Nouveauté | Specialized Tero X : l’habit fait-il le moine ? 

Par Paul Humbert -

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Nouveauté | Specialized Tero X : l’habit fait-il le moine ? 

Au détour d’une discussion avec l’équipe de Specialized France, cette dernière nous annonce l’arrivée d’un vélo qui a les roues entre deux chaises. L’une s’assoit du côté des vélos à assistance électrique « utilitaires » et urbains, quand l’autre s’assoit côté tout-terrain. Nous avons fait la rencontre du Tero X, et du modèle 6.0 en particulier. On vous raconte : 

 

 

Le Tero X est le grand frère du Tero : un VTTAE utilitaire qui s’équipe d’une fourche de 110mm de débattement. Le « X » voit les choses en plus grand et fait le lien avec la gamme Levo véritablement sportive et qu’on connaît bien sur Vojo. Il profite de 130mm de débattement devant et, surtout, d’un cadre tout-suspendu de 120mm de débattement qui lui permettent bien plus de liberté sur le terrain.

 

 

Sur notre modèle 6.0, le plus haut de gamme, on sourit en découvrant tout ce qui fait un bon VTT, mais également ce qui fait un bon vélo utilitaire. Est-ce qu’on rencontre le meilleur des deux mondes, où l’un prend le dessus sur l’autre ? On vous présente les deux facettes de la bête : 

Le Tero X version VTT :

 

 

Le moteur et la batterie : la gamme Tero X propose trois moteurs Specialized avec 50, 70 et 90 Nm de couple selon le modèle sélectionné. Sur le Tero X le plus haut de gamme, on retrouve le même moteur que sur la gamme Levo. Ils sont tous paramétrables à l’aide de l’application « Mission Control » et équipés d’un contrôleur au guidon. Trois modes d’assistances sont proposés, mais ces derniers peuvent ensuite être ajustés via l’application.

 

 

Du côté des batteries, plus on monte en gamme, plus la capacité augmente, en allant de 530 à 710 Wh. Elles sont amovibles pour une recharge hors du vélo si vous ne disposez pas de prise à proximité du Tero X.

 

 

Les suspensions : Ce qu’on repère évidemment, c’est la suspension arrière, un mono-pivot très simple mais qui ouvre déjà de belles perspectives en VTT « tranquille ». Sur le modèle 6.0, c’est un amortisseur Rockshox Deluxe Select + blocable qui est couplé à une fourche Rockshox Lyrik Select+ de la même marque en 130mm de débattement. En VTT, les modèles d’entrée de gamme trouvent leurs limites dans les portions les plus raides ou sur les gros chocs qui viennent faire plonger plus que de raison les suspensions. Pour une utilisation plus tranquille, les cartouches proposées permettent d’apporter largement assez de filtration et de confort.

 

 

Le cadre : Du côté de la construction du cadre en aluminium, on retrouve des passages de câbles et de gaines en interne, ainsi que des plots de fixation pour un porte-bidon ou des outils. Le Tero X est disponible de la taille S à la taille XL. Côté géométrie, on retrouve des reach plus longs que des VTT et VTTAE modernes, avec des valeurs de 468 en taille M, et 490 en taille L. Au niveau de l’angle de direction, on est à 67 degrés, soit l’équivalent d’un all-mountain plutôt sage.

 

 

Les roues: Le Tero X adopte un montage « mulet », c’est à dire une roue de 29 pouces devant et une roue de 27,5 pouces derrière. La marque annonce ce choix pour « plus de contrôle ». De notre côté, on y voit surtout une solution permettant de glisser des gros pneus et un garde-boue sur un vélo tout-suspendu, qui demande un peu de place pour laisser la suspension s’animer. On note que sur la plus petite taille, la roue avant du vélo est également en 27,5 pouces. 

Les pneus : Ce qu’il est intéressant de mettre en avant, c’est surtout le choix de pneus de section 2.35 sur tous les modèles, ce qui permet de gagner en confort et en stabilité en tout-terrain.

 

 

La transmission : Sur toute la gamme Tero X, on retrouve des transmissions Sram NX, GX et XO1 qui ont fait leurs preuves en VTT. Elles sont toutes proposées avec cassette 12 vitesses.

 

 

Tige de selle : Pour être à l’aise en descente comme en montée technique, on ne rappellera jamais assez qu’une tige de selle télescopique sera un atout majeur. On en retrouve dans plusieurs débattements dès l’entrée de gamme.

