Test | Lampe Moon Rigel Enduro : le prix de la performance

Par Léo Kervran -

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Test | Lampe Moon Rigel Enduro : le prix de la performance

Choisir une lampe, que ce soit pour le plaisir de rouler de nuit ou pour la sécurité en vélotaf, ce n’est jamais facile tant l’offre est importante et variée. Derrière les marques européennes bien connues chez nous, d’autres spécialistes ont pourtant des produits intéressants à proposer, à l’image de Moon avec cette Rigel Enduro. Nous l’avons essayée :

La gamme de Moon Sport, toujours centrée sur le vélo, compte aussi bien des lampes pour l’avant que pour l’arrière et des modèles à batterie déportée parfaits pour le casque, que d’autres où tout est intégré dans un seul et même boîtier. Forcément plus lourds, ces derniers se destinent plutôt à être montés sur le cintre et c’est justement le cas de cette Rigel Enduro.

La Rigel Enduro, c’est un produit haut de gamme et la deuxième plus grosse lampe intégrée au catalogue de la marque : 2600 lumens de puissance maximale, 179,90 €, 315 g et une autonomie de minimum 2h sur le mode le plus puissant, et jusqu’à plusieurs dizaines, voire centaines d’heures sur d’autres modes suivant ce qu’on a configuré. Configuré ? Oui, car la Rigel Enduro est une lampe haut de gamme qui offre de nombreuses options de personnalisation. On va y revenir.

A la réception, la Rigel Enduro arrive avec son câble de charge, un support pour cintre, une télécommande à brancher sur la lampe en USB-C pour la contrôler sans lâcher le guidon et un petit filin pour la sécuriser en plus, à la manière des compteurs Garmin. C’est complet, c’est de bonne facture (le support, en particulier, inspire confiance) et la lampe est très belle. Pour un produit haut de gamme, on trouve cependant qu’il manque une petite pochette ou boîte pour ranger tout ce petit monde ensemble lorsqu’on n’en a pas besoin.

Sur la lampe en elle-même, on a 6 diodes pour l’éclairage (4 à faisceau étroit positionnées en « T retourné » et 2 à faisceau large), 2 boutons (on/off ainsi que différentes opérations pour l’un, choix du faisceau et mode Boost pour l’autre) et l’affichage qui indique le mode d’éclairage ainsi que le niveau de batterie. En revanche, aucune vis apparente pour ouvrir le boîtier : compliqué pour les réparations s’il y a un souci.

On vous parlait de configuration un peu plus haut, revenons-y maintenant puisque c’est l’un des grands arguments de la Rigel Enduro. Par défaut, la lampe dispose de 3 modes : 550, 1000 et 2100 lumen, entre lesquels on navigue avec le bouton on/off. En plus de cela, l’autre bouton permet de basculer depuis n’importe quel mode en Boost, qui éclaire alors à 2600 lumen.

Toutefois, Moon a voulu faire de ce produit une véritable démonstration de son savoir-faire et la lampe offre bien plus de fonctionnalités. On peut ainsi choisir entre 3 faisceaux pour chacun des modes décrits ci-dessus (la puissance indiquée l’est avec le faisceau maximum, les 6 diodes allumées), verrouiller les boutons pour éviter d’allumer la lampe par mégarde dans un sac, on a aussi 3 modes « Flash » à puissance réduite pour être vu plutôt que voir, une fonction SOS en code morse et un mode automatique qui allume ou éteint automatiquement la lampe, sur le mode de son choix, suivant la luminosité des alentours. Enfin, on peut régler la puissance de tous les modes à l’exception du Boost et du SOS !

Vous êtes perdu ? Ça nous a fait un peu la même chose lorsqu’on a découvert le manuel (au demeurant très bien fait) et on a dû le relire deux fois pour intégrer tout ce qu’on pouvait faire avec cette lampe. Toutefois, on comprend vite que les choses sont finalement assez simples et surtout qu’on n’est pas obligé d’utiliser toutes les fonctions.

