Bike Check | Les vélos de la coupe de France de Marseille 2023

Par Léo Kervran -

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Bike Check | Les vélos de la coupe de France de Marseille 2023

Ce week-end, la coupe de France de Marseille marque le coup d’envoi de la saison de compétition en France, même si les épreuves se succèdent dans le sud de l’Europe depuis plusieurs semaines déjà. Comme d’habitude, le plateau est plutôt relevé et en attendant le spectacle prévu pour demain, voici ce qu’on a trouvé dans notre tour du paddock :

Le Canyon Lux World Cup de Loana Lecomte

On ouvre le bal avec Loana Lecomte et son Canyon Lux World Cup (lire Test | Canyon Lux World Cup : vous êtes plutôt performance ou performance ?), qui reçoit comme chaque année une peinture unique. En 2022, son vélo arborait des couleurs bleu-blanc-rouge en écho à son titre de championne de France Scratch, et si la Française est désormais championne d’Europe Elites, Canyon est parti dans une autre direction pour la décoration.

A peine sorti officiellement et déjà présent sur la course ! Le nouveau groupe Sram XX SL, qu’on vous présentait en début de semaine (lire Reportage | Sram Eagle AXS 2023 : entrée dans un nouvel âge), est partout chez les grandes équipes du paddock. Du côté de Loana Lecomte, on a opté pour le pédalier avec capteur de puissance intégré et un plateau de 34 dents.

Equipé par Sram de la tête aux pieds ou presque, le Canyon Cllctv XCO participe aussi au développement des produits et sur le vélo, on découvre une fourche prototype qui pourrait bien préfigurer la future SID. On remarque entre autres un té allégé et une nouvelle cartouche, baptisée Charger Race Day 2.

Sur le poste de pilotage, la Française a opté pour les nouvelles commandes AXS Pod, annoncées comme plus légères que les anciennes. A gauche, les deux boutons commandent la tige de selle. On remarque aussi la nouvelle forme des leviers Sram Level Ultimate, optimisée pour les passages de gaine en interne via la douille de direction ou le cintre. Rien ne change en revanche sur le plan fonctionnel.

Il fallait bien une petite touche pour rappeler son titre européen et c’est au niveau des pédales qu’on la trouve, avec une paire de Time Atac XC 12 customisées aux couleurs du maillot bleu et blanc.

En 2022, Loana Lecomte s’était imposée ici devant Martina Berta et Greta Seiwald. Pourra-t-elle rééditer la performance ? La championne du monde est absente cette année mais le plateau n’en est pas moins relevé avec la présence, entre autres, d’une partie du Trek Factory Racing. Sur ce circuit technique et exigeant, la bataille avec Jolanda Neff et Evie Richards est attendue…

Le BMC Fourstroke 01 de Titouan Carod

Chez les hommes, la plaque n°1 est sur le vélo de Titouan Carod, le nouveau BMC Fourstroke 01 présenté officiellement l’année dernière juste avant le Roc d’Azur (lire Test nouveauté | BMC Fourstroke 01 : Révolutionn-air !).

Exceptionnels avec leur tige de selle AutoDrop, les Fourstroke 01 du BMC MTB Team sont aussi les seuls du paddock à être dotés de suspensions Öhlins. On sait encore peu de choses à leur sujet mais on remarque tout de même qu’un blocage au guidon a fait son apparition sur la fourche et l’amortisseur, alors qu’il n’y avait rien il y a quelques semaines lors de la présentation de l’équipe.

Vous l’avez peut-être remarqué sur les photos d’au-dessus : Titouan Carod roule avec des Level… 4 pistons ! Nouvelle addition à la gamme Sram, ces freins sont voués à remplacer les G2 tout en étant plus légers (de 10 g) que des Level 2 pistons. On a pu les tester et on vous en reparle dans quelques jours !

Evidemment, l’équipe a elle aussi droit au nouveau groupe Sram XX SL.

