Test | Norco Range C1 : le DH déguisé en enduro

Par Léo Kervran -

  • Staff pick

  • Tech

Test | Norco Range C1 : le DH déguisé en enduro

Le Norco Range est un monstre : 170 mm de débattement en 29″, suspension à point de pivot haut virtuel, une géométrie à faire pâlir un vélo de DH… et un poids lui aussi plus proche des machines de descente que des vélos d’enduro « normaux ». Et un monstre, ça intrigue. Alors quand nous avons eu l’opportunité de passer l’été à son guidon, nous n’avons pas hésité longtemps. Que vaut-il sur le terrain ? Est-il exploitable en dehors des bikeparks ? Voici notre essai : 

De ça… à ça. A gauche, vous avez l’ancien Range 29, version 2017-2020 et à droite, l’actuel, présenté en juin 2021. En apparence, peu de vélos ont connu une telle évolution d’un modèle à l’autre. Alors qu’il faisait figure de gros vélo à sa sortie, l’ancien passerait presque pour un petit trail/all-mountain avec son successeur à côté.

Il faut dire qu’aujourd’hui, le Range ne se contente plus des pistes d’enduro. Moyennant quelques discrètes modifications (notamment pour augmenter le débattement), il a été utilisé ces dernières années en coupe du monde de DH par les pilotes du Norco Factory Team (lire Dans les paddocks DH de Val di Sole 2023). Reste que l’enduro et la DH, ce n’est pas vraiment la même chose…

Châssis

Le Range annonce son caractère dès la sortie du carton. « Assis » bas sur ses roues, un amortisseur niché au plus bas du triangle avant, des lignes agressives avec un côté très brut, loin de l’agressivité tout en finesse et arêtes élancées d’un Mondraker par exemple. Ici, on a des gros tubes carrés, des angles marqués et rien ne pouvait mieux compléter ce tableau que l’impressionnant basculeur « brise-rochers » qui descend sous le boîtier de pédalier.

Clairement, le Norco Range ne fait pas dans la dentelle et il s’agit sans le moindre doute de l’un des gros vélos les plus démonstratifs que nous ayons en mémoire. Et honnêtement, les photos ne rendent pas justice à ce que dégage le vélo lorsqu’on l’a vraiment devant soi. Tout semble surdimensionné.

Comme le nom l’indique, notre modèle dispose d’un cadre en carbone (C) et il s’agit de la version la plus haut de gamme au catalogue (1). Contrairement à son prédécesseur, le Range n’est disponible qu’en carbone : on trouve donc des modèles C2 et C3 mais pas de A1, A2 ou A3 en aluminium.

Selon Norco, c’était obligatoire pour atteindre les objectifs de performance et de résistance que la marque s’était fixés, mais aussi compte tenu des formes du cadre. Et vu le poids de la bête (on vous en reparle un peu plus bas), on n’ose pas imaginer ce que cela aurait pu donner avec de l’aluminium…

Autre évolution importante, le Range n’est plus disponible en 27,5″ et il n’y a pas non plus de version mulet : c’est 29″ ou rien. A nouveau, Norco justifie ce choix par une question de performance : la marque voulait faire l’enduro le plus rapide qui soit et d’après ses tests, un vélo en full 29″ a l’avantage sur les autres formats.

Côté pratique, le cadre compte un emplacement pour porte-bidon sur le tube diagonal avec suffisamment de place pour un bidon de 750 mL sur toutes les tailles, et un emplacement pour un petit kit d’outils sous le tube supérieur. On note que le dérailleur est installé sur une patte Sram UDH, en passe de devenir un véritable standard de patte universelle (enfin !), et le boîtier de pédalier est au standard PF92 (donc press-fit).

Enfin, le cadre a ce qu’il faut de protections aux endroits les plus exposés : sous le tube diagonal au niveau du boîtier de pédalier et plus haut pour celles et ceux qui chargeraient le vélo dans un pick-up, sur le hauban droit (et non la base) pour la chaîne et sous la base droite pour la même raison.

Suspension

Bienvenue au cœur du Norco Range : sa suspension High Virtual Pivot, ou pivot haut virtuel en bon français. Vu de profil, on a l’impression d’un système assez simple qui mêlerait 4 bar linkage et pivot haut mais c’est un peu plus compliqué que ça. En effet, les bases ne sont pas reliées directement au cadre mais à un basculeur, qui se charge de transmettre leur effort à l’amortisseur.

