Prise en main | Trek Powerfly 2019 : carbone, intégration et raffinement
Par Paul Humbert -
Après avoir accusé un peu de retard, Trek s’est lancé à fond dans le VTT électrique en proposant une large gamme pour les VTTistes. C’est le Powerfly qui est la figure de proue de la gamme VTTAE et après avoir vu le jour en 2016, il a connu une modification en 2017 et mute encore en 2018 pour la gamme 2019. La batterie s’intègre et des modèles en carbone voient le jour. Présentation et prise en main du Trek Powerfly dans sa dernière version.
La gamme Trek Powerfly reste fidèle aux roues de 27,5 Plus et le cadre du « LT » développe 150mm de débattement quand le modèle « classique » en offre 130mm.
Les modèles «semi-intégrés » présentés en 2017 (présentation et prise en main à retrouver ici : https://www.vojomag.com/prise-en-main-trek-powerfly-2018-bien-pense-et-facile-a-dompter/) baissent d’un cran et ces nouveaux vélos équipés d’une batterie intégrée sont la nouvelle référence haut de gamme chez Trek.
Deux solutions de chargement sont possibles : sur le vélo, ou en externe après avoir délogé la batterie d’un coup de clé. Trek présente même fièrement une petite poignée au-dessus de la batterie permettant une prise en main plus aisée .
La batterie de 500Wh fait partie intégrante du cadre et aucun outil n’est nécessaire pour la déloger. Le « cache » est intégré à la batterie.
La construction du cadre en aluminium reste sensiblement identique à celle du cadre présenté l’année passée. Il faut se tourner vers la version en carbone pour témoigner du récent travail des ingénieurs de la marque sur ce modèle.
Comme c’est désormais la coutume chez certains concurrents, Trek présente, au sommet de sa gamme, deux vélos équipés d’un triangle avant en carbone. Le Carbon Powerfly offre un gain théorique de rigidité et, surtout, 650 grammes de moins qu’une version aluminium équivalente. Le triangle arrière reste en aluminium pour des raisons de durabilité et de gain de poids nettement plus marginal en utilisant des fibres à cet endroit. Le carbone offre une liberté de conception sans pareille et l’intégration du moteur est optimisée et esthétiquement plus harmonieuse.
Les modèles en carbone offrent également un espace de stockage supplémentaire sous le tube supérieur pour y loger un bidon ou des outils.
On retrouve une belle protection (et un décapsuleur !) sous le cadre. Le « knock block » vient toujours isoler le cadre de la rotation du cintre ou de la fourche au niveau de la direction et un flip-chip baptisé « Mino-Link » permet aussi toujours de faire varier la géométrie du vélo.
Trek renouvelle sur toute sa gamme sa confiance à Bosch et au moteur Performance CX pour les VTT. Les raisons de la marque américaines sont simples : l’approvisionnement est garanti, le SAV assuré et la motorisation fiable. Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile pour les marques d’assurer son approvisionnement en moteurs pendant les pics de production. Trek met ainsi toutes les chances de son côté en misant tout sur une seule marque, ce qui lui permet ainsi de passer prioritaire sur la liste des marques à approvisionner.
Une commande Purion est associée au moteur. Positionnée à gauche du poste de pilotage, on navigue entre les modes d’un coup de pouce. Si les boutons pourraient offrir un clic un peu plus franc, on reste très satisfait de sa présence. Dans la majorité de nos sorties, et quand l’économie n’est pas recherchée, le mode E-MTB reste une référence et on ne le quitte que très peu.
Côté cinématique, rien ne change chez Trek dans la gamme Ebike. L’ABP (pour Active Breaking Pivot) reste d’actualité avec un axe arrière qui fait la liaison entre les bases et les haubans. On ne retrouve pas non plus d’amortisseur « Thru Shaft » comme sur certains VTT haut de gamme (présentation à retrouver ici : https://www.vojomag.com/trek-reaktiv-thru-shaft-retour-dans-les-90s/) mais toujours la technologie de suspension RE:aktiv chère à la marque.
Les cotes du vélo évoluent légèrement. L’angle de direction s’ouvre d’un demi degré et passe à 66 en position « high » (du « Mino-Link »). En taille 18.5 (Medium), le reach diminue légèrement et passe de 449mm à 443. La longueur de base reste identique à 474mm. La géométrie complète est à retrouver ici : https://www.trekbikes.com/ .
Côté équipement, Trek met en avant ses choix « specifiques ebike » avec ses roues Bontrager renforcées pour les modèles FS9 et LT9. On retrouve également dans la gamme les fourches Fox «specifiques ebikes » aux chassis renforcés et à l´hydraulique adaptée. Même tarif pour les pneus avec des modèles Bontrager aux flancs renforcés en section 2.8. Trek opte également pour des freins 4 pistons sur ses modèles LT (pour long Travel).
C’est également à Sram que Trek fait majoritairement confiance avec les groupes Eagle pour la transmission sur ses VTT haut de gamme. Ce n’est pourtant pas vers la transmission EX 8 vitesses spécifique Ebike que Trek penche car la cassette de cette dernière semble avoir du mal à trouver son public.
Avec Bontrager, Trek présente également une nouvelle version de la tige de selle télescopique qui se veut plus durable, plus facile d’entretien et commercialisable avec des réducteurs de débattement (pour éviter les erreurs lors de la première monte).
Dans la gamme enfin, on retrouve les 5 Trek Powerfly LT qui développent 150mm de débattement arrière avec une fourche de 160mm à l’avant. Ils sont commercialisés entre 3999 euros et 7999 euros pour le haut de gamme en carbone.
3 modèles masculins et 2 modèles féminins de Powerfly FS sont à la gamme. Ils développent 130mm de débattement et leurs tarifs sont compris entre 3499 euros et 5499 euros.
Une série de modèles Powerfly semi rigides est également proposée avec un premier prix à 2699 euros.
Prise en main | Trek Powerfly LT 9 Plus 2019
C’est résolument vers les modèles à grand débattement que Trek semble orienter ses clients. Et nous avons tendance à aller dans la direction de la marque américaine car, dans de nombreux cas, un peu plus de débattement et des composants bodybuildés seront un atout en VTTAE, même pour des pratiquants qui ne sont pas familiers de ce genre de vélos quand il est question de modèles sans assistance.
C’est en Suisse que nous avons retrouvé les ingénieurs et les équipes de Trek. Direction Bad Ragaz, une ville thermale qui a vu grandir un certain René Wildhaber. On se laisse donc glisser le long du Rhin pour remonter dans les montagnes, là où de l’eau à 36 degrés jaillit de la roche.
Non loin de là, nous trouvons une pléthore de sentiers. Nous grimpons donc sur un Trek Powerfly LT 9 Plus 2019, le modèle le plus haut de gamme en aluminium de la famille. On regrette de ne pas avoir pu tester le modèle en carbone pour le comparer aux performances de l’aluminium que nous avions découvert l’an passé, mais les impératifs de production ne nous ont pas permis de découvrir ces nouveaux cadres.
Seul John Riley, le « product manager » à la tête de l’équipe VTT, est équipé de ce modèle esthétiquement très réussi.
On retrouve assez vite le vélo que nous avions quitté l’année dernière. Simple d’accès, le Trek Powerfly LT est bien pensé côté géométrie et son comportement est très sain.
Les bases de la machine ne sont pas les plus courtes du marché et c’est assumé par la marque. En effet, on grimpe sans se soucier de voir sa roue avant décoller, même en restant assis sur le selle dans les portions les plus raides. C’est un des défauts que nous avions pu relever sur un vélo comme le Cannondale Moterra LT par exemple.
Là où Trek réussit son coup, c’est un conservant une relative agilité au pilotage et une facilité certaine dans les virages. Plus long mais pas moins bon.
Le changement majeur opéré cette année sur le châssis, c’est avant tout le passage à une batterie intégrée. Si on salue l’effort d’intégration, un impératif commercial aujourd’hui, cela n’impacte pas le comportement du vélo.
Dans nos mains, le vélo et ses suspensions offrent un super grip même si les pneus sont parfois mis à défaut. On reste vraiment au contact du sol et la lecture est excellente. La première sensation est d’avoir un vélo très mou mais une fois lancé, on se « pose » sur la machine et on retrouve nos sensations.
On engage sans arrière-pensée avec le vélo et la sensation globale est celle d’avoir une bonne machine, bien conçue (quoi qu’un peu bruyante) et très polyvalente.
Les composants installés sur ce modèle sont bien en phase avec ses ambitions. Les freins Shimano 4 pistons ne sont jamais pris à défaut. La tige de selle Bontrager s’est montrée fiable et facile d’utilisation. Le reste est une association de valeurs sûres.
Le Trek Powerfly LT 9 n’a rien d’avant-gardiste mais il est bien conçu, bien fini et très agréable à piloter. Un avenir relativement proche poussera très certainement Trek à modifier une nouvelle fois son Powerfly pour l’optimiser autour des nouveautés offertes par les motoristes, mais l’intégration progressive du carbone laisse présager de belles choses.
Plus d’infos sur le site de la marque : https://www.trekbikes.com
Photos d’action : Sterling Lorence & Urban Engel.
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Prise en main | Trek Powerfly 2019 : carbone, intégration et raffinement