Pneus Pirelli Scorpion XC RC 2.4 et roues Duke pour le BMC MTB Team, sans inserts à l’heure actuelle. Côté pressions, Titouan Carod et Jordan Sarrou devraient tous les deux rouler avec 17 psi (1,17 bar) à l’avant et 19 psi (1,31 bar) à l’arrière selon Adrien Prevost, le mécanicien de l’équipe.

La fameuse valve du réservoir de l’AutoDrop, qui permet de mettre jusqu’à 14 bars d’air dans le tube diagonal. Le traitement gris de la tige de selle (contre noir pour les vélos de série) n’apporte rien de particulier sur le plan technique, il s’agit simplement d’une façon de distinguer un peu plus les vélos de l’équipe de ceux proposés au grand public.

Le Trek SuperCaliber d’Evie Richards

On a l’habitude de voir les meilleurs Français à Marseille pour l’ouverture de la coupe de France, mais le calendrier des épreuves de début de saison est souvent chargé et les pilotes étrangers sont plus rares ici. Cette année, quelques équipes de premier plan ont toutefois fait le déplacement comme le Trek Factory Racing, venu avec ses trois pilotes européens : Evie Richards, Jolanda Neff et Vlad Dascalu.

A nouveau, tout le monde a droit à son groupe Sram XX SL… avec une petite touche : comme toujours chez Trek, les batteries AXS sont étiquetées aux couleurs des pilotes.

Les postes de pilotage en une pièce sont de plus en plus populaires en XC mais le Trek est à nos yeux l’un des plus beaux. Comme Titouan Carod, Evie Richards roule avec les nouveaux Sram Level Ultimate 4 pistons.

L’étrier Level 4 pistons, vu de l’intérieur.

Contrairement à Canyon, Trek est venu à Marseille avec des SID de la génération actuelle.

Plaque n°2 pour Jolanda Neff qui sort d’un gros cycle sur route, durant lequel elle a notamment remporté le Trofeo Ponente in Rosa en Italie avec deux victoires d’étapes à la clé.

Le Rockrider Race 940 S de Maxime Marotte

Chez Rockrider, on a eu l’occasion de voir pour la première fois de nos propres yeux le nouveau Race 940 S, encore en développement et réservé à l’équipe pour le moment. Le vélo devrait être proposé au public courant 2024.

D’après ce qu’on a pu apprendre, le cadre est annoncé à 1 540 g et le châssis est conçu autour d’un débattement de 120 mm à l’avant comme à l’arrière. On remarque un imposant pontet de rigidification entre les haubans, pas si courant en XC.

Pas de passages interne via le jeu de direction sur le vélo (pour l’instant), Rockrider est resté fidèle aux ouïes dans la douille de direction.

TRP est partenaire du Rockrider Ford Racing Team, mais bien que la marque taïwanaise vienne de présenter sa nouvelle transmission, cette association ne concerne que les freins. Pour le groupe, l’équipe fait confiance à Sram et comme les autres grandes équipes, le nouveau XX SL est déjà sur les vélos. Notez les deux petites protections toujours présentes sur la commande, qui permettent de remplacer facilement les boutons en caoutchouc. A l’heure où nous avons pris ces photos, Maxime Marotte n’avait pas encore arrêté son choix entre la forme concave et la forme convexe.

Un peu d’insolite côté suspensions puisque c’est Manitou qui s’occupe d’amortir le vélo. C’était un des principaux axes de travail cet hiver, nous a expliqué Théo Mougenel, l’un des mécaniciens de l’équipe.

Admirez ce guide-chaîne minimaliste qui vient prendre appui sur le support de porte-bidon.

Roues Mavic Crossmax SL Ultimate et pneus prototypes Hutchinson pour le train roulant. Le dessin des pneus est celui des Skeleton, ce qui signifie que la nouveauté se cache soit dans la carcasse soit dans la gomme.