Ce qu’on retient de toute ces possibilités, c’est que la Rigel Enduro est une lampe polyvalente, qui peut être utilisée aussi bien en VTT que sur route, en vélotaf ou en ville. A cet égard, les nombreuses fonctions sont appréciables et chacun pourra y piocher ce dont il ou elle a besoin. En ce qui nous concerne, nous n’avons par exemple pas du tout utilisé les modes flash ou le mode automatique (indiqué par la couleur verte entre les deux boutons) en dehors de quelques tests. En VTT, soit on a besoin d’une lampe et d’un bon éclairage soit il fait encore jour, donc les 4 modes principaux nous convenaient très bien. D’autres personnes en feront peut-être un usage différent mais au moins, c’est possible !

Côté autonomie, on a utilisé la lampe sur la dernière édition des Crapauds par exemple et il nous a fallu deux tours complets, soit un peu plus de 80 minutes, pour faire tomber la lampe à 80 % de batterie en roulant uniquement sur un mode 2 légèrement personnalisé. C’est un peu mieux que ce qu’annonce la marque, qui évoque 4h45 en configuration de base, alors qu’on avait l’impression d’avoir plus de puissance. De très bon augure ! Jusque-là, nous n’avons pas rencontré de problème de surchauffe mais la lampe dispose d’un programme de protection qui réduit l’intensité lumineuse si cela devait arriver.

La télécommande, utilisée dans les mêmes conditions, est plutôt bien pensée. Le câble est suffisamment long pour passer sur tous les cintres et les boutons offrent un bon retour malgré leur apparence discrète. Idéalement, on aurait préféré une forme verticale pour avoir les deux boutons à la même distance de la poignée mais comme c’est le on/off qu’on utilise le plus souvent, même pour changer de mode, ce n’est pas plus gênant que ça.

Au-delà de ça, le faisceau (avec les 6 diodes) nous a semblé tout à fait correct, suffisamment large et profond pour distinguer correctement le sentier et ses abords. Sur les Crapauds, nous avions toutefois couplé la Rigel Enduro à une autre lampe sur le casque, la configuration idéale pour du VTT de nuit.

Dommage en revanche que le système VLS de réglage de la puissance se fasse de façon « dynamique » et non par des niveaux précisément échelonnés. Impossible de savoir à quelle puissance nous avions réglé notre mode 2 et il sera difficile de retrouver ce réglage si on venait à réinitialiser nos changements.

Parmi les autres bémols, on regrette que Moon ait développé sa propre interface entre la lampe et le support plutôt que d’adopter celle popularisée par Garmin puis reprise par de nombreux fabricants de compteurs. Le support fourni avec la Rigel Enduro est solide mais cela limite tout de même les options sans rien apporter de plus. Et en parlant de support, la marque aurait pu faire mieux pour les caoutchoucs qui permettent d’adapter la fixation au diamètre du cintre. Ici, on a deux ridicules bandelettes trop longues et qui se mettent facilement de travers, compliquant l’installation du support. Heureusement, une fois tout le monde en place et bien serré, plus rien ne bouge.

Verdict

Lampe efficace et dotée d’une belle autonomie, la Moon Rigel Enduro parlera avant tout aux amateurs de technologie qui trouveront là un produit très complet. Son prix élevé ne la met pas à portée de toutes les bourses et à ce niveau, on peut regretter que Moon « s’enferme » dans son système au lieu de travailler la compatibilité avec d’autres supports ou la réparabilité, mais dans l’absolu, les performances sont au rendez-vous. Si vous cherchez avant tout un produit simple, la plupart des fonctions vous sembleront sûrement inutiles mais l’autonomie et la robustesse de cette lampe pourraient malgré tout vous intéresser, à condition d’en avoir réellement besoin.

Plus d’informations : moon-sport.com

ParLéo Kervran