Dossier | Vélo enfant : comment bien choisir ? Les bons conseils de tonton Vojo

Par Olivier Béart -

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Dossier | Vélo enfant : comment bien choisir ? Les bons conseils de tonton Vojo

Bien choisir un vélo pour son enfant n’est pas chose aisée. Jusqu’à un âge déjà avancé, il faut en grande partie décider pour lui (ou elle) de ce qui lui convient le mieux. Or, il est toujours difficile d’essayer avant l’achat, et s’il n’est déjà pas facile pour un adulte de décrire ses sensations sur un vélo, ça l’est encore plus pour un enfant… Même si on est parfois très agréablement surpris par leurs réflexions et leurs ressentis à propos de leur destrier ! Dans ce dossier, nous avons voulu compiler au mieux nos conseils et l’expérience accumulée en tant que parents, mais aussi sonder d’autres bikers dont les petites têtes blondes se sont mises au vélo plus ou moins récemment. En espérant vous aider à faire les bons choix, voici notre guide et nos retours d’expérience âge par âge, de la draisienne au vélo de grand :

Quelle taille de vélo enfant pour quel âge ?

Pour chaque taille et chaque âge, il existe des formats de vélos enfants différents. Par format, on parle en fait souvent dans le langage courant de tailles/diamètres de roues (exprimées en pouces), car vous ne trouverez pas, contrairement aux vélos pour adultes, différentes tailles de cadres pour un même format de roues.

Voici les grandes catégories classiques de vélos enfants et les âges/tailles qui s’y rapportent.

  • De 1,5 à 4 ans : la draisienne
  • De 2,5 à 5 ans – 90 à 105 cm : 14 pouces
  • De 4 à 6 ans – 105 à 120 cm : 16 pouces
  • De 6 à 8 ans – 120 à 135 cm : 20 pouces
  • De 8 à 10/12 ans – 135 à 152 cm : 24 pouces
  • Au-delà de 12 ans : bienvenue chez les adultes (en 26 ou 27,5 de préférence, tout de même, mais un bon petit 29 n’est pas exclu) !

Bien entendu, il ne s’agit là que de grandes indications théoriques et, comme vous l’avez constaté, certaines catégories se chevauchent. Nous verrons plus loin, dans la rubrique « cas vécus » de notre dossier, que cela colle tout de même assez bien à la réalité… même s’il y a évidemment toujours des exceptions, si votre enfant est plus grand ou plus petit que la moyenne.

Un petit tour dans un magasin avec votre chère petite tête blonde peut donc s’avérer utile pour lui permettre de monter sur différents modèles, de le regarder lorsqu’il fait quelques tours de roues et d’évaluer sa position sur chacun.

L’importance de l’écoute

Bien sûr, in fine, c’est vous qui décidez… et qui payez. Mais ce n’est pas parce qu’il est jeune, voire très jeune, que votre enfant n’a pas d’avis. On est parfois surpris par la qualité des réflexions qu’ils peuvent faire à propos de certaines choses, et le choix de leur vélo ne fait pas exception.

N’oubliez donc pas de l’écouter et d’être attentif aux points auxquels il accorde de l’importance. Une couleur, une forme de guidon ou de poignées, un détail qui attire son attention : autant de points qui vous auraient sans doute échappé mais qui peuvent, à ses yeux, avoir une importance capitale et jouer un grand rôle dans le plaisir qu’il/elle éprouvera en roulant.

Votre rôle sera tout de même bien sûr de le guider et d’attirer son attention sur quelques points que vous savez importants grâce à votre expérience. Par exemple, la présence de son personnage de dessin animé préféré sur le vélo n’en fait pas forcément le meilleur choix…

Le casque, le casque, le casque !

