Léon88 : quand le sur-mesure cohabite avec production de série
Par Adrien Protano -
Pour 2023, la marque française spécialisée dans le titane, Léon88, passe à une production plus orientée vers la « série » que vers le sur-mesure, même s’il restera des possibilités de personnalisation. Quatre modèles revus constituent la gamme 2023, dont un VTT, un « monster-gravel » ainsi que deux gravel (et optionnellement un cinquième modèle dédié à la route). Découvrez cette gamme 2023 pensée au cœur des Vosges :
Après avoir exploré la gamme off-road 2023 de Sauvage, son petit-frère plus accessible, c’est au tour de Léon88 d’être sous le feu des projecteurs après une annonce de taille : 2023 rime avec l’arrivée de modèles de série pour la petite marque spécialisée dans le titane.
L’arrivée des modèles de série ne signifie pas la fin du service premium pour autant.
Si Léon s’est notamment fait connaître pour la personnalisation possible des cotes du cadre, de la déco/peinture custom, etc, l’arrivée des modèles de série ne signifiera pas la fin de ce service premium pour autant. Tout sera finalement question de choix : à savoir un cadre bénéficiant d’une quelconque personnalisation mais dans les délais que la marque a pu proposer par le passé, ou alors un cadre de série et disponible sur stock dans les ateliers vosgiens de la marque.
Ces différents modèles « de série » cohabitent donc avec les modèles sur mesure et bien connus de la marque, tel que le Semita, le tout-suspendu dédié au cross-crounty de la marque. Ce passage d’une production entièrement sur mesure à une partie de la gamme « de série » n’est pas anodine. David Robert, l’homme derrière les marques Sauvage, Léon, Robert et Léonard, annonce « que de jolies choses arrivent également chez Robert et Léonard...» , mais cela nous vous en reparlerons plus tard !
Si 2023 marque ainsi un tournant au sein de la petite marque, le schéma de production ne change pas pour autant : tous les cadres sont produits en Asie, chez le même sous-traitant depuis le lancement de la marque, mais selon les spécifications établies par David Robert. « Après de nombreux retours d’utilisateurs, nous avons opté pour une géométrie de série axée sur la compétition et le caractère sportif » explique-t-il.
L’ensemble de ces modèles de série sont commercialisés sous forme de kit-cadre (comprenant la fourche). Toutefois, le configurateur en ligne de Léon permet de choisir ses différents composants les uns après les autres si vous préférez opter pour un vélo complet. Le vélo est ensuite assemblé à Senones, dans les Vosges, avant d’être expédié au client. Votre fidèle serviteur s’est amusé à créer la configuration la plus abordable, ainsi que la plus luxueuse pour chacun des modèles afin de pouvoir vous proposer une fourchette de prix pour chacun d’eux.
Torrentibus : le VTT made by Léon88
Si la gamme de chez Léon88 est constitué de 2 VTT, c’est uniquement le Torrentibus qui est à ce jour présenté par la marque française. Cela ne signifie pas pour autant que le bien connu Semita, modèle tout-suspendu de cross-country, ne fera plus partie de la gamme 2023 mais uniquement qu’il sera présenté en temps voulu…
Aux cotés de ce Semita, c’est donc le Torrentibus qui assure le segment du XC semi-rigide. Léon88 affirme vouloir proposer un « vélo confortable et agile mais aussi incroyablement résistant au vieillissement ».
Il n’y a pas de doute, c’est bien un Léon88 que l’on a face à nous ! Au-delà du titane qui peut nous mettre la puce à l’oreille, ce sont les différents détails du cadre qui viennent donner cette identité propre au cadre : la gravure sur la douille de direction, les finitions microbillées, mais aussi ce décalage de l’ancrage du haut des haubans par rapport au top tube qui est caractéristique de la gamme.
Le Torrentibus est doté d’un passage interne des gaines dont l’entrée se situe au niveau du haut du tube diagonal, avant de ressortir juste au-dessus du boîtier de pédalier. Le cadre du Torrentibus permet également d’accueillir 3 porte-bidons.