Le turquoise est la couleur par défaut du vélo mais Emeline Detilleux et Savilia Blunk ont droit à une décoration spéciale, avec un cadre brut et des stickers aux couleurs de leur drapeau pour faire écho à leurs maillots de championnes nationales.

Le Berria Mako BR LTD de Léna Gérault

Nouvelle structure née cet hiver, le Berria Vittoria Factory Team est présent sur cette coupe de France avec Léna Gérault et Lucie Urruty. Comme son nom l’indique, l’équipe roule sur des vélos de la marque espagnole Berria.

A Marseille, le tout-suspendu est de mise quand on a le choix. Chez Berria, il s’appelle Mako, développe 100 mm de débattement et reprend une forme éprouvée, déjà vue sur l’ancienne génération de Scott Spark par exemple.

C’est SR Suntour qui s’occupe des suspensions, avec une Axon 34 à l’avant et un Edge à l’arrière. Pas de blocage électrique comme sur le vélo de Tom Pidcock, l’équipe est restée fidèle au câble. Pour un temps seulement ?

Surprise sur la transmission, c’est un dérailleur Sram GX Eagle AXS avec patte de dérailleur qui équipe le vélo. Le team manager Jérôme Dericbourg nous explique qu’ils ont reçu les nouveaux groupes au moment de partir pour Marseille et comme on ne monte pas une nouveauté le jour de la course, ils sont restés à la maison. Sur les prochaines courses, on devrait bien voir les Berria Mako avec du XX SL en prise directe .

L’Orbea Oiz de Luca Martin

Blessé au genou, Luca Martin n’a pas pris le départ de la course U23 à Marseille ce samedi mais son vélo était bien là, en configuration de course.

Entièrement remanié cet hiver (lire Interview | Pierre Lebreton :
« L’Orbea Factory Team, un projet solide et prometteur »), l’Orbea Factory Team roule sur le nouvel Orbea Oiz présenté l’année dernière (voir Test nouveauté | Orbea Oiz 2023 : 120mm sinon rien !).

Si le couple Sram-RockShox est sans conteste le plus répandu dans le paddock, Orbea est fidèle depuis de nombreuses années à Fox et Shimano, et ce même pour les vélos vendus au public.

Sans surprise, c’est donc un groupe complet (transmission et freins) Shimano XTR qui équipe le vélo.

On ne sait pas s’il existe un concours du plus petit guide-chaîne du monde mais celui-ci figurerait sans aucun doute dans le haut du classement !

Le Lapierre XR de Sebastian Fini

Enfin, on termine notre tour des vélos avec le Lapierre XR de Sebastian Fini, le champion du Danemark qui porte depuis cet hiver les couleurs de Lapierre-Mavic Unity.

On l’a vu en enduro avec Isabeau Courdurier, Lapierre aime bien offrir des peintures uniques à ses pilotes quand l’occasion se présente et celle du vélo de Sebastian Fini est du plus bel effet.

Côté transmission, c’est un mélange de FSA et de Shimano…

Tandis que pour le train roulant, ce sont Mavic et Michelin qui ont joint leurs forces. A Marseille, un technicien de la marque de Clermont-Ferrand est d’ailleurs présent pour travailler avec l’équipe sur le choix des gommes et le développement des prochains produits.

La tige de selle télescopique est désormais un accessoire incontournable chez les Elites et à ce niveau, les pilotes qui roulent encore en tige de selle fixe sont l’exception. Sebastian Fini a lui opté pour une KS Lev-Ci avec fourreau en carbone et un tout petit débattement : 75 mm.

Un tour des paddocks n’est jamais complet sans quelques photos de caisses à outils et cette fois, on vous laisse avec celles des mécaniciens du Canyon Cllctv XCO. Plutôt carbone et aimants comme Thibault Riviere ou mousse découpée avec une précision digne d’un laser comme Alvaro Dominguez ?

ParLéo Kervran