Test nouveauté | Santa Cruz Hightower 2 : Retour au sommet

Par Paul Humbert -

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Test nouveauté | Santa Cruz Hightower 2 : Retour au sommet

Les vélos se renouvellent les uns après les autres et, depuis l’apparition du Megatower, le Hightower était sur la liste des vélos qui devaient être retravaillés chez Santa Cruz. Positionné, au sens propre comme au figuré, à la croisée des chemins, ce vélo all-mountain a eu une vie riche et surprenante en se retrouvant sur les tracés des EWS comme aux mains de randonneurs montagnards. Le segment « race » étant désormais couvert par le Megatower, il était temps pour le Santa Cruz Hightower de retrouver sa trace et sa place, au coeur des sentiers. Découverte sur les trails de Meribel et de Bourg Saint Maurice.

 

Santa Cruz Hightower 2 : sur le papier

En quelques mots, le nouveau Santa Cruz Hightower, c’est 140mm de débattement à l’arrière, 150 à l’avant et des roues de 29 pouces pour un programme archi polyvalent. Si le premier Hightower était proposé en deux tailles de roues, 29 ou 27,5 Plus, cette solution n’est plus encouragée par la marque, et le vélo est désormais optimisé pour du 29 pouces « only ».

Sans surprise, on retrouve la cinématique VPP « basse » qui caractérise les vélos Santa Cruz de dernière génération. Le triangle arrière est flottant et solidarisé par un basculeur haut ancré sur le tube supérieur et un basculeur bas sur lequel se fixe l’amortisseur, juste au-dessus du boîtier de pédalier. Le travail des ingénieurs de la marque sur ce Hightower repose donc sur l’affinement de la position des points de pivots pour répondre aux besoins d’un vélo très polyvalent. Initiée avec le Nomad, cette solution se décline dans la gamme, des plus gros aux plus petits vélos.

Le look du vélo est donc assez proche des autres modèles de la gamme, ce qui pourra déplaire à certaines personnes, mais on conserve un comportement général assez harmonieux. Un « Flip-Chip » vient proposer deux positons d’ancrage de l’amortisseur et permet de faire évoluer légèrement la géométrie et le comportement du vélo.

Côté géométrie justement, on retrouve un angle de direction compris entre 65,2 et 65,5 degrés. Le reach en taille M est de 450 ou 453mm et les bases affichent 434mm de long.

Si la conception du vélo ne révolutionne pas les standards de la marque, les finitions sont très soignées. On retrouve de beaux passages en interne, une protection de l’amortisseur et deux protections du tube inférieur. Autre point positif qui a son importance, il est désormais facile d’installer un bidon de grande taille sur le nouveau Santa Cruz Hightower.

Santa Cruz décline son Hightower en 10 modèles. On compte trois aluminiums, trois versions carbone « C » et 4 versions très haut de gamme « CC ». Le tarifs sont compris entre 3399€ et 10 899€. Notre modèle de test, le Hightower CC XO1, est commercialisé à 7399€. 

Sur la balance, les poids des aluminiums sont compris entre 15,43 et 15,81kg. Les modèles C entre 14,15 et 14,56 et les modèles CC entre 13,59 et 13,34kg.  Le tout sera disponible en deux couleurs, bleu ou beige.

Juliana Maverick, la version féminine

La gamme Juliana a enfin droit à un all-mountain en 29 pouces ! Le Hightower sera décliné dans la gamme « femme » chez Juliana. Rebaptisé Maverick, il sera commercialisé en 4 versions carbone aux tarifs de 4699€ à 8599€.

Santa Cruz Hightower 2 : Sur le terrain

C’est sur les sentiers de Méribel et des environs de Bourg Saint Maurice que nous avons eu la chance de découvrir le nouveau Santa Cruz Hightower. Il faut dire qu’on avait hâte, après avoir passé beaucoup de temps sur le précédent Hightower LT. Si il n’était pas exempt de défauts, il avait su nous convaincre par sa polyvalence, sa fiabilité et son caractère. 

On avait pensé retrouver ce Hightower qui nous a tant séduit dans le Megatower découvert cet hiver (www.vojomag.com/test-nouveaute-santa-cruz-megatower-le-bromad-lt), mais il n’en a rien été, ce dernier étant tout autre chose : un gros enduro qui se destinera principalement à la montagne et aux pilotes avertis. 

Restait en gamme le Hightower « classique », né comme un All-Mountain et qui a vu son destin tourner. On l’attendait donc avec impatience. 

Revenons à Méribel, sur les sentiers de Jérémy Prevost. Jérémy, c’est un skieur freeride qui, après des années de compétition, se concentre sur la création d’images et de projets média en hiver. L’été, c’est un passionné de vélo et un bike patrol passionné par Méribel et ses sentiers. 

Vous aurez l’occasion de faire plus ample connaissance avec lui, l’équipe des bike patrols et les traces de la station dans un article futur, mais sachez d’ores et déjà que des itinéraires aux petits oignons vous attendent à Méribel. Si Jérémie est notre guide le temps d’une rencontre avec ce nouvel Hightower, c’est parce qu’il a fait le choix de rouler sur ce vélo à titre privé et dans le cadre de son travail, ce qui a suffit à convaincre Santa Cruz de nous laisser entre ses mains. 

Nous n’étions toutefois pas seuls. En plus de Lyle et Loïc qui représentaient la marque, nous avons retrouvé James McKnight, l’auteur des fameux livres « Hurly Burly », et Morgane Charre que vous connaissez bien. Cette dernière a pris de son temps, entre deux coupes du Monde d’Enduro, pour profiter des sentiers et partir à la rencontre de Jérémie et de toute l’équipe des bike patrols. Malheureusement, le Juliana Maverick, la déclinaison « femme » du Hightower, n’est pas arrivée dans les temps et nous n’avons pas pu la découvrir de nos yeux. 