Obligatoire dans certains pays comme la France, le port du casque est une question de sécurité mais aussi de bon sens élémentaire. Il existe de beaux petits casques pas très chers (dès 10€ dans des enseignes comme Décathlon) qui permettront d’éviter des bobos plus ou moins graves, mais surtout, ils vont faire du casque quelque chose de naturel pour votre enfant. Ce réflexe de se protéger en allant à vélo va ensuite l’accompagner toute sa vie, et c’est selon nous une excellente chose. Clairement, il n’y a ni bonne raison, ni bonne excuse pour ne pas le mettre.

Le bon ajustement est aussi un point important, et vous constaterez que ce n’est pas toujours une mince affaire, surtout quand ils sont petits. Cheveux qui accrochent, casque qu’ils bougent pour se gratter et qu’ils ne remettent pas en place,… beaucoup de facteurs peuvent intervenir et faire que le casque de vos enfants sera un peu en travers, trop relevé/abaissé. Même sur les photos de ce dossier, on ne peut pas dire que tout le monde était nickel sur ce point ! Mais même pas parfaitement placé, un casque reste une protection indispensable.

Bien régler le vélo de votre enfant

On ne parle pas ici de choses très compliquées (suspensions, etc) mais des basiques comme une bonne hauteur de selle sont néanmoins très importants. Pour les plus petits, il est important que leurs pieds puissent toucher le sol quand ils s’arrêtent. Pas tout le pied à plat, mais au moins une franche pointe de pied. C’est la hauteur idéale pour eux.

Pour les plus grands et les plus aguerris (à partir des vélos de 20″ parfois et à coup sûr en 24″), la méthode adulte rapide s’appliquera : assis sur la selle en s’appuyant sur un mur, on place le milieu du pied sur la pédale (pas l’avant ni le talon), et on ajuste la hauteur de selle de sorte que la jambe soit presque tout à fait tendue dans cette position. N’hésitez pas à vérifier régulièrement ce réglage… ça grandit vite à ces âges-là !

Comment savoir quand il faut changer de vélo ?

Si la hauteur de selle peut s’ajuster sur une plage de plusieurs dizaines de centimètres, la longueur du vélo, elle, est fixe (à peu de choses près – on peut allonger la potence mais pas indéfiniment et cela n’est pas sans conséquence sur le comportement du vélo). Quand vous êtes au maximum de la sortie de selle et/ou que vous voyez votre enfant trop ramassé sur son vélo (genoux qui touchent presque le cintre, bras fortement pliés) quand il roule, c’est le signe qu’il faut changer. Gardez aussi en mémoire les recommandations de taille du constructeur pour le modèle de vélo que roule votre enfant. En sortir de quelques centimètres n’est pas bien grave, mais n’exagérez pas…

A mort les stabilisateurs !

Vous le verrez plus loin dans nos « cas vécus », mais on n’insistera jamais assez sur ce point : oubliez les stabilisateurs quand votre enfant commence à faire du vélo ! C’est sans doute la pire invention qui ait jamais existé dans le monde du vélo. Le mouvement du pédalage s’acquiert très facilement, mais l’équilibre est quelque chose qu’on apprivoise, qui s’acquiert petit à petit. Et pour cela, rien de mieux qu’une draisienne !

La draisienne va permettre à l’enfant de commencer à faire du vélo en marchant, un geste qu’il maîtrise bien, avant de petit à petit lever les pieds de plus en plus longtemps… tout seul comme un grand. Quand vous voyez qu’il lève les pieds pendant plusieurs secondes, nul doute qu’il est prêt à passer sur un vélo à pédales et qu’il ne lui faudra que quelques minutes pour faire la transition. Avec des stabilisateurs, préparez-vous à de longues heures de pousse-pousse avec la main derrière la selle (on force un peu le trait mais à peine…)

Suspensions ou gros pneus ?

Vous le verrez aussi dans nos cas vécus : sauf cas très particuliers et vélos très haut de gamme, nous ne vous recommandons pas du tout les suspensions sur les vélos enfants. Il s’agit quasiment toujours de modèles d’entrée de gamme et rares sont celles qui sont assez sensibles pour s’activer sous le faible poids d’un enfant. Leur intérêt est donc le plus souvent simplement décoratif et elles alourdissent inutilement le vélo.

