Nouveauté | Schwalbe ‘Super’ : carcasses revues et nouveaux profils - Premier test terrain

Par Olivier Béart -

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Nouveauté | Schwalbe ‘Super’ : carcasses revues et nouveaux profils - Premier test terrain

Dans la gamme Schwalbe, on connaissait déjà l’appellation « SuperGravity », désignant la carcasse des pneus enduro/DH de la marque. Désormais, cette appellation « Super » s’étend à toute la ligne de pneus VTT de la marque avec l’arrivée des SuperRace, SuperGround, SuperTrail et SuperDH. Le Nobby Nic est aussi revu, et un nouveau Big Betty fait également son arrivée. Vojo a reçu plusieurs échantillons à la rédaction, voici ce qu’il faut retenir ainsi que nos premières impressions :

Premier test terrain

Racing Ralph/Ray Super Race, prise en main par Olivier

Commençons par le XC : après la petite déception sur la balance, où la nouvelle génération de pneus Super Race – a priori plus radicalement orientée vers les performances en XC et marathon – se montre plus lourde qu’avec la précédente carcasse Snakeskin, j’avais hâte de voir sur le terrain ce que donne cette construction revue. Au niveau des crampons des Racing Ralph et Ray, rien ne change. Je retrouve avec plaisir les profils différenciés avant/arrière, avec un excellent compromis traction/rendement derrière et une accroche latérale optimisée et très rassurante à l’avant. Ces pneus Schwalbe taillent assez petit et la section de 2.35 offre un bien meilleur ballon que les 2.25, fort étroits à mon goût. Les 2.35 ont clairement ma préférence quel que soit le terrain car cette section offre nettement plus de confort et d’accroche pour un surpoids très limité et sans conséquences négatives sur le rendement.

Et cette nouvelle carcasse, en ressent-on les effets ? Pour tout vous dire, ce n’est pas vraiment flagrant. Autant j’avais senti un assez gros changement (bénéfique) en passant des 2.25 aux 2.35 (sur jantes de 25mm de largeur, Asterion E-One XC Carbone), autant ici, c’est assez discret. Par contre, il faut noter que le Racing Ray monté à l’avant a beau être ici en gomme « dure » Addix Speed, contre la gomme intermédiaire Addix SpeedGrip sur la version précédente, je n’ai pas eu l’impression de perdre en accroche. Cela tend à montrer que le rôle de la carcasse dans la recherche du grip est plus importante sur cette série Super Race.

Sans qu’il s’agisse d’une révolution par rapport aux Racing Ralph/Ray qu’on connaissait déjà, on sent tout de même qu’il s’agit d’une version très cohérente

Sans qu’il s’agisse d’une révolution par rapport aux Racing Ralph/Ray qu’on connaissait déjà, on sent tout de même qu’il s’agit d’une version très cohérente, avec une carcasse qui offre effectivement un très bon amorti des vibrations et des petits chocs, tout en permettant de rouler à des pressions assez basses (de l’ordre de 1.2/1.3 bars pour un pilote de 75kg sur deux tout-suspendus légers de 120mm – Transition Spur et Orbea Oiz TR), sans ressentir de déformation excessive ou perçue comme parasite. Le tout est combiné à une gomme assez dure pour un rendement excellent malgré le poids des pneus, qui se fait vite oublier.

Au final, ce combo Racing Ralph/Racing Ray reste toujours un de nos préférés pour un usage XC où la polyvalence et la confiance ne seront pas sacrifiés sur l’autel du rendement pur. Ces pneus réussissent à faire un impressionnant grand écart entre des caractéristiques qu’on a longtemps cru inconciliables. Et c’est pour cela que nous les aimons tant. Mais si vous possédez déjà les modèles actuels et qu’ils ne sont pas usés, ne vous pressez pas pour les changer : vous ne serez certainement pas déçus par cette nouvelle version, mais ne vous attendez pas non plus à une révolution.

