BAMS 2022 | Ardennes Trophy : et les cieux s’ouvrirent…

Par Christophe Bortels -

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BAMS 2022 | Ardennes Trophy : et les cieux s’ouvrirent…

Pour son grand retour après deux années blanches, l’Ardennes Trophy a vécu une journée pour le moins contrastée : un début de course rapide sur terrain plutôt sec, avant qu’un véritable déluge ne s’abatte sur La Reid et ses environs, rendant les conditions particulièrement difficiles… Récit d’une journée pas comme les autres, qu’on n’est pas près d’oublier !

C’est l’année des retrouvailles ! Un mois et demi après La Hallonienne, l’Ardennes Trophy était enfin de retour dans le calendrier belge des marathon après deux éditions annulées suite à la crise sanitaire. Pour l’occasion, l’Institut Provincial d’Enseignement Agronomique (IPEA) de La Reid faisait à nouveau office de QG. Un site qui se prête particulièrement bien à ce genre d’évènement.

Les marathoniens avaient le choix entre trois distances : 45, 65 et 95, les deux plus longues comptant pour le challenge BAMS (Belgian Ardennes Marathon Series). Avec le choix, sur les deux plus courtes, de bifurquer sur l’une ou l’autre distance en cours de parcours en fonction de ses envies ou sensations du jour. Pratique !

Ce qui nous avait moins manqué, c’est la pluie. On annonce de grosses précipitations en cours de journée, mais à l’approche des départs, il pleuvine gentiment, sans plus. Profitons-en, ça na va pas durer…

Son impressionnant début de saison en coupe du monde de XC a boosté sa popularité ! Très sollicité mais toujours disponible, Pierre de Froidmont se prête avec plaisir au jeu des autographes et des photos avant de prendre le départ du 65km.

A 10h, les vagues du 45/65km s’élancent.

Le plateau est plutôt relevé au départ de la plus longue distance : le Luxembourgeois Sören Nissen est toujours un sérieux prétendant à la victoire dès qu’il s’aligne en course, mais Joris Massaer et Hans Becking ne sont pas venus pour faire de la figuration. On surveillera aussi Maxime Dony et Simon Grégoire, qui s’était fait remarquer à La Hallonienne en menant la course avant d’être victime d’un souci mécanique.

20 minutes après le 45/65km, c’est parti pour le 95km !

Ça roule très vite en début de course sur un terrain globalement sec et roulant, et après quelques kilomètres seulement, le peloton a explosé et s’est transformé en de multiples groupes.

Au passage du gué de Winamplanche, situé au kilomètre 22, les premiers sont souvent toujours groupés. Cette fois pourtant, un homme est parvenu à s’isoler seul en tête de la course : Anthony Franquet.

Mais attention, la meute des poursuivants n’est qu’à une petite vingtaine de secondes. On y retrouve Thomas Sprengers, Simon Grégoire, Joris Massaer, Seppe Rombouts et Hans Becking, alors que Sören Nissen est quelques secondes derrière avec Owen Valcke, suivis de Maxime Dony et Nicolas De Groote.

Au KM 33, à un bon tiers de la course, ce n’est plus Anthony Franquet qui apparaît le premier mais Simon Grégoire. Seul en tête ? Non, il emmène Thomas Sprengers, Seppe Rombouts, Hans Becking et Anthony Franquet dans son sillage.

La poursuite est désormais menée par Sören Nissen, Joris Massaer et Maxime Dony.

Comme d’habitude, le joli Château d’Hodbomont permet exceptionnellement le passage de l’Ardennes Trophy sur ses terres.

Mais le lieu le plus insolite du parcours, c’est encore et toujours la Potagerie d’Antan et ses serres littéralement traversées par les coureurs !

Cette année, le ravito a pris place à l’intérieur même de la première serre traversée par les coureurs. Une protection bienvenue, d’autant que la pluie très discrète jusque-là se fait soudain bien plus forte après 2 heures de course…

Soleil ou pluie, on en prend toujours plein les yeux dans la superbe région de Theux et Spa où serpente le parcours.

Alors que la pluie redouble d’intensité, la tête de course apparaît dans les douves du Château de Franchimont. Nous sommes aux 2/3 de la course, au KM 64, et s’ils sont toujours 5 coureurs devant, il y a eu du changement : Anthony Franquet, Hans Becking, Seppe Rombouts et Simon Grégoire sont toujours là, mais Joris Massaer les a rejoints alors que Thomas Sprengers a disparu du groupe de tête.

La pluie rend rapidement le terrain très délicat, la petite côte pour s’extraire des douves est bien raide et la motricité très précaire. Anthony Franquet coince un peu, Joris Massaer a poussé fort et se retourne pour voir s’il a pu faire un petit trou… mais tout le monde est toujours là !

Maxime Dony lui, est lancé dans une longue poursuite solitaire qui durera plusieurs dizaines de kilomètres.

Quant à Sören Nissen, il est lui aussi isolé mais n’ira pas plus loin et abandonne au Château de Franchimont. Touché par le Covid il y a un mois, le Luxembourgeois doit depuis lors faire face à un gros manque de forme.

A moins de 20 kilomètres de l’arrivée, c’est toujours groupé à l’avant !

Va-t-on assister à un sprint ou quelqu’un va-t-il parvenir à placer une attaque décisive ?

De retour sur l’aire d’arrivée, ce n’est plus de la pluie, c’est un déluge. Chacun s’abrite tant bien que mal.

Il y a bien eu une attaque décisive en tête de la course ! Le Néerlandais Hans Becking apparaît seul entre les gouttes et s’impose en solitaire après avoir bouclé cette 31e édition de l’Ardennes Trophy en 4h07, à une vitesse moyenne de près de 23km/h.

4 minutes plus tard, Seppe Rombouts franchit la ligne d’arrivée et décroche une très belle 2e place, s’imposant du même coup dans la catégorie Elites.

Anthony Franquet remporte le classement Espoirs grâce à sa 3e place alors que Joris Massaer, visiblement déçu, termine 4e au scratch et 2e Master 1 derrière le vainqueur du jour.

S’il a longtemps poursuivi en vain le groupe de 5, Maxime Dony a tout de même profité de l’explosion de la tête de la course pour entrer dans le top 5 scratch après avoir repris Simon Grégoire dans le final. Il est 2e Elites.

Simon Grégoire prend donc la 6e place et monte sur la 3e marche du podium Elites.

La catégorie Dames est remportée par Joyce Vanderbecken, 77e au scratch. Chez les Masters 2, c’est Ramses Bekkenk (12e) qui s’impose, alors que Gerry Vermeulen (74e) fait de même en Masters 3.

A l’arrivée, les visages, les tenues et les machines en disent long sur les conditions de course. Des traces transformées en torrent, des descentes très glissantes, des côtes rendues impraticables par les passages successifs… Personne n’oubliera de sitôt cette édition 2022 de l’Ardennes Trophy !

Rien de tel qu’une bonne tarte au riz pour se remettre de ses émotions.

Pour les classements complets, rendez-vous sur Chronorace. On se retrouve dans 2 semaines à Malmedy pour le Raid des Hautes Fagnes, 3e manche du Belgian Ardennes Marathon Series 2022. Avec, on l’espère, un peu moins de pluie et de boue…

ParChristophe Bortels