World Cup XC 2025 #5 – Pal Arinsal | Ce qu’il faut retenir
Par Adrien Protano -

Altitude, tension, spectacle : la sixième manche de la Coupe du Monde XCO 2025, disputée à Pal Arinsal, a offert un concentré de ce que le VTT fait de plus intense. Entre stratégie, audace et détermination, les courses ont été (très) disputées. Voilà tout ce qu’il faut retenir de cette manche spectaculaire :
Théâtre des championnats du monde l’année dernière, la station de Pal Arinsal accueillait cette fois la sixième manche de coupe du monde XC de la saison 2025. Niché à 1900 m d’altitude, le parcours andorran a réservé un spectacle intense, et des courses où les organismes — et les nerfs — ont été mis à rude épreuve.
Pour rappel, sur le XCC du vendredi, Alessandra Keller avait entravé la domination de Puck Pieterse en s’imposant, tandis que Luca Martin avait mis fin au règne de Christopher Blevins en s’offrant sa première victoire en coupe du monde Élites. Les résultats complets sont à retrouver juste ici : Vallnord 2025 | Short Track : Keller et Martin rebattent les cartes
Tom Pidcock, l’enfant prodige
Cela devient une habitude… Tom Pidcock revient au VTT après plusieurs mois d’absence et s’impose avec autorité !
À domicile sur ce circuit andorran, le champion olympique en titre a réalisé une véritable démonstration, passant de la trentième place (au départ) à la deuxième en seulement 18 minutes de course !
La suite de la stratégie de course a ensuite été caractéristique du pilote britannique : une attaque dans une courte ascension pentue pour s’échapper, suivie de plusieurs tours en solitaire, avant de s’imposer.
Il faut dire qu’après deux troisièmes places consécutives (2023 et 2024), Tom Pidcock la convoitait cette victoire ici, à Pal Arinsal, sa terre d’adoption nichée au cœur de l’Andorre.
« C’est super agréable d’enfin gagner ici, en quelque sorte à la maison, après quelques années. Surtout que ce n’est pas un endroit facile pour faire la course, c’est sûr ! », explique le champion olympique. « Mes pneus étaient un peu durs à la fin, en raison d’un manque d’expérience en compétition cette année. Cela a finalement joué en ma faveur, car je n’ai pas crevé et je n’ai pas eu de problèmes. J’étais nerveux à l’idée de prendre un bon départ car si je reculais depuis la quatrième ligne, alors j’aurai été vraiment loin derrière. Mon départ a été plutôt bon, j’ai un peu forcé à la mi-course. C’est difficile pour tout le monde de courir aussi haut en altitude, ce n’est pas évident d’un point de vue oxygène », ajoute-il.
Tom Pidcock a annoncé qu'il y avait de fortes chances qu'on ne le revoie plus sur les coupes du monde VTT avant l'année prochaine...
Alors qu’il s’apprête à entamer sa préparation pour la Vuelta, Tom Pidcock a annoncé qu’il y avait de fortes chances qu’on ne le revoie plus sur les coupes du monde VTT avant l’année prochaine, où il aimerait prendre part à davantage de courses !
La détermination (payante) de Samara Maxwell
Deux chutes, un arrêt au stand pour une crevaison… et malgré tout une victoire : Samara Maxwell a illustré le terme résilience en cette épreuve olympique de Pal Arinsal !
Après avoir bataillé en tête de la course avec Ronja Blochlinger durant les deux premiers tours, une crevaison dans le troisième tour force la pilote néo-zélandaise à s’arrêter en zone technique. Malgré la très bonne réactivité de son équipe, ce changement de roue arrière fait perdre un temps précieux à Samara Maxwell, qui pointe désormais à plus de 47 secondes de la tête de course, et ressort en huitième position.
D’autant plus qu’une certaine Puck Pieterse a décidé de profiter de l’occasion pour jouer ses cartes, seule en tête de la course.
« En arrivant aujourd’hui, ma plus grande citation était « ce n’est pas parce que tu as une idée qu’elle est vraie ». J’ai eu une crevaison et deux chutes en l’espace de quelques minutes. Je me suis dit que ça allait être l’un de ces jours où je paniquais et dégringolais dans le classement. Je me suis dit que ce n’était pas parce que j’y avais pensé que c’était un fait. Je suis une combattante et je me suis remise en selle et j’ai éliminé mes rivales une par une », résumera Samara Maxwell après sa course…
Il faut dire que la pilote du Decathlon Ford Racing Team a fait preuve d’une impressionnante détermination, comblant son retard au fur et à mesure des tours, avant de rattraper le groupe de tête (composé de Alessandra Keller, Jenny Rissveds et Martina Berta) à l’entame du dernier tour… et de lancer une attaque dès la première montée du circuit.
Si Jenny Rissveds a été la seule a pouvoir répondre à cette attaque de Samara Maxwell, elle ne parviendra pas à empêcher cette dernière de s’offrir sa deuxième victoire en coupe du monde XCO de la saison ! Samara Maxwell était en mission, et rien ne semblait pouvoir la détourner de la victoire sur cette manche.
« Je n’arrive vraiment pas à croire que j’ai gagné aujourd’hui. Tout s’est joué dans le dernier tour. Je me sentais forte, mais je continuais à faire des erreurs stupides dans les descentes. Je me suis rendu compte que j’avais besoin d’un peu d’espace pour prendre mes propres lignes », détaille la pilote, qui termine devant Alessandra Keller et Jenny Rissveds. Maxwell a notamment dédié la victoire à sa coéquipière Greta Seiwald, qui s’est blessée juste après avoir remporté les championnats nationaux d’Italie de XCC le mois dernier
Cette détermination qui caractérise Samara Maxwell, c’est notamment un point qu’abordait Sam Rocès, le manager général de l’équipe Decathlon Ford Racing Team, lors de notre podcast : Lunch Ride | Samuel Roces : Manager général Decathlon Ford Racing Team. Une détermination qui permet à la pilote de 23 ans d’être en tête du classement général, après être montée sur le podium lors de chaque épreuve XCO jusqu’à présent.