Lors de nos premières sorties, si nous avons pu ressentir une série de choses intéressantes avec ces pneus, nous n’avons par contre pas encore pu tester leur accroche sur sol humide (un des points forts de la version existante, notamment grâce à la gomme plus souple du pneu avant) ni réellement leur solidité/durabilité/fiabilité. Nous pouvons juste dire que nous les avons roulés sur des terrains éprouvants, très secs et avec des cailloux qui ont déjà découpé pas mal de nos pneus, sans avoir la moindre arrière-pensée ni la sensation de rouler avec des pneus fragiles. Suite au prochain épisode !

Schwalbe Nobby Nic/Big Betty par Léo

J’ai pu découvrir la carcasse SuperTrail ainsi que les nouveaux profils à l’occasion de notre prise en main des derniers Commencal Meta TR et Meta AM dans le Beaufortain, il y a quelques mois. Entre un nouveau vélo, une nouvelle fourche (la RockShox Zeb du Meta AM) et de nouveaux pneus, il n’est pas toujours évident de faire la part des choses et savoir d’où viennent les sensations, mais certains points apparaissent tout de même assez facilement.

D’abord sur la carcasse : la SuperTrail comble un véritable trou dans la gamme Schwalbe, entre la légère SnakeSkin et la solide mais lourde SuperGravity. Sur cette première prise en main, la SuperTrail est apparu comme le pendant chez Schwalbe de l’Exo+ chez Maxxis, même si le poids et le toucher des flancs rappelle plus le Double Down. C’est une véritable carcasse de trail, moins rigide qu’une version enduro/DH mais qui tolère tout de même bien mieux les basses pressions qu’une version XC renforcée comme la SnakeSkin. Pour les pilotes légers et précis, on pourrait même l’envisager à l’avant en enduro, pour gagner un peu de poids sans prendre trop de risques.  Pas de retour particulier à faire sur sa déformation sur les impacts et son rebond, il y avait trop d’éléments nouveaux lors de cette découverte pour se concentrer précisément là-dessus.

Sur les profils, c’est l’évolution du Nobby Nic qui m’a surtout marqué, plus que le Big Betty au dessin assez classique. De prime abord, le Nobby Nic apparaît plus roulant que par le passé avec ses crampons plus bas et un peu plus serrés. On a l’impression qu’avec l’arrivée de la carcasse SuperTrail, Schwalbe a cherché un dessin qui permet de le repositionner de manière ferme sur le segment trail pour ne pas concurrencer le Hans Dampf en enduro. Testé en monte arrière uniquement (gomme Addix Soft), il semble en effet qu’il ait un peu moins de grip au freinage en terrain sec et rapide que son prédécesseur, mais cela reste parfaitement contrôlable, il faut juste jouer un peu plus avec la glisse comme on peut le faire avec un Maxxis Minion DHR II. Pas de soucis d’adhérence dans la terre fraîche ou sur des sections plus lentes en revanche, le pneu a un comportement neutre et se fait oublier. Je ne l’ai pas testé à l’avant mais cette version SuperTrail + Addix Soft semble réellement intéressante en monte arrière dans le cadre d’une pratique polyvalente trail/all-mountain.

Verdict

Pas de grosse révolution à attendre de ces nouvelles carcasses, mais des évolutions qui vont dans un sens assez intéressant. On parle souvent de dessin des crampons et de gomme, mais ce lancement met un coup de projecteur sur le « troisième mousquetaire » trop souvent oublié, la carcasse, et sur le rôle majeur qu’elle joue dans le comportement d’un pneu. Pour le XC, le Super Race est intéressant au niveau du grip procuré malgré la présence de gommes dures, et pour un usage plus engagé, la nouvelle carcasse SuperTrail, bien que franchement lourde, offre un compromis intéressant entre souplesse et solidité. Au-delà de ces premières impressions, nous poursuivons le test pour vous livrer des conclusions plus poussées.

Plus d’infos : https://schwalbe.com/decadeofsuper/fr

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ParOlivier Béart

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