World Cup XCM 2023 #1 – Nové Město | Un sprint de 4h26

Par Léo Kervran -

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World Cup XCM 2023 #1 – Nové Město | Un sprint de 4h26

Ce samedi à Nové Město, en parallèle des courses Juniors et U23, il y avait aussi le marathon ! C’est l’une des grosses nouveautés de l’ère Discovery-ESO, la discipline a été élevée pour la première fois de son histoire au rang de coupe du monde. Personne parmi les spécialistes de la longue distance ne souhaitait manquer l’occasion de s’imposer sur cette manche d’ouverture mais à l’arrivée, il a bien fallu choisir deux vainqueurs. Voici tous les résultats :

Deux tours d’une grande boucle de presque 60 km à travers les dernières collines des monts de Bohême-Moravie, ce chaînon vallonné qui coupe en deux la République tchèque. Voilà le parcours de cette toute première coupe du monde de XC Marathon (XCM).

On notera aussi la présence de Jaroslav Kulhavy ! Retiré depuis plusieurs années du monde de la compétition à haut niveau, le Tchèque n’a visiblement pas résisté à s’aligner sur cette première coupe du monde à domicile. Le marathon, il connaît puisqu’il a remporté un titre et une médaille d’argent sur les championnats du monde de la discipline durant sa carrière. On le voit mal créer la surprise mais sait-on jamais…

Chez les Français, on surveillera notamment Axel Roudil-Cordinat (plaque n°6), 9e des derniers championnats du monde et 10e de la Cape Epic cette année ou Hugo Drechou (plaque n°4), vainqueur du Roc Marathon l’automne dernier face à Fabian Rabensteiner, le champion d’Europe, autre homme à suivre ce samedi. 8h, le départ est donné dans le stade de biathlon et à voir l’allure sur ces premiers mètres, on a bien du mal à croire que le peloton part pour 120 km… Les pilotes sont presque au sprint, comme sur un XCO !

Cinq minutes plus tard c’est aux femmes de s’élancer, elles aussi pour 120 km. Courses à étapes type Cape Epic mises de côté, c’est une distance inhabituellement longue et pour corser les choses, elles sont peu nombreuses au départ. Attention à ne pas louper le bon wagon dans les premiers kilomètres, sans quoi la journée risque d’être longue… Parmi les pilotes à suivre, la Suissesse Janina Wüst (203), la Bosniaque Lejla Njemcevic (202) ou encore la Lituaniene Katzina Sosna (206). Côté Français, deux représentantes : Margot Moschetti et Estelle Morel.

S’il y a peu de passages réellement techniques sur le parcours, ceux-ci sont particulièrement corsés à l’image du pierrier qui attend les pilotes aux alentours du 25e kilomètre. 500 m d’enfer, sans aucune ligne évidente pour naviguer entre les pierres et les racines. Pour reprendre une formule bien connue, la course ne se gagnera pas ici mais elle peut facilement s’y perdre…

Chez les hommes, c’est le Tchèque Lubomir Petruš qui plonge le premier dedans avec quelques secondes d’avances sur le reste de la meute.

La sélection n’a pas encore été faite et derrière, les coureurs se suivent en file indienne presque ininterrompue. Bon courage pour trouver ses lignes !

Sur ce parcours très roulant, des groupes se forment, explosent et se refont au fil des kilomètres. Entre les singletracks à plat recouverts de racines et les pistes 4×4 où on roule à plus de 30 km/h, impossible d’avoir un moment de répit.

Chez les femmes, comme on pouvait s’y attendre le scénario est différent. Derrière le groupe de tête qui comptera au maximum 5 pilotes, c’est souvent chacun pour soi. Dans ce premier tour, Janina Wüst et Eva Lechner paraissent en forme mais la course est encore longue.

Dans le début du deuxième, Wout Alleman accélère chez les hommes et creuse l’écart au fil des kilomètres. A un peu plus de 30 km de l’arrivée, il compte encore une minute d’avance sur un trio lancé à sa poursuite. Dans celui-ci, on trouve son coéquipier Fabian Rabensteiner mais aussi Hugo Drechou ! On se dit alors que le Français va pouvoir jouer un podium mais quelques minutes plus tard, retournement de situation : Wout Alleman crève et visiblement, la réparation est trop lente ou compliquée puisqu’il ne terminera pas la course. On assiste alors à un regroupement général en tête de course et c’est un groupe de 12 coureurs qui se présente à l’arrivée sur le stade de biathlon !

Parmi eux, un homme a fourni moins d’effort que les autres aujourd’hui : Fabian Rabensteiner. Avec son coéquipier en tête une bonne partie de la course, le champion d’Europe est longtemps resté au chaud dans les roues et dans ces derniers mètres, cela compte. Il accélère à quelques centaines de mètres de la ligne, avant l’entrée dans le stade, et personne ne peut suivre. L’Italien s’impose donc avec une courte avance sur le reste du groupe, réglé par Nicolas Samparisi devant Simon Stiebjahn. Moins de 4h30 de course pour 120 km !

Après avoir joué aux avants-postes toute la course, Hugo Drechou termine à la 6e place. Le Français n’a pas ménagé ses efforts aujourd’hui et le podium était à sa portée mais les circonstances de course ont joué en sa défaveur. Sans ce regroupement inattendu à un peu moins de trente kilomètres de l’arrivée, il aurait pu en être autrement. « Forcément je suis un peu déçu car ce n’est pas passé loin. Dans les rares zones techniques, j’étais systématiquement devant, mais ça n’a pas trop collaboré entre les hommes de tête et c’est chaque fois revenu de l’arrière. Sur le roulant, c’était impossible de partir. J’étais en forme mais dans le final il m’a manque un poil de fraicheur pour arriver à m’imposer. »

Après l’abandon d’Axel Roudil-Cordinat en début de deuxième tour, la place honorifique de deuxième Français est pour Rémi Groslambert. Plus grimpeur que rouleur, le pilote du Giant France MTB Pro Team termine à la 47e place après avoir lui aussi perdu un peu de temps dans une crevaison.

Chez les femmes, la course a complètement changé de visage aux alentours de la mi-course. Seulement 4e en début de parcours, Lejla Njemcevic a retourné la situation à son avantage. Eva Lechner a rapidement craqué puis ce fut le tour de Janina Wüst et au final, ni l’une ni l’autre ne seront sur le podium.

Après 5h30 de course, la Bosniaque s’impose en solitaire avec 2’46 d’avance sur Katazina Sosna (à droite, en haut) et 3’31 sur Irina Lützelschwalb (à droite, en bas).

Côté Français, Margot Moschetti se classe 11e mais elle n’a pas été épargnée par le mécanique : « j’ai crevé quelque part après le pierrier au premier tour, sûrement une crevaison lente. J’espérais rejoindre la zone technique mais il restait encore une bonne dizaine de kilomètres donc j’ai préférer m’arrêter pour claquer une cartouche par sécurité et je me suis retrouvé toute seule. Quand tu n’es plus devant c’est difficile de trouver quelqu’un avec qui rouler, qui a le même rythme que toi d’autant que ce n’est pas vraiment mon type de parcours, je préfère quand ça monte longtemps et régulièrement. Dans la fin du deuxième tour je reperdais de l’air, sur le retour avec le vent de face c’était usant. A Finale Ligure ils annoncent 3200 m de dénivelé pour 100 km, ce ne sera pas la même chose ! ». Après une journée difficile, Estelle Morel se classe 19e.

Résultats complets :

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ParLéo Kervran