EWS 2020 : Pietra Ligure, un enduro à huis clos (ou presque)

Par Christophe Bortels -

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EWS 2020 : Pietra Ligure, un enduro à huis clos (ou presque)

Reports, annulations, ajouts de nouvelles épreuves en dernière minute : suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, 2020 aura été l’année de toutes les incertitudes, et les Enduro World Series n’y ont évidemment pas échappé. Heureusement, la série a tout de même pu maintenir trois épreuves, sous certaines conditions toutefois, et notamment l’interdiction de tout public au bord des spéciales. Voici les coulisses de la manche de Pietra Ligure, disputée le week-end dernier à huis clos… ou presque !

A peine quelques kilomètres et une jolie colline séparent Pietra Ligure de Finale Ligure, qui a accueilli une manche des Enduro World Series chaque année depuis les débuts de la série en 2013. Pour Pietra Ligure par contre, c’est une première.

Avec leur digues, leurs plages et leur charmantes petites ruelles, les deux voisines se ressemblent beaucoup. Ce qui manque pourtant, c’est cette effervescence qui accompagne généralement la venue d’une épreuve aussi prestigieuse qu’une manche des Enduro World Series.

Certes, la place principale de Pietra Ligure a été investie par les infrastructures des EWS comme l’estrade pour les départs et les podiums, ainsi que par quelques stands de marques partenaires de l’évènement ou d’assistance technique.

Les curieux sont toutefois tenus à distance par des barrières placées tout autour de la zone.

Même chose du côté des teams, dispersés dans des ruelles à proximité de l’artère principale piétonne et eux aussi entourés de barrières. Chaque structure est priée de rester dans sa propre « bulle » pour éviter de se mélanger aux autres.

Ici, on ne retrouve que les stands des équipes. A Pietra Ligure, comme à Finale Ligure le week-end prochain d’ailleurs, il n’y a pas de village exposant. Le but là aussi : éviter d’inciter le public et les fans à venir à Pietra.

Pour accéder aux paddocks, c’est port du masque obligatoire.

Il nous faut aussi montrer patte blanche, ou plutôt température corporelle normale. Petite particularité pour les médias, l’absence de salle de presse afin d’éviter toute proximité entre journalistes de nationalités différentes. Ils sont donc invités à travailler de leur logement.

Un peu partout en ville, placés à des endroits stratégiques, des distributeurs de gel sont à disposition pour se désinfecter les mains.

Sas d’accès, couloirs de circulation, marquage au sol : sur l’aire de départ, tout est fait pour faire respecter les règles de distanciation et limiter les interactions avec le public.

Le masque est obligatoire dans l’aire de départ, tout comme dans les shuttles utilisés pour les entraînements. Les Enduro World Series ont publié un « protocole Covid-19 » très détaillé à destination des pilotes et team managers. Distance de 2 mètres entre chaque pilote au départ des spéciales, pas de briefing physique pour les pilote ou les team managers, pas de ravitaillement proposé sur le parcours mais uniquement des points d’eau, retrait, mise en place et déchargement des puces en fin de journée par les pilotes eux-mêmes, etc… Rien n’est laissé au hasard.

C’est bien plus calme que d’habitude au moment du départ des pilotes le dimanche matin. Pas de cris, pas d’applaudissements.

Quelques petits groupes de curieux ou membres de teams, à distance les uns des autres, assistent à la présentation des concurrents par Enrico Guala, l’un des fondateurs des Enduro World Series. En fin de journée, sur cette même estrade, les pilotes seront espacés de 2 mètres au moment de monter sur le podium et devront prendre eux-mêmes les trophées placés sur une table.

Pour éviter l’afflux de spectateurs au bord des spéciales, toutes les infos comme le parcours ou les horaires sont tenus secrets. Seul un code fourni aux pilotes participant à la course permet d’y accéder sur le site officiel des Enduro World Series.

Malgré ces infos tenues secrètes, l’interdiction de spectateurs et des spéciales tracées au milieu des collines et franchement pas faciles d’accès, il y a pourtant bel et bien du public en bord de piste.

On est pourtant bien loin de l’effervescence habituelle qui voit le public se rendre en masse aux passages les plus spectaculaires, même quand ils sont difficiles d’accès. Ici, il nous a surtout semblé voir davantage de journalistes, photographes, cameramen et accompagnateurs que de « simples » spectateurs.

Les spéciales sur lesquelles s’élanceront les pilotes le week-end prochain à Finale Ligure pour la 3e et dernière manche des EWS 2020 sont elles aussi tenues secrètes. Mais à situation exceptionnelle, décision forte : alors qu’elle figurait dans le parcours quasi chaque année depuis 2013, la mythique et iconique DH Men ne sera cette fois pas au programme. Là aussi pour éviter tout rassemblement de spectateurs…

Retrouvez notre reportage sur la course de Pietra Ligure ici : www.vojomag.com/ews-2020-pietra-ligure-dailly-et-pugin-assomment-la-concurrence

ParChristophe Bortels