En revenant au vélo, on le découvre quelques minutes avant de plonger sur les sentiers. Sans trop de surprise, il reprend les lignes et la cinématique déclinée par la marque depuis le lancement du Nomad. L’amortisseur est à plat, juste au-dessus du boîtier de pédalier et devant le basculeur bas de la cinématique VPP (qui se caractérise par son triangle arrière flottant). 

On grimpe sur un modèle très haut de gamme où, au premier coup d’oeil, rien ne semble pouvoir faire défaut à la machine. Les finitions sont propres, avec différentes protections, sur les bases, sous le tube inférieur au niveau du boitier de pédalier, mais également derrière la colonne de direction avec un insert qui vient protéger le vélo des supports pour VTT installés sur les bennes des pick-ups. Cela ne servira pas à tout le monde, mais dans notre cas, cela nous a bien été utile !

On commence toutefois à réduire la largeur du cintre. Traditionnellement commercialisé en 800mm, avec des poignées débordant légèrement, on passe ici à 770mm.

Le vélo est réglé avec 30% de SAG et on passe en position basse sur le « flip-chip » situé au pied de l’amortisseur. Ce dernier est bien caché dans le cadre du vélo, juste devant le petit garde boue intégré au cadre. 

La prise en main du vélo est assez rapide. Comme certaines autres grosses marques, Santa Cruz semble avoir trouvé la recette clé pour une ergonomie réussie. Le confort est au poil et les dimensions du vélo sont bien calibrées. La géométrie n’a rien d’extrême mais elle est moderne et tend vers une grande polyvalence. 

On commence notre sortie par une montée, et on retrouve là le Hightower LT de la précédente génération. Le vélo pédale très bien et on est bien moins couché vers l’arrière que sur le précédent modèle. On valide rapidement cet aspect du vélo. 

En descente, la première chose à laquelle est on est attentif, c’est la suspension. Celle du tout premier Hightower était vraiment trop progressive, puis rendue plus linéraire sur le Hightower LT présenté il y a deux ans. La marque a depuis changé de cinématique et nous avons roulé récemment sur le Megatower. Ce dernier offre beaucoup de débattement et nous avions finalement ajouté des cales dans l’amortisseur pour retrouver le répondant nécessaire. 

Sur ce Hightower, la course semble avoir été retravaillée et on sent clairement un « point » passé le SAG pour permettre une tenue assez haute du vélo au pédalage, en relance et dans les zones où le vélo a besoin de dynamisme. Au-delà, le vélo continue sur sa lancée pour une utilisation homogène du débattement. 

Sur les sections les plus défoncées, le vélo encaisse vraiment bien et reste stable. Il n’égale pas les performances du Megatower sur les chocs les plus violents mais on garde un impressionnant contact avec le sol et on se met rapidement en confiance. 

Le travail des suspensions est sain et on prend rapidement le contrôle du vélo. Là où on contrôle un peu moins, c’est dans les courbes, au niveau du grip à l’arrière. Après plusieurs pertes de contrôle dans les virages, très secs, il faut l’admettre, on penche pour un petit excès de rigidité au niveau de l’arrière de ce Megatower. Les roues Reserve en carbone ont su nous convaincre par leur tolérance à plusieurs reprises, mais on perd toutefois légèrement en confiance sur cet aspect. Il conviendra pour nous de tester une nouvelle fois ce vélo sur des sentiers qui nous sont plus familiers pour faire la distinction entre l’impact des roues, du cadre, du pneu ou du réglage de l’amortisseur. 

Le Santa Cruz Hightower réussit le pari de rester stable à haute vitesse, et assez joueur quand on ralentit le rythme. On ne compte plus les épingles que nous avons enchaînées et, si erreur il y a, elle vient toujours du pilote. 

Le Hightower affirme réellement sont tempérament de « vélo de montagne » très polyvalent. Chaque montée est avalée sans tracas ou fatigue excessive et, comme avec son prédécesseur, on n’a aucune arrière-pensée avant de se lancer dans une descente, même les plus difficiles. Il passe partout et rentre dans la catégorie des couteaux suisses.

On s’amuse même à sauter par moment et le vélo est assez sécurisant. On ouvre facilement ses virages avant les épingles et on ne se fait pas piéger par un vélo qui serait trop long ou trop exigeant. 

Du côté des composants, il n’y a rien à redire après ce premier test, et c’est tant mieux vu le tarif de la machine. Le freinage est assuré par les freins Sram Code et c’est une très bonne chose. La RockShox Lyrik est elle aussi bien à sa place sur ce Hightower.

En bref, le Hightower se modernise et retrouve ses lettres de noblesses. Il ne les avait pas perdues, mais son positionnement, les gammes et pratiques changeant, s’était retrouvé flouté. Le Megatower s’occupe du gros enduro et de la compétition, et pour le Hightower, place à la montagne et à la polyvalence. 

Verdict

On retrouve dans ce nouveau Hightower ce qu’on a tout particulièrement aimé dans le Hightower LT : une machine à tout faire. Ni trop exigeant, ni trop facile, qui pourra convenir à un large public. Il nous faudra passer encore un peu de temps pour dresser son portrait complet, mais on a déjà l’assurance d’avoir entre les mains le vélo à tout faire de la gamme Santa Cruz. 

Plus d’infos : https://www.santacruzbicycles.com/fr-FR
Photos: Gary Perkin

ParPaul Humbert