L’intérêt d’un point de pivot haut est désormais bien connu, tant le système est revenu à la mode ces dernières années : cela permet d’avoir une trajectoire de roue qui recule sur les impacts, ce qui s’avère particulièrement utile pour conserver de la vitesse sur tous les obstacles avec des arêtes marquées qui tendent à « accrocher » la roue, type racines ou cailloux.

Le mode de réalisation le plus simple du pivot haut est le monopivot, où on remonte « simplement » le point de pivot de la suspension sur le tube de selle plutôt qu’aux alentours du boîtier de pédalier. Cependant, et comme on vous l’explique dans notre lexique, les systèmes à monopivot ne sont pas sans inconvénients : pompage (bien que les pivots hauts s’en sortent souvent assez bien de ce côté) et surtout verrouillage au freinage.

Les marques ont donc réfléchi à d’autres solutions pour profiter des avantages du pivot haut sans les inconvénients et c’est ainsi que Norco a obtenu ce High Virtual Pivot, avec un basculeur supplémentaire et des haubans qui se transforment (d’un point de vue fonctionnel) en biellette entre le cadre et les bases.

Le débattement est de 170 mm à l’avant comme à l’arrière, mais Norco n’hésite pas à indiquer qu’on peut aussi monter le Range avec une fourche de 180 mm, en simple ou double té. La marque ne donne pas beaucoup d’informations sur la cinématique mais précise tout de même qu’elle est optimisée pour les amortisseurs à ressort hélicoïdal, ce qui laisse présager d’une certaine progressivité pour tenir compte du caractère très linéaire de ce type de ressort (voir MTB Anatomy #4.1 : l’amortisseur, premier volet).

Sur ce Range C1, c’est Fox qui s’occupe de tout et avec ses meilleurs éléments s’il vous plaît : une 38 Factory avec la cartouche Grip2 devant et un DHX2 Factory derrière. Dans les deux cas, on dispose donc des réglages de rebond basses vitesses, rebond hautes vitesses, compressions basses vitesses et compressions hautes vitesses. Reste à les comprendre et à savoir les utiliser mais pour ça, on vous renvoie à nouveau vers notre lexique.

Géométrie

Avec sa géométrie, le Range sort presque du domaine de l’enduro : l’angle de direction affiche 63,25° en taille L (ou G sur ce tableau, pour Grand) ! Et si on précise la taille, ce n’est pas innocent. Comme sur la plupart de ses modèles, Norco a appliqué au Range sa philosophie Ride Aligned qui veut que la géométrie soit adaptée précisément à chaque taille.

« Qu’est-ce que vous nous racontez-là, tout le monde fait pareil, c’est le principe même d’avoir plusieurs tailles », nous direz-vous. Sauf que la marque canadienne pousse les choses un peu plus loin : elle adapte l’angle du tube de selle (de 76,5 à 77,25°, plus droit sur les grandes tailles pour compenser le recul plus important) et la longueur des bases (de 440 à 447,5 mm) comme on le voit chez d’autres marques, mais aussi l’angle de direction (de 63,75 à 63°, plus droit sur les petites tailles) afin d’éviter « d’enfermer » les pilotes les plus petits dans un angle trop couché pour eux.

On notera enfin, sur notre modèle, des débattements de tige de selle généreux : 150 mm en taille S, 180 mm en taille M et 210 mm en taille L/XL. Toutefois, le Ride Aligned ne s’arrête pas là. Sur son site, Norco propose un guide de configuration interactif qui permet d’avoir une base de réglage très complète avant de monter pour la première fois sur son vélo. Indiquez votre poids, votre taille, votre niveau de pilotage et votre position (plutôt sur l’avant ou sur l’arrière) et voici tout ce que vous obtiendrez :

D’après notre expérience, cette base est plutôt bonne et il n’y a que pour la fourche que notre réglage diffère de façon importante (82-85 psi au lieu des 72 recommandés). Il est important de prendre ces recommandations comme une base de travail et non comme une vérité absolue dont il ne faut absolument pas déroger mais c’est déjà une excellente chose que Norco propose un tel outil, et encore plus qu’il se révèle relativement juste. Bravo !