Un bon moyen d’obtenir un peu d’amortissement de manière efficace, c’est d’avoir recours à des gros pneus, de 2.0 ou 2.25 sur les vélos de moins de 20″, et de 2.4, voire 2.6 ou 2.8 sur les 20 pouces et plus. On obtient du grip, un comportement fun et une petite dose de confort qui, pour le coup, colle vraiment bien à un jeune public. Attention toutefois à ne pas trop gonfler ! Vous pouvez descendre à 0,5 bar sur les plus petits vélos et autour de 0,7 sur les plus grands avec des gros pneus. Dans tous les cas, pour les enfants, mieux vaut trop peu de pression que trop.

Vitesses or not vitesses ?

Selon nous, en dessous des vélos de 20″, ce n’est pas recommandé. On en trouve d’ailleurs très peu qui en sont équipés en dessous de cette taille. Ce n’est que vers 5 ou 6 ans, quand il maîtrise bien le pédalage et l’équilibre, que l’enfant peut vraiment tirer profit de la présence de vitesses sur son vélo. Comme pour les adultes, la simplicité du mono-plateau est un gros plus et évitez de les encombrer avec deux changements de vitesses et un dérailleur avant. Ils ont bien mieux à apprendre (au niveau pilotage notamment) qu’à jongler avec deux dérailleurs pour ne pas croiser la chaîne.

Vive les upgrades !

En investissant dans un vélo enfant d’une marque reconnue, qui fait également des vélos pour les grands enfants que nous sommes, vous avez de grandes chances de retrouver une série de standards et formats aussi utilisés sur les vélos adultes. Beaucoup d’entre nous ont des pièces un peu anciennes mais de qualité qui trainent sur une étagère. C’est peut-être l’occasion de leur donner une nouvelle vie en les installant sur le vélo de votre enfant pour l’alléger ou en améliorer le fonctionnement.

Pour les mécanos un peu plus experts et ceux qui savent comment cela fonctionne sur un vélo adulte, vous pouvez aussi tenter le passage en tubeless des pneus du vélo de votre enfant. Même sur les petites tailles de roues et même si ce n’est pas toujours clairement mentionné, les pneus des grandes marques sont le plus souvent prêts à passer en tubeless. Un tour de tape étanche dans les jantes, des valves et le tour est joué. Outre le gain de poids impressionnant, les avantages sont les mêmes que chez les grands : moins de crevaisons, meilleur confort, meilleur grip, etc. Attention tout de même : au moindre doute sur la tenue du pneu, ne tentez pas le diable et remontez les chambres à air !

Le marché de l’occasion

Comme les enfants grandissent vite, la durée d’utilisation d’un vélo enfant n’est que de quelques années. Outre le passage d’un vélo entre les mains de plusieurs enfants d’une même famille, le marché de l’occasion est aussi un bon moyen de rentabiliser un investissement ou de faire de bonnes affaires.

Si vous avez acheté un vélo neuf et de qualité, vous serez ravi de constater qu’il gardera une belle valeur en seconde main et que la dépréciation est moindre que pour les vélos d’adultes. A l’inverse, si vous voulez faire des économies, éplucher les petites annonces des sites spécialisés et généralistes vous permettra sans aucun doute de trouver des vélos en bon état car au final assez peu utilisés, avec une réduction intéressante par rapport au prix neuf. A considérer au moment de l’achat, donc.

Stages et compétitions, un passage obligé ?

Clairement, non, les stages en école de VTT ne sont en aucun cas un passage obligé, pas plus que la compétition. Un passage en école de VTT est néanmoins une bonne occasion pour votre enfant de mieux maîtriser sa monture et de prendre plus de plaisir à son guidon en apprenant à faire des choses qu’il n’imagine peut-être même pas possibles. S’il se prend au jeu, il pourrait même vous dépasser très vite ! L’avantage est aussi que ces conseils sont donnés par des personnes qualifiées, qui savent comment faire progresser l’enfant à son rythme… et qui ne sont pas non plus papa/maman, dont on n’écoute pas toujours les conseils de la même manière !

