Dream build | L’e-bike le plus léger au monde par Dangerholm
Par Adrien Protano -
Faut-il encore vous présenter Dangerholm ? De son vrai nom Gustav Gullholm, le Norvégien s’est fait connaître pour ses montages spectaculaires, transformant chaque vélo qu’il touche en œuvre d’art et en l’allégeant souvent de quelques kilogrammes au passage. Cette fois, c’est tout simplement dans la quête de l’e-bike le plus léger de la planète que Dangerholm s’est lancé, sur base d’un Scott Lumen. Découverte :
Présent sur le stand Scott lors du salon Eurobike 2023 de Francfort (lire : Eurobike 2023 | chasse au trésor dans le plus grand salon vélo au monde), Dangerholm y présentait sa dernière création : un Scott Lumen de 12,9 kg, autoproclamé l’e-bike le plus léger au monde ! Extrêmement disponible pour poser avec ses fans, signer des autographes et donner de bons conseils pour alléger sa monture, il a trouvé quelques minutes pour nous expliquer en détails son dernier projet en date.
« Cette fois, le plan était aussi simple que possible : construire l’e-bike le plus léger possible en utilisant le Scott Lumen comme base. Évidemment, j’étais curieux de voir jusqu’où je pourrais aller dans l’allègement de ce modèle. Mais j’avais également la vision de créer un e-bike qui se comporterait comme un VTT classique sur le terrain, tout en ayant ce coup de pouce amusant lorsqu’on appuie sur le bouton de l’assistance (rires) », introduit le gourou du VTT ultra-léger
Châssis :
C’est sur base du Scott Lumen, l’e-bike light en provenance de chez Scott, que Dangerholm est parti pour concevoir son projet de VTTAE le plus léger au monde. Si ce châssis ne vous est pas familier, n’hésitez pas à découvrir notre présentation lors de sa sortie : Test nouveauté | Scott Lumen eRide : l’e-bike plus que léger.
C’est plus précisément le très léger et onéreux modèle Lumen eRide 900 SL qui est au coeur de ce projet. Dans cette mouture de série, le Scott Lumen pèse environ 15,5 kg, sans les pédales. Pas mal, mais pas suffisant pour Dangerholm !
Comme à son habitude, la première étape du projet a été de retirer la peinture pour obtenir une surface de fibre de carbone brute, à la façon Dangerholm ! Pour découvrir plus en détails cette méthode si particulière, (re)découvrez notre interview de Gustav Gullholm réalisée lors du salon Eurobike 2022 : Rencontre | Dangerholm : une bike-star à l’Eurobike !
« Cela semble littéralement très brutal, mais si c’est fait correctement, c’est une méthode très sûre. Elle n’est pas plus rapide que le ponçage, mais elle me permet d’enlever toute la couche de primer avec un impact minimal sur la fibre de carbone. En fait, comme je suis très prudent, on peut encore voir les traces de ponçage faites à l’usine lorsque le cadre sort du moule » explique Dangerholm.
Suspensions :
Bien caché au sein du tube de selle, l’amortisseur Fox d’origine s’est vu remplacé par un RockShox Nude à 3 positions provenant d’un Scott Spark RC. Plus orienté XC et offrant un gain de poids de 40 g, le choix a été vite fait pour Dangerholm entre les deux options.
Comme d’accoutumée sur les montages du Norvégien, c’est une fourche Intend que l’on retrouve sur ce Danger-Lumen, et plus précisément une Samurai TR en 130 mm de débattement pour 1537 g (lire : Nouveauté 2023 | Intend Samurai : un soupçon d’exotisme).
Assistance :
Comme de série, le Scott Lumen de Dangerholm embarque un moteur TQ HPR-50. Spoiler : l’ensemble du système pèse 3783 g, contre un peu plus de 3900 g pour celui de stock. Pour arriver à gagner de précieux grammes, Dangerholm a pu compter sur l’équipe de CeramicSpeed ainsi que sur celle de METI.
La première citée s’est occupée de remplacer l’ensemble des roulements par des roulements maison, pour plus d’efficience et un gain de 40 g sur la balance. L’entreprise italienne METI a, quant à elle, doté ce moteur TQ de vis en titane sur mesure, divisant le poids par deux de la visserie (32 g contre 63 g d’origine).
« Dans le cadre d’un projet de R&D, TQ a conçu un corps de batterie unique en fibre de carbone. Au final, la batterie conserve sa capacité de 360 Wh mais pèse 206 g de moins. C’est un excellent exemple de gain de poids sans perte de performance. En bonus, elle est absolument magnifique, et je suis presque déçu de devoir la cacher à l’intérieur du cadre » détaille Dangerholm.
Transmission :
« Un autre domaine où je savais qu’il y avait du poids à gagner, c’était la transmission. Dès le début, j’ai décidé d’opter pour une transmission à 11 vitesses, parce qu’elle est légère et qu’elle offre, à mon avis, suffisamment de rapports compte tenu du fait qu’il s’agit d’un vélo électrique » nous explique Dangerholm.