Dernière question importante, celle du choix de taille. Norco recommande du L dès 1m73 mais au vu du reach (480 mm) et des spécificités du point de pivot haut (vélo qui s’allonge à la compression), c’est tôt. Ainsi, malgré mes 1m79 j’ai tout de même opté pour une taille M. Sur le papier c’est court mais avec un vélo qui s’allonge, ça l’est au final moins qu’avec une autre architecture de suspension et c’était aussi la plus proche de mes valeurs de reach de référence, de ce que je préfère dans l’idéal (460-465 mm). D’où l’intérêt de bien se connaître et de porter un peu d’attention aux géométries de nos vélos !

Mais même sans aller jusque-là, retenez que si vous hésitez entre deux tailles pour ce Range, nous vous recommandons plutôt de partir sur la plus petite si vous n’avez pas l’habitude des suspensions à point de pivot haut.

Equipements

A 8999 €, le Norco Range C1 est le modèle le plus haut de gamme de la famille et l’équipement est au diapason de ce tarif. Malgré cela, le poids est élevé : 16,6 kg pour notre modèle d’essai en taille M, sans porte-bidon ni pédales. Quand on vous disait qu’on était content que le cadre soit en carbone ! Sur le détail des composants en eux-mêmes, on a déjà évoqué les suspensions dans la partie dédiée mais voici le reste des éléments.

Du côté de la transmission, on a un ensemble Sram X01 Eagle avec pédalier X1 Eagle en carbone et un guide-chaîne MRP adapté au Range. A l’ère des transmissions électroniques (chez Sram en tout cas), le choix d’un groupe mécanique peut surprendre mais pour nous, c’est une bonne chose : c’est le choix de la simplicité, de la facilité à réparer et du coût en cas de remplacement. Avec un vélo comme celui-ci, bien souvent la question n’est pas de savoir « si » on va casser un dérailleur mais « quand » cela va arriver…

Le freinage est également assuré par Sram, avec des Code RSC en plaquettes métalliques combinés à des disques Centerline en 200 mm de diamètre. Dommage pour ces derniers, on aurait aimé avoir des disque HS2 plus performants et plus endurants à ce poste.

Au niveau du train roulant, le vélo est officiellement équipé de jantes We Are One Union montées sur des moyeux Industry Nine Hydra mais notre modèles disposait de DT Swiss EXC 1500. En revanche, pas de changement sur les pneus, on avait bien le reconnu et éprouvé combo Maxxis Assegai (AV) / Maxxis DHR II  (AR), tous deux en carcasse DoubleDown et gomme MaxxGrip.

Enfin, pour les périphériques Norco est allé piocher un peu partout mais offre au final quelque chose de très intéressant, et même flatteur : cintre Deity Skywire Carbon et (excellentes) poignées DMR DeathGrip Soft sur le poste de pilotage, tige de selle OneUp Dropper et selle Ergon SM10 Enduro Comp.

Versions et tarifs

Comme nous le mentionnions en début d’article, le Range n’est disponible qu’en carbone et la gamme est de ce fait réduite : trois modèles en tout. C’est aussi un coup dur porté aux tarifs car Norco a pour (bonne) habitude de proposer des modèles en aluminium relativement intéressants. Ici, ce n’est pas le cas.

Avec le carbone, il faut débourser au minimum 5999 € pour accéder au Range C3, avec un équipement peu flatteur pour le prix : RockShox Zeb Ultimate & DHX2 Factory, Sram Code R, Sram SX Eagle, Stan’s Flow D et Maxxis Assegai / DHR II DD MaxxGrip.

 

C’est un peu mieux pour le Range C2, à 6999 € : RockShox Zeb Ultimate & Fox DHX2 Factory, Sram Code R, Sram GX Eagle, jantes Stan’s Flow S2 sur moyeux Race Face Trace et rayons DT Competition, Maxxis Assegai / DHR II DD MaxxGrip.