Quant à la compétition, il existe des séries dédiées aux enfants, comme le célèbre Kids Trophy en Belgique ou encore le TNJV en France. Ce sont de merveilleuses occasions pour les enfants de s’amuser autrement, de faire de nouvelles rencontres et de faire leurs débuts dans un milieu compétitif.

Mais de grâce : faites que cela reste avant tout un plaisir, un jeu, un amusement ! C’est la clé pour qu’ils ne soient jamais dégoûtés du deux-roues, qu’ils progressent et si votre enfant a quelques prédispositions, c’est dans ce cadre de détente et de plaisir que les résultats ont le plus de chance de suivre.

Et les vélos électriques pour enfants ?

Oui, ils arrivent ! Quelques marques comme Moustache, Focus, Haibike ou encore Orbea en proposent ! Et ne levez pas les yeux au ciel, ce n’est pas une hérésie. Tout qui a déjà roulé avec un petit enfant sait combien la moindre petite côte peut être difficile pour lui et combien il est parfois frustrant de ne pas pouvoir suivre papa/maman sur des sorties un peu plus longues.

Le vélo électrique pour enfants reste un gros investissement, mais on comprend que cela existe et qu’il puisse s’agir d’une bonne solution pour pouvoir rouler dans des régions escarpées, allonger un peu ses sorties ou simplement maximiser le plaisir. Puis, rassurez-vous, cela reste du sport et cela ne fera pas de votre enfant un « assisté » dans tous les domaines de sa vie ! Nous attendons encore d’en avoir un en test pour vous en dire plus, mais les échos que nous en avons vont dans ce sens.

6 témoignages pour aller plus loin

Maintenant que nous avons bien défriché le terrain sur une série de grandes questions, quoi de mieux que de vous livrer quelques témoignages vécus ? Histoire de mieux voir concrètement quel type de vélo convient à chaque âge, plutôt que de vous proposer des tests de vélos dernier cri ou un simple shopping, voici quelques cas vécus et des témoignages d’enfants de 2 à 12 ans qui nous présentent fièrement leur vélo !

Mila, 3 ans, et sa draisienne Moustache Mercredi 12

Le choix de la draisienne, c’est une évidence aux yeux de papa, qui sait que les stabilisateurs sont à bannir. Pour preuve, il a fallu 5 minutes à peine à son grand frère Hugo pour passer de la draisienne au vélo à pédales. Alors que les quelques autres enfants de l’entourage à avoir eu des « petites roues », ont mis des semaines à s’en passer…

Pour le modèle, toute la famille a regardé ensemble sur les sites de différentes marques. Papa a exclu assez vite les modèles en bois, pas pour le matériau lui-même, que du contraire, mais plutôt parce que toutes celles qu’il a trouvées avaient l’air plus de jouets que de vrais petits vélos. L’option Décathlon était très tentante car leur draisienne est vraiment peu chère et pas ridicule du tout mais un détail à fait tiquer les parents : les pneus pleins à la consistance trop plastique qui ne donnent pas vraiment confiance si on veut aller dans les bois.

Les draisiennes se ressemblent un peu toutes. Sauf une…

A part cela, les draisiennes se ressemblent un peu toutes. Sauf une, la Moustache Mercredi 12. D’accord, elle est plus chère que beaucoup d’autres, mais elle se démarque. Fourche monobras, cadre-poutre avec un autre monobras pour la roue arrière : le côté design et bel objet ne laisse personne indifférent. Connaissant la marque, on sait en plus que ce sera de la qualité au niveau de la réalisation. Mila a pour sa part le coup de cœur quand elle voit qu’il en existe une jaune, comme sa sonnette en forme de coccinelle gagnée un peu plus tôt à la foire ! Hop, le choix est fait !