Côté freinage, c’est un montage post-mount que l’on retrouve sur ce Torrentibus. Le cadre est prévu pour des roues de 29″ avec un dégagement pour des pneus jusqu’en 2,6 de section. Au niveau de la transmission, c’est une patte UDH qui équipe ce modèle (et l’ensemble des modèles Léon88 de série).
Comme on le précisait en introduction, Léon est caractérisé par ses géométries plutôt radicales. Pour le Torrentibus, cela se traduit par un angle de direction de 67°, un angle de tube de selle de 76,5° et des bases de 425 mm en taille M.
Si les cotes de géométrie tendent vers la modernité, c’est également le cas de la suspension où le Torrentibus est prévu pour offrir son meilleur visage lorsqu’il est associé à une fourche offrant 120 mm de débattement.
Comme on l’expliquait lors de l’introduction, le Torrentibus est vendu en kit-cadre (comprenant la fourche) au prix de 2 655€. Le configurateur permet ensuite d’y ajouter les différentes composants désirés. Le ticket d’entrée sur le configurateur pour ce Torrentibus est au tarif de 5 106€, tandis que le montage le plus ultra est à 8 728€.
Monstra : Gravel…? VTT…?
Ni réellement gravel, ni complètement VTT, Léon annonce ce Monstra comme « l’essence même du vélo tout-terrain ». S’il ne vous est pas tout à fait inconnu, c’est peut-être en raison de sa précédente apparition sur Vojo, lorsque nous avions découvert cette catégorie de « monster gravel » en compagnie du Sauvage LeMonstre et de ce Léon Monstra (lire : Test | Léon Monstra, Sauvage Le Monstre : de doux géants entre gravel et VTT).
Pour rappel, ce genre de machine destinée à s’affranchir des terrains les plus variés peut être comparée à une rencontre en un père VTT et une mère gravel : l’enfant monster gravel est ainsi grossièrement un cadre de gravel chaussé d’un train roulant en provenance du VTT.
Bases raccourcies à 425mm, angle de direction de 70°, tube de selle de 74,5° et douille courte de 100mm : en comparaison au LeMonstre, le monster-gravel de chez Sauvage, la géométrie de ce Léon Monstra est plus radicale et assumée.
Le cadre est doté d’un passage interne des gaines avec une entrée sur le haut du tube supérieur. Inspiration bikepacking oblige, le Monstra peut accueillir trois porte-bidons et dispose de multiples fixations pour bagagerie notamment au niveau du tube supérieur et de la fourche.
En parlant de fourche, si son homonyme au sein de la gamme de chez Sauvage (LeMonstre) permettait d’y monter une fourche de 100 mm de débattement en lieu et place de la fourche rigide de série, cela n’est pas envisageable sur ce Monstra. La hauteur de fourche a en effet été réduite par rapport aux modèles précédents (450 mm, là où l’on retrouvait par le passé 490 mm), permettant d’allonger un peu les douilles de direction et, si besoin, d’abaisser l’avant pour ceux qui le souhaiteraient.
Comme on l’expliquait en introduction, les influences du VTT se font sentir sur ce montage hybride, et particulièrement sur le train roulant puisque le cadre de ce Monstra permet d’accueillir des roues de 29″ jusqu’à 2″4 de largeur de ballon.
Côté tarif, le kit-cadre (comprenant la fourche rigide en carbone maison) est au prix de 2 200€ et il vous faudra débourser 80€ de plus afin d’obtenir la fourche dotée de fixations de chez Léon88. Comme pour le reste de la gamme, les composants peuvent être individuellement choisis sur le site de la marque. Le montage le plus luxueux vous coûtera 7 928€, tandis que le ticket d’entrée pour un vélo complet est à 4 763€.
LaRage : la polyvalence en titane
Voilà peut-être le gravel par excellence de cette gamme de série au sein de chez Léon88. « Il s’agit du modèle idéal pour les personnes qui souhaitent rouler sur tous types de chemins, de routes et en forêt », explique David Robert.
Côté géométrie, le Léon LaRage de série se caractérise par un angle de direction de 70°, un angle de tube de selle de 74°, des bases de 420 mm et une douille de direction de 125 mm en taille M.
