Prise en main | Rockrider E-Expl 520 S & 700 S : gros succès en vue

Par Léo Kervran -

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Prise en main | Rockrider E-Expl 520 S & 700 S : gros succès en vue

Enfin de vrais VTTAE chez Rockrider ! La marque a pris son temps pour y arriver mais elle dévoile cet été une gamme complète de semi-rigides et tout-suspendus au tarif qui fera pâlir la concurrence : entre 2000 et 3500 € pour des vélos présentés comme accessibles et sécurisants mais loin d’être cantonnés aux voies vertes. Nous avons pu les essayer au pied du mont Blanc là où ils ont été développés, voici nos premières impressions :

Ce n’est pas forcément évident à réaliser tant Decathlon propose des e-bikes dans ses magasins depuis longtemps, mais cette famille E-Explore est bel et bien la première gamme de VTTAE développée par Rockrider. Jusque-là, le groupe Decathlon comptait dans son catalogue les modèles ST, plus proches de VTC que de véritables VTT, et le Stilus, un tout-suspendu de 150 mm à assistance Bosch choisi dans le catalogue d’un sous-traitant (lire Test | Decathlon Stilus : sympathique mise en bouche).

Il a donc fallu attendre l’été 2023 pour voir Rockrider proposer sa propre gamme de VTT à assistance électrique, entièrement conçue par les équipes de la marque entre le siège à Lille et le Mountain Store de Passy en Haute-Savoie, où certains se sont installés pour être au plus proche de terrains plus exigeants. Nous vous emmènerons d’ailleurs à la découverte de ces nouveaux bureaux d’ici quelques jours puisque nous avons pu nous y glisser à l’occasion de cette prise en main.

Autant dire qu’après tout ce temps, plus de 10 ans après l’apparition des premiers VTTAE sur le marché, cette première gamme Rockrider était très attendue et la marque n’avait pas le droit à l’erreur. Dans ce contexte, le positionnement choisi est tout sauf une surprise. Depuis quelques années, Rockrider ne s’interdit plus d’aller jouer du côté de la performance et du haut de gamme au point de signer des podiums en coupe du monde de XC et de développer un vélo pour ça, mais ces nouveaux e-bikes ne s’inscrivent pas du tout dans cette voie.

Ils rejoignent en effet la famille Explore, la plus accessible du catalogue (lire Roc d’Azur 2022 | Rockrider 2023 : des nouveautés à tous les étages !) tant du point de vue tarifaire que du pilotage. Objectif, proposer des machines fiables, faciles et confortables pour des pratiquants plus récréatifs qu’experts, le tout avec un rapport qualité-prix défiant toute concurrence : 3499 € pour le tout-suspendu le plus cher !

Une gamme accessible

Dans cette gamme Explore (abréviée en Expl dans le nom des modèles), le but n’est pas d’aller plus vite mais plutôt plus haut, plus loin et plus longtemps, comme nous l’explique Raffaele Bottoli, le chef produit. De ce cahier des charges très vaste ont découlé des notions plus précises : privilégier l’autonomie à la performance maximale, concevoir une machine facile à prendre en main et tolérante, proposer un comportement plus sécurisant qu’exigeant mais pas cantonné aux chemins carrossables pour autant. Pour reprendre ses mots,« tu peux faire plein d’erreurs, ça va tout traverser ».

Ensuite, à chaque modèle ses spécificités et son terrain de prédilection. Les E-Expl 520 (1999 €, 130 mm, semi-rigide) et E-Expl 500 S (2499 €, 130 mm, tout-suspendu) sont plutôt pour les chemins les plus simples et les petits dénivelés, le E-Expl 520 S (2999 €, 140 mm, tout-suspendu) est sûrement le plus polyvalent et les E-Expl 700 (2499 €, 130 mm, semi-rigide) et E-Expl 700 S (3499 €, 140 mm, tout-suspendu) sont taillés pour les grandes sorties, les beaux dénivelés voire la montagne. Ils profitent par exemple d’étriers à 4 pistons, quand ce n’est que du 2 pistons sur les 500, 500 S et 520 S.

Pour autant, gamme accessible ne signifie pas au rabais. Si les prix sont très bas pour des e-bikes, ils restent élevés dans l’absolu pour des produits Decathlon. Le design et les finitions ont donc été pensés pour rassurer les clients et leur garantir une bonne valeur perçue car mettre 2500 € ou 3000 € dans un vélo reste un effort. Lorsqu’on a les vélos sous les yeux, c’est en effet le mot « rassurer » qui vient à l’esprit : la finition n’est bien sûr pas exceptionnelle ou spectaculaire comme chez certaines marques haut de gamme mais les détails sont propres et elle apparaît solide.