La base du dérailleur est un Sram RED AXS XPLR 12 vitesses que Dangerholm a modifié avec des pièces provenant d’un dérailleur Sram RED eTap 11 vitesses. « Je ne voulais pas limiter mécaniquement un dérailleur 12 vitesses et risquer de l’endommager par la suite. C’est pourquoi j’ai démonté les deux dérailleurs et créé un dérailleur 11 vitesses qui est capable de prendre en charge une cassette de 10-44 dents » précise-t-il .
« La cassette est un autre composant quelque peu expérimental, puisqu’il s’agit d’un prototype d’une marque asiatique appelée SixWheel. Ils sont actuellement en train de retravailler leur catalogue avec de nouveaux designs et de nouvelles tailles, donc je ne vais pas trop m’étendre sur le sujet pour l’instant. Mais le passage de vitesse est très fluide et la pièce est assez légère (224,5 g). La chaîne est une PYC 1101 SL » détaille l’homme derrière ce Danger-Lumen.
À l’avant, ce sont des manivelles E*thirteen e*spec Race Carbon en 170mm de long. Débarrassées de leur peinture, celles-ci révèlent une magnifique finition en carbone, et le poids est tombé à 328g. Le plateau est un prototype Garbaruk spécialement créé pour le projet de Dangerholm tandis que les pédales sont des CrankBrothers Eggbeater 11 Ti SL.
Freins :
Pour ce qui est du freinage, Dangerholm collabore avec Trickstuff, et ce sont de magnifiques Piccola Carbon que l’on retrouve sur ce Lumen. Un détail intéressant est l’étrier avant Flat Mount C22, rendu possible pour une utilisation en VTT grâce à la fourche Intend. « Il donne un look très propre et est légèrement plus léger » explique Dangerholm. Les disques sont des Carbon-Ti X-Rotor SteelCarbon en 180 mm, tant à l’avant qu’à l’arrière.
Roues :
Avec un poids de seulement 945 g, ces roues Pi Rope se distinguent par leurs rayons en fibre synthétique.
« Les moyeux sont une autre création allemande, de la toute nouvelle marque Nonplus. Non seulement ils font partie des moyeux les plus légers du marché en général, mais leur mécanisme unique de roue libre, qui comprend un système à cliquet avec une surface de contact beaucoup plus grande que la normale, en fait les plus légers que l’on puisse trouver pour un vélo électrique » continue Dangerholm
Les roues sont complétées par les jantes Duke Lucky Jack SLS4 Ultra en 28 mm de largeur interne. Il s’agit de la quatrième génération de jantes légères de la marque française orientée XC, et Ultra signifie qu’il s’agit de la version la plus légère proposée. Au final, cette paire de roues pointe à 945,4 g sur la balance.
Périphériques :
Le poste de pilotage en une pièce Darimo Epsilon, d’une largeur de 740 mm et d’une longueur de potence de 70 mm, ne pèse que 174 g. Fabriqué en Espagne, ce guidon est l’un des plus légers que l’on puisse trouver sur le marché.
Les poignées sont des Extralite HyperGrips qui ne pèsent que 11,8g avec les embouts et sont collées pour rester en place, tandis qu’on retrouve une commande Twinlock customisée sur la gauche du guidon.
La tige de selle provient de Swiss YEP Components, il s’agit là du modèle Podio, avec un débattement de 80 mm. Celle-ci peut être raccourcie et le poids varie donc entre 320 et 340 g.
« Dessus, j’ai choisi de monter une selle MCFK entièrement en fibre de carbone d’une largeur de 130 mm. C’est en fait l’un de mes favorites et je l’ai utilisée pour la première fois en 2017. La fine coque de la selle en fibre de carbone offre en réalité beaucoup de flexibilité, un peu comme une selle en cuir de la vieille école, et vous pouvez facilement l’enfoncer en utilisant vos pouces pour la tester », termine Dangerholm.
« En fin de compte, je dois avouer que ce projet a largement dépassé mes attentes, à la fois dans le résultat sur la balance, mais également dans le plaisir que je prends à rouler ce vélo. Il ressemble tellement à un vélo sans assistance, et je pense que beaucoup auraient du mal à deviner qu’il s’agit d’un e-bike si le moteur est éteint. »
Changer un peu la perception des gens sur les vélos électriques
« C’est aussi un concept que je voulais vraiment mettre en avant avec ce projet, pour peut-être changer un peu la perception des gens sur les vélos électriques. Il est possible de rouler sans assistance avec un e-bike. Bien sûr, à ce stade, il s’agit uniquement d’un vélo personnel construit sur mesure, mais je pense qu’à l’avenir, nous verrons une catégorie de vélos électriques s’engager dans cette voie » conclut la superstar de la customisation de vélo.
Ce genre de projet vous intéresse ? Retrouvez tous nos articles sur les montages de Dangerholm sur cette page : vojomag.com/?s=dangerholm