 

 

Les freins : On retrouve les mêmes freins sur les Tero X que sur les autres VTT de la gamme Specialized. Des G2 de all-mountain à l’avant et  jusqu’aux modèles de descente avec les Code RSC du modèle le plus haut de gamme. Le tout avec des disques jusqu’à 200mm. Overkill ? 

Le Tero X version VTTAE utilitaire :

 

 

La position : Sur le Tero on est assis plutôt « droit », avec un poste de pilotage assez haut, une potence et un guidon relevés et un tube de selle très droit. On gagne ainsi en confort pour des trajets urbains, à basse vitesse ou quand on n’est pas habillé avec du textile sportif.

 

 

Les garde-boue : À l’avant comme à l’arrière, les garde-boue du Tero X sont en acier et couvrent largement les roues pour éviter toutes les projections.

 

 

Éclairage : Sur les Tero X sont installées deux lampes Lezyne. En fonction du modèle, la puissance à l’avant va de 500 à 1000 lumen, et le modèles le plus haut de gamme est équipé d’une lumière arrière accentuant la puissance de la lampe lors des freinages. Ces dernières sont connectées directement à la batterie et au moteur. Sur ce modèle 6.0, un petit bouton pression au guidon permet de faire varier l’intensité de 600 à 1000 lumens.

 

 

Accessoires et chargement : le support du garde-boue arrière permet de venir connecter de la bagagerie, et ce jusqu’à 20kg. Devant, il est possible de connecter un plateau de chargement pour une charge allant jusqu’à 10kg. 

Sécurité : il est possible de désactiver le moteur et de mettre en place une alarme au cas où votre vélo est déplacé contre votre gré via l’application « Mission control » . Il est possible de pédaler sur un vélo bloqué, un cadenas « physique » reste donc conseillé.

 

 

Sonnette et béquille : un sonnette est installée sur la gamme Tero X, ainsi qu’une béquille. 

Tero X – La gamme 

En France, trois modèles seront commercialisés : le Tero X 4.0 à 4350€, le Tero 5.0 à 5200€ et le Tero X 6.0 à 6200€ comme présenté sur nos photos. Les premiers modèles arrivent ou sont disponibles dès le lancement du vélo en magasin. 

Et sur le terrain ?

 

 

Ça en a le look, ça en a les équipements, mais est-ce que ça en est ? C’est ce qu’il reste à voir ! Nous avons commencé à rouler avec le Tero X 6.0. Evidemment, on ne le confronte pas aux autres vélos de la rédaction sur les mêmes terrains de test, mais on le glisse de temps à autre sur des terrains qui pourraient, selon nous, lui convenir. En déplacement urbain, le vélo permet de couvrir suffisamment de distance pour se rendre au bureau de manière confortable. L’assistance est douce et on engloutit environ 70km en mode turbo assez facilement. On est posé confortablement, au sec, et on adore le mélange de confort apporté par la position et l’ergonomie des composants typés VTT. 

Quand on pousse sur les grands chemins, le vélo filtre très bien les petits chocs et c’est assez agréable. Sur les successions de gros chocs, le vélo ballote un peu, mais sans que ça soit un véritable problème. En montée très raide, le moteur le plus haut de gamme répond présent comme sur la gamme Levo. On s’amuse à enchaîner les petites et les grandes courbes dans des terrains plus cassants. On adore le toucher des freins qu’on connaît bien, ainsi que la facilité apportée par la tige de selle. Le Tero s’en sort facilement tant qu’on ne le brusque pas, mais à vrai dire, il n’est pas vraiment fait pour ça.

 

 

Les garde-boue nous rappellent à chaque cailloux qui vient se glisser entre eux et le pneu qu’on sort de sa zone de confort. On remarque d’ailleurs qu’il est impossible de faire pivoter le vélo en le redressant à la verticale sur sa roue arrière (pour le stocker notamment) puisqu’on vient buter contre les garde-boue. Idem pour la béquille qui fait du bruit dans les portions de descentes les plus cassantes, et la position haute qui n’incite de toute façon pas à une pratique trop sportive. On ne lui en veut pas à ce Tero qui est avant tout un vélo utilitaire à tout faire, mais ses composants de VTT nous ont vraiment tentés. 

Avant d’aller plus loin à son guidon, on peut déjà lui promettre de belles virées en ville comme à la campagne sur les grands chemins, voire les petits sentiers tant qu’ils ne sont pas trop cassants. À vrai dire, on a surtout envie de lui installer ses supports de charge et de le prendre pour tous nos déplacements hors « pur » VTT. Les composants seront là pour nous rappeler d’où on vient !

Plus d’infos sur le site de la marque :  www.specialized.com

ParPaul Humbert