L’assistance, une question de cohérence

Comment faire pour proposer des e-bikes avec une grande autonomie à moins de 3500 € ? Cette question a occupé les équipes Rockrider pendant un petit moment car les batteries de 750 ou 900 Wh qu’on voit de plus en plus souvent sur les vélos des grandes marques sont chères, en plus d’être lourdes et encombrantes. Ce n’était donc pas le bon choix et la marque a trouvé une autre solution : au lieu d’adapter la batterie, on va adapter le moteur !

En choisissant des moteurs économes et en développant sa propre cartographie, elle aussi tournée vers l’autonomie plus que la performance pure, la marque parvient à annoncer des valeurs impressionnantes compte tenu des « petites » batteries embarquées. Mais avant de s’étendre là-dessus, un point sur la technique.

En entrée de gamme, on a deux choix : Yamaha PW-CE pour le 520 ou Brose Drive C Alu pour le 500 S. Deux systèmes doux, faciles à prendre en main (on les trouve souvent sur des e-bikes urbains) et surtout dit « ouverts », c’est-à-dire que Yamaha et Brose permettent aux fabricants de développer leur propre logiciel de gestion de l’assistance au contraire de Bosch, par exemple, et s’approvisionner chez deux fournisseurs différents permet aussi de diversifier les risques. Si Yamaha ou Brose venait à rencontrer des problèmes, Rockrider ne perdrait pas tout ses modèles les plus accessibles.

Au-dessus en revanche, tout le monde (520 S, 700 et 700 S) utilise le même système : un Brose Drive T Alu. L’assistance monte d’un cran par rapport au Drive C mais on reste en dessous du Drise S haut de gamme (70 Nm contre 90 Nm et 320% d’assistance maximale contre 380 %). Toutefois, les éléments mécaniques sont les mêmes et c’est simplement la gestion électronique qui change. On est donc en présence d’un moteur haut de gamme « bridé » et si ça ne fait pas rêver présenté ainsi, il y a de véritables avantages à cela.

En effet, les composants sont dimensionnés pour accueillir bien plus que ce qu’on leur demande dans cette configuration. On a donc un moteur plus fiable, qui chauffe moins, qui est exploitable sur une plus grande plage de fréquence et qui se montre plus silencieux. Et comme l’assistance maximale est plus limitée, on réduit la consommation d’énergie et on améliore l’autonomie !

Côté batterie, là encore deux possibilités : 500 Wh de série sur les 500 S, 520 et 520 S ou 630 Wh sur les 700 et 700 S. Toutefois, ces batteries font exactement la même longueur et sont donc interchangeables : on peut sans problème acheter séparément une 630 Wh pour l’installer sur un E-Expl 520 S. Avec seulement 500 € de différence entre le 520 S et le 700 S l’opération n’est pas rentable mais elle reste possible.

Pour améliorer de façon sensible l’autonomie de sa monture, il existe une autre possibilité : le Range Extender. D’une capacité de 360 Wh, il peut se monter sur tous les modèles et permet de passer la capacité totale à 860 Wh ou 990 Wh, selon la taille de la batterie d’origine. Son coût est de 550 €, ce qui ouvre le débat entre prendre cette option ou passer sur un modèle du niveau supérieur (si on envisageait un vélo en 500 Wh), mais c’est bien moins cher qu’une batterie complète.

Rockrider nous indique avoir déjà réalisé 3200 m de D+ avec un pilote de 80 kg en configuration 990 Wh sans être tout le temps sur le mode le plus économique. Des données impressionnantes qui, si elles se confirment, placeront facilement ces modèles E-Expl parmi les leaders du marché.

Au-delà de ça on notera aussi que la batterie, protégée de la boue par un imposant joint, est amovible par le côté gauche du tube diagonal avec une clé hexagonale de 5 mm. Une taille qu’on trouve sur la plupart des multi-outils et qui s’explique par la volonté de Rockrider de privilégier la facilité d’accès. Néanmoins, si vous souhaitez une interface plus sécurisée il est possible de faire installer un barillet à clé en magasin.

A l’avant, tous les modèles à l’exception du 500 S, le plus bas dans la hiérarchie de la gamme, bénéficient d’un très joli affichage Ergo 900 déporté et en couleur. C’est tout simplement exceptionnel pour ce niveau de prix, puisqu’on a bien plus l’habitude de voir des blocs où tout est regroupé et à l’écran bien moins attrayant comme la commande Purion chez Bosch.

La commande est placée côté gauche comme d’habitude et sa forme minimaliste correspond exactement à ce qu’on recherche pour une bonne ergonomie. Elle permet de naviguer entre les modes et d’activer l’assistance à la marche mais, pour faire défiler les informations sur l’écran, ça se passe au niveau de l’affichage avec deux boutons prévus à cet effet. Il faut donc lâcher une main pour le faire mais l’écran est bien pensé avec toutes les informations essentielles sur la même page.

