Enduro Girls 2017 : à l’assaut du Mercantour !

Par Gaëlle Ichtertz -

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Enduro Girls 2017 : à l’assaut du Mercantour !

Loin d’être une rideuse aguerrie, mais toujours à traîner sur un sentier ici ou là, je me devais de faire en sorte que nos lectrices et lecteurs de Vojo puissent être de la partie (surtout qu’Elodie nous avait donné sacrément envie d’y participer : ici) pour cette seconde édition de l’Enduro Girls du Mercantour. J’avais donc décidé de franchir le pas et de m’inscrire à mon premier enduro. Ma première expérience sur une compétition du genre il y a de ça quelques années maintenant n’avait pas été des plus fructueuses, et je vous avoue qu’intérieurement, je m’étais jurée de rester à distances des chronos. Mais l’évènement a le mérite d’être unique en son genre, et quand il faut, il faut !

Mes deux acolytes de ride, Marine et Yvane, et moi-même décidons de profiter du petit bout de samedi aprèm de reco qu’il nous reste pour aller en découdre sur les spéciales tout spécialement choisies pour l’occasion par Zoé Maunier, l’organisatrice de l’évènement (et surtout voir ce que nous, piètres pilotes du dimanche, avions dans le ventre ! ). Nous retrouvons Débi et les Bikettes en bas du télésiège des Eguilles qui nous indiquent rapidement les liaisons à suivre pour optimiser notre temps et faire un maximum de descentes. Nous voilà donc embarquées sur le télésiège, à la conquête des hauteurs de la station, sous un soleil radieux et une chaleur bien marquée.

Nous nous élançons sur une première spéciale qui se trouve être un savant mix de différentes pistes du bike-park de Valberg. Des virages bien tracés de la poussière, du flow…nous arrivons en bas conquises avec une seule envie, recommencer. Nous enchaînerons ainsi avec un bout de liaison vers la tête du Sapet et terminerons notre journée après un court portage sur deux dernières spéciales tout aussi fun que la première.

La journée du dimanche promet d’être bonne ! Nous nous séparons pour rejoindre nos lieux de villégiature respectifs, hôtel pour certaines, camping pour d’autres. Les voix féminines et les rires résonnent dans la station et l’ambiance est au beau fixe. Même la météo fera tout son possible pour nous offrir des conditions de ride optimales ; un bref orage de grêle (qui a rappelé le lointain souvenir de l’Enduro Girls 2016 à certaines…) dans la soirée suffira à rafraichir les troupes et assurer un grip parfait sur les spéciales du lendemain.

L’heure de la race a sonné ! La boule aux ventres, et quelques passages aux toilettes plus tard (rassurez-vous, nous sommes des princesses !), nous nous retrouvons au retrait des plaques et puces où Chloé Galléan nous accueille, le sourire aux lèvres malgré sa rencontre fortuite avec les terres du Mercantour et la blessure au genou qui en a découlé.

Ca y est, nous sommes une trentaine sur la ligne de départ, prêtes à nous élancer tout juste après le départ des kids, qui partaient pour 3 spéciales.

La première liaison monte tranquillement par la route jusqu’au sommet de la tête du Sapet où un léger portage nous attend. Ca commence déjà à chauffer sous les casques et les dorsales ! Place maintenant à la première spéciale, les requêtes des filles auprès de Zoé sont souvent les mêmes : « Laisse plusieurs minutes après mon départ, j’ai peur de me faire rattraper ! ». Zoé et toute son équipe se veulent rassurantes, tout comme les rideuses un peu plus habituées que les autres aux chronos. Je prends le temps de prendre la température auprès de Julie Duvert et Mary Moncorgé, toutes les deux ravies de n’être entourées que de congénères féminines. « Ca change et l’ambiance est bonne ! » Mary en profite même pour nous rassurer en disant qu’elle assure en mécanique ! Trop balèze !

La première spéciale est courte et rapide. Peu de passages techniques, un bon flow et un petit dévers sur la fin. Après une petite pause crevaison, nous voilà déjà reparties sur la liaison 2. Les filles qui ont reconnu nous recommandent de nous économiser pour éviter de « faire le popcorn » : un long portage à travers les pâtures nous attend pour atteindre le sommet de l’autre coté de la station. Arrivées en haut, le spectacle est époustouflant, terres grises d’un coté, vue plongeante sur Valberg de l’autre, le tout au milieu de nanas surmotivées, prêtes à dévorer les sentiers. Et justement, ça tombe bien, y’a encore du boulot : seuls 8 km ont été parcourus depuis le départ, soit même pas un tiers du parcours, la journée promet d’être longue !