Une fois la draisienne Moustache Mercredi 12 reçue, Mila s’est empressée de grimper dessus. La prise en main est immédiate et les premières fois, elle a juste pris plaisir à faire quelques tours de la terrasse à faible allure, en gardant bien les pieds au sol.

Après quelques semaines, l’assurance a commencé à venir et Mila commence à lever de plus en plus les pieds. Deux ou trois grandes enjambées, on plie les genoux et c’est parti en équilibre sur deux roues. Magique aux yeux des parents et tellement naturel pour l’enfant ! La nouvelle version de la draisienne Moustache est dotée d’un petit marche-pied sous le tube de selle. C’est un petit plus, mais qui ne semble pas vraiment indispensable.

Après plusieurs mois et malgré quelques chutes, la draisienne Moustache Mercredi 12 est encore en très bon état. Seul le petit caoutchouc censé tenir la direction droite a cassé (sous la douille de direction) mais il était loin d’être indispensable. Mila commence à aimer s’aventurer dans les bois pour passer quelques racines et faire ses premières petites descentes. Même s’ils sont presque lisses, les pneus suffisent amplement.

A trois ans et demi, son grand frère roulait déjà à deux roues, mais Mila semble avoir envie de passer un peu de temps sur sa draisienne. Elle n’est pas encore au maximum de la sortie de selle, loin de là, et cela tiendra encore quelques mois, le temps qu’elle se sente prête à passer sur un vélo à pédales. Ca tombe bien, le 16 pouces de son grand frère est presque trop petit et il sera bientôt dispo !

Guillaume, 5 ans, et son Commencal Ramones 16″

Ca a l’air tout bête, mais 70° d’angle sur un petit vélo, c’est déjà pas mal couché et ça donne les mêmes avantages que sur un vélo de grand : plus de stabilité, d’aisance quand on commence à attaquer les premières petites descentes, une direction plus rassurante, etc.

Une anecdote illustre bien l’importance d’une bonne géométrie, même pour un petit vélo : un jour, Guillaume va au parc rouler avec un voisin qui a, lui, un vélo venant d’un magasin de jouets. On vous passe le jeu de direction en nylon qui, pour le coup avait justement déjà pas mal de… jeu, pour juste vous faire le dessin de la douille de direction quasi à 90° avec un cintre type BMX monté en direct sur le pivot de fourche. Vient le moment où le petit voisin veut essayer le vélo de Guillaume, qui n’est pas contre un petit échange (Flash McQueen sur le tube supérieur de l’autre vélo lui faisait de l’œil).

Eh bien, il n’a pas fallu deux mètres pour que Guillaume manque de se planter et revienne vers son papa pour lui demander de rappeler son copain et de récupérer son vélo. Le copain, lui, il était déjà loin et il avait la banane. Eh oui, avec une géométrie aussi mal pensée, le moindre mouvement des bras entraînait de grands changements de direction, aussi brutaux que difficiles à contrôler pour Guillaume qui avait été habitué depuis toujours à des vélos plus sûrs et amusants.

Le Commencal Ramones 16 est plutôt bien situé par rapport à la concurrence au niveau du prix. 219€, cela reste une somme, mais le montage est cohérent et de qualité. Seuls les freins auront parfois suscité un peu de frustration chez Guillaume. A ce tarif et sur cette taille de roues, pas de disques, mais des V-Brakes assez basiques. Ils ne freinent pas mal et les leviers sont plutôt bien adaptés aux mains d’enfants, mais ils nécessitent un réglage parfait et des câbles en excellent état pour bien fonctionner. Le revêtement noir des jantes est joli au début, mais il s’efface vite… et on se rend alors compte que la puissance de freinage s’améliore quand il est parti !