Rockrider nous explique par ailleurs avoir particulièrement réfléchi au côté pratique de l’ensemble, avec une commande travaillée pour ne pas interférer avec les leviers de tige de selle télescopique et un affichage « caché » sous la courbure du cintre, afin d’éviter les rayures en cas de chute ou lorsqu’on retourne le vélo. On a aussi accès à un port USB-C en 1,5 A plutôt que 1 A comme c’est généralement le cas, un choix fait pour maintenir de façon plus efficace l’autonomie du téléphone ou du compteur.

Le logiciel d’assistance offre quatre modes ainsi qu’une fonction « Boost » accessible uniquement sur le mode 4 en maintenant la pression sur la commande. En usage VTT pur l’intérêt est assez limité mais la marque le voit plutôt comme une aide dans la circulation, pour s’éloigner plus vite des voitures à un feu rouge par exemple. Tous les modèles E-Expl ont la même cartographie peu importe le moteur, il n’y a que le 500 S qui bénéficie en plus d’un mode automatique (plus orienté puissance que autonomie) caractéristique du système Yamaha.

Enfin, le tout peut bien sûr être connecté à la nouvelle application Decathlon Ride. Au-delà du suivi d’activité et du service rendu aux pratiquants, avoir une application est essentiel pour la marque afin de pouvoir déployer des mises à jour sans obliger les acheteurs à repasser par le magasin et éventuellement faire évoluer le logiciel à distance. Autrement dit, il était impossible de sortir cette gamme de VTTAE sans cette application.

Une autre approche de la géométrie

En termes de géométrie, Rockrider a suivi une approche intéressante : tous les cadres affichent les mêmes cotes, avec quelques menues différences entre les semi-rigides et les tout-suspendus. Les différences, quand il y en a, se font avec l’équipement : le 500 S est doté d’une fourche en 130 mm contre 140 mm pour les 520 S et 700 S par exemple.

En dehors de ça, les tableaux donnent l’image de machines rassurantes, confortable pour qui n’est pas un expert et peu exigeantes : angle de direction à 66° ou 66,5°, angle de tube de selle à 76°, reach de 469 mm (semi-rigides) ou 471 mm (tout-suspendus) en taille L et bases longues de 460 mm. La hauteur d’enjambement, indiquée par la ligne Standover ci-dessus, a aussi figuré parmi les points clé du développement : Rockrider la souhaitait la plus basse possible afin de faciliter la montée et la descente du vélo.

Equipements

On ne détaillera pas l’équipement des cinq modèles ici mais il y a tout de même quelques points qui méritent votre attention.

D’abord, les suspensions : si on trouve sans surprise du SR Suntour sur les modèles les plus accessibles (E-Expl 500 S et 520) et du RockShox sur le E-Expl 700 S, le 520 S et le 700 ont droit à du X-Fusion moins connu chez nous. Une « trouvaille » dont se félicite pourtant la marque puisque l’un des ingénieurs nous confie que la McQueen R qui équipe le 520 S à l’avant « est une petite pépite », avec un fonctionnement à ses yeux « meilleur que celui d’une RockShox 35 air  pour moins cher ».

Sur le 700 S, c’est d’ailleurs une RockShox 35 Silver qu’on trouve mais à ressort hélicoïdal. C’est lourd mais c’est normalement fiable et nos mauvaises expériences passées sur des 35 à air nous indiquent que cela pourrait bien être une idée intelligente.

Toujours côté suspensions, le rebond n’est pas réglable sur l’amortisseur X-Fusion 02 Air du E-Expl 500 S. Rockrider a fait le choix de la simplicité en supposant que la plupart des acheteurs de ce modèle n’auront pas forcément les connaissances techniques pour mesurer l’importance d’un tel réglage et on peut difficilement leur donner tort. Le réglage est donc défini à l’usine et se décline en deux niveaux, l’un adapté aux tailles S et M et l’autre aux tailles L et XL. En cas de pilote lourd sur une petite taille ou l’inverse, il est possible de changer l’amortisseur en atelier.

Parmi les autres différences d’équipement notables, on note des jantes en 25 mm de largeur interne et une cassette 11-42 pour les modèles au programme le plus tranquille (500 S et 520) contre 30 mm et 11-48 pour les autres. Les freins sont des Tektro sur tous les montages mais se déclinent en deux ou quatre pistons et disques de 180 ou 203 mm suivant le programme.

Côté pneus, les vélos sont chaussés de Rockrider Grip 100 (E-Expl 500 S et 520, à gauche) ou Grip 500 (Expl 520 S, 700 et 700 S, à droite) dévoilés il y a peu. Le dessin est le même mais la différence se fait sur la carcasse (non tubeless pour les Grip 100) et la gomme, plus ou moins évoluée.