La spéciale 2 est tout aussi fun que la première, si ce n’est plus ! Un départ à travers les pâtures, de belles chicanes et une arrivée dans les mélèzes. J’appréhendais un peu le fait de rouler à vue, mais le soutien de mes camarades de ride et le terrain de jeu qui dévalait sous nos roues ont suffi à me rassurer. Pas le temps de niaiser, nous voilà déjà sur la liaison 3 !

Nous montons tranquillement sur la route, les jambes tournent, les filles papotent. Je fais la connaissance de plusieurs d’entres elles, une bretonne, des varoises, une skieuse de Valberg… Le peloton de tête va même jusqu’à pousser la chansonnette ! Et pour cause, nous savions que le 1er ravito n’était pas loin… Avant de sauter sur le siège pour notre première remontée « assistée », nous remplissons nos poches à eau, et nous nous remplissons, par la même occasion, de pastèques et autres remontants !

Remplumées, nous voilà parées pour la spéciale 3. Déjà lors de notre mini reco, elle avait conquis mon cœur.

Avec un peu de grip en plus, les retours ont été unanimes : du feu dans l’eau cette spéciale ! Même l’organisation n’en revenait pas… « C’est fou, toutes les filles passent la ligne super enthousiastes, personne ne râle, tout le monde est content ! Ca fait plaisir ! »

On est tellement contentes que nous voilà déjà reparties sur la liaison 4. Le pédalage commence à nous peser, le soleil chauffe, les cuisses piquent… Nous rejoignons Beuil pour aborder la spéciale 4 qui nous fera arriver dans la terre rouge des gorges de Cians.

On change totalement de décor pour nous engager, cette fois-ci, dans une descente bien plus surprenante que les 3 précédentes : on quitte le flow pour des virages serrés dans la rocaille,  des épingles et des passages techniques.

Les écarts se sont creusés, les différences de niveau entre les rideuses sont apparues et quelques embouteillages se sont créés, ralentissant les meilleures d’entre nous. Je vous avoue que dans celle-ci, « j’ai mis mon clignotant » et suis arrivée en bas, rôtie comme un poulet.

Heureusement, Zoé avait tout prévu ! Deux navettes et remorques nous attendaient gentiment pour nous remonter jusqu’au gîte Nature et Montagne.

Nous abordions la dernière liaison : quelques kilomètres de pédalage avant une remontée en télésiège et un ultime portage. Retour au flow sur cette dernière spéciale, avec des virages en herbes et quelques sections bien joueuses. Julie Duvert, Débi Motsch et Mary Moncorgé remporteront cette deuxième session de l’Enduro Girls en moins de 25 minutes.

Mon compteur affiche 40,5 km et 1899 m de D+ (rassurez-vous, on retrouve là-dedans les navettes en télésièges et minibus !). Ca vaut bien un repas bien mérité !

Il est l’heure de passer à table et de dévorer le festin préparé par la famille Giordanengo : salade de tomates « du jardin », polenta maison, tomme local, fruits de saison …

Conclusion de cette deuxième session : un franc succès !

À la base, pas franchement partisane des épreuves « réservées aux filles », j’ai complètement changé mon fusil d’épaule en participant à cette journée. Les tracés étaient superbes, les liaisons étaient physiques, juste comme il fallait. Plusieurs filles – moi y compris – m’ont confié qu’elles n’auraient jamais participé à un « vrai » enduro si l’occasion se présentait, de peur de gêner les autres riders (masculins)…

Et si la solution était là ? Pourquoi ne pas ouvrir une telle épreuve aux riders « un peu moins aguerris » ?  Pourquoi, finalement, ne pas créer des épreuves à « deux vitesses » ? De manière à ce que tout le monde prenne son pied ! Nous avons posé la question à Olivier Giordanengo qui nous a confié, qu’après avoir organisé à de nombreuses reprises  l’enduro des Portes du Mercantour, la place sera désormais laissée aux girls et aux kids…

Un grand merci à  Zoé, aux bénévoles du CSPM VTT et à toute la famille Giordanengo pour ce magnifique week-end ! A l’année prochaine !

Découvrez notre ride sur les traces de la courses, avec deux lectrices : www.vojomag.com/pre-enduro-girls-un-avant-gout-de-plaisir

ParGaëlle Ichtertz