Au début, Guillaume n’a pas du tout été gêné par l’absence de vitesses. Le singlespeed est clairement à recommander pour les débutants sur vélos à pédales et en dessous de 6 ans. Mais parfois, il peut être frustrant quand, petit à petit, on commence à rouler sur des terrains plus variés avec les grands. La moindre côte peut vite s’avérer impossible à gravir vu la force d’un enfant de cet âge, alors que sur le plat la vitesse de pointe est assez limitée, de sorte que Guillaume se fait vite larguer quand il roule avec d’autres enfants plus grands ou avec papa/maman et qu’ils ont une seconde d’inattention.

Quand l’enfant commence à vraiment se rendre compte de ces limitations, il aura sans doute la taille pour passer au diamètre de roues supérieur… et aux vitesses ! Dernier point : sur la nouvelle version du Commencal Ramones 16, on trouve des pneus de plus grosse section et plus cramponnés. C’est une bonne chose car avec de si petites roues et en l’absence de suspensions, les pneus jouent un rôle majeur dans le grip, le confort et la confiance de l’enfant lors de ses premières sorties VTT. 2.0, voire 2.25″ si vous en trouvez, c’est ce que nous vous recommandons !

Plus d’infos : www.commencal-store.com/ramones-16-team-2019

Hugo, 5 ans et demi, et son Canyon Offspring 16/18″

L’originalité de ce Canyon OffSpring 16, c’est de proposer une roue de 16 pouces à l’arrière, et une plus grande de 18 pouces à l’avant. L’idée est de relever le poste de pilotage, d’avoir une roue avant qui avale mieux les obstacles et qui donne de la confiance à l’enfant, surtout en combinaison avec un cadre très bas et une petite roue arrière qui va permettre d’abaisser le centre de gravité.

Hugo apprécie justement le fait de pouvoir monter/descendre très facilement du vélo et de toujours pouvoir retomber sur ses pieds quand il se plante en essayant de nouvelles choses. L’air de rien, c’est très important ! La roue avant donne effectivement une meilleure capacité de franchissement, ce qui a justement permis à Hugo de s’affranchir et de tenter plus facilement de nouvelles choses qu’avec un vélo équipé d’une roue 16″ à l’avant (il a essayé et lors d’un échange avec Hugo, les deux étaient du même avis quand nous les avons questionnés).

Autre gros point fort : la présence de freins à disques. Pour de petites mains sans beaucoup de force, ils offrent un confort d’usage incroyable. Quand il faut souvent trois doigts pour bien ralentir avec des V-Brakes, Hugo freine aisément à un doigt, ce qui lui permet de mieux tenir son guidon. D’autant que ce dernier a un diamètre réduit et les poignées Canyon sont bien pensée pour les minots. Par contre, les extrémités sont censées être à l’épreuve de chutes, mais elles ont très vite cassé…

Outre le cintre au diamètre adapté, Canyon a aussi soigné d’autres détails, comme la selle très confortable ou encore la potence recouverte de caoutchouc pour limiter le risque de bobo en cas de chute.

Le moyeu à vitesses Sram est aussi assez original et mérite quelques mots. Il s’agit à la base d’un modèle pour vélos urbains, doté de deux vitesses qui changent automatiquement en fonction de la vitesse de rotation. L’idée est excellente sur papier et permet d’offrir deux rapports sans que l’enfant ait à s’encombrer d’un changement de vitesses. Mais en pratique, les deux rapports sont beaucoup trop proches pour que cela donne de bons résultats. Ce n’est pas une tare de l’avoir sur le vélo, loin de là, mais on s’attendait à un effet plus important. Or, en l’état, Hugo a quasi autant de mal que Guillaume et son singlespeed quand ça monte un peu, et il ne va pas beaucoup plus vite sur le plat.

Du côté des parents, c’est le tarif qui pourra freiner : à 499€ le morceau, hors frais de port, il est un des plus chers de sa catégorie. Il n’est pas non plus le plus confortable et le plus à l’aise quand ça tabasse car l’arrière semble très rigide et on voit souvent Hugo sautiller. Mais le vélo est néanmoins une belle réussite. Ses freins à disque et son génial concept de roues différenciées méritent une mention très spéciale et peuvent justifier de casser la tirelire (des parents ou des enfants, ça on vous laisse voir).