Comme pour le Monstra, le LaRarge dispose d’un passage interne des gaines avec une entrée sur le haut du tube supérieur et permet d’accueillir trois porte-bidons. Attention, la fourche rigide de ce LaRage n’est par contre pas équipée de fixations pour bagagerie. On en retrouve toutefois sur le haut de tube supérieur, tout comme au sommet du triangle arrière avec notamment la possibilité d’y installer un garde-boue. Il est également possible d’opter pour une fourche dotée de fixations lors de la configuration du modèle sur le site internet de la marque.
Il faut préciser que si le LaRage est illustré avec une fourche rigide sur ces photos de présentation, le montage d’une fourche suspendue est tout à fait envisageable. Ainsi, le configurateur en ligne de la marque propose de l’équiper d’une Rockshox Rudy.
Pour le reste, un dérailleur avant (à collier) peut être installé en cas de préférence pour une transmission double, même si le LaRage est optimisé de série pour une transmission monoplateau. Dans son optique de polyvalence, le cadre dispose d’un passage de roues généreux acceptant des pneus jusqu’en 700 x 45.
Pour obtenir le kit-cadre (avec fourche rigide en carbone) de ce LaRage, c’est la somme de 2 200€ qu’il vous faudra débourser, avec un rajout de 80€ ou 380€ si vous souhaitez respectivement une fourche dotée de fixations pour bagagerie ou une Rockshox Rudy. Le montage le plus onéreux pointe à 8 202€, avec à l’autre extrême un montage à 4 969€.
GraALL : flouter les frontières entre les pratiques
Si votre coeur balance entre la route et les sentiers, voilà le modèle qui permettra de vous réconcilier avec votre alter ego fan de bitume. À la frontière entre vélo de route et gravel, le GraALL se destine « à être utilisé avec deux paires de roues : l’une chaussée de pneus gravel et une seconde montée de pneus route » explique David Robert.
Le mix entre le titane à l’allure très classique combiné à cette originale architecture de jonction des haubans permet au GraALL de se démarquer visuellement. Les finitions sont soignées et les détails du cadre, comme à l’habitude de Léon, apportent la dernière petite touche au look général du modèle.
Côté géométrie, le GraALL présente, en taille M, un angle de direction de 72°, un angle de selle de 74° et des bases courtes de 405 mm (là où l’on tourne généralement plus aux alentours de 420 mm sur un vélo de route).
Pour le GraALL, c’est au niveau du tube de direction que se fait l’entrée du passage interne des câbles et Durits. Comme il est de coutume, de nombreuses fixations sont prévues afin d’accueillir des porte-bidons, accessoires de bikepacking et encore bagageries diverses. Léon précise que le cadre est prévu pour accueillir des pneus jusqu’en 700 x 42.
En ce qui concerne les tarifs, le kit-cadre avec fourche Léon88 en carbone est au prix de 2 200€. Un rajout de 80€ supplémentaire sera nécessaire afin d’obtenir la fourche dotée de fixations pour bagageries. Avec l’ensemble des composants les plus onéreux du configurateur, le GraALL culmine à 8 211€, tandis que le montage le plus abordable est à 4 583€.
David Robert termine en touchant un mot à propos de la garantie « Léon88 » : « Notre taux de casse-cadre étant en dessous des moyennes du secteur, nous avons décidé d’élargir la garantie à 50 ans et pour tous les usages, loisirs et compétition (NDLR. la garantie constructeur d’un vélo ne couvre généralement pas les usages en compétition). Cette garantie vaut pour toutes mains, donc premier propriétaire ou pas. Nous avons également choisi de la rendre rétroactive pour que les clients qui nous ont fait confiance par le passé puissent également en bénéficier. »
Pour plus d’informations : https://cycles-leon.com
Pour découvrir plus amplement David Robert, le boss de Léon, Sauvage et Léonard, (re)découvrez notre Lunch Ride | David Robert: Léon, Sauvage, Léonard : à la croisée des cultures et des pratiques