WC XC #3 La Bresse : ambiance, ambitions et mise au point
Par Paul Humbert -
C’est sous le soleil de La Bresse, dans les Vosges, que nous avons sorti notre appareil photo ce matin. Le circuit mondial de XC est de retour dans la ville qui n’en est pas à son coup d’essai. Alors que le circuit sèche lentement, les pilotes s’entraînent, se reposent et les mécaniciens sont à pied d’oeuvre pour mettre au point les machines qui tenteront de jouer aux avant-postes ce week-end. Plongez avec nous dans l’ambiance de cette troisième coupe du Monde de la saison 2016.
Les spectateurs sont attendus en nombre sur les abords du parcours.
Tracé en coordination avec le club vosgien, une institution de la randonnée pédestre dans le massif, le circuit peut être qualifié de circuit « à l’ancienne ».
Il offre une longue montée et une longue descente, le tout sur un terrain très naturel.
Le bas du tracé est particulièrement technique et étroit, il sera important de basculer en tête pour qui voudra remporter la course.
Des groupes d’écoliers sont déjà sur les abords du parcours pour encourager les pilotes qui s’entraînent.
À l’instar de Julien Absalon, Nino Schurter devrait rouler en tout suspendu. L’autre choix technique sera celui des pneus.
Le circuit est sec et damé par endroit et c’est un bourbier à d’autres.
Toute la ville est en ébullition et s’apprête à accueillir des milliers de VTTistes et de spectateurs.
Les bénévoles sont à pied d’oeuvre.
Et les pilotes prennent leurs marques.
Certains repèrent les endroits à éviter.
Les premiers tours sont parfois déroutants, comme en témoigne cette chaine cassée en pleine descente.
La Bresse, c’est également l’étape fatidique dans la course pour la sélection Olympique.
Si les deux premières places françaises semblent acquises à Julien Absalon et à Maxime Marotte, qui sera le troisième coureur ?
Chez les Dames, qui de Perrine Clauzel ou de Julie Bresset accompagnera Pauline Ferrand-Prévot ?
Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs pilotes pour découvrir leurs impressions.
Maxime Marotte
Avec la fusion des régions, je suis officiellement à la maison ! Je suis comme chez moi même si j’ai l’impression qu’on supporte un petit peu plus Julien que moi ici (rire). C’est vraiment super d’entendre son nom et d’être encouragé dès les reco’. Ça change de la semaine dernière. Le terrain me plaît, c’est un circuit un petit peu à l’ancienne, c’est plus naturel que ce à quoi on est habitué en coupe du Monde. La partie nerveuse ce n’est pas forcément celle que j’aime le plus mais on aura la possibilité de faire la différence parce qu’elle est piégeuse. Avec l’incertitude de la météo, on va voir ce que cela va donner.
Le fait d’être venu en reconnaissance aide un petit peu mais le terrain a complètement changé. On sait sur quel virage on arrive et on gagne du temps en reconnaissance. D’ailleurs, les reconnaissances sont très importantes ici, il y a beaucoup de choses à vérifier et à regarder. Je suis souvent descendu du vélo pendant mon premier tour.
À priori on va rouler en rigide. Nous avons des Lynx qu’on arrive à descendre à 10 kilos, ce ne sont pas des vélos 100% XC mais la géométrie est la même. C’est un bon vélo mais nous n’avons pu essayer de blocage couplé (fourche/suspension) et cela va faire trop juste pour rouler avec ça pour dimanche. Demain, je ne vais faire que deux tours de circuit. Aujourd’hui j’ai enchainé 5 tours et je pense que le gros du travail est fait.
Emily Batty
Ce circuit à La Bresse me convient mieux que celui d’Albstadt. J’apprécie Albstadt, j’y ai toujours eu de bons résultats et j’étais sur le podium à chaque fois mais la semaine dernière je n’étais pas satisfaite de mon résultat. Ici, j’aime la montée et les portions techniques et rocailleuses.
Hugo Drechou
Je suis prêt mentalement mais c’est compliqué physiquement. Je n’arrive pas à savoir ce qui ne va pas. Je suis passé totalement à coté de mon premier pic de forme à Cairns. Habituellement, je suis plutôt un coureur régulier mais là j’étais vraiment vidé. Au retour, je me suis posé beaucoup de questions, j’ai fais une prise de sang et un bilan complet mais rien d’anormal n’a émergé. J’ai sauté le championnat d’Europe et j’ai repris les bases de l’entrainement mais ce n’est pas reparti. Je n’ai modifié que très peu de choses cet hiver (moins de coupure, moins de cyclocross) pour être en forme plus rapidement. En positivant, on peut dire que l’on est en France, qu’il y aura du monde et que le circuit est cool à rouler. Le weekend sera compliqué avec la boue mais la montée longue et régulière devrait être dans mes cordes et on va prendre du plaisir en full dans la descente.
Rob Warner
Vous ne l’avez probablement pas vu à vélo mais vous connaissez sa voix. Il est le commentateur officiel pour RedBull TV (et un ancien talentueux pilote de descente) et nous avons recueillis ses impressions alors qu’il découvrait le parcours:
Le tracé est incroyable ! Je ne suis pas un pilote de XC mais j’aimerais rider la descente (et la montée plus doucement). Je dirais que c’est un des plus beaux tracés que j’ai vu. Je n’arrive bien évidemment pas à savoir très exactement ce que les coureurs ressentent pendant la course mais j’ai roulé pas mal en cross-country avant la descente, quand on ne faisait pas vraiment de distinction. Aujourd’hui, je fais des choses qui s’en rapprochent.
Julien Absalon
La star ici, c’est lui. Pour éviter d’être submergé par les sollicitations médiatiques, l’organisation a prévu une conférence de presse à son honneur.
Le tracé est très technique et sans langue de bois, je pense que c’est le circuit que je vais préférer cette saison. Neilo (Perrin-Ganier, qui a coordonné la construction du tracé) a fait un super boulot. Ici, le choix de pneus sera très important. J’ai testé des modèles « light » et j’ai crevé deux fois. Au sommet de la descente, il faudra être devant car il sera impossible de doubler.
La discussion dérive ensuite sur les ambitions de Julien qui, après avoir annoncé des intentions contraires, devrait rempiler pour une ou deux saisons : Je me fais plaisir, je sais que je peux encore gagner et j’ai des projets à construire. J’ai travaillé mon pilotage cet hiver avec mon frère Rémy et je prends beaucoup de plaisir sur mon Fourstroke. L’envie est là et je ne suis pas usé.
Garder une routine de course quand on est chez soi, c’est assez compliqué. À partir d’aujourd’hui, je me replace dans mon rythme et je reste avec mon équipe.
Celui qui annonce vouloir se lancer sur la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez et sur la Transvésubienne une fois sa carrière terminée n’est pourtant pas encore prêt à laisser Nino Schurter loin devant. La bataille de ce week-end s’annonce grandiose et il pourrait y avoir des surprises !
Il est temps pour nous de partir recharger nos batteries, restez à l’affut !