Plus d’infos : https://www.canyon.com/fr-be/kids/offspring-al-16.html

Lucie, 6 ans, et son Orbea MX 20″ Team Disc

Avec l’Orbea MX20 Disc, on est en présence d’un petit vélo de XC, léger et destiné s’amuser en allant vite et commençant à pédaler fort. Il n’est pas équipé de fourche à suspension, et ce n’est pas plus mal. Car à 20kg à peine, des enfants de cet âge n’ont pas le poids nécessaire pour réellement faire fonctionner correctement une suspension. Et il faut dire aussi qu’à l’exception de quelques très rares modèles (comme ceux qui équipent les Commencal), nous n’avons jamais vu de fourche suspendue en 20 ou 24″ qui offre un amortissement convaincant. Alors, si c’est juste pour alourdir l’avant du vélo, autant s’en passer !

A voir Lucie pédaler et avancer sur le plat, on voit que le vélo est une petite bombe qui donne de belles sensations d’accélération. Par contre, ses pneus 2.1 sont un peu fins quand on s’aventure dans des zones plus techniques et si on a un enfant qui préfère s’amuser en descente que pédaler vite et longtemps, l’option d’un vélo avec des pneus plus gros (2.4 voire 2.6) est préférable. La potence de l’Orbea est aussi un peu longue (70mm) pour un usage plus « fun », mais il s’agit d’un modèle standard (diamètre 31,8) et elle se change facilement (Lucie a aussi essayé une 50mm et elle préfère).

Du côté des vitesses, l’assimilation a été très rapide. On entend parfois dire que les poignées tournantes sont mieux pour les enfants car le mouvement serait plus naturel pour eux, mais à voir la vitesse avec laquelle Lucie s’est acclimatée aux gâchettes, il y a de quoi douter de cette affirmation. Le Shimano Altus de l’Orbea MX20 est souple et fonctionne très bien pour ce type de petit vélo. On a juste parfois peur pour la longue chape du dérailleur qui semble presque frotter le sol et le pneu quand on est sur le plus grand pignon, mais en pratique, ça semble tenir…

Les vitesses ouvrent réellement de nouveaux horizons à l’enfant. 9 vitesses et une cassette 11/36 permettent à la fois de passer de belles petites côtes, mais aussi d’arriver à une belle vitesse de pointe sur le plat. Il n’a guère fallu plus de deux ou trois sorties à Lucie pour que cela devienne un automatisme. Et c’est papa qui est content également car il peut faire des sorties un peu plus longues et emmener Lucie dans de nouveaux endroits sans toujours avoir la hantise de la mini côte qui va imposer de pousser le vélo.

Les freins à disque sont toujours aussi appréciés. Même en grandissant, la force dans les doigts de nos petits amis n’est toujours pas énorme, et les disques apportent la puissance et la constance nécessaires pour les mettre en confiance tout en leur permettant de freiner à un ou deux doigts pour mieux tenir le cintre. Cela a un prix, car l’Orbea MX 20 Team est tout de même à 449€, alors que la gamme MX démarre à 279€ avec des V-brakes et une transmission moins haut de gamme. Mais si vous en avez la possibilité financière, n’hésitez pas.

Plus d’infos : https://www.orbea.com/be-fr/velos/enfants/mx-kids

Aurélien, 8 ans et demi, et son Scott Scale JR 24 Plus

Même en 24″, une bonne solution intermédiaire est, selon nous, de prendre un vélo sans suspensions mais avec de gros pneus ! Avec ses boudins en 2.6″ de section, le Scott Scale JR 24 Plus (qui s’appelle désormais Scott Roxter 24) d’Aurélien lui permet de s’aventurer dans les bois et d’aller à fond sur les racines sans se faire éjecter du vélo. Cela lui donne aussi un grip qui donne envie de s’essayer à quelques courtes montées très raides, vu qu’il commence à avoir de la force dans les mollets.