Luca Martin et Pal Arinsal, une histoire d’amour
Il y a des circuits qui collent à certains coureurs comme une évidence. Pour Luca Martin, Pal Arinsal est l’un de ces terrains de jeu où tout semble se mettre en place. Après avoir remporté son titre de champion du monde XCO U23 l’année dernière ici-même, le pilote s’est imposé sur le XCC Élites de cette manche de coupe du monde 2025…
Avant de terminer à la deuxième place sur la course XCO du dimanche, derrière un certain Tom Pidcock ! Un résultat qui confirme que le haut de l’affiche n’est plus un rêve pour lui, mais un objectif assumé.
Surtout lorsqu’on sait que le pilote français a été victime d’une crevaison dans le 6e tour, alors en chasse de Tom Pidcock (qui était en tête avec une petite avance d’un dizaine de secondes) et qu’il a donc dû marquer un arrêt en zone technique.
On notera également que le pilote du Cannondale Factory Racing s’est également offert le titre de champion de France à Puy-Saint-Vincent le week-end précédent : Championnats de France XC 2025 | Puy-Saint-Vincent : la bataille des as
Une bonne performance directement partagée avec son coéquipier Charlie Aldridge qui termine à la troisième position sur ce XCO.
Week-end (presque) discret pour le Specialized Factory Racing
Évidemment, il y a des hauts et des bas au sein d’une saison. Pour le Specialized Factory Racing, après avoir tout ultra-dominé sur les premières manches de l’année, les pilotes de l’équipe ont signé une performance plus contrastée lors de ce rendez-vous andorran.
On s’entend, tout est relatif et il s’agit toutefois là de résultats allant de la 6e à la 29e position en coupe du monde, ce qui reste des performances de haut-vol, mais simplement moins spectaculaires que sur le reste de cette saison 2025. Sur cl’épreuve XCO, Martin Vidaurre termine à la 6e place, Victor Koretzky est 22e et Christopher Blevins finit 29e, tandis que Sina Frei est 16e.
Malgré ce résultat en « demi-teinte », Christopher Blevins (1395 points) demeure en tête du classement général avec un peu plus de 300 points d’avance… sur son coéquipier Martin Vidaurre (1082 points) qui a lui-même une avance de 150 points sur son coéquipier Victor Koretzky. Mathis Azzaro pointe en 4e position avec 837 points, suivi de Fabio Püntener avec 822 points. Bref, le Specialized Factory Racing est encore bien installé en tête des opérations chez les hommes !
Une course électrique vous avez dit ?
Si certaines manches se jouent à l’usure, celle de Pal Arinsal aura été un véritable show pour les spectateurs, du début à la fin. Le parcours andorran a offert ce que le cross-country fait de mieux (et parfois de pire) : attaques tranchantes, dépassements musclés, chutes spectaculaires, casses mécaniques… et des rebondissements à la pelle.
Comme si le parcours n’était pas assez pimenté, la météo a décidé d’en rajouter… avec des conditions météorologiques changeantes et des épisodes de tempêtes au fur et à mesure du week-end faisant évoluer le parcours.
Impossible de s’ennuyer devant cette manche où chaque tour a été le théâtre de nouveaux faits de course. Chez les hommes, si la victoire de Pidcock s’est dessinée en solitaire à partir du quatrième tour, le suspense a été de mise pour le reste du podium. La deuxième marche du podium semblait sécurisée pour Luca Martin mais une crevaison est venue ajouter sa dose d’incertitude, tandis que la médaille de bronze a été très disputée entre Charlie Aldridge et Mathis Azzaro.
Pour la course féminine, on en parlait quelques lignes plus haut, Samara Maxwell a été un show à elle seule ! Mais nous avons également assisté à un duel à couteaux tirés entre Jenny Rissveds, très constante et toujours bien placée, et Alessandra Keller, victime d’un souci mécanique dans le 6e tour mais qui n’a jamais baissé les bras.
On citera notamment Thomas Litscher, Bjorn Riley, Jordan Sarrou, Sam Gaze, Nadir Colledani ou encore Gunn Holmgren dans la liste des pilotes masculins qui ont été contraints d’abandonner, tandis que chez les Dames, la course de Chiara Teocchi s’est stoppée prématurément suite à un pépin mécanique, et Loana Lecomte n’a pas réussi à rallier l’arrivée, victime d’une chute dans le gros pierrier.
Pal Arinsal, première apparition du 32″ en compétition ?
Cette manche de Pal Arinsal marque aussi l’arrivée des roues de 32″ en compétition VTT… ou en tout cas son cheminement vers la compétition. On vous en parlait dans un article dédié (Spyshot | BMC dévoile un prototype 32 pouces à Vallnord), un prototype de BMC aux roues de 32″ a été aperçu dans les mains de Titouan Carod, pilote de l’équipe BMC Factory Racing.
On précisera toutefois que ce prototype a été aperçu uniquement lors des entrainements, mais n’a pas été utilisé pour les différentes épreuves du week-end. « Ce n’est pas un vélo du team, mais un projet Impec Lab, notre programme de recherche et développement. Nous testons ce vélo en conditions réelles », a simplement commenté BMC.
Pour retrouver tous les résultats de ce week-end de course, c’est par ici : World Cup XC 2025 #5 – Pal Arinsal | Les résultats complets
Le prochain rendez-vous est en France, avec la manche de coupe du monde des Gets le week-end du 28 août. On a déjà hâte !