Test gamme | Pneus Pirelli Scorpion XC RC, Trail S & E-MTB R/S - Test | Pirelli Trail S - l'as des terrains souples

Par Olivier Béart -

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Test gamme | Pneus Pirelli Scorpion XC RC, Trail S & E-MTB R/S - Test | Pirelli Trail S - l'as des terrains souples

Le nom de Pirelli ne vous est certainement pas inconnu, car la marque Italienne a une très longue histoire dans le monde de l’automobile, ainsi que dans les compétitions de sports moteur en général. Ils sont d’ailleurs l’actuel fournisseur officiel de pneumatiques du championnat de Formule 1 ! Par contre, leur arrivée dans le monde du cycle est récente, et une vraie gamme complète dédiée au VTT n’est en réalité disponible que depuis quelques mois à peine. Sur papier, la marque semble avoir mis les moyens nécessaires pour faire les chose bien et pour devenir rapidement un acteur qui compte dans le domaine, mais nous avons voulu vérifier sur le terrain ce que cela donne avec l’essai de 3 modèles dédiés au XC, à l’enduro et aux E-bikes.

Pirelli Trail S : l’as des terrains souples

Sur ce Pirelli Trail S, les crampons sont hauts, assez espacés et de forme anguleuse, assez agressive. Ils ne sont pas sans rappeler certains anciens Michelin Grip’R. L’idée est vraiment de s’enfoncer dans les sols souples pour aller chercher l’adhérence par la pénétration des crampons. Sur ce type de pneus, les écueils à éviter sont nombreux. Il ne faut pas faire des crampons trop souples, au risque d’avoir un pneu flou dans les appuis et incapable de pénétrer le sol… mais il ne faut pas non plus qu’ils soient trop durs car sinon, on ne parvient à trouver aucune adhérence sur les revêtements un peu plus durs ou les quelques racines/cailloux qu’on trouve toujours bien ça et là sur n’importe quel tracé. Nous verrons plus loin que Pirelli semble avoir trouvé un bon équilibre entre les deux.

Le Pirelli est proposé uniquement en section 2.4. Le profil un peu rond de la carcasse donne l’impression qu’il est plus étroit, mais une vérification au pied à coulisses montre que le compte est bon. Du côté de la carcasse, on trouve juste un renfort Pro Wall sur les flancs afin de maîtriser le poids, qui reste sous la barre du kilo (974g).

On est dans la moyenne des pneus Maxxis de cette catégorie, et un peu plus léger que les derniers Schwalbe de la série « Super » qui se situent plus autour de 1100g (nouveau Nobby Nic en 2.35 Speedgrip).

Pirelli Trail S : le test terrain

Même s’il s’agit d’un modèle « trail », nous avons monté ce Pirelli Trail S sur un vélo d’enduro, notre Orbea Rallon de référence, au débattement de 170/160mm. Comme nous roulons ce vélo principalement en Belgique, sur des descentes courtes et des reliefs qui peuvent se montrer exigeants tout en étant moins agressifs pour les gommes que la caillasse du Sud, nous nous sommes dit que ce serait un bon choix. Et nous n’avons pas été déçus.

Nous les avons montés sur des jantes Santa Cruz Reserve et Zipp sans le moindre souci, avec une simple pompe à pied pour la mise en pression. Premier constat, la résistance au roulement est très faible pour des pneus de ce type. Ils font clairement honneur à leur patronyme « Trail » et on sent bien la différence avec des pneus plus enduro sur les sections plus roulantes ou dans les ascensions de liaison.

Ensuite, quand on attaque les spéciales, on constate en effet que sur terrains meubles, ils sont très à l’aise. On sent bien qu’ils mordent dans la terre, ce qui se sent autant au freinage qui occasionne très peu de glissades, qu’en accroche latérale dans les dévers, où ils sont épatants. Côté traction, c’est très, très dur de les faire patiner dans la boue. A propos, on parle de boue, mais il n’y a pas que dans l’humidité hivernale qu’ils sont à l’aise : dans la tourbe et les sols sablonneux, ils se montrent aussi très à l’aise.

Même si ce n’est pas leur vocation première, ils s’en sortent plutôt bien aussi sur des reliefs plus durs et rocailleux. Mais ce qui est parfois perturbant, c’est leur comportement fort différent entre les différents types de reliefs. Ce qui rend les transitions parfois un peu compliquées. Sur une piste entièrement sèche, on comprend leur comportement, très prévenant, et on aime leur grip rassurant, mais quand on passe sur des portions plus humides, on doit passer en mode « glissades contrôlées ». Ce qui nous a semblé plus déconcertant qu’avec d’autres pneus du même type auquel nous sommes habitués (on pense par exemple aux Maxxis DHF). Par contre, le passage de la boue aux racines/cailloux humides se fait de manière beaucoup plus harmonieuse et le passage de relais du grip des crampons dans les sols meubles, au grip que procure la gomme sur les reliefs solides, est magnifiquement gérée.

Malgré la présence de renforts seulement sur les flancs, et malgré leur poids contenu, la solidité est bien au rendez-vous. Nous n’avons connu qu’une crevaison à la base d’un crampon, suite à une réception de saut un peu (beaucoup) hasardeuse sur un caillou pointu. Mais les flancs sont restés intacts malgré nos efforts pour les mettre à mal. Et l’usure s’est montrée très mesurée. Les crampons latéraux sont aussi restés parfaitement en place et ne montrent pas encore de signe de faiblesse après près de 3 mois de sessions enduro régulières. Pour ceux qui auraient besoin de quelque chose de plus costaud et/ou avec un peu plus de maintien au niveau de la carcasse, n’oubliez pas qu’une version enduro est aussi au catalogue.

Verdict

Les pneus spécialisés pour les sols meubles ne courent pas les roues et ils troquent souvent leurs qualités dans ces circonstances précises contre d’importantes concessions ailleurs, et notamment dès qu’on rencontres des racines et autres cailloux. Ici, ce n’est pas le cas et la gomme Pirelli fait des merveilles pour prendre le relais quand les gros crampons n’ont plus de sol meuble dans lequel pénétrer. Une belle surprise, très appréciable pour la saison hivernale et si vous roulez dans des régions où le sol est tout sauf rocailleux et dur. 

Pirelli Scorpion Trail S

59,90€

974g

  • Une référence sur sol mou et meuble
  • Résistance au roulement très faible pour le segment
  • Facile à monter et résistant
  • PArfois un peu délicat dans les transitions sec/mouillé
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

ParOlivier Béart