Le côté ludique du vélo est très présent et permet vraiment à notre grand gamin de faire de belles balades autour de chez lui… mais aussi d’aller tous les jours à l’école à vélo, soit 10km aller/retour par des routes de campagne ! Même sur route, les pneus ne sont pas trop pénalisants et l’absence de suspension limite l’usure trop rapide de pièces fragiles comme une fourche ou un amortisseur.

Cela permet aussi de limiter le prix du vélo : 449€ pour ce genre de machine racée et évolutive (si papa a des pièces plus haut de gamme qui trainent dans un carton, il y a de grandes chances qu’elles puissent se monter sur ce genre de vélo), cela reste une belle somme, mais c’est un bon investissement. D’autant qu’il s’agit du dernier vélo « enfant » d’Aurélien avant de passer sur les gammes adulte.

Bien sûr, la transmission n’est pas très haut de gamme et elle se dérègle parfois, mais c’est aussi l’occasion de recevoir les premiers cours de mécanique. Les freins à disque ne sont pas non plus hydrauliques, mais force est de reconnaître que les modèles à câble du Scott sont efficaces et à l’âge d’Aurélien on commence à avoir plus de force dans les doigts. De bons V-Brakes sont donc aussi envisageables pour faire baisser l’addition (mais rarement compatibles avec les gros pneus, attention).

Plus d’infos : https://www.scott-sports.com/ch/fr/products/bike-bikes-junior

Maxime, 9,5 ans, et son GT Chucker 26 « new-oldschool »

Mordu par le virus du VTT, ayant déjà suivi des cours et des stages à l’école VTT Patric Maes (le papa de Martin, vous savez, le gars qui gagne tout en Enduro World Series en ce moment), Maxime a déjà un niveau technique impressionnant. Il saute des bosses, roule à bloc en descente, tout en donnant déjà une belle impression de maîtrise.

Pour qu’il s’amuse et qu’il puisse continuer à progresser, papa lui a donc dégoté un GT Chucker 26″ vieux d’une dizaine d’années mais encore assez fringant. Défini à l’époque comme un « freeride hardtail », il est fait pour être monté avec une fourche de 130mm. Le propriétaire de l’époque avait upgradé le montage d’origine avec une RockShox Revelation, parfaite pour un petit gabarit comme Maxime et dotée de belles possibilités d’ajustement pour son poids.

Le prix de cette belle acquisition ? 80€ sur un site de seconde main ! Papa a changé les pneus pour de nouveaux afin d’avoir des gommes tendres en bon état, récupéré d’anciens freins à disques hydrauliques à lui, plus performants que ceux d’origine, et changé la roue avant qui était en fin de vie. Coût total : moins de 200€ pour un vélo unique.

Actuellement, le vélo est encore un poil grand pour Maxime, mais il grandit vite et on voit qu’il est déjà très à l’aise avec sa monture ! La géométrie « freeride » de l’époque se base sur un cadre très sloping et court qui colle particulièrement bien à la morphologie d’un grand enfant comme Max.

Cet exemple montre qu’avec l’arrivée des roues de 29 et 27,5 qui ont fait une razzia sur le marché des vélos adultes, il est possible de faire de belles affaires sur des vélos 26″ de petite taille. Ils nécessiteront parfois un peu de travail de remise à niveau, mais on a tous quelques pièces qui trainent sur une étagère et il peut s’agir dans certains cas d’une belle alternative au neuf. Maxime, lui, rêve déjà d’un full suspendu, et ça tombe bien car son papa vient de lui dénicher pour 150€ sur une brocante un Transition Syren, toujours en 26″, qui est encore un peu trop grand pour lui mais qu’il ne devrait pas tarder à pouvoir enfourcher !

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Par Olivier Béart

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