Enfin, il reste la possibilité de monter un vélo avec les composants de son choix à partir du kit cadre Range C + amortisseur Fox DHX2 Factory, vendu à 4499 € :

Norco Range C1 : le test terrain

Aussi excitant que ce soit, monter sur un tel monstre génère aussi un peu d’appréhension la première fois. Est-ce que ce ne sera pas trop exigeant ? Est-ce que ça pédale correctement ? Précisons que nous n’avions pas pesé le vélo avant la première sortie, donc nous n’avions aucun a priori lié au poids qui dépasse (largement) les 17 kg avec pédales et bidon.

Malgré ça, ce fut compliqué. Très compliqué même, n’ayons pas peur des mots : le Norco Range, même dans cette version haut de gamme C1, est le moins bon vélo (à simple té) que je connaisse au pédalage. Au-delà du cadre des essais Vojo, impossible de me souvenir d’une machine qui met encore moins de volonté à rejoindre le sommet des descentes à la pédale.

Le confort de position n’est pas en cause, car sans être le meilleur du segment il est tout à fait correct et on est relativement bien équilibré sur le vélo. Non, c’est surtout cette impression que le Range demande une quantité d’énergie nettement supérieure à celle de n’importe quel autre vélo pour parcourir la même distance. Même avec l’amortisseur bloqué, on a la sensation que tout le cœur qu’on met à faire avancer le Range s’envole on ne sait où, mais ne va certainement pas dans la roue arrière et au sol. Du monstre au démon qui aspire votre force vitale, il n’y a qu’un pas…

Du monstre au démon qui aspire votre force vitale, il n'y a qu'un pas...

Au final, rien d’étonnant : entre le poids, les gros pneus en gomme tendre et le galet de renvoi du pivot haut (nécessaire pour contrôler le kickback) qui augmente les pertes dans la transmission comparé aux autres systèmes de suspension, tout va dans le sens d’un vélo lent et peu flatteur au pédalage. Si vous avez un peu de volonté (ou d’ego, parce qu’il s’agit surtout de ça), le Range montera quand même à la pédale plutôt qu’à pied mais préparez-vous à mettre du temps, beaucoup de temps.

Le Range EST un vélo de descente !

Mais ce qu’il y a de prodigieux avec ce Norco Range, c’est la rapidité avec laquelle il parvient à nous faire oublier tout ça en descente. De la même façon que je n’ai jamais vu un vélo qui pédale aussi mal, je n’ai jamais vu un vélo avec une fourche simple té qui descend aussi bien. Il n’a pas fallu longtemps pour comprendre pourquoi les pilotes Norco utilisent la même base en DH : le Range EST un vélo de descente !

 

A basse vitesse, la rigidité de la machine est bien présente et peut impressionner mais en réalité, elle n’est pas excessive et elle ne rend pas les choses difficiles dans les conditions humides comme on a pu le voir chez d’autres marques nord-américaines (oui, c’est de Trek qu’on parle). Une fois qu’on a compris que le vélo ne nous fera pas de mauvaise surprise ou de ruade vicieuse, on n’hésite plus à se lancer. C ‘est comme un filet de sécurité, on sait qu’il arrivera à tirer parti du moindre bout de terre ou d’appui pour trouver du grip s’il faut s’arrêter.

Sans pouvoir le recommander à des débutants, le Range a un vrai côté facile, qui peut permettre à des pilotes déjà expérimentés de passer encore un cap en les aidant avec la notion de vitesse dans les passages les plus techniques. Un bon pilote passe partout, un très bon pilote passe partout… vite.

Lorsqu'il s'agit d'aller vite, le Norco Range sait faire !

Et lorsqu’il s’agit d’aller vite, le Norco Range sait faire ! Quand on prend de la vitesse, c’est un tank dans le bon sens du terme : il efface tout et rien ne peut l’arrêter. On se prend à réévaluer les trajectoires d’une toute autre façon, il ne s’agit plus de lisser le sentier (c’est le vélo qui s’en occupe) mais de réduire au maximum les changements de rythme pour conserver la vitesse.

Certaines machines n’ont pas de problèmes avec un pilotage « carré » car elles relancent facilement, que ce soit au pédalage ou appuyant avec les jambes comme sur une pumptrack. Avec le Range, ce n’est pas le cas : on a déjà dit que le vélo n’était pas dynamique. Ce qu’il lui faut, c’est des trajectoires coulées pour construire sa vitesse et c’est après quelques virages qu’on le sent vraiment prendre vie, pas à chaque sortie de courbe. On peut toujours exploiter les relevés et les compressions pour accélérer, mais ce sera à condition d’être dans le bon timing pour tirer parti des lois de la physique (conservation du moment cinétique) plus que pour jouer avec une suspension qui « pousse ».

On se félicite au passage d’avoir choisi de sous-tailler légèrement par rapport aux recommandations de Norco, en nous basant sur notre expérience. Cela rend le vélo plus maniable, sans réduire ses capacités dans la pente tant l’angle de direction est couché et l’empattement long dès le départ.

Un autre aspect de la facilité du Range tient à sa suspension : contrairement à ce qu’on aurait pu penser avec le discours de la marque, elle n’est pas exagérément progressive. En fait, on pourrait tout à fait l’utiliser avec un gros amortisseur à air type Fox Float X2 ou RockShox Vivid même si le ressort hélicoïdal a beaucoup de sens sur ce vélo.

Disons qu’elle a juste ce qu’il faut de progressivité pour ne pas talonner trop souvent avec un ressort hélicoïdal, mais qu’elle reste suffisamment linéaire pour être prévisible et donner cette impression de débattement sans fin lorsqu’on enchaîne les impacts à haute vitesse. Avec un rebond bien réglé, on ne la sent jamais durcir avant les tout derniers millimètres de débattement et cela donne l’impression qu’on a toujours de la réserve.

Côté composants, il n’y a pas non plus de quoi se plaindre : tout est à sa place sur ce Range C1. Les freins Sram Code RSC ne plairont pas à tout le monde mais c’est une question de préférences personnelles (et d’entretien très soigneux), de même pour les roues DT Swiss EXC 1500 et le cintre Deity Skywire Carbon qui pourront être remplacés par des pièces en aluminium si vous préférez quelque chose de plus souple.

Au final, à l’image d’un vélo de DH nous n’avons pas réussi à trouver la limite du Range en descente. Et honnêtement, ça n’arrive pas souvent. Bien sûr, on a pu identifier des « points faibles », des traits de caractères ou des domaines dans lesquels il est moins à l’aise mais au contraire de la plupart des vélos qu’on teste, nous n’avons jamais senti qu’on atteignait la limite des capacités de la machine, que ce soit en termes de suspension, de géométrie ou de rigidité.

Nous n'avons pas réussi à trouver la limite du Range en descente.

A chaque fois, on a eu l’impression qu’on aurait pu passer plus vite, rentrer plus fort ou tirer plus loin et que le vélo n’aurait pas bronché, que c’était bien notre mental ou nos compétences de pilotage qui limitaient la chose. C’est très pousse-au-crime car on n’a qu’une envie, c’est de remonter pour réessayer plus vite, et qu’est-ce que ça fait du bien !

Verdict

Une chose est sûre, ce Norco Range C1 n’est certainement pas un enduro, en tout cas dans le sens où on l’entend chez nous. Tout simplement exceptionnel en descente, avec des capacités plus proches d’un vélo de DH que de n’importe quel enduro, il pèche cependant par un comportement au pédalage misérable et il faudra beaucoup de courage pour vouloir l’utiliser toute l’année à la pédale, sans jamais profiter de remontées mécaniques ou de navettes.

Néanmoins, aussi irrationnel que cela puisse paraître, on doit lui attribuer la médaille du coup de cœur. Tout monstrueux qu’il soit, le Range C1 est un vélo incroyablement attachant et on connaît peu de machines qui invitent à repousser leurs limites comme celle-ci. On n’osera pas dire qu’il est sans égal sans avoir testé tous ses concurrents mais clairement, si vous aimez rouler vite en descente et que vous avez un peu de pente derrière chez vous, pas grand monde ne pourra vous suivre…

Norco Range C1

8999 €

16,6 kg taille M, sans pédales ni porte-bidon

  • Capacité à tout avaler en prenant de la vitesse
  • Sain à basse vitesse, la rigidité est présente mais pas excessive
  • Facile à prendre en main
  • Outil Ride Aligned pour les premiers réglages
  • Equipement cohérent avec les prétentions
  • Peu de dynamisme à basse vitesse... mais il n'est pas conçu dans cet esprit
  • Le pédalage : on connaît des vélos de DH plus dynamiques et moins énergivores

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : norco.com

ParLéo Kervran