On termine avec un dernier point intéressant : certains composants, comme les selles « maison » ou l’application Decathlon Ride, ont été testés sur la plateforme Decathlon Cocréation. Accessible à toutes et tous, elle permet de suivre certains projet de la marque, de donner son avis et dans certains cas de mettre à l’épreuve des prototypes lors de séances encadrées comme un véritable testeur.

Le test des Rockrider E-Expl 520 S et E-Expl 700 S

Après toute cette présentation vient le moment de partir sur le terrain et on ne vous cache pas qu’à ce moment, nos attentes n’étaient pas très élevées. Entre le discours de Rockrider et l’apparence plus simple et rassurante qu’agressive des vélos, le ton n’était pas vraiment au plaisir de pilotage. Quelle erreur !

En réalité, on a pris énormément de plaisir au guidon de ces deux vélos, bien plus que sur d’autres machines bien plus chères et pointues. Cela commence par une bonne gestion moteur, très adaptée au public visé par Rockrider. La puissance n’est pas celle d’un Bosch Performance CX, c’est certain, mais elle est plus facile à gérer dans les niveaux les plus élevés et encore largement suffisante pour se lancer des défis de montée impossible… et les réussir.

En contrepartie, l’autonomie est réellement impressionnante pour d’aussi petites batteries (500 Wh sur le E-Expl 520 S) et on est aussi bluffé par le silence de fonctionnement. Les Brose T Alu de nos deux vélos sont nettement plus discrets que la version S ou les autres gros moteurs et plutôt à rapprocher d’un petit Fazua Ride 60. Avec en sus l’affichage Ergo 900 très agréable pour les yeux on a vraiment l’impression de profiter d’un système d’assistance haut de gamme, digne d’e-bikes deux ou trois fois plus chers.

Sur les sentiers plats ou en descente, le comportement est en phase avec ce qui est annoncé : le vélo reste collé au sol et vous ne le ferez pas décoller mais il passe partout. C’est plutôt confortable, la suspension arrière offre le grip nécessaire pour se tirer de passages difficiles et on ne bute pas du tout dans les obstacles vicieux comme on aurait pu le craindre avec des VTTAE aussi accessibles. Clairement, Rockrider n’a pas bâclé le châssis pour se concentrer sur l’assistance et les deux ont bien reçu la même attention.

Mieux encore, le poids est correct voire léger pour des e-bikes en aluminium (24,3 kg pour le 520 S en taille L, le 700 S est plus lourd du fait de son équipement et dépasse les 26 kg) et la petite taille des batteries (comparée aux monstres de 750 ou 900 Wh) permet de gérer le centre de gravité du vélo bien plus facilement. Résultat, nos deux montures s’avèrent relativement maniables et bien moins pataudes qu’on aurait pu le craindre. La sortie du jour se terminait par une série d’épingle plus ou moins serrées et pentues le long d’un ruisseau, souvent le cauchemar des e-bikes, mais ici, c’était presque facile et on y a pris du plaisir !

Pour offrir un e-bike sous la barre des 3000 € (pour le E-Expl 520 S), Rockrider a tout de même dû faire quelques compromis et ça se voit notamment sur l’équipement. Ainsi, les pneus Grip 500 ont une gomme assez dure et malgré les crampons assez agressifs on a glissé des deux roues à quelques reprises sur sol légèrement humide. Cela se fait heureusement de façon prévenante et pas brutale mais on n’a pas les performances de pneus plus haut de gamme. Comme toujours, c’est une question de choix et ici Rockrider a préféré privilégier la durée de vie pour les utilisateurs peu expérimentés.

Les freins 2 pistons du E-Expl 520 S nous ont aussi paru justes pour la montagne, ça passe mais on aimerait un peu plus de puissance pour être vraiment confortable. Ont-ils été imposés par la contrainte des 3000 € ? En tout cas, nous n’avons eu aucun problèmes avec les 4 pistons du E-Expl 700 S, à l’image ci-dessus. En revanche, bon point pour la fourche X-Fusion McQueen R. Elle n’offre évidemment pas le soutien d’un modèle plus haut de gamme mais la souplesse de fonctionnement est au rendez-vous et même surprenante pour un modèle aussi accessible. On comprend pourquoi les ingénieurs l’aiment tant !

Compte tenu de leur tarif, ces Rockrider E-Expl 520 S et 700 S sont surprenants. Nous n’avions pas beaucoup d’attentes mais les deux machines collent parfaitement au programme annoncé et nous nous sommes vraiment amusés avec ces vélos. Évidemment ce ne sont pas des e-bikes « performance » mais ils visent juste et cela n’empêche pas de prendre du plaisir, le tout à un tarif imbattable. Rockrider n’avait pas le droit à l’erreur avec ses premiers vrais VTTAE et a réussi son coup, cette gamme E-Expl s’impose déjà comme une valeur sûre.

Plus d’informations : decathlon.fr

ParLéo Kervran