vite et à envoyer du lourd, mais c’est aussi un facteur de performance.

Quand on peut plus se relâcher, quand on a le corps qui se raidit moins, on va naturellement plus vite. Sans vraiment s’en rendre compte. Mais par contre, on réalise aussi qu’on prend plus de plaisir et de confiance. Avec les runs qui s’enchaînent, la connaissance de la piste aide, mais la fatigue fait aussi son œuvre et dans l’ensemble, la nouvelle Lyrik, sans être une révolution, me semble avoir fait l’objet d’un travail de raffinement perceptible et profitable.

Allers-retours entre les Lyrik MY19 et MY20

Après le 6e run, on revient à la génération précédente de Lyrik. Elle me confirme ce que je pensais : elle marche vraiment bien sur le haut de la piste, me demande plus d’efforts au milieu et me fatigue nettement plus les bras, et je profite moins de la troisième partie car je sens davantage la fatigue. Un point a attiré mon attention en repassant pour la deuxième fois sur la nouvelle Lyrik Ultimate : il s’agit d’une 170mm contre une 160 pour la première. Cela doit être mentionné, mais il ne m’a pas semblé que ce point fasse une différence fondamentale.

Le Strava a tourné, mais trop de facteurs externes interviennent pour vraiment en tirer des conclusions chiffrées. Quelque part, j’ai l’impression d’être plus rapide avec la première Lyrik parce que je me bats plus avec le vélo. Mais la petite dernière me permet clairement de profiter plus de toute la piste de bout en bout et me place bien plus en position de confiance. Même si ce n’est pas de la science exacte, les temps montrent que tout en étant plus relax avec la nouvelle, j’ai aussi été un peu plus rapide.

Quand vient le moment de rester une bonne fois pour toutes sur la Lyrik Ultimate, j’en profite pour affiner les réglages. J’ai déjà assez rapidement retiré un volume spacer dans la chambre d’air. Plus sensible en début de course (on nous expliquera par après le travail de réduction des frottements, qui visiblement joue un rôle ici) et bénéficiant d’un peu plus de maintien à mi-course, on peut se permettre de la gonfler un peu plus et de se passer de tokens, efficaces mais qui peuvent donner une fin de course fort ferme. Je suis donc passé de 65psi et 3 tokens dans la MY19 à 70psi et deux tokens dans la MY20, le tout pour 75kg.

Au niveau du rebond, je l’ai freiné un peu plus (passant de 7 à 10 clics) et j’ai aussi fermé un poil la compression basse vitesse, histoire de limiter un peu plus le mouvement de la fourche sur les quelques petites relances, mais je suis resté sur un réglage très ouvert (-3 clics contre tout ouvert sur la précédente génération). Par contre j’ai laissé la compression hautes vitesses complètement ouverte. A ce niveau, et après avoir goûté à la Fox F36 Grip2 avec son réglage de rebond basses et hautes vitesses, cela me semble bien plus utile que les réglages de compression HV/BV que beaucoup d’utilisateurs (y compris des pros) laissent en permanence complètement ouverts.

Passage sur l’amortisseur RockShox Deluxe Inline MY20

Chris Mandell, c’est le monsieur amortisseur de RockShox. Et il travaille fort logiquement en binôme avec ses collègues des fourches. Assez vite, je lui fais part mes commentaires sur le Super Deluxe que je roule depuis quelques semaines sur mon Rallon. Globalement, je le trouve plus « sec » que le Fox DHX2 coil qu’il remplace, ce qui est logique, mais aussi plus ferme que le Float X2 air. Pas de quoi compromettre le grip de la roue arrière, mais de quoi donner, comme avec la Lyrik MY19, un sentiment de pilotage très physique du vélo.

Alors que mon explication touche à sa fin, je le vois esquisser un sourire et sortir une clé pour démonter l’amortisseur. Mais , alors que j’imagine qu’il va m’ouvrir l’engin et me faire un petit tuning de derrière les fagots, il me sort plutôt de son chapeau un petit amortisseur « de XC », dont je saurai un peu plus tard qu’il s’agit du tout nouveau RockShox Deluxe Inline MY20.

C’est la première fois que RockShox place un réglage de la compression lente sur un modèle inline, sans réservoir externe. Cela est rendu possible en repensant complètement la conception interne, de sorte à bien séparer les flux de compression et rebond, ce qui est rare, voire unique sur un petit amortisseur en ligne.

Sur le terrain, le résultat est bluffant ! Je retrouve des sensations proches de l’inégalable ressort acier sur les petits impacts. La roue est collée au sol, calmée, sans rebond parasite, mais on retrouve toute la dynamique de l’air quand il s’agit de lancer le vélo sur une impulsion, ou encore de relancer. Puis, il y a le poids. Quasi 400g de moins qu’un coil, ça commence à chiffrer (350g pour le RockShox Inline, 740g pour le DHX2).

Autre point fondamental : cet amortisseur fonctionne en harmonie parfaite avec la Lyrik MY20. Il donne la même impression de douceur, de facilité, de velours même. Le vélo est parfaitement posé, il n’y a pas un arrière qui reste plus rugueux que l’avant, tous les deux fonctionnent de concert et je ne m’attendais vraiment pas à cela de la part d’un si « petit » amortisseur. Le Deluxe avec réservoir externe devra sans nul doute évoluer rapidement pour suivre son petit frère qui, il est vrai, montre ses limites en toute fin de très long run à cause de l’échauffement. Mais il faut déjà y aller fort et longtemps pour le sentir.

De retour à la maison

Evidemment, lors de cette session de test à Sintra au Portugal, on pourra toujours dire que Sram nous a mis dans des conditions optimales pour tester le matériel, sur une piste soigneusement sélectionnée pour qu’il soit mis en valeur. C’est vrai en partie, mais vu la nature du terrain, un produit non abouti aurait vraiment été mis à mal. Mais pour lever tous les doutes, RockShox nous a permis de conserver les suspensions testées ici sur notre vélo, afin de poursuivre le test sur nos terrains habituels… et dans des conditions climatiques plus variées !

Neige, boue, terrains glissants mais aussi bien plus secs, la Lyrik MY20 est aussi passée dans les mains de notre testeur Nicolas Casteels, histoire de voir ce qu’en pense un des pilotes les plus rapides et expérimentés de la famille Vojo. Sur l’enduro de l’Amblève, dans les Alpes et sur ses trails habituels, il arrive à des conclusions très proches des nôtres, sans que nous ne lui ayons rien dit à l’avance.

Lui aussi a bien senti la sensibilité accrue, synonyme de meilleur grip et qui rend possible une conduite plus coulée, plus fluide. « Je ne reviendrais pas sur la 2019″, nous a-t-il clairement dit, alors qu’il a un physique très solide qui lui permet de tirer parti de fourches qui imposent un pilotage plus musclé, comme la précédente génération. Que ce soit en course, quand il est difficile de garder sa lucidité quand on donne tout, ou sur de très longs runs, il est plus facile de garder un pilotage propre plus longtemps et l’impression de fatigue musculaire est moins importante qu’avec la MY19.

Nicolas roulant beaucoup, cette poursuite du test pendant plus de deux mois sur des terrains et des climats très variés a aussi permis de voir que cette nouvelle génération semble se montrer fiable et que les performances restent constantes malgré l’enchaînement des heures de ride. RAS à ce niveau et c’est tant mieux, mais cela fait déjà plusieurs saisons que RockShox ne connaît plus de soucis majeurs au niveau de la fiabilité de ses suspensions (ou du moins rien de significatif ne nous est revenu aux oreilles, contrairement à la Reverb par exemple – hors AXS qui est trop jeune pour le moment et dont beaucoup de pièces internes ont changé ; des modifications qui se retrouvent aussi sur la nouvelle C1 qui vient d’être présentée).

Débriefing et verdict

Cet test en deux temps a été très instructif. D’une part, il nous a permis de voir et de vivre les conditions d’une session d’essai telle que la vivent les pilotes maison et les product managers des marques chargés de sélectionner les pièces qui équiperont d’origine les futurs vélos de leur marque. Mais il nous a aussi permis de comparer de manière directe deux générations de produits. Et ce qui saute aux yeux, c’est que de « petites » choses peuvent changer radicalement un produit ainsi que la perception qu’on en a.

Car, quand on réfléchit bien, le gros du travail sur la Lyrik, il a été fait sur la génération 2019 (MY19), avec une nouvelle cartouche et des changements très profonds. Ici, finalement, on parle de joints, de nouvelle huile, de détails. Mais après tout, c’est comme manger la meilleure viande avec ou sans assaisonnement. Vous savez, cette pointe de sel qui va révéler toutes les saveurs et vous faire encore mieux percevoir la qualité du produit de base. Ici, c’est exactement cela. La Lyrik MY20 reste proche de la précédente génération, mais l’ensemble des petites modifications faites depuis le millésime précédent changent assez nettement les sensations. Clairement, RockShox aborde les choses différemment que Fox, mais cette nouvelle Lyrik peut regarder sans frémir la F36 Grip 2 que nous considérions jusque là comme LA référence du segment. Aujourd’hui, les deux se valent clairement. Ce que nous avons le plus apprécié, tant à Sintra que lorsque nous avons poursuivi le test sur nos terrains habituels, c’est que ces changements rendent la Lyrik plus accessible, plus facile à piloter et en augmentant au final le plaisir qu’on éprouve en roulant son vélo. Ce qui est bien le plus important pour nous, amateurs. C’est donc un produit qui ne se destine pas (plus) à une élite bien entraînée, mais qui offre des performances de haut vol directement profitables pour un très large spectre de bikers. Quant aux purs compétiteurs, ils ne seront pas déçus non plus car cela bénéficie aussi à la performance.

La seule question qui nous brûle les lèvres : pourquoi ne pas avoir directement sorti cette génération MY20, sans passer par la MY19 ? On a l’impression que l’an dernier, RockShox a sorti quelque chose de bien, mais pas encore 100% abouti quand on voit ce que la marque propose à peine un an plus tard. Peut-être que, justement, le travail sur les détails prend du temps et qu’il était nécessaire de déjà présenter une nouveauté en 2019 pour « occuper le terrain » et ne pas se faire distancer par le grand rival Fox ou rattraper par des outsiders. La bonne nouvelle, c’est que RockShox a une politique d’upgrade qui permet, pour une somme raisonnable (comptez autour de 200€), de modifier sa fourche de génération antérieure et de la mettre au goût du jour puisque le châssis n’a plus bougé depuis plusieurs années. Ici, nous ne pouvons que conseiller cette option si vous avez une RockShox Lyrik de 2019 et avant, cela vaut vraiment le coup.

Photos : Rupert Fowler et Dan Hearn – Sram

